Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

29 décembre 2010

Métaphores

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 7 h 10 min

Mot à mot,

Cœur à cœur,

Tresse bleue de glycine,

Mon alphabet serpente,

S’enroule,

S’épanouit…

Rimes et métaphores,

Mouchetées de pollen,

S’élancent vers les cieux

D’amitié printanière.

Une folie lettrée

Sautille sous le souffle

Emperlé azur pâle

Du Mistral fredonnant.

Éclaboussée de rires,

Des parfums d’autrefois,

Sa cadence ralentit

A l’ombre des fontaines.

Hésitante, se dandine,

Brûlant ses pieds fragiles

Aux galets de La Crau,

Domaine du Caussoul.

Puis, chapelet instable,

Peu à peu  dans le vent,

S’éparpille en nuages

D’émotions colorées…

.

[ 05/01/09]

MMR ( tous droits réservés)

22 décembre 2010

Si j’étais printemps

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 9 h 43 min

Le ciel festonnerait,

Nuages tapisserie,

Des contes de douceur

Ne pleurant que la nuit.

Zéphyr réchaufferait,

Souffle joie primevère,

De ses lèvres candeur

Nos fronts teintés hiver.

Les arbres pulseraient,

Silence mille voix,

En accords lumineux

Les pensées de Gaïa.

Les oiseaux relaieraient,

Flûtes concertistes,

Ses conseils mélodieux,

Suppliques d’artistes.

Rivières chanteraient,

Ondes lit de goujeons,

Aux yeux miroirs rêveurs

De tendres déraisons…

20 décembre 2010

Mon trésor

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 11 h 39 min

Où donc est mon trésor?

Celui de tes mots doux,

Ce miracle fiévreux,

Écho aigue-marine

Chauffé à ton regard…

Où donc est mon précieux?

Printemps de nos vingt ans,

Essence de nos désirs,

Je sais l’avoir caché

A la croix de nos chairs…

Où donc est l’envoûtant?

Clair pays de cocagne,

Fin tableau idyllique ,

Nos pas foulaient un sable

Ignorant le mot terne…

Où donc t’ai-je enterré?

Accent chantant Vénus,

Fortune provençale,

Je chamboule et retourne

Les voiles de mon âme…

Où donc t’ai-je planqué?

Bijou contant fleurette,

Palpitante ferveur,

Peut-être sous la voûte

D’une cache pétales…

Enfin, je te retrouve!

Trophée de mes courbes,

Ferment Été doré,

Tu luis ton platine

Sur la paume sereine…

.

MMR ( tous droits réservés)

17 décembre 2010

Raconte-moi un conte

Pour le rendez-vous du « Coucou du haïku » et son petit défi du vendredi:

lien

.

Lorsque nous étions petits, et particulièrement sages, ma grand-mère nous racontait des histoires. L’une d’elles nous fascina: « La Reine des Neiges » de Hans Christian Andersen. Un conte en sept histoires.

1ère histoire qui traite d’un miroir et de ses morceaux.

Un jour un méchant sorcier créa un miroir spécial. Le bon et le beau se réduisaient à presque rien. Mais tout ce qui était mauvais apparaissait et empirait encore.

Miroir déformant-

La belle se voit laideron

Vérité s’envole

.

Les apprentis sorciers ricanaient et applaudissaient. Ils volèrent vers le ciel pour se moquer des anges et du Seigneur.

Le miroir frémit-

S’arrache aux mains et se brise

Éclats maléfiques

.

La Terre entière en fût recouverte!

2ème histoire: Un petit garçon et une petite fille

Deux enfants pauvres, Kay et Gerda, s’aimaient comme frère et sœur. L’été, les roses embaumaient au dessus de leurs jeux. L’hiver, la neige tourbillonnait .

Mille abeilles blanches-

Leur reine au regard cristal

Fige toute vie

.

« Elle n’a qu’à venir dit le petit garçon, je la mettrai sur le poêle brûlant et elle fondra aussitôt. » Le soir, il vit un flocon grandir… grandir.. jusqu’à devenir une belle dame vêtue de blanc. Elle secoua sa tête, fit un geste vers l’enfant , le terrifia.

