Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

19 novembre 2010

Feux-Automne

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 1 h 48 min

Pour le rendez-vous du « Coucou du haïku »et son petit défi du vendredi sur une photo de mamylilou:  http://www.over-blog.com/com-1172092675/Le_coucou_du_haiku.html

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Arrêt sur image-

L’été de la St Martin

Rougit son plaisir

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Souriant à l’eau dormante,

Content, il en perd ses feuilles.

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L’automne à la somptueuse parure. Riche en ses atours de velours, brocards, dentelles safranées , froufrous aux ourlets brûlés…  Quelle folie chatoyante !

Peintre au chevalet-

Brossant à grands traits sa toile

Impressions d’automne

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Comme une femme épanouie qui va donner la vie, la nature rayonne sa plénitude. Beauté éphémère à la merci du vent…

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Nuages écus or-

Les peupliers fatigués

Flambent leur fortune

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L’œil brillant de convoitise

Harpagon gémit d’envie.

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Valse lente des feuilles  sur l’attente des heures…. Carrousel éperdu  ivre de beauté, des milliers de folioles s’étourdissent aux accords d’inaudible musique, ignorant cet hiver piétinant à la porte.

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Miroir scintillant-

Parmi les feuilles or rouge

Un canard cancane

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Son petit œil vif a repéré, tout la-haut , le rythme libre des oies cendrées….

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Reflet éphémère-

Le V ondulant des oies

file vers l’Afrique.

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MMr ( Tous droits réservés)

17 novembre 2010

L’océan tempête ou ronronne…

2010:C’est l’automne! Ces temps -ci le ciel se fâche.

La semaine dernière, nous étions au Pays Basque. La météo n’a pas été clémente. Grains sur grains se succédaient. Profitant de rares éclaircies, nous avons pu profiter et admirer l’océan. Les mots se figeaient, puis mouraient sur mes lèvres. Parfois la beauté est d’une puissance telle, qu’elle me  rend muette. Le vent fouettait, bousculait, gelait! Brrrr! Notre amie nous a baladés le long de la côte à Biarritz, Socoa et St Jean De Luz…. Inutile de vous dire que j’ai ramené beaucoup de photos de vagues incroyables comme celle-ci ! Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a deux ans, Poséïdon avait le regard tourné ailleurs et déversait sa hargne plus au Nord.

2008: L’eau se mouvait avec nonchalance. Presque léthargique. Une huile de saphir.  Je resterai des heures assises à le contempler ce bouillonnement furieux;  ou cette douce berceuse estivale de mots diffus où flotte le parfum des algues et des anémones de mer….

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Tiédeur Océane-

Le visage face au large

S’imprègne d’embruns

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Les vagues viennent  mourir

Sur le sable des vacances…

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MMR ( tous droits réservés)

16 novembre 2010

Entre deux averses

Le soleil s’amuse à me tromper.

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Bientôt le printemps-

Les pensées et chrysanthèmes

Se dorent au soleil

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Tout près, se moquant de la pluie, s’en gorgeant, s’en fortifiant, les dahlias se refont une beauté. L’amour brûlant de Phébus s’assoupit doucement. Ses traits d’or fondu   se font caresses beurrées.

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Bientôt les gelées-

Indifférence dahlias

Gracieux tête à tête

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Derrière la maison, là où l’ombre s’attarde, l’humidité a réveillé de jolis envahisseurs.  Une ronde jaune-brun roux bouscule l’herbe rare, abrite un temps de ses  parapluies une orchidée pressée de respirer le ciel.

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Délice ou poison?-

Chapeaux luisant miel doré

Sur rond de sorcières

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Aux accords de Verlaine, l’automne , près des feuilles mortes, offre ses merveilles à qui sait regarder, écouter et sentir…

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Novembre boudeur-

Sous la feuille voyageuse

Bouquet crépitant

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MMR ( tous droits réservés)

12 novembre 2010

Dahlia

Pour le rendez-vous du  » Coucou du Haïku et son petit défi sur une photo de mamylilou : http://www.over-blog.com/com-1172092675/Le_coucou_du_haiku.html

1

Miroir! Beau miroir!-

Dahlia prêt pour le grand bal

Qui est le plus beau?

