Lorsque l’azur voile son bleu souriant. Que le matin s’habille frileusement de diamants…. L’automne s’avance , rougissant de déloger l’été aux sandalettes dorées.
Caresse automnale-
Intrus sur le chèvre-feuille?
Régal pour l’oiseau
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Doigté précieux et inspiré, palette aux infinies nuances, la Nature s’en donne à cœur joie. Folie créatrice où le beau se fait gourmandise .
Gâterie sucrée-
Étourneaux au rendez-vous
Menu laurier tin
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Au cours de ma promenade, mon regard ne se lasse pas d’apprécier des contrastes tels que ce carmin veiné de curry réchauffant la hardiesse d’un vert encore gaillard; ou encore cet olive essoufflé soutaché de pourpre que rouille un reste de pluie; de savourer la fanfare bleu noir de jolies petites baies fort appréciées de la gent ailée. De temps à autre, mes yeux fureteurs scrutent l’herbe à la recherche de l’inattendu. Nichée sur un plantain, une tache brillante capte mon attention. Un fruit minuscule, indice d’une razzia sur la haie? Maladroits, les oiseaux en parsèment le jardin. Le « fruit » bascule légèrement en avant. Accroupie je découvre un insecte au manteau nuit profonde. Chacun de ses gestes accroche la lumière, l’irise de bleu métallique. Ravissant coléoptère.
Déjeuner paisible-
Douillettement installé
Chrysolina broute
Méticuleusement, il découpe, cisaille sa feuille de bel appétit. Qu’il continue paisiblement. Je n’irai pas lui disputer sa salade. Le voici qui cesse brusquement, m’offre son dos. Susceptible, l’animal n’apprécie pas de manger en public? Il étire une patte, genre » Allez!Allez! Du vent! Laisse z-moi tranquille! ». Bon! Bon! J’ai compris le message. Je vais pour me relever mais suspends mon mouvement de retrait. A présent, il s’agite de plus en plus, tourne sur lui-même. Remuant les antennes, les baissant, il se démène, se trémousse, frotte ses pattes arrières. Se tourne à droite, puis à gauche. Que lui arrive-t-il? Une bouchée qui a du mal à descendre?
Zéphyr bon enfant-
Danse chrysolina bleu! Danse!
Rythme décousu
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Captivée, suivant l’étrange manège de mon danseur, je tente de comprendre le sens de cette chorégraphie décousue. Et puis… et puis je distingue d’infimes ombres autour de mon énervé. Ce sont des fourmis quasiment imperceptibles. Leur gîte a peut-être été malmené par le poids de ce gros maladroit. Furieuses, elles l’attaquent. Mon lourdaud se démène comme un beau diable. Finalement, il décide de prendre la fuite.
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Midi triste mine-
L’estomac dans les talons
Chrysolina fuit
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