L’été vint et fleurirent les roses.  » Aie! Quelque chose m’a piqué au cœur et une poussière m’est entré dans l’œil! » se plaignit Kay. Son caractère changea. Il se moqua de son amie, arracha les roses les trouvant affreuses.

Baiser sur le front-

Cœur glacé et sans mémoire

L’enfant suit la Reine

.

3ème histoire: Le jardin de la magicienne

Gerda pleura longtemps son ami disparu. Puis décida de partir à sa recherche. Elle questionna la rivière, lui offrit ses beaux souliers rouges…  Puis  monta dans une barque que le courant entraîna loin… loin…

Petite fille pleure-

Jolie maison sur la berge

D’où sort une vieille

.

La femme sauva Gerda, la nourrit , puis effaça sa mémoire en la coiffant.  Faisant disparaitre ses rosiers, la magicienne espéra que la petite oublierait Kay. Mais , une rose échappa à sa vigilance: celle sur son chapeau.

Gerda se souvient-

Elle questionne la jacinthe

Puis le bouton d’or

.

4ème histoire: Prince et princesse.

La petite reprit la route. Une corneille lui parla d’un garçon qui pourrait être Kay. Il vivait auprès d’une princesse.  La nuit venue, Gerda , pleine d’espoir,  suivit l’oiseau au château.  Elle s’approcha des dormeurs.

Deux lits fleur de lys-

Gerda reconnait la nuque

Mais ce n’est pas Kay

.

En pleurs , elle raconta sa triste histoire au prince et à la princesse. Ceux-ci la réconfortèrent l’invitant à rester. Face à son refus, ils lui offrirent des vêtements et des friandises et un carrosse d’or pur.  La quête reprit.

5ème histoire: la petite fille des brigands

Le carrosse fût attaqué . Postillons, cocher et laquais furent occis. Une vieille brigande trouva Gerda très appétissante. Elle allait la tuer . Mais sa fille , en la mordant, l’obligea à lâcher son couteau.

Une amie curieuse-

Mariant sourires et menaces

Terrifie Gerda

.

Des pigeons chuchotèrent qu’ils avaient vu le garçon dans le traîneau de la Reine des Neiges. Ils allaient là où les cristaux sont  éternels.  La fille de la brigande aida sa nouvelle amie à s’enfuir en lui donnant  les grosses moufles de sa mère,  pain, jambon et son renne préféré . Celui-ci courut… courut… vers le pays des aurores boréales….

6ème histoire: La femme lapone et la finnoise

Ils s’arrêtèrent près d’une maison très misérable où vivait une vieille solitaire. Elle écouta, réchauffa la fillette gelée et affamée. » Pauvres de vous! Encore au moins cent lieux pour pénétrer au Finmark! La finnoise vous renseignera mieux que moi! »

La femme lapone-

Donne un mot sur morue sèche

Indique la route

.

Les voici repartis à brides abattues. Ils débarquèrent près d’ une  maison-étuve.

Souillon presque nue-

Lit par trois fois le message

Puis cuit la morue

.

« Toi qui sais attacher tous les vents du monde avec un simple fil à coudre, dit le renne, ne peux -tu offrir à cette mignonne une boisson lui donnant la force de douze hommes et lui permettre de vaincre la Reine des Neiges? »

Va pour la boisson-

Seule l’innocence vaincra

L’affreux sortilège

.

Le renne déposa la petite et l’attendit près d’un buisson aux baies rouges. La jeunette courut , mains et pieds nus…

Les flocons attaquent-

Gerda prie avec ferveur

Des anges apparaissent

.

7ème histoire: Ce qui s’était passé au château de la Reine des Neiges et ce qui eut lieu par la suite.

Enfin, la voici à destination. Les murs du château étaient faits de neige pulvérisée, les fenêtres et portes de vents coupants…

Ni fêtes ni joie-

Kay doit deviner un mot

Clef de liberté

.

Gerda l’aperçut . Ivre de bonheur, elle embrassa un Kay insensible, amnésique, presque noir de froid. Effondrée…

Blottie contre kay-

Ses larmes fondent la glace

Le garçon renaît

.

Il la reconnut , fondant en sanglots. Ce qui chassa la poussière de givre de son œil. Ils riaient de plaisir! 