2

Lumière indiscrète-

Dahlia dans un soliflore

Intime rubis

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3

Fraîcheur translucide-

Rosée ou larme d’archange?

Pétale étincelle

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4

Dahlia tarentelle-

Soleil, pompon, chrysanthème…

Poésie lyrique

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MMR ( tous droits réservés)

6 novembre 2010

Mon copain l’écureuil

Filed under: animaux, insectes...,mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 10 h 41 min

C’est sûrement faux. Mais tous les ans j’ai l’impression de le retrouver. A peine arrivés, premier réflexe: lever les yeux, chercher dans ce jeu inextricable des branches une tache rousse. Les pins ont pris des coups depuis la dernière grosse tempête. Les routes aériennes de mon petit copain se déplument, se cassent, s’interrompent brutalement. De très vieux arbres sont abattus. Ce premier jour: pas la queue d’un écureuil. Le lendemain non plus. Un peu triste, je me promène, le nez en l’air, le guettant . L’oreille captant maintes trilles, gazouillis, ricanements de mouettes ( le Bassin est si près), je caresse le vernis des arbousiers, les plumes d’herbes sèches, ramasse une pigne aux écailles largement épanouies ( tant mieux, cela signifie beau temps en perspective). Mes pas me conduisent derrière un vieux bâtiment où prospèrent de splendides faux acacias. Soudain!, grand remue-ménage au dessus de ma tête! P’tite boule de fourrure court, froisse les feuilles… puis pile, se retourne , se tapie.  Et alors là, furieuse, la petite bête tempête, invective l’importun  qui se cache parmi l’ ombre émeraude. A qui s’adresse ce chapelet d’injures? Remontant la branche , je découvre une …. tourterelle. Moire nacrée, grâce indifférente, cette gente demoiselle regarde le temps passer; ou suit des yeux la neigeuse liberté d’une aigrette garzette. Mon râleur souffle, couine, grogne encore un peu puis,  zou! file aussi vite qu’il était arrivé. Sans doute à la recherche d’un endroit mieux fréquenté. Un lieu où l’on sait respecter l’intimité des dîneurs! Non mais quel sans gêne ces oiseaux! Pfffff! Comme d’habitude, le suivre n’est pas évident. Petit éclair se faufile, saute, s’agrippe, se retourne, change d’avis ( on se demande bien pourquoi), repart en sens inverse, bifurque, s’envole littéralement. Pas d’ailes l’écureuil? Ah bon, ça ne m’avait pas frappé. :). Abandonnant la relative fraîcheur des robiniers , le voici à présent agrippé à l’écorce rude d’un pin. Il monte, puis redescend, vertigineux, leste à vous donner le tournis! Sans crier gare , se pause enfin, séduit par une friandise . L’occasion est belle d’immortaliser cet instant. Déjeunant, tranquille, ce qu’il est adorable au soleil de septembre.  A la fin du repas, il me dévisage. Puis affiche son côté soupe-au-lait. Dressé , petit coq de la pinède, il exhale son agacement. Décidément, on est plus chez soi! Inspirée, je commence à lui parler avec douceur. Monsieur de la Fontaine , pardonnez mon offense. Je me réapproprie la fable du corbeau et du renard: »  Et bonjour Monsieur l’écureuil! Que vous êtes joli! Que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre fourrure se rapporte à votre verbiage, vous êtes le phénix des hôtes de ce bois! ». A ces mots, mon grincheux se statufie. Il écoute, semble boire mes paroles. Cela dure une ou deux minutes… une éternité!

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Chaude après-midi-

Curiosité écureuil

Charmant face à face.

