Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

26 novembre 2010

Musique sur l’eau

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 18 h 10 min

Pour le rendez-vous du  » Coucou du Haïku » et son petit défi du vendredi sur une photo d’Alice: suivre ce lien

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Méditerranée-

Une symphonie sans fin

Aux notes saphir

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MMR ( tous droits réservés)

24 novembre 2010

La mouche

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 10 h 55 min

Agaçante!

Répugnante!

Magnifique!

LA Mouche omniprésente!

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Pause digestive-

Une mouche fait toilette

Poussières pollen

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Ce matin là, l’été imposait sa soif. L’horizon se noyait dans le parme de la chaleur montante. Au fond de la vallée, un train sifflait au loin, traînant son poids métallique vers Aix en Provence puis Marseille… La grand route s’engorgeait d’un afflux de touristes… Tout près de moi, le fusain, lui, accueillait ses premiers visiteurs. Abeilles, frelons, guêpes, bizarreries ailée et…. des mouches! Corsets mordorés, robes bordeaux, costumes sévères cintrés de gris  ou  tenues de  soirée grand style , elles butinaient, se pressaient, se bousculaient, se chamaillaient un peu , puis reprenaient leurs agapes .

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Au fusain fast food-

Comptoir ouvert à toute heure

Va et vient ailé

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J’observais, intriguée,  ce festival de diptères . Le velours de l’un  faisait  penser à un bourdon. Peut-être un taon? La aussi le mimétisme s’exprime dans toute sa beauté. Guêpe ou pas guêpe? Telle est la question! Plusieurs syrphes tout en rondeurs ou taille sylphide se croisaient, sifflaient une goutte de nectar, puis, en vol stationnaire semblaient réfléchir, soupeser l’offre d’un calice blanc ou blond…

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Appétit glouton-

Une mouche à miel butine

Ne pas déranger

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Féroce, Phébus commençait à cogner! Grisée par le spectacle, j’avais oublié le chapeau. Il était temps de retourner à l’ombre apaisante. Les joues en feu j’écoutais l’appel d’un verre de fraîcheur.

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Brouhaha antennes-

Neuf heures au cadran solaire

L’été bat son plein

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MMR ( tous droits réservés)

22 novembre 2010

Le pin et la ste Victoire

Filed under: mes oeuvres,mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 8 h 34 min


Été hirondelles-

A l’ombre du parasol

Rêves parfumés

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L’été flambe mes pas derrière ceux de Cézanne.

Pin parasol à l’ombre lavande. Ma main caresse l’écorce , machinalement, humant son parfum térébinthe . Essence  subtile piquant, bouleversant mon Moi affolé de couleurs, de senteurs…

Frissons délicieux-

Mes doigts esquissent le temps

Palette brûlante

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La Ste Victoire au loin courbe sa blancheur. Muse du Maître d’Aix, tu as marqué mon âme.

MMR ( tous droits réservés)

« Le pin et la Ste Victoire »

Pastel sec en 46X38

(Œuvre personnelle )

20 novembre 2010

Désert

Filed under: mes oeuvres,mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 21 h 39 min

Vent des solitudes,

Celui des déserts,

Vent avide d’eau,

De ma soif d’absolu….

Appel puissant d’ailleurs aux épices cannelle , au sucré d’une datte à  l’ombre oasis…

Aveuglée, éblouie, je me laisse emporter par ces vagues de sable au parfum de simoun.

Écarlates mes lèvres , pain trop cuit de ma peau, brûlure de Ra à l’aplomb de ma nuque…

J’erre…

Là où les mots s’effacent, grain à grain, au sommet de dunes où le temps s’envole inhumain et moiré…

Je suis , invisible, un tourbillon diffus, caprice de djinns…

Affamée d’infini, j’écoute…. l’ Histoire….

MMR ( tous droits réservés)

19 novembre 2010

Feux-Automne

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 1 h 48 min

Pour le rendez-vous du « Coucou du haïku »et son petit défi du vendredi sur une photo de mamylilou:  http://www.over-blog.com/com-1172092675/Le_coucou_du_haiku.html

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Arrêt sur image-

L’été de la St Martin

Rougit son plaisir

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Souriant à l’eau dormante,

Content, il en perd ses feuilles.

