Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

27 mars 2024

Renga n°3

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , — Martine @ 17 h 55 min

Renga n° 3 avec l’Herbier de poésie, orchestré par Adamante. Cette fois nous sommes huit: Françoise , Josette, Marine, Adamante,  Martine,  ABC, Jill Bill,  Balaline

 

Envol, vertige & liberté

De haut en bas, de bas en haut, échos printaniers 

 

 

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au jardin je dors

premiers rendez-vous twittés

réveil des oiseaux

Françoise

le chat derrière la fenêtre

dehors une pluie battante

Josette

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sur la rocaille

bruyères et pervenches

ont fraternisé

Marine 

sur la partition humaine

syncope à contre-vie

Adamante 

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mars tout engourdi

en sa palette de gris

le téléphone sonne

ABC

j‘ai rendez-vous avec vous

j’en oublie mon parapluie

Jill Bill 

.

écoute mon fils

les murmures de l’aube

la grâce est née

Balaline 

dès l’aube nous partirons

escalader l’Everest

Françoise

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la tige du souci

une montagne à gravir

dit l’escargot 

Josette 

si le papillon l’entend

tout le monde le saura

Marine

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envie de voler

de looping – grisée de cimes

le cœur fou de joie

Adamante 

depuis le plus haut sommet

être la reine du monde

Martine

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le vertige me prend

de sommet en sommet-

maman je vole

ABC 

un cerf-volant de papier

au-dessus du nid de l’aigle

Jill Bill

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voici le printemps-

son surpuissant regard d’aigle

traque la vermine

Martine 

un oiseau sur la branche

fêtons l’enfant poète

Balaline

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MMR ( tous droits réservés)

Merci pour vos commentaires très appréciés.

24 mars 2024

Au bain

Filed under: animaux, insectes...,au Jardin: fleurs, arbres... — Étiquettes : , — Martine @ 6 h 25 min

Ces dernières années un nouvel oiseau vient visiter le jardin. Il s’agit de la fauvette à tête noire.  Calotte noire pour monsieur;  tandis qu’elle est rousse pour madame et les juvéniles.

Familles des sylviidae- Nom scientifique: Sylvia atricapilla*. Parfois, caché au cœur du plus gros des arbousiers, il m’offre une merveilleuse mélodie. Assez commun partout en France, on a plus de chance de l’observer là où la végétation est touffue ( ronciers, sureaux, haies). Ce passereau se nourrit de baies et d’insectes.

Nous l’apercevons souvent, occupé consciencieusement à débusquer ses proies sur  les troncs et branches de nos arbustes. Mais, cette fois là, quelle heureuse surprise il nous a accordée.

Une baignade fort éclaboussante! Ah ça! Il y allait de bon cœur!  Ce fût notre bonheur du jour!

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MMR (tous droits réservés)

* Renseignement LPO ( ligue de protection des oiseaux): ICI

17 mars 2024

L’or du mimosa

Pour l’Herbier de poésie ICI    Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une de mes photos

Que d’or! Cette année mon mimosa est extraordinaire. Quelle abondance! Quelle générosité éblouissante!

J’imagine un  Harpagon minuscule dans mon jardin. Un Tom Pouce  avare désirant s’accaparer et retenir le monceau d’écus du magnifique acacia* . Les yeux fermés, le nez enfoui au cœur des belles glomérules dorées, le voici sourd au monde.

« Posséder sans jouir n’est rien. »* *

Le petit personnage, bien que doté d’’invisibilité à nos yeux, attend la nuit pour sortir et s’emplir les poches de ces sequins duveteux et parfumés.  Jamais rassasié, il en prend à poignées, encore et encore. Pourtant, rapidement, ses poches se révèlent trop petites. Alors, l’avorton revient avec un sac presque aussi grand que lui. Et il amasse, amasse ce trésor, un sourire béat fendant sa face d’une oreille à l’autre.

Un escargot glisse nonchalamment à deux pas de là, s’arrête pour examiner, tendant une corne après l’autre, l’étrange comportement du farfadet.

–  Holà l’homme! Que fais-tu? Pourquoi tant de hâte? s’informe le gastéropode.

Surpris, le gringalet lève la tête, cherchant qui peut bien l’espionner.  Et peut-être le voler? Il y a tant de malhonnêtes de nos jours!

– Qui va là? s’écrie-t-il.

– Ce n’est que moi, Hélix. J’habite ici, au pied de ce gratte-ciel. Je ne fais que passer entre deux repas rafraîchissants.

– Que me voulez-vous? réplique le myrmidon corseté d’anxiété.

– Moi? Je ne veux rien que de la tranquillité. Votre agitation gêne ma digestion. Que faites-vous? insiste le colimaçon.

– Heu… Je nettoie le sol. Le vent et la pluie ont arraché et jeté bas des milliers de… heu… boules jaunes. Ça fait désordre. Alors… heu… voilà, conclue-t-il, embarrassé.

– Ah bon? Et bien, je vous laisse à votre labeur, répond la cagouille, reprenant sa glissade interrompue.