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MMR ( tous droits réservés)

5 novembre 2010

Les champignons

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 4 h 30 min

Rendez-vous du vendredi pour le défi du Coucou du haïku:

http://www.over-blog.com/com-1172092675/Le_coucou_du_haiku.html.

1

Bambins aux joues roses-

Poussant tels des champignons!

Pantalons trop courts!

2

Tanka:

Lever à l’aurore-

Treillis, couteaux, bâtons, bottes…

Tenue de combat

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N’oubliez pas les paniers!

Cueillette de champignons.

3

Il pleut mais qu’importe-

Piqué, griffé par les ronces

Pour un plat de cèpes!

4

Brumes et sous-bois-

Champignons ou feuilles mortes?

Regards scrutateurs.

5

Plaines ou montagnes-

Sanguins, catlans, rousillous…

Délicieux lactaires.

6

Un rond de  sorcières- 

Entre les herbes brûlées

Fins boutons de guêtre.

7

Pan! Paf! sous les rires-

Vesses de loup massacrées

Nuages verdâtres.

8

Belles amanites-

Chapeaux rouges piqués blanc

Où sont les Schtroumpfs?

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catlans: au lieu de catalans: expression de mon père

boutons de guêtre: délicieux petits champignons de montagne: Marasme des Oréades

MMR ( tous droits réservés)

3 novembre 2010

Joli printemps

Hier, je parlais de mes massifs si jolis, amoureusement réfléchis, préparés. Ayant une préférence pour les effets de masse, habituellement je plante, par exemple, cinq ou six jacinthes à la même robe parmi des pensées choisies pour leurs contrastes. Ainsi de suite, un peu partout dans le jardin. Mais cette année-là, mes moyens étant un peu justes, les promotions furent LA solution économe. En général, c’est un peu la loterie. Cela peut réserver de magnifiques surprises; ou bien, une désolante palette; des bulbes trop jeunes n’offrant que des feuilles! Attendre, rêver tout l’hiver pour, en définitive, n’admirer que…du vert, des rouges parsemés d’un zeste de jaune et un pauvre rose solitaire. Frustrant! Anticipant, supputant de belles promesses, je suivais avec espoir la montée des boutons. Puis ils commencèrent à virer et la ‘couleur fut »! :). Toutes les hauteurs; à grosses ou à petites corolles, simples ou doubles; certaines légèrement parfumées; teintes acidulées de sucettes cerise ou berlingots citron, sucre d’orge orange et grenadine… délicatesse de tendres chamallows. Beautés gourmandes où mon imagination  fantasmait, salivait, se réjouissait les yeux et l’âme… Huuummmm! Et que Dame taupe a trouvé bien savoureuses elle aussi! J’espère que le printemps 2011 s’ approchera de celui de 2009.

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Entre deux averses-

Froufrous, jupons, crinolines…

Tulipes aguicheuses!

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MMR ( tous droits réservés)

2 novembre 2010

Anémones

Samedi affairé! Nous avons visité, quasiment toutes les jardineries du coin.  Le printemps dernier avait été un peu tristounet. Une taupe s’étant pris d’une folle attirance pour mon petit paradis. Le massif face à ma salle de séjour, et la longue plate-bande qui le prolonge, ressemblaient aux tranchées de Verdun. Aussi, puisque cette dernière s’en est allé voir ailleurs si les bulbes sont bons, j’ai fait chauffer plus d’un tiroir-caisse! :).  Plants, graines , oignons de tulipes et d’iris hollandais… anémones. Celles-ci se ressèment un peu partout dans la pelouse. Cela complique beaucoup pour passer la tondeuse ( déjà avec les orchidées indigènes! :)). Mais c’est si  joli! J’ai admiré ceci à cinq cents mètres de chez moi. Somptueux! Bien sûr, quel rêve cette débauche joyeuse. Je m’y suis prise trop tard. Plus que deux petits sachets. Quarante griffes ( si elles sont toutes en excellent état). Bien loin du compte.  C’est un début . Elles seront jetées autour du tronc de l’olivier pour le côté naturel.  Il faudra attendre  la fin du printemps pour juger .

