Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

2 mars 2025

Un jour d’été

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , — Martine @ 4 h 37 min

Pour la page 245 de l’Herbier de poésies , Adamante, nous propose d’écrire sur une photo d’ABC. Ci-dessous, ce que cela m’a inspiré:

Un jour d’été sous un ciel merveilleux. Celui-ci est bleu! Mais bleu! C’est un véritable océan de bonne humeur. Le temps est idéal pour une agréable promenade en forêt.

Oriane et Lubin,* ( que l’on pourrait surnommer:  les jumeaux terribles), sont revenus indemnes de leur virée à dos de licorne. Après un sermon fulminant de leur père, et les embrassades arrosées de larmes de leur mère, les deux cabochards sont confinés dans leur chambre. Ils ne peuvent sortir que pour les corvées d’épluchage des légumes, l’entretien du potager, ou encore tirer de l’eau au puits.

Balades au placard-

sous un ciel sans nuages

l’eau coule… des yeux

L’ambiance est plutôt morose. Mieux vaut faire profil bas. Et puis, au bout de plusieurs jours de ce régime, constatant que ses rejetons sont obéissants et sages, le chef de famille lève la punition. Les deux galopins fous de joie se précipitent à l’extérieur, crient, rient, se poursuivent, bousculant le chant des oiseaux, les caquètements des poules et les aboiements du chien surexcité par leurs jeux.

A l’orée de la forêt, un grand arbre desséché se morfond, enviant cette exubérance, cette vitalité qui lui font défaut.  Ce que tout le monde ignore, vu son age canonique, c’est qu’en son sein un homme est prisonnier, victime d’un sortilège. Sa forme étrange pourrait alerter un œil expert: une tête, un torse, un bras tendu amorçant une supplique.

Soleil estival-

le vent emporte un secret

craquements d’écorce

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* Ces deux personnages sortis de mon imagination ont vu le jour  dans un post précédent: ICI

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16 février 2025

A la pleine lune

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , , — Martine @ 5 h 00 min

Pour la page 244 de l’Herbier de poésies, Adamante, nous propose d’écrire sur une oeuvre de Tim Burton, photographiée par Jill Bill.  Ci-dessous, ce que cette photo m’a inspiré:

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Oeuvre de Tim Burton – photo JB

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Sous la sphère orangée de la lune de Mai, un chat aventureux promène sa disette. C’est qu’il a faim le bougre. Un appétit vorace de conquêtes et d’amour. Il saute d’un toit à l’autre, nez au vent, queue dressée, arrogant et gracieux.

A la pleine lune-

le tigre d’appartement

joue à chat perché

Noiraud vocalise la balade enivrante des matous affranchis. Celle de ces Mistigris de gouttière qu’il aperçoit parfois, derrière les vitres de sa maîtresse. Mais cette nuit, profitant d’un moment d’inattention de celle-ci, il a filé comme une flèche impossible à arrêter. Enthousiaste, grisé, ce Pierrot à fourrure cherche sa Colombine.

Cris et entrechats-

Roméo cherche Juliette

joli cœur à prendre

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MMR ( tous droits réservés)

Merci pour vos commentaires qui réjouissent et font vivre ce blog

2 février 2025

Nocturne

Pour la page 243 de l’Herbier de poésies, Adamante, nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes. Ci-dessous ce que cette photo m’a inspiré:

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C’est une nuit estivale particulièrement chaude. Aenor se tourne et retourne dans son grand lit à baldaquin vide, si vide. Elle n’en peut plus et, excédée, tente de libérer ses jambes prisonnières des draps humides. En soupirant, la jeune femme se lève, va à la croisée grande ouverte.  Respirant profondément, tout en ôtant sa chemise devenue inconfortable, elle contemple le magnifique ciel marine.

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Nuit caniculaire-

au diable les dentelles

se vêtir de lune

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A demi cachée par le fin voilage soyeux n’occultant guère la fenêtre, sa nudité se pare de teintes bleues, rouges, violines. C’est irréel et fort seyant.  « Dommage de ne pouvoir se promener ainsi », pense-t-elle. Aenor imagine en pouffant la tête des gardes du château paternel.