Sous les pas de danse-

Les glaçons écrivent le mot

C’est: éternité

.

Le gamin redevenait son maître et gagnait une paire de patins neufs.

Les enfants s’enfuient-

Retour vers la chaleur douce

Finnoise puis lapone

.

Les rennes ramenèrent les deux rescapés à la frontière brodée d’émeraude.

Retour au printemps-

La grand-mère les accueille

Ce sont des adultes

.

Les deux amis se regardèrent les yeux dans les yeux. Ils étaient restés enfants par le cœur. Que la vie était bonne.

MRR( tous droits réservés)

15 décembre 2010

Promenade

C’était une belle journée de fin d’été.

Le soleil pesait sur les épaules mais n’écrasait pas. Délicieuse chaleur que j’aspirais par les yeux, par la peau, par le cœur…

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Entre ombre et lumière-

Le Temps oublie sa cadence

Douce promenade

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Un ciel de faïence m’entraînait dans le sillage de bruyantes migrations… C’est fou comme certains oiseaux sont bavards! Mon regard errait, serein, heureux, se laissant pénétrer d’ondes bienfaisantes…

Buissons alléchants-

Finesse et délicatesse

Papillon s’abreuve

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Autour de moi la vie s’activait, indifférente à la beauté de cette magnifique après-midi. Invisible, un oiseau pépiait sur ma droite, sautillant de branches en branches. Les papillons semblaient flâner eux aussi. Leur vol , sans heurt, suivaient un parfum , une envie florale….  Mes pieds ne m’obéissaient plus, devinant, décidant pour moi d’une pause admiration. Le chemin longeait une sorte de chenal bordé d’herbes, de joncs exubérants. O joie! Je m’arrêtais, émue par le spectacle .

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Mouettes et canards-

Paisibles et décontactés

sur l’eau transparente

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J’emplissais ma mémoire de sensations dorées, d’odeurs iodées , d’images imprégnées de sel… L’horloge n’existait plus. Je désirais tant entendre:  » Profite! Je dresse autour de toi une bulle intemporelle. Plus de minutes. Plus de secondes. Pause! » Pas de voix, pas de réponse à ma prière intérieure…. C’était peut-être aussi bien.

Le soleil est si bon après la pluie … A présent, je me souviens…

MMR ( tous droits réservés)

12 décembre 2010

Un peu de bleu

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 8 h 17 min

Ces jours-ci la neige est omniprésente. Vous êtes sans doute nombreux à vous demander:  » Mais où est donc passé le bleu? Celui de nos ciels d’été? Celui où virevoltent les martinets?  Celui qui résonne du chant des cigales? »

J’ai cherché… et j’en ai trouvé… sur les lèvres d’un volubilis…

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Trompette estivale-

Douce chanson inaudible

Séduisant l’insecte

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Bleu! Bleu! Bleu! Parure précieuse dont se drape l’oiseau imbu de sa beauté!

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Rencontre fortuite-

Gonflant son plastron saphir

Le paon se pavane

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Bleu? Encore un peu de bleu? Que vous êtes gourmands! Bon, je continue  ma quête… Où vais-je en dénicher? Ah! Mais c’est bien sûr! Là-bas… là-bas… à l’horizon de mes rêves….

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Bleu aigue-marine-

Le ciel se marie à l’eau

Chant d’éternité

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Cette couleur étant ma préférée, j’en ressers une petite gorgée!

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Juin triomphant-

Lever riche de promesses

Sur concert d’oiseaux

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MMR ( tous droits réservés)

10 décembre 2010

Premiers flocons

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 5 h 50 min

Pour le rendez-vous du « Coucou du haïku » et son petit défi du vendredi sur une photo de mamylilou

Lien

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L’automne, dos courbé, tête rentrée dans les épaules, secoue sa chevelure dorée,  ses mèches flamboyantes. L’hiver , moqueur, l’arrose de confettis neigeux…

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Aux premiers flocons-

Les maisons font le gros dos

Silence ouaté

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Les nuages se désagrègent en milliards de bribes cotonneuses…

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Danse des flocons-

Décembre aux pas de velours

Feutre les chemins

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Le Temps semble s’arrêter. La vie, entre parenthèses, s’enlise dans la blancheur….

