Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

9 juin 2024

Une nuit féline

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , — Martine @ 6 h 58 min

Pour la page 235 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes..

La nuit tous les chats sont gris, paraît-il.

Mouais! Ça reste à voir.

Dans mon jardin  déambulent des ombres chinoises entre les herbes et les massifs.  Parfois, surpris par la lumière des réverbères, ou celle de la lune, le chat tigré de la voisine se promène nonchalamment, comme chez lui. Avec circonspection, d’autres se risquent sur mes terres. Un noir, un roux et blanc, un gris fumé à la face sombre et au poitrail neige. Silencieuse, méfiante, prête à s’enfuir à la moindre alerte, la gente féline du quartier prend mon espace vert pour un terrain de jeux  ou d’affrontements.

.

pas un brin de vent-

à pas comptés, il avance

le chat en maraude

.

MMR (tous droits réservés)

Allez écouter le duo des chats attribué à tort à Rossini. C’est hilarant. Il existe bien des interprétations.

Merci pour tous vos commentaires qui font tellement plaisir.

🙂

 

 

5 juin 2024

Renga n°6

Filed under: l'herbier de poésie,mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : — Martine @ 6 h 12 min

Voici un Renga à quatre mains avec ma blogopote Annick. Retrouvez son blog en cliquant ici: ABC.  

Ce fût comme un ping-pong entre nous.  Très agréable.

 

odeurs d’autrefois  (ABC)
infusant
nos souvenirs d’enfance

le café noir de Mamie (Martine)
papi sourit, s’en délecte.
,
sous les étoiles- (Martine)
les enfants sages écoutent
contes et mythes

promenons-nous dans les bois (ABC)
le loup ne s’y cache plus
,
un oiseau s’envole (ABC)
derrière un bonhomme nuage
le ciel se raconte

heureux, le nez face aux cieux, (Martine)
s’inventer du fantastique
,
un tilleul en fleurs   (Martine)
mille abeilles à la besogne
sur le chant des cigales

comme un refrain estival (ABC)
pourchassant les jours de pluie
,
trop pâle soleil (ABC)
sur les épis de blé dur –
lézards en balade

au loin, une moissonneuse (Martine)
ici, ah le beau farniente !
,
l’azur retrouvé (Martine)
aller cueillir des fraises
estomacs en fête !

cousinage enraciné (ABC)
au cœur de nos grands-parents
,

MMR ( tous droits réservés)

15 mai 2024

Renga n°5

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : — Martine @ 7 h 17 min

.

Voici pour ce cinquième Renga, deux groupes, avec comme consigne de partir d’un même vers: « devant la barrière »:

Le premier, composé  de: Claudie , ABC, Jill Bill

 

Devant la barrière ( Claudie)

la forêt mystérieuse-

cap sur l’aventure!

 

aventure sous-marine ( ABC)

des coraux en péril

*

A travers les nues ( Jill Bill)

flânerie en mongolfière

terre mosaïque

 

des villes urbanisées ( Claudie)

habitacles troglodytes

*

coucher de soleil  (ABC )

sur lelit du Saint Laurent-

les colons débarquent

 

le chien loup dresse l’oreille ( Jill Bill )

un renard lorgne les poules

*

entre chien et loup ( Claudie)

le mystrèe est bien touffu-

barque à la dérive! barque à la dérive!

 

un cerf brame au fond des bois (ABC)

dans le ciel la lune s’éclipse

*

Perrette rêvasse ( Jill Bill )

tour du monde dans sa tête

pot au lait dessus

 

ne vous payez pas sa tête ( Claudie)

la vie est un grand défi

*

sombre ciel nocturne ( ABC )

ses grêlons de la colère

arbres foudroyés

 

faire tomber les barrières ( Jill Bill )

libre comme tous les vents

********************

Le second groupe est composé de: Balaline , Martine, Adamante

 

Devant la barrière ( Balaline)

des parfums de seringa

douceur d’un regard

 

les yeux bleu gris de grand-mère ( Martine)

m’expliquant le point de croix

*

point de l’évasion ( Adamante )

je chevauche avec Zorri-

le lavoir coasse

 

escapade ensoleillée ( Balaline)

notre galop dans les vagues

*

l’été en Camargue- ( Martine )

gardians, taureaux, flamands roses …

et les tellines!