Le pâle reflet argenté lunaire joue sur sa peau par tissu interposé. La princesse agite bras et cheveux telle une zingarelle* voluptueuse. Dehors, criquets et grillons rythment son balancé sensuel.

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Fantaisie nocturne-

trémoussements lascifs

la nuit pour témoin

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MMR (tous droits réservés)

* zingarelle: jeune tzigane, bohémienne.

Merci pour tous vos commentaires qui m’ont fait énormément plaisir.  J’aime parler de cette période du Moyen âge! 🙂

19 janvier 2025

Trinquons!

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , — Martine @ 5 h 27 min

Pour la page 242 de l’Herbier de poésies, Adamante, nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes ainsi que sur la vidéo ci-dessous:

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Me voici un peu grise !

Un tourbillon d’opale

M’entraîne vif et gai

Dans sa magie sucrée.

Trinquons !

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Je faiblis, m’abandonne…

Entre ses bras velours,

Je contemple les étoiles

D’un monde onirique.

Trinquons !

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Une forêt de bras rouges

S’agite en cadence,

Sous la musique fine

De grillons extatiques.

Trinquons !

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Des personnages étranges

Dessinent des arabesques,

En chantant les louanges

De cette boisson suave.

Trinquons !

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Un cavalier d’argent,

Sur son cheval ivoire,

Parade fièrement,

Foulant un sol turquoise.

Trinquons !

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Une sombre sylphide,

À l’éclat métallique,

Agite les rubis

De ses pampres violines.

Trinquons !

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Je tourne et je rêve,

Au pays de Bacchus,

Un carnaval doré de

Chardonnay bien frais…

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MMR ( tous droits réservés)

Alors on danse, on chante et on oublie les laideurs du monde le temps d’une lecture!

🙂

8 décembre 2024

Fenêtre sur… ailleurs

Pour la page 240 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur une photo d’ABC

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Ils étaient deux, un frère et une sœur. Même forme de visage, de regard, de sourire, de chevelure identique tirée en arrière. Il était extrêmement difficile de les différencier : des jumeaux.

Toujours collés l’un à l’autre, là où Lubin allait, Auriane suivait. Ce jour-là, pétri d’ennui, le duo regardait par la fenêtre. La matinée était déjà largement entamée. Le soleil, débordant la cime des arbres de la forêt toute proche, commençait à pénétrer dans la pièce. Ils soupirèrent de concert. Que faire ? Leurs parents étaient partis très tôt, le père pour bucheronner, la mère pour cueillir baies et plantes médicinales.

— Surtout ne sortez pas ! J’ai aperçu un loup hier. Il n’est certainement pas seul. Aussi, restez à l’abri ! avait intimé le père.

— Mes petits, avait ajouté la mère, soyez obéissants. Promettez-moi d’êtres sages. Je partirais plus tranquille. 

— Promis maman ! Avaient déclaré d’une seule voix les bessons*

À demi rassurée, la femme les avait serrés très fort contre sa large poitrine, puis avait suivi son mari, tout en leur jetant un dernier sourire tremblant. Elle connaissait par cœur le caractère fantasque et indiscipliné de sa progéniture.

Soudain, le nez plaqué à la vitre, Lubin se met à embuer celle-ci puis y dessiner d’étranges figures toutes en poils et en cornes torsadées.

— C’est quoi ? S’informe sa jumelle.

— Des licornes, répond son frère.

— Pourquoi ?

— Parce que j’espère que mon dessin va les intriguer et les faire venir.

— Ah ? Mais ça n’existe pas ces bêtes-là ! C’est papa qui l’a dit.

— L’une d’elles m’a visité en rêve et m’a expliqué comment l’aider à apparaître.

— Eh bien moi, je ne crois que ce que je vois.