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L’automne à la somptueuse parure. Riche en ses atours de velours, brocards, dentelles safranées , froufrous aux ourlets brûlés…  Quelle folie chatoyante !

Peintre au chevalet-

Brossant à grands traits sa toile

Impressions d’automne

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Comme une femme épanouie qui va donner la vie, la nature rayonne sa plénitude. Beauté éphémère à la merci du vent…

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Nuages écus or-

Les peupliers fatigués

Flambent leur fortune

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L’œil brillant de convoitise

Harpagon gémit d’envie.

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Valse lente des feuilles  sur l’attente des heures…. Carrousel éperdu  ivre de beauté, des milliers de folioles s’étourdissent aux accords d’inaudible musique, ignorant cet hiver piétinant à la porte.

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Miroir scintillant-

Parmi les feuilles or rouge

Un canard cancane

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Son petit œil vif a repéré, tout la-haut , le rythme libre des oies cendrées….

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Reflet éphémère-

Le V ondulant des oies

file vers l’Afrique.

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MMr ( Tous droits réservés)

17 novembre 2010

L’océan tempête ou ronronne…

2010:C’est l’automne! Ces temps -ci le ciel se fâche.

La semaine dernière, nous étions au Pays Basque. La météo n’a pas été clémente. Grains sur grains se succédaient. Profitant de rares éclaircies, nous avons pu profiter et admirer l’océan. Les mots se figeaient, puis mouraient sur mes lèvres. Parfois la beauté est d’une puissance telle, qu’elle me  rend muette. Le vent fouettait, bousculait, gelait! Brrrr! Notre amie nous a baladés le long de la côte à Biarritz, Socoa et St Jean De Luz…. Inutile de vous dire que j’ai ramené beaucoup de photos de vagues incroyables comme celle-ci ! Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a deux ans, Poséïdon avait le regard tourné ailleurs et déversait sa hargne plus au Nord.

2008: L’eau se mouvait avec nonchalance. Presque léthargique. Une huile de saphir.  Je resterai des heures assises à le contempler ce bouillonnement furieux;  ou cette douce berceuse estivale de mots diffus où flotte le parfum des algues et des anémones de mer….

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Tiédeur Océane-

Le visage face au large

S’imprègne d’embruns

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Les vagues viennent  mourir

Sur le sable des vacances…

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MMR ( tous droits réservés)

16 novembre 2010

Entre deux averses

Le soleil s’amuse à me tromper.

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Bientôt le printemps-

Les pensées et chrysanthèmes

Se dorent au soleil

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Tout près, se moquant de la pluie, s’en gorgeant, s’en fortifiant, les dahlias se refont une beauté. L’amour brûlant de Phébus s’assoupit doucement. Ses traits d’or fondu   se font caresses beurrées.

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Bientôt les gelées-

Indifférence dahlias

Gracieux tête à tête

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Derrière la maison, là où l’ombre s’attarde, l’humidité a réveillé de jolis envahisseurs.  Une ronde jaune-brun roux bouscule l’herbe rare, abrite un temps de ses  parapluies une orchidée pressée de respirer le ciel.

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Délice ou poison?-

Chapeaux luisant miel doré

Sur rond de sorcières

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Aux accords de Verlaine, l’automne , près des feuilles mortes, offre ses merveilles à qui sait regarder, écouter et sentir…

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Novembre boudeur-

Sous la feuille voyageuse

Bouquet crépitant

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MMR ( tous droits réservés)

12 novembre 2010

Dahlia

Pour le rendez-vous du  » Coucou du Haïku et son petit défi sur une photo de mamylilou : http://www.over-blog.com/com-1172092675/Le_coucou_du_haiku.html

1

Miroir! Beau miroir!-

Dahlia prêt pour le grand bal

Qui est le plus beau?

2

Lumière indiscrète-

Dahlia dans un soliflore

Intime rubis

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3

Fraîcheur translucide-

Rosée ou larme d’archange?