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Poussières glacées-

Village sous un manteau blanc

Œuvre impressionniste

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Passé l’émerveillement, les adultes râlent en maniant les pelles à neige. Les enfants ne sont pas du même avis et applaudissent!

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Matin sans école-

Les routes sont impraticables

Rires et boules de neige

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A la faveur d’une éclaircie, les courageux mettent le nez dehors. Spectacle féérique. Le ciel pleure quelques duvets soyeux.

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Pie sur la barrière-

Monet aurait apprécié

Pinceau à la main

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Dans la campagne le vent s’en donne à cœur joie. Soulevant, rabattant,  amoncelant ses pâtés au névé…

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Congères rampantes-

Le froid , prince en son royaume

Vin chaud et cannelle

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Faisant fi des morsures , appareil photo en poche, l’amateur brave les gifles venteuses.

tanka:

Fraîches draperies-

Pays de la fée des neiges

Nez rouge et doigts gourds

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Sculptures au ciseau polaire

A l’éphémère beauté

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MMR ( tous droits réservés)

6 décembre 2010

Chrysanthèmes

Le vote est terminé. Mais vous pouvez aller  découvrir ces mompreneurs en cliquant sur lien.

lien

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La neige s’invite un peu partout! Gênante, certainement, magnifiant , sublimant nos paysages. Partout… mais pas chez moi. Ou si insignifiante qu’en dix minutes tout avait disparu. Pourtant, un peu de blanc scintille à l’ombre du cyprès.

Nacre rougissante-

L’échevelé chrysanthème

Grelote au matin

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Pauvre chrysanthème . Comme la chèvre de Monsieur Seguin, il a résisté vaillamment toute la nuit dans sa belle robe branche. Puis, au matin, a cédé aux morsures du gel. Son copain , mieux exposé, a été épargné.

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Bouquet automnal-

Blotti à flanc de talus

Hommage au soleil

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MMR ( tous droits réservés)

3 décembre 2010

Vitrine de noël

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 4 h 43 min

Pour le rendez-vous du  » coucou du haïku » et son petit défi du vendredi sur une de leurs photos: lien

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Décembre aux bottes fourrées, au nez rouge et aux yeux brillants!

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Noël lumineux-

Nez collé à la vitrine

Enfant ébloui

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Que l’on soit grand ou petit, comment de ne pas rêver devant certaines vitrines de Noël. Que de jolies choses , brillantes, colorées, merveilleuses….

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Lettre au père Noël-

Désirs grands comme le monde

Tous ces enfants sages

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Fi des foies gras, chapons truffés et autres bouteilles de champagne… Ce qui m’attire c’est l’atmosphère d’un Conte d’Andersen ou de Charles Perrault…

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Monde féérique-

Brocard et satin doré

Jeux des automates

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D’un magasin à l’autre, c’est la surenchère pour attirer, séduire, captiver… capturer cette enfance qui sommeille en nous. Ici, ce sera le Chat Botté, la princesse Boucles d’or.

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Oubliant le Temps-

Sous les illuminations

Rêves épanouis

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Ailleurs Cendrillon , aidée de jolies souris, se prépare pour le bal du Prince… Les rennes du Grand Nord pourraient bien tirer son carrosse- citrouille. Quoi d’étonnant lorsque la fantaisie envahit les rues.

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Librairie en fête-

Contes de ma mère l’oie

Sur chemin d’étoiles

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Les badauds commentent, se souviennent de leur jeunesse. Les magasins avaient chacun leur crèche simple ou sophistiquée…

Au pied du sapin-

Nounours roi des peluches

Tend ses bras dorés

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Une grand-mère attendrie

Cède à son air enjoleur

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MMR ( tous droits réservés)

2 décembre 2010

Pivoine

Filed under: mes oeuvres,Poèmes — Martine @ 9 h 58 min

Abysses troublantes

Où ondulent tes soies,

Pensées grenadine

Froufroutant ton juin,

Pivoine incandescence

Bouillonnant de soleil,

Je plonge en ton carmin,

Y brûle mes scories,

Ces doutes envahissant

Une muse perdue….

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MMR( tous droits réservés)

ANIMALCULE

Huile sur toile

30X30

Œuvre personnelle

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