— Alors attends et sois patiente. Je suis sûr que ça va marcher, affirme du haut de ses dix ans son ainé de quelques minutes

Puis Lubin se met à murmurer entre ses dents des mots bizarres. Intriguée Auriane l’écoute tout en scrutant l’orée touffue de la sylve. Les secondes succèdent aux secondes usant le calme de la petite fille. Tout à coup, une lumière éblouissante surgit de nulle part au milieu de la clairière. En son centre une forme  mouvante bourgeonne, se tordant et distordant sans cesse. Les jumeaux bouche-bée contemplent l’étrange apparition. Dans un flot de particules or et azur, l’image se stabilise : C’est une licorne. Caracolant joyeusement, cette dernière agite sa longue crinière blanche, comme pour les inviter à la retrouver. Les deux polissons se regardent, hochent la tête de concert, pour finalement se précipiter dehors. Oubliées les recommandations parentales. L’aventure les tient bien ficelés à elle et les entraîne à dos de cheval extraordinaire.

Matin assommant-

Deux enfants indociles

Et la clef d’un conte

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MMR ( tous droits réservés)

* Besson : synonyme de jumeau

Merci pour tous vos commentaires qui font vivre ce blog. Je les lis toujours avec un immense plaisir 🙂

17 novembre 2024

Marguerite

Pour la page 239 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes.. Ci-dessous ce que son œuvre m’a inspiré:

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Marguerite. C’est ainsi que ses amis la surnomment. Son prénom, Félicie, étant jugé un peu trop vieille France à leur goût. Toujours souriante. Toujours contente de son sort. C’est ce que l’on pourrait appeler une heureuse nature.

Marguerite va son petit bonhomme de chemin offrant sans compter joie et gentillesse. Son pas dansant effleure à peine le sol. Jupe et volants se balancent allègres et insouciants. Dans son sillage naissent les sourires.

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Du matin au soir-

Le soleil comme boussole

Une fleur en balade

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Pourtant, vu son amour du rouge , on aurait dû l’appeler Coquelicot. Marguerite apprécie tant cette couleur qu’elle en met à tous ses menus. Tomates mûres à point, poivrons rubis, radis, betteraves, haricots et choux rouges, groseilles, fraises, cerises… et j’en passe. Est-ce grâce à ce régime que ses belles joues rebondies et colorées invitent au baiser?

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L’éclat de l’été

Pour seul maquillage

Un amour de femme

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MMR ( tous droits réservés)

Merci pour vos commentaires qui font tellement plaisir.

 

27 octobre 2024

Chatteries et matous

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , — Martine @ 6 h 28 min

Pour la page 237 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes.. Ci-dessous ce que son œuvre m’a inspiré:

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La ronde des heures

Encagoulées de nuit

Contemple, silencieuse

L’étrange performance.

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Roulades, sauts et soins,

Coups de griffes et ronrons,

Miaulement à la lune

Sourde aux appels félins.

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C’est la fête aux minets

Harets et Mistigris.

Chaque chat chorégraphe

Sa fantaisie soyeuse.

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MMR ( tous droits réservés)

Merci pour tous vos commentaires très très appréciés. 🙂

9 juin 2024

Une nuit féline

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , — Martine @ 6 h 58 min

Pour la page 235 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes..

La nuit tous les chats sont gris, paraît-il.

Mouais! Ça reste à voir.

Dans mon jardin  déambulent des ombres chinoises entre les herbes et les massifs.  Parfois, surpris par la lumière des réverbères, ou celle de la lune, le chat tigré de la voisine se promène nonchalamment, comme chez lui. Avec circonspection, d’autres se risquent sur mes terres. Un noir, un roux et blanc, un gris fumé à la face sombre et au poitrail neige. Silencieuse, méfiante, prête à s’enfuir à la moindre alerte, la gente féline du quartier prend mon espace vert pour un terrain de jeux  ou d’affrontements.

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pas un brin de vent-

à pas comptés, il avance

le chat en maraude

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MMR (tous droits réservés)

Allez écouter le duo des chats attribué à tort à Rossini. C’est hilarant. Il existe bien des interprétations.