Pétale étincelle

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4

Dahlia tarentelle-

Soleil, pompon, chrysanthème…

Poésie lyrique

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MMR ( tous droits réservés)

6 novembre 2010

Mon copain l’écureuil

Filed under: animaux, insectes...,mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 10 h 41 min

C’est sûrement faux. Mais tous les ans j’ai l’impression de le retrouver. A peine arrivés, premier réflexe: lever les yeux, chercher dans ce jeu inextricable des branches une tache rousse. Les pins ont pris des coups depuis la dernière grosse tempête. Les routes aériennes de mon petit copain se déplument, se cassent, s’interrompent brutalement. De très vieux arbres sont abattus. Ce premier jour: pas la queue d’un écureuil. Le lendemain non plus. Un peu triste, je me promène, le nez en l’air, le guettant . L’oreille captant maintes trilles, gazouillis, ricanements de mouettes ( le Bassin est si près), je caresse le vernis des arbousiers, les plumes d’herbes sèches, ramasse une pigne aux écailles largement épanouies ( tant mieux, cela signifie beau temps en perspective). Mes pas me conduisent derrière un vieux bâtiment où prospèrent de splendides faux acacias. Soudain!, grand remue-ménage au dessus de ma tête! P’tite boule de fourrure court, froisse les feuilles… puis pile, se retourne , se tapie.  Et alors là, furieuse, la petite bête tempête, invective l’importun  qui se cache parmi l’ ombre émeraude. A qui s’adresse ce chapelet d’injures? Remontant la branche , je découvre une …. tourterelle. Moire nacrée, grâce indifférente, cette gente demoiselle regarde le temps passer; ou suit des yeux la neigeuse liberté d’une aigrette garzette. Mon râleur souffle, couine, grogne encore un peu puis,  zou! file aussi vite qu’il était arrivé. Sans doute à la recherche d’un endroit mieux fréquenté. Un lieu où l’on sait respecter l’intimité des dîneurs! Non mais quel sans gêne ces oiseaux! Pfffff! Comme d’habitude, le suivre n’est pas évident. Petit éclair se faufile, saute, s’agrippe, se retourne, change d’avis ( on se demande bien pourquoi), repart en sens inverse, bifurque, s’envole littéralement. Pas d’ailes l’écureuil? Ah bon, ça ne m’avait pas frappé. :). Abandonnant la relative fraîcheur des robiniers , le voici à présent agrippé à l’écorce rude d’un pin. Il monte, puis redescend, vertigineux, leste à vous donner le tournis! Sans crier gare , se pause enfin, séduit par une friandise . L’occasion est belle d’immortaliser cet instant. Déjeunant, tranquille, ce qu’il est adorable au soleil de septembre.  A la fin du repas, il me dévisage. Puis affiche son côté soupe-au-lait. Dressé , petit coq de la pinède, il exhale son agacement. Décidément, on est plus chez soi! Inspirée, je commence à lui parler avec douceur. Monsieur de la Fontaine , pardonnez mon offense. Je me réapproprie la fable du corbeau et du renard: »  Et bonjour Monsieur l’écureuil! Que vous êtes joli! Que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre fourrure se rapporte à votre verbiage, vous êtes le phénix des hôtes de ce bois! ». A ces mots, mon grincheux se statufie. Il écoute, semble boire mes paroles. Cela dure une ou deux minutes… une éternité!

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Chaude après-midi-

Curiosité écureuil

Charmant face à face.

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MMR ( tous droits réservés)

5 novembre 2010

Les champignons

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 4 h 30 min

Rendez-vous du vendredi pour le défi du Coucou du haïku:

http://www.over-blog.com/com-1172092675/Le_coucou_du_haiku.html.

1

Bambins aux joues roses-

Poussant tels des champignons!

Pantalons trop courts!

2

Tanka:

Lever à l’aurore-

Treillis, couteaux, bâtons, bottes…

Tenue de combat

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N’oubliez pas les paniers!

Cueillette de champignons.

3

Il pleut mais qu’importe-

Piqué, griffé par les ronces

Pour un plat de cèpes!

4

Brumes et sous-bois-

Champignons ou feuilles mortes?

Regards scrutateurs.

5

Plaines ou montagnes-

Sanguins, catlans, rousillous…

Délicieux lactaires.

6

Un rond de  sorcières- 

Entre les herbes brûlées

Fins boutons de guêtre.

7

Pan! Paf! sous les rires-

Vesses de loup massacrées

Nuages verdâtres.

8

Belles amanites-

Chapeaux rouges piqués blanc

Où sont les Schtroumpfs?

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catlans: au lieu de catalans: expression de mon père

boutons de guêtre: délicieux petits champignons de montagne: Marasme des Oréades

MMR ( tous droits réservés)

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