 

deux lèvres brûlées de sel  ( Adamante)

aspirent au baiser du froid

*

la mer apaisée ( Balaline )

la brise dans la voilure

respirer ses rêves

 

à la proue du voilier blanc ( Martine)

juste toi, moi et l’amour

*

éperon de feu ( Adamante )

tourbillon de la poussière-

un repos cendré

 

la nuit chemine lentement ( Balaline)

l’enfant dort au clair de lune

*

nuit bleue africaine- ( Martine )

tam-tams, chants, danses sans frein

aube d’un bébé blanc

 

la tête couronnée d’or ( Adamante )

la voix du silence fuse

*

MMR ( tous droits réservés)

14 avril 2024

La belle et la bête

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , , — Martine @ 5 h 54 min

Pour la page 232 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur un photo d’ABC

.

Le soleil chauffe agréablement l’atmosphère d’une belle matinée d’avril. Les oiseaux, occupés à leurs amours, chantent dans tous les coins.

Édelinne avance lentement, profitant à plein de tous ses sens: les trilles et gazouillis, les couleurs des fleurs, les mille et une nuances du vert printanier et les parfums. Ah! Toutes ces odeurs sont si enivrantes après le long hiver. C’est une jeune brune aux yeux pervenche, grande, élancée, teint halé et joues roses, se moquant bien de sa beauté. La chevelure libre légèrement emmêlée,  elle se promène, droite et sereine, dans sa petite robe grise élimée aux poignets, balançant à bout de bras son panier  d’osier. Connaissant la forêt comme sa poche, la bachelette** chemine cueillant ici quelques agarics*, là de l’ail des ours, plus loin des feuilles d’oseille,  d’arroche***, de menthe et autres plantes aux vertus médicinales. De quoi préparer la soupe ainsi que des tisanes digestives et des emplâtres. Soudain, à droite, s’élève  du cœur obscur de noisetiers un gémissement.

– Qui est là? interroge-t-elle alarmée.

Seul un geignement lui répond. Immobile La jeune fille, tout en patientant, tente de percer cette ombre ténébreuse. Lorsque, dans un fracas de branches brisées, une patte griffue apparaît, suivie d’une grosse tête écailleuse aux yeux dorés brillant de larmes.

– Mais… qu’est-ce-que…  s’étonne Édelinne.

– Moi… avoir mal, se plaint en reniflant le nouveau venu.

– Un dragonnet! s’exclame la cueilleuse tout en s’élançant vers lui. Pauvret! Montre-moi. Ah! je vois une grosse épine plantée entre deux coussinets. Ne bouge pas. Hop! Voilà! C’est fini, sourit-elle, tout en lui caressant le sommet du crane.

– Merci, gronde le jeune animal. Moi… avoir dette, ajoute-t-il , découvrant deux canines  fort aiguisées.

– Je t’en prie. C’est avec grand plaisir que je rends service.

Le monstre juvénile tente deux pas prudents. Rassuré, il ouvre ses ailes translucides, puis s’envole gracieux et rapide. Édelinne le suit du regard, éblouie. Elle qui croyait cette race éteinte.

.

douceur printanière-

parmi la nature en fête

la belle et la bête

.

MMR ( tous droits réservés)

 

* agaric:  semblable à un champignon de Paris , mis à part que ses lamelles sont roses.

** bachelette: jeune fille ( au Moyen âge)

*** arroche: annuelle de la famille des épinards, cultivée depuis le Moyen âge jusqu’au 19 ème siècle .

27 mars 2024

Renga n°3

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , — Martine @ 17 h 55 min

Renga n° 3 avec l’Herbier de poésie, orchestré par Adamante. Cette fois nous sommes huit: Françoise , Josette, Marine, Adamante,  Martine,  ABC, Jill Bill,  Balaline

 

Envol, vertige & liberté

De haut en bas, de bas en haut, échos printaniers 

 

 

.

au jardin je dors

premiers rendez-vous twittés

réveil des oiseaux

Françoise

le chat derrière la fenêtre

dehors une pluie battante

Josette

.

sur la rocaille

bruyères et pervenches

ont fraternisé

Marine 

sur la partition humaine

syncope à contre-vie

Adamante 

.

mars tout engourdi

en sa palette de gris

le téléphone sonne

ABC

j‘ai rendez-vous avec vous

j’en oublie mon parapluie

Jill Bill 

.

écoute mon fils

les murmures de l’aube

la grâce est née

Balaline 

dès l’aube nous partirons

escalader l’Everest

Françoise

.

la tige du souci

une montagne à gravir

dit l’escargot 

Josette 

si le papillon l’entend

tout le monde le saura

Marine

.

envie de voler

de looping – grisée de cimes

le cœur fou de joie

Adamante 

depuis le plus haut sommet

être la reine du monde

Martine

.

le vertige me prend

de sommet en sommet-

maman je vole

ABC 

un cerf-volant de papier

au-dessus du nid de l’aigle

Jill Bill

.

voici le printemps-

son surpuissant regard d’aigle

traque la vermine

Martine 

un oiseau sur la branche

fêtons l’enfant poète

Balaline

.