La demi-portion s’active éperdument pour en terminer avec sa précieuse récolte, et, surtout, la mettre à l’abri.

giboulées de mars-

le soleil du mimosa

tapis d’or fugace

 

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MMR ( tous droits réservés

* L’arbre appelé mimosa, originaire d’Australie, est un acacia. Ne pas confondre avec le faux acacia aux belles grappes de fleurs blanches dont le vrai nom est robinier.

* * Réplique de l’avare dans la pièce  de théâtre de Molière.

10 mars 2024

Les coccinelles

La coccinelle! Tout le monde connaît ce bel insecte rouge à pois noirs de nos jardins. Savez-vous qu’il en existe 5000 espèces!  Pour ma part, j’en ai observées de plusieurs types dans mon petit univers.

Coccinella septempunctata– coccinelle à sept points. Cette autochtone  est la plus fréquente en France. Elle est également la plus grosse  avec la coccinelle asiatique: 7 à 8 mn.

Sa larve. Une redoutable chasseresse friande de pucerons. Cette aphidiphage mange entre 100 à 200 pucerons/jour. Excellente alliée du jardinier!

Larve cotonneuse de la coccinelle cryptolaemus montrouzierri. Je n’ai pas retrouvé la photo de l’adulte dans mes albums. Mais vous pouvez découvrir sa « bouille »  ICI

 

Harmonia axyridis– coccinelle asiatique. Ce magnifique coléoptère présente une large gamme de couleurs et de nombre de points. Cela va du rouge à points noirs au noir à points rouges en passant par de nombreuses nuances de jaune. Redoutable prédatrice de pucerons,  Importée de Chine au début du XXème siècle en Europe et aux États Unis. Depuis, on a découvert qu’elles sont porteuses d’un virus mortel pour nos coccinelles indigènes.

 

Oenopia conglobata– coccinelle zigzag, appelée également  coccinelle rose.

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Psyllobora vigintiduopunctata- Coccinelle à vingt deux points. Ci-dessus vous avez l’imago  (adulte) et sa larve.

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La coccinelle passe par quatre stades: l’œuf, la larve, la pupe et l’imago. Ci-dessus voici la pupe. Une sorte de sac fixé au végétal où le coléoptère termine sa métamorphose.

Au sortir de sa mue, ci-dessus, une coccinelle en train de sécher. Très vulnérable aux prédateurs car toute molle. Née jaune pâle, en durcissant, elle se colorise et ses taches apparaissent.

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MMR ( tous droits réservés)

3 mars 2024

Balade océane

Pour l’Herbier de poésie, ICI  Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une photo de Jeanne FADOSI

 

C’est une matinée de septembre où le soleil éclabousse toute la région d’une multitude de gouttes d’or. Ces dernières s’entremêlent merveilleusement à celles iodées de l’eau de mer.

Nous sommes dans un maison forestière nichée au cœur de deux hectares de pinède, à une soixante de mètres de la plage du Bassin d’Arcachon. Il est tôt. Sa Majesté Phébus n’a pas encore vaporisé la rosée de la nuit.  Les notes parfumées des arbres, du varech, de l’humus, des fleurs sauvages viennent s’enrouler autour de moi, me soufflant:  » Viens… viens… »

Près du portillon, accroché au grillage, un pied de clématite frémit de toutes ces petites graines plumeuses. Mots inaudibles qui viennent soutenir l’invitation sylvestre. Il n’en faut pas plus pour m’entraîner sur le tapis épais des aiguilles de pins.

Entre les jeux de l’ombre et de la lumière apparaissent et disparaissent tour à tour, l’éclat fuchsia des bruyères, le vert acide des fougères derniers nées. Majoritaires, leurs ainées montrent les signes avant coureur de l’automne. Ici, son pinceau combine un jaune vif à un vert profond. Là, elle panache orange et roux. Ailleurs, elle s’emballe saupoudrant toutes les frondes de bruns profonds. Plus je m’enfonce dans la forêt, plus les odeurs me capturent, m’envoûtent. Celle des champignons rivalise avec les fragrances fraîches des mousses que ma flânerie écrase. La montée de la chaleur anime le sous-bois. Les sifflets et vocalises répondent aux Kraaa! Kraaaa! de trois corneilles résidentes à l’année. De nombreux butineurs s’entrecroisent autour de petites fleurs blanches inconnues, aux lèvres jaune pâle des tubes d’un groupe d’anonymes, près des chapeaux meurtris des russules, cèpes de pins et autre champions divers.  A foison, des arbousiers offrent généreusement clochettes affriolantes et fruits gorgés de sucre à une foule d’amateurs :bourdons, abeilles, mouches, oiseaux… Quelques ronciers ici et là protègent leurs baies noires d’une armée d’épines acérées. Un peu plus loin de profonds boutis* trahissent la quête insatiable des sangliers friands de vers et autres larves. Soudain, un écureuil m’apostrophe, tout fouettant l’air de son superbe panache. D’accord. Je dérange. Il est temps de faire demi-tour.

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Appel de la sylve-

Mouettes, merles, mésanges…

La joie pour compagne

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MMR ( tous droits réservés)

* boutis: le sanglier retourne le sol avec ses défenses et le boutoir (la partie supérieure de son groin). Il peut labourerce dernier jusqu’à  60 cm de profondeur. Son super odorat le guide vers « d’excellents repas ».

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