Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

17 février 2019

En attendant…

Filed under: Le nid des mots,Océan et Bassin d'Arcachon — Martine @ 3 h 12 min

Pour le nid des mots d’ABC, ICI, dont le thème est « En attendant »

 

Le Temps d’un souffle; du vol nacré de la mouette, là-bas, au ras des flots

Son cœur s’accorde à celui, lent, du Bassin.

En attendant…  Quoi? Du romanesque? Du merveilleux?

Ce matin, en fouillant sa poche à la recherche de quelques pièces, Audric a trouvé un billet plié en quatre. D’où sortait ce bout de papier? Il était sûr  de ne pas l’avoir placé là. Intrigué il le déplia. Juste une phrase à l’écriture fine et élégante: Rendez-vous à 15h00 « Aux deux fauteuils ». Rien d’autre. Juste la vague trace d’un parfum fruité.

En attendant… Quoi? Une superbe brune aux prunelles brûlantes? Une blonde sirène au sourire mystérieux?

Audric n’a rien d’un rêveur. Bien de sa personne,  épanoui dans son métier d’architecte naval, sûr de lui, tout lui sourit. Tout? Non, peut-être pas tout finalement. L’amour avec un A semble le fuir. Bah, qu’est-ce qu’il en a faire après tout? Mais alors… Pourquoi est-il là?

En attendant… cet athlète, crinière mordorée indisciplinée,  regard vert tempête, trompe le temps en hypothèses  fantaisistes dignes d’un gamin de 15ans. Que lui arrive-t’il?  Pour la troisième fois, il jette un coup d’œil agacé à sa montre. 15h 05. Il ou elle a déjà 5mn de retard. Audric n’a pas l’habitude de faire le pied de grue. 15h10. On s’est assez payé sa tête. Rageur, il tourne le dos au beau miroir scintillant du Bassin et…. se fige, stupéfait.  Elle est là, la tête légèrement penchée sur le côté, visiblement amusée par son exaspération.  Cette belle inconnue coiffée à la garçonne  lui arrive tout juste au menton. Éclatant de rire celle-ci lui tend la main : » Bonjour très cher. Tu ne me reconnais pas? » Pour la  première fois de sa vie, Audric, reste coi. « Allons, un effort. Tu ne vois pas? » « … » Noyé dans le bleu azuré de ses yeux, Audric  se sent fondre d’allégresse.  » Non…. oui…je … » « Eve Gillard. Pourtant, tu avais juré ne jamais m’oublier!. Me voici de retour et, susurre-t-elle près de sa bouche, pour toujours si tu le veux. » Le Bonheur a la couleur du ciel estival et le goût de la pêche de vigne.

MMR ( tous droits réservés)

15 février 2019

Floïde, fils de Cahout, petit fils de Cahout

Filed under: l'herbier de poésie — Martine @ 7 h 04 min

Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une œuvre de  Marhak

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Au fond, tout au fond de la grande forêt aux arbres vertigineux,  le soleil n’atteint jamais le sol.

Mousses et lichens-

Elle se promène sans peur

La grande limace

Sous le couvert des branches tissant une toile vert bouteille ,  Floïde, fils de Cahout, et petit fils de Cahout, s’ennuie à mourir.

Une… deux… trois fourmis…

Noires comme le jour

Sans ami et sans joie

Floïde  se morfond en soupirant très fort. « Qui souffle ainsi  à m’assécher le dos? »  se plaint la grenouille verte. « C’est moi Floïde, fils de Cahout et petit fils de Cahout ».  « Cahout? Jamais entendu parlé. Pourquoi ce vent sur mon teint satiné? ».  « Parce que je ne sais pas quoi faire. C’est casse-pieds! ».   « Ah bon? A ce point là? Allez, suis-moi petit Floïde! »

Nappe d’eau dormante-

Feu d’artifice

Des libellules

« Alors Floïde? Un bon bain, ça te dit? » . »C’est que… » hésite le petit Cahout.  « Quoi? Cela ne te fait pas envie avec ce temps sec? ». Floïde avoue, piteux « Je ne me suis jamais baigné. C’est défendu ». « Défendu? Pourquoi? » s’étonne la grenouille. « Je ne sais pas. C’est interdit, c’est tout ».  « Bah, sûrement des bêtises d’adultes qui ne veulent pas que tu te baignes tout seul. Mais je suis là pour te surveiller. Allez viens! » Et hop!  Le batracien saute à l’eau et,  hilare, asperge le petit Cahout.