MMR ( tous droits réservés)

Merci pour vos commentaires très appréciés.

3 mars 2024

Balade océane

Pour l’Herbier de poésie, ICI  Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une photo de Jeanne FADOSI

 

C’est une matinée de septembre où le soleil éclabousse toute la région d’une multitude de gouttes d’or. Ces dernières s’entremêlent merveilleusement à celles iodées de l’eau de mer.

Nous sommes dans un maison forestière nichée au cœur de deux hectares de pinède, à une soixante de mètres de la plage du Bassin d’Arcachon. Il est tôt. Sa Majesté Phébus n’a pas encore vaporisé la rosée de la nuit.  Les notes parfumées des arbres, du varech, de l’humus, des fleurs sauvages viennent s’enrouler autour de moi, me soufflant:  » Viens… viens… »

Près du portillon, accroché au grillage, un pied de clématite frémit de toutes ces petites graines plumeuses. Mots inaudibles qui viennent soutenir l’invitation sylvestre. Il n’en faut pas plus pour m’entraîner sur le tapis épais des aiguilles de pins.

Entre les jeux de l’ombre et de la lumière apparaissent et disparaissent tour à tour, l’éclat fuchsia des bruyères, le vert acide des fougères derniers nées. Majoritaires, leurs ainées montrent les signes avant coureur de l’automne. Ici, son pinceau combine un jaune vif à un vert profond. Là, elle panache orange et roux. Ailleurs, elle s’emballe saupoudrant toutes les frondes de bruns profonds. Plus je m’enfonce dans la forêt, plus les odeurs me capturent, m’envoûtent. Celle des champignons rivalise avec les fragrances fraîches des mousses que ma flânerie écrase. La montée de la chaleur anime le sous-bois. Les sifflets et vocalises répondent aux Kraaa! Kraaaa! de trois corneilles résidentes à l’année. De nombreux butineurs s’entrecroisent autour de petites fleurs blanches inconnues, aux lèvres jaune pâle des tubes d’un groupe d’anonymes, près des chapeaux meurtris des russules, cèpes de pins et autre champions divers.  A foison, des arbousiers offrent généreusement clochettes affriolantes et fruits gorgés de sucre à une foule d’amateurs :bourdons, abeilles, mouches, oiseaux… Quelques ronciers ici et là protègent leurs baies noires d’une armée d’épines acérées. Un peu plus loin de profonds boutis* trahissent la quête insatiable des sangliers friands de vers et autres larves. Soudain, un écureuil m’apostrophe, tout fouettant l’air de son superbe panache. D’accord. Je dérange. Il est temps de faire demi-tour.

.

Appel de la sylve-

Mouettes, merles, mésanges…

La joie pour compagne

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MMR ( tous droits réservés)

* boutis: le sanglier retourne le sol avec ses défenses et le boutoir (la partie supérieure de son groin). Il peut labourerce dernier jusqu’à  60 cm de profondeur. Son super odorat le guide vers « d’excellents repas ».

28 février 2024

Renga n°2 avec l’Herbier de poésie

Filed under: l'herbier de poésie,mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 8 h 05 min

Renga, quand tu nous tiens! 😀

Après le plaisir d’écriture partagé à cinq, Adamante nous propose de participer à un nouveau Renga. Cette fois, nous sommes sept participantes, avec, par ordre d’entrée en scène:

ABC , Martine , Jill Bill, Adamante, Marine, Françoise, Balaline .

 

.

1) ABC

mot locomotive

tirant ses wagons en phrases


l’alphabet voyage

 

2) Martine

sourd aux bruits de la maison

ah! Divine lecture!

 

3) Jill Bill

là plus rien n’existe

le monde peut s’écrouler

une autre planète

 

4) Adamante

palpitations d’un soleil

la page d’un livre ouvert

 

5) Marine

au bord du chemin

un bouquet de myosotis

venu me saluer

 

6) Françoise

parfums du jardin fleuri

confidences bleues bonheur

 

7) Balaline

un rêve de bleu

l’enfant court vers l’océan

les mots s’apaisent

 

8) ABC (second tour)

en s’éloignant du rivage

les syllabes s’aventurent

 

9) Martine

sieste sur un yacht-

les vagues emportent au loin

l’envie d’écriture

 

10) Jill Bill

bercé sur une mer d’huile

oiseau blanc pour seul nuage

 

11) Adamante

juste un point virgule

temps béni pour le repos

le verbe alangui

 