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Folie printanière-

Tapisserie anémones

Sur gazon fringant

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MMR ( Tous droits réservés)

29 octobre 2010

L’horloge

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 7 h 17 min

Pour le rendez-vous « du coucou du haïku »

http://www.over-blog.com/com-1172092675/Le_coucou_du_haiku.html

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Vendredi sonnant-

Au coucou du haïku

Lever de rideau

………..

Tic-tac monotone-

Cœur précieux bat la mesure

Enfant impatient

……….

Horloge muette-

Oh zut! Panne de paupières

Lever affolé

………..

Minuit va sonner-

Des bras du Prince amoureux

Cendrillon s’enfuit

……….

En retard Alice-

L’œil sur sa montre gousset

Lapin blanc courant

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MMR ( Tous droits réservés)

25 octobre 2010

Fuite

Lorsque l’azur voile son bleu souriant. Que le matin s’habille frileusement de diamants…. L’automne s’avance , rougissant de déloger l’été aux sandalettes dorées.

Caresse automnale-

Intrus sur le chèvre-feuille?

Régal pour l’oiseau

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Doigté précieux et inspiré, palette aux infinies nuances, la Nature s’en donne à cœur joie. Folie créatrice où le beau se fait gourmandise .

Gâterie sucrée-

Étourneaux au rendez-vous

Menu laurier tin

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Au cours de ma promenade, mon regard ne se lasse pas d’apprécier des contrastes tels que ce carmin veiné de curry réchauffant la hardiesse d’un  vert encore gaillard;  ou encore cet olive essoufflé soutaché de pourpre que rouille un reste de pluie; de savourer la fanfare bleu noir de jolies petites baies fort appréciées de la gent ailée.  De temps à autre, mes yeux fureteurs scrutent l’herbe à la recherche de l’inattendu. Nichée sur un plantain, une tache brillante capte mon attention. Un fruit minuscule, indice d’une razzia sur la haie? Maladroits, les oiseaux en parsèment le jardin. Le « fruit » bascule légèrement en avant. Accroupie je découvre un insecte au manteau nuit profonde. Chacun de ses gestes accroche la lumière, l’irise de bleu métallique.  Ravissant coléoptère.

Déjeuner paisible-

Douillettement installé

Chrysolina broute

Méticuleusement, il découpe, cisaille sa feuille de bel appétit. Qu’il continue paisiblement. Je n’irai pas lui disputer sa salade. Le voici qui cesse brusquement, m’offre son dos. Susceptible,  l’animal n’apprécie pas  de manger en public? Il étire une patte, genre  » Allez!Allez! Du vent! Laisse z-moi tranquille! ». Bon! Bon! J’ai compris le message.  Je vais pour me relever mais suspends mon mouvement de retrait. A présent, il s’agite de plus en plus, tourne sur lui-même.  Remuant les antennes, les baissant, il se démène, se trémousse, frotte ses pattes arrières.  Se tourne à droite, puis à gauche. Que lui arrive-t-il? Une bouchée qui a du mal à descendre?

Zéphyr bon enfant-

Danse chrysolina bleu! Danse!

Rythme décousu

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Captivée, suivant l’étrange manège de mon danseur, je  tente de comprendre le sens de cette chorégraphie décousue. Et puis… et puis je distingue d’infimes ombres autour de mon énervé. Ce sont des fourmis quasiment imperceptibles. Leur gîte a peut-être été malmené par le poids de ce gros maladroit. Furieuses, elles l’attaquent.  Mon lourdaud se démène comme un beau diable. Finalement, il décide de prendre la fuite.

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Midi triste mine-

L’estomac dans les talons

Chrysolina fuit

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MMR ( tous droits réservés)

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