Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

22 décembre 2024

A l’orée des rêves

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 17 h 19 min

Il existe un monde, à l’orée des rêves, où tout n’est que sourires et rires.

Nuit de Noël-

Bien au chaud au fond du lit

Tant d’espoirs enfantins

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En grandissant cette faculté à percevoir ce royaume féérique s’estompe chez beaucoup de gens. Pourtant  elle demeure  vivace,  en dépit de tout, parmi les esprits poétiques, qu’ils en soient conscients ou non. Une main mystérieuse, d’un coup de baguette magique, touche la tête des âmes sensibles, les nimbant  d’une corolle lumineuse. Il n’en faut pas plus pour leur ouvrir la porte d’un monde extraordinaire. Celui où les animaux parlent, où les objets prennent vie.

Obscur lumineux-

Au plus profond du sommeil

Royaume enchanté

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8 décembre 2024

Fenêtre sur… ailleurs

Pour la page 240 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur une photo d’ABC

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Ils étaient deux, un frère et une sœur. Même forme de visage, de regard, de sourire, de chevelure identique tirée en arrière. Il était extrêmement difficile de les différencier : des jumeaux.

Toujours collés l’un à l’autre, là où Lubin allait, Auriane suivait. Ce jour-là, pétri d’ennui, le duo regardait par la fenêtre. La matinée était déjà largement entamée. Le soleil, débordant la cime des arbres de la forêt toute proche, commençait à pénétrer dans la pièce. Ils soupirèrent de concert. Que faire ? Leurs parents étaient partis très tôt, le père pour bucheronner, la mère pour cueillir baies et plantes médicinales.

— Surtout ne sortez pas ! J’ai aperçu un loup hier. Il n’est certainement pas seul. Aussi, restez à l’abri ! avait intimé le père.

— Mes petits, avait ajouté la mère, soyez obéissants. Promettez-moi d’êtres sages. Je partirais plus tranquille. 

— Promis maman ! Avaient déclaré d’une seule voix les bessons*

À demi rassurée, la femme les avait serrés très fort contre sa large poitrine, puis avait suivi son mari, tout en leur jetant un dernier sourire tremblant. Elle connaissait par cœur le caractère fantasque et indiscipliné de sa progéniture.

Soudain, le nez plaqué à la vitre, Lubin se met à embuer celle-ci puis y dessiner d’étranges figures toutes en poils et en cornes torsadées.

— C’est quoi ? S’informe sa jumelle.

— Des licornes, répond son frère.

— Pourquoi ?

— Parce que j’espère que mon dessin va les intriguer et les faire venir.

— Ah ? Mais ça n’existe pas ces bêtes-là ! C’est papa qui l’a dit.

— L’une d’elles m’a visité en rêve et m’a expliqué comment l’aider à apparaître.

— Eh bien moi, je ne crois que ce que je vois.

— Alors attends et sois patiente. Je suis sûr que ça va marcher, affirme du haut de ses dix ans son ainé de quelques minutes

Puis Lubin se met à murmurer entre ses dents des mots bizarres. Intriguée Auriane l’écoute tout en scrutant l’orée touffue de la sylve. Les secondes succèdent aux secondes usant le calme de la petite fille. Tout à coup, une lumière éblouissante surgit de nulle part au milieu de la clairière. En son centre une forme  mouvante bourgeonne, se tordant et distordant sans cesse. Les jumeaux bouche-bée contemplent l’étrange apparition. Dans un flot de particules or et azur, l’image se stabilise : C’est une licorne. Caracolant joyeusement, cette dernière agite sa longue crinière blanche, comme pour les inviter à la retrouver. Les deux polissons se regardent, hochent la tête de concert, pour finalement se précipiter dehors. Oubliées les recommandations parentales. L’aventure les tient bien ficelés à elle et les entraîne à dos de cheval extraordinaire.

Matin assommant-

Deux enfants indociles

Et la clef d’un conte

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* Besson : synonyme de jumeau

Merci pour tous vos commentaires qui font vivre ce blog. Je les lis toujours avec un immense plaisir 🙂

1 décembre 2024

Un pas

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon,Poèmes — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 5 h 17 min

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Un pas…

Vers…

Une rencontre entre soi et soi

Auprès de

La vague étale

Exposant en mille bulles

Ses secrets  iodés.

Un pas

Puis un autre

Doucement chatouillé par le sable humide

Se promener

Nez au vent

Yeux mi-clos

Lâcher la bride aux pensées

Les laisser folâtrer

Libres

Légères

Émeraudes liquides

Saphirs ondoyants

Virevoltant au gré capricieux

De l’onde séraphique…

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