12) Marine

si tu vas à la pêche

Je veux bien t’accompagner

 

13) Françoise

pain fromage et vin

sur la nappe à carreaux rouges

soleil et printemps

 

14) Balaline

nos balades océanes
tendresse universelle

 

Fin ∞

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MMR ( tous droits réservés)

 

20 février 2024

Renga n°1 avec l’Herbier de poésie

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , — Martine @ 7 h 38 min

Ma blogopote Marine D et moi avions écrit un Renga en 2015: ICI

Aujourd’hui, nous récidivons mais, cette fois, à cinq à l’instigation d’Adamante. Avec Marine D, ABC , Françoise, Adamante/l’Herbier

Haïkus ou tankas, un peu au petit bonheur, à notre fantaisie, chacun répondant au précédent. Une série d’échanges excitante et ludique. Merci à Adamante et aux brins de l’Herbier de poésie:

 

1 – Marine

Nous avons trouvé

le jour de Saint Valentin

notre banc public

 

2 – Françoise

Devant un bassin

Tout petit oiseau fiérot

Miroir futile

 

3 – ABC

En reflet dans l’eau
trouver son meilleur profil
l’oiseau charmeur pose

 

4 – Adamante

juste un souffle de vent

le reflet ébouriffé

impermanence

 

5 – Martine

Quiétude moirée-

Zéphyr joue le trouble fête

un poisson bondit

 

6-7 –   Marine

Jeux de ricochets

des ronds concentriques

brouillent mon ciel

         Adamante

Cataracte en petit lit

Grand chamboulement

 

8/9 – ABC

La nuit enrobe

un croissant de lune

la chouette hulule

        Françoise

Odeur d’un chocolat chaud

des pas se font entendre

 

10 Martine

Scène nocturne-

Vif appel des rainettes

sur fond de brouillard

 

L’appeau d’un cacao chaud

Séduction irrésistible

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18 février 2024

Le petit oiseau ***

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , — Martine @ 8 h 23 min

Pour l’Herbier de poésie, ICI, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur cette photo de F.X.C, fils d’ dABC

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Ce jour là, ce n’était pas le petit oiseau de toutes les couleurs , chanté par Gilbert Bécaud *, que j’observais. Non, celui-ci était beaucoup plus discret.  La gorge et le ventre beige clair, le dessus de la tête brun sombre, le bec très fin et marron, l’œil rond et noir.

Il s’était posé sur une branche grêle à demi immergée dans l’eau de la rivière. Une zone calme, un beau miroir, où le reflet de son image  partageait la même curiosité. Qu’y avait-il à droite pour le captiver ainsi? Il m’intriguait. De part sa position de face, ne pouvant discerner le reste de son corps, il m’était impossible d’affirmer qu’il s’agissait du cincle plongeur. Un habile pêcheur. Je lâchais donc la bride à mon imagination. Et si, comme dans la chanson de Juliette Gréco * *, « Un petit poisson, un petit oiseau » , ce minuscule volatile  était amoureux d’une damoiselle à écailles?

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Après-midi clair-

Entre le ciel et l’eau vive

Intrigue à plumes

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MMR ( tous droits réservés)

* La chanson de Gilbert Bécaud: ICI

** La chanson de Juliette Gréco: ICI

*** ce petit oiseau est le « pouillot véloce »: identification d’ABC et de mon ami Thierry, spécialiste des oiseaux.

21 janvier 2024

Cristal!!!

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , — Martine @ 7 h 40 min

Pour l’Herbier de poésie, ICI, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur cette photo de Laurence B, prise au Canada.

 

Il fait -6° ce matin. L’ambiance du jardin est figée, grelottante. Cette vision me ramène  à mes années de vie dans un village pyrénéen.

Que de magnifiques congères sculptées par la fureur du vent nocturne!  Au cœur des combes profondes le silence semblait sanctifié. Arbres et végétaux étaient saisis dans les filets glacés du Cers. Un spectacle fabuleux me fascinant chaque hiver.

Mon esprit vagabonde encore un peu sur l’image lointaine du manteau verglacé de la montagne.

Puis, le soleil franchit la brume hiémale. Le jardin étincelle sous ses rayons opalins ourlés de rose tendre. Autour de moi, mille et un diamants  s’animent aux branches, aux herbes. Parmi les  ombres bleues de la haie, le mystère de la nuit s’attarde paresseusement.

Le froid me tire des larmes, me pince les doigts. Qu’importe! Gainé de cristal éphémère, mon petit univers mue en une indicible poésie nordique.

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Gelée matinale-

Le plastron du rouge-gorge

Son feu bienfaisant

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MMR ( tous droits réservés)

 

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