Merci pour tous vos commentaires qui font tellement plaisir.

🙂

 

 

5 juin 2024

Renga n°6

Filed under: l'herbier de poésie,mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : — Martine @ 6 h 12 min

Voici un Renga à quatre mains avec ma blogopote Annick. Retrouvez son blog en cliquant ici: ABC.  

Ce fût comme un ping-pong entre nous.  Très agréable.

 

odeurs d’autrefois  (ABC)
infusant
nos souvenirs d’enfance

le café noir de Mamie (Martine)
papi sourit, s’en délecte.
,
sous les étoiles- (Martine)
les enfants sages écoutent
contes et mythes

promenons-nous dans les bois (ABC)
le loup ne s’y cache plus
,
un oiseau s’envole (ABC)
derrière un bonhomme nuage
le ciel se raconte

heureux, le nez face aux cieux, (Martine)
s’inventer du fantastique
,
un tilleul en fleurs   (Martine)
mille abeilles à la besogne
sur le chant des cigales

comme un refrain estival (ABC)
pourchassant les jours de pluie
,
trop pâle soleil (ABC)
sur les épis de blé dur –
lézards en balade

au loin, une moissonneuse (Martine)
ici, ah le beau farniente !
,
l’azur retrouvé (Martine)
aller cueillir des fraises
estomacs en fête !

cousinage enraciné (ABC)
au cœur de nos grands-parents
,

MMR ( tous droits réservés)

15 mai 2024

Renga n°5

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : — Martine @ 7 h 17 min

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Voici pour ce cinquième Renga, deux groupes, avec comme consigne de partir d’un même vers: « devant la barrière »:

Le premier, composé  de: Claudie , ABC, Jill Bill

 

Devant la barrière ( Claudie)

la forêt mystérieuse-

cap sur l’aventure!

 

aventure sous-marine ( ABC)

des coraux en péril

*

A travers les nues ( Jill Bill)

flânerie en mongolfière

terre mosaïque

 

des villes urbanisées ( Claudie)

habitacles troglodytes

*

coucher de soleil  (ABC )

sur lelit du Saint Laurent-

les colons débarquent

 

le chien loup dresse l’oreille ( Jill Bill )

un renard lorgne les poules

*

entre chien et loup ( Claudie)

le mystrèe est bien touffu-

barque à la dérive! barque à la dérive!

 

un cerf brame au fond des bois (ABC)

dans le ciel la lune s’éclipse

*

Perrette rêvasse ( Jill Bill )

tour du monde dans sa tête

pot au lait dessus

 

ne vous payez pas sa tête ( Claudie)

la vie est un grand défi

*

sombre ciel nocturne ( ABC )

ses grêlons de la colère

arbres foudroyés

 

faire tomber les barrières ( Jill Bill )

libre comme tous les vents

********************

Le second groupe est composé de: Balaline , Martine, Adamante

 

Devant la barrière ( Balaline)

des parfums de seringa

douceur d’un regard

 

les yeux bleu gris de grand-mère ( Martine)

m’expliquant le point de croix

*

point de l’évasion ( Adamante )

je chevauche avec Zorri-

le lavoir coasse

 

escapade ensoleillée ( Balaline)

notre galop dans les vagues

*

l’été en Camargue- ( Martine )

gardians, taureaux, flamands roses …

et les tellines!

 

deux lèvres brûlées de sel  ( Adamante)

aspirent au baiser du froid

*

la mer apaisée ( Balaline )

la brise dans la voilure

respirer ses rêves

 

à la proue du voilier blanc ( Martine)

juste toi, moi et l’amour

*

éperon de feu ( Adamante )

tourbillon de la poussière-

un repos cendré

 

la nuit chemine lentement ( Balaline)

l’enfant dort au clair de lune

*

nuit bleue africaine- ( Martine )

tam-tams, chants, danses sans frein

aube d’un bébé blanc

 

la tête couronnée d’or ( Adamante )

la voix du silence fuse

*

MMR ( tous droits réservés)

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