Aux reflets de l’eau

En ricochets

Moult éclats de rires

Floïde ivre de bonheur plonge et remonte couvert de feuilles et d’algues. Il barbote, frappe le liquide, fait des bulles. Tout à son allégresse ne s’aperçoit pas qu’il se délave à vue d’œil. Le voici jaune comme un citron.  Qu’importe. Il n’en a cure. C’est si bon la vie quand on a un copain!

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MMR ( tous droits réservés)

10 février 2019

La pergola

Filed under: Poèmes — Étiquettes : , , , , , , , , , , , — Martine @ 1 h 08 min

Le sujet écrit vendredi pour l’Herbier  de poésie a fait remonter le souvenir  d’un instant très agréable:

Sous le rideau mouvant de la pergola, tête à l’ombre et jambes abandonnées au soleil, il fait bon se laisser aller…

L’émail du ciel

Gravé

Par le vol des hirondelles

L’instant se délite en minutes paresseuses et voluptueuses. Mon bâton de pastel glisse de mes doigts absents  sur ma feuille abandonnée.

Parenthèse blonde

Va et vient des abeilles

Refrain lénifiant

Le monde se concentre dans le rien magnifié.   Les secondes pailletées bleu et or deviennent éternelles.   Une mouche improvise un solo syncopé sur le bruissement amolli des feuilles.  Tout autour, le jardin regorge de parterres multicolores.  Fleurs parmi les fleurs, les papillons promènent de-ci de-là leur poésie aérienne. Soupir bienheureux.  Juste jouir jusqu’à plus soif de cette nature si sereine.

Chaud après-midi-

Le parfum des roses

Enlace ma flemme

Dans ma grotte végétale , bercée par le bourdonnement industrieux des insectes, la soie de ma rêverie s’effiloche. Ses brins lumineux se diffusent jusqu’à ma main et la réveille. Le pastel interrompu reprend en traits vifs et éclatants.  Le delphinium à la silhouette vaporeuse cristallise ce moment où mon Temps s’est vaporisé en volutes enchantées…

MMR( tous droits réservés)

Merci pour tous vos commentaires très très appréciées

8 février 2019

Méditations

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , — Martine @ 0 h 07 min

Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une de ses œuvres

Après un hiver rude , des coups du sort  à répétition, le vétéran désespère de voir enfin le bout du tunnel.

Pluies hivernales-

Il fait trop gris dehors

Trop gris aussi son cœur

Mais voici qu’un rouge-gorge vient chanter sur le rebord du toit. Ses trilles joyeuses gomment la morosité ambiante. O merveille! Le soleil se joint à la fête.

Printemps vif argent-

Dans le cadre de la fenêtre

La vie joue son show

L’air embaume la mousse et les violettes. Soudain léger comme une plume, l’homme sort , inspirant à plein poumons ce parfum de renouveau. Tout a changé en un éclair doré. Adieu à ces nuées oppressantes voûtant ses épaules. La pergola l’attire sous l’arche de ses lianes exubérantes. Se poser, là, sur le vieux banc moussu et méditer.

Douceur de l’air-

Deux papillons folâtrent

Sérénité

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Merci pour tous vos commentaires que je découvre à chaque fois avec un immense plaisir.

MMR ( tous droits réservés)

1 février 2019

Propofusion

Filed under: l'herbier de poésie,Océan et Bassin d'Arcachon — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 7 h 24 min

Pour l’herbier de poésie Adamante,  ICI , nous propose d’écrire sur une toile de Jamadrou: Propofusion

Derrière la vapeur des rideaux, l’enfant se laisse glisser sur le fil d’un rêve.

L’air, l’eau

Entre les deux

Son monde à lui

L’enfant ne sait pas, alors il s’invente un conte fabuleux. Celui où l’oiseau violine taquine Capucine à coups de rimes en ine.

Au soleil vanille

Le temps n’est plus

Que fantaisie

L’enfant joue et compose l’éternité bleue souriante et caressante. Un poisson rouge bulle son rire clair vers l’avion  réglisse.

De la  nuit chocolat

L’étoile fraise

Mouline des bras

L’enfant tresse ses mots naïfs à  la queue arc en ciel d’un scoubidou.

A propofusion

Joujoux et roudoudous

Courtisent le songe

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MMR ( tous droits réservés)

 

Et puis… ici , là ou ailleurs, l’enfant joue… encore et encore….

 

Bulles d’océan

Bulles de bonheur

Têtes blondes et brunes

Lient les minutes

Nimbées de magie bleue

Bulles pétillantes

Bulles secrètes

Minouche et marmouset

Fabulent avec sérieux

Un monde sucre candi…

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MMR ( tous droits réservés)

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