Phébus joue du pinceau
Sur la toile de l’aube
Grenadine ou citron
Lavande ou vert absinthe
Son trait farde et esquisse
L’instant frêle et fugace
Empreint de rêveries
D’illusions parfumées
.
MMR ( tous droits réservés)
Phébus joue du pinceau
Sur la toile de l’aube
Grenadine ou citron
Lavande ou vert absinthe
Son trait farde et esquisse
L’instant frêle et fugace
Empreint de rêveries
D’illusions parfumées
.
MMR ( tous droits réservés)
D’or est le printemps
Ici
Sous la tulipe beurre
Sa fine transparence
Capturant le soleil.
.
D’argent est le vent
Là-bas
Sous l’ombrelle des pins
Leur demi-jour marine
Poinçonné de lumière
.
D’émail est le ciel
Là-haut
Sous Phébus fastueux
Sa corne d’abondance
Libérant ses écus.
.
D’opale est le Temps
En bas
Sous les trilles des merles
Leur discours amoureux
Chahutant le jardin.
.
MMR ( tous droits réservés)
poème écrit le 05/04/2018
Pour l’Herbier de poésie, ICI Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une photo de Jeanne FADOSI
C’est une matinée de septembre où le soleil éclabousse toute la région d’une multitude de gouttes d’or. Ces dernières s’entremêlent merveilleusement à celles iodées de l’eau de mer.
Nous sommes dans un maison forestière nichée au cœur de deux hectares de pinède, à une soixante de mètres de la plage du Bassin d’Arcachon. Il est tôt. Sa Majesté Phébus n’a pas encore vaporisé la rosée de la nuit. Les notes parfumées des arbres, du varech, de l’humus, des fleurs sauvages viennent s’enrouler autour de moi, me soufflant: » Viens… viens… »
Près du portillon, accroché au grillage, un pied de clématite frémit de toutes ces petites graines plumeuses. Mots inaudibles qui viennent soutenir l’invitation sylvestre. Il n’en faut pas plus pour m’entraîner sur le tapis épais des aiguilles de pins.
Entre les jeux de l’ombre et de la lumière apparaissent et disparaissent tour à tour, l’éclat fuchsia des bruyères, le vert acide des fougères derniers nées. Majoritaires, leurs ainées montrent les signes avant coureur de l’automne. Ici, son pinceau combine un jaune vif à un vert profond. Là, elle panache orange et roux. Ailleurs, elle s’emballe saupoudrant toutes les frondes de bruns profonds. Plus je m’enfonce dans la forêt, plus les odeurs me capturent, m’envoûtent. Celle des champignons rivalise avec les fragrances fraîches des mousses que ma flânerie écrase. La montée de la chaleur anime le sous-bois. Les sifflets et vocalises répondent aux Kraaa! Kraaaa! de trois corneilles résidentes à l’année. De nombreux butineurs s’entrecroisent autour de petites fleurs blanches inconnues, aux lèvres jaune pâle des tubes d’un groupe d’anonymes, près des chapeaux meurtris des russules, cèpes de pins et autre champions divers. A foison, des arbousiers offrent généreusement clochettes affriolantes et fruits gorgés de sucre à une foule d’amateurs :bourdons, abeilles, mouches, oiseaux… Quelques ronciers ici et là protègent leurs baies noires d’une armée d’épines acérées. Un peu plus loin de profonds boutis* trahissent la quête insatiable des sangliers friands de vers et autres larves. Soudain, un écureuil m’apostrophe, tout fouettant l’air de son superbe panache. D’accord. Je dérange. Il est temps de faire demi-tour.
.
Appel de la sylve-
Mouettes, merles, mésanges…
La joie pour compagne
.
MMR ( tous droits réservés)
* boutis: le sanglier retourne le sol avec ses défenses et le boutoir (la partie supérieure de son groin). Il peut labourerce dernier jusqu’à 60 cm de profondeur. Son super odorat le guide vers « d’excellents repas ».
Les humeurs singulières du soleil sur la montagne Alaric. Des aurores jamais semblables, toujours surprenantes, ébouriffantes, fabuleuses, sidérantes, envoûtantes, fantastiques…
Prélude fantasque-
Fumerolles carmin des
nuages au levant
Au seuil du jour
Flot de lave
Impétueux
Sur l’Alaric*
.
.
.
.
.
Courant rapide
De désirs feu
Nageant, plongeant
Leur or natif.
.
.
.
.
MMR ( tous droits réservés)
* L’Alaric: https://fr.wikipedia.org/wiki/Montagne_d%27Alaric
Merci pour tous vos commentaires qui font tant plaisir. C’est si motivant! 🙂
.
.
.
.
.
.
.
.
Comme beaucoup de gens, j’aime particulièrement observer les jeux de Dame Nature. Que ce soit les insectes, animaux, fleurs, effets de lumière du soleil. Et, bien sûr, les nuages. Le sujet des paréidolies avait déjà été abordé : ICI . Mais j’y reviens avec grand plaisir avec ce sujet inépuisable du nuage.
Fin d’après-midi-
Accoudée à la fenêtre
Voyage immobile
Bleu océanique-
Un paisible requin-baleine
Gobe mes pensées
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
Aurore orangée-
Même Phébus apprécie
Un jus pamplemousse
Distraction-
Des milliers de moutons fuient
Et pas un berger!
.
MMR (tous droits réservés)
.
Silhouettes graciles,
Sculptées par la lumière
De Phébus indolent,
Les aigrettes valsent.
.
Les notes légères
Du vent dans la pinède,
Du Bassin s’ébrouant,
Chorégraphient leurs pas.
.
Galbes angéliques
Marchant, sautant, volant,
Interprètent la vie
Poétique et légère.
.
.
.
MMR (tous droits réservés)
Merci pour tous vos commentaires très appréciés et motivants.
🙂
Vous vous souvenez de la chanson « Avoir un bon copain ** » interprétée par Henri Garat? Par Georges Brassens également * . J’étais petite, mais je m’en souviens encore. Et bien, celle-ci m’est revenue en tête en observant une jolie scène à la plage.
.
Septembre en maillot, avec seau et pelle de petit enfant , par un bel près-midi où le soleil chauffe merveilleusement la peau. La marée descend découvrant une multitude de délices iodés.
.
Jusant pacifique-
Des mouettes, goélands et
Crabes sauve-qui-peut!
.
Sur le sablon brûlant, quelques courageux ( ou inconscients) se font rôtir par Phébus. D’autres personnes, sagement assises sous un parasol, devisent en souriant. L’une, un peu mélancolique, parle de Paris qu’elle va bientôt retrouver. L’autre, plus chanceuse car vivant à Bordeaux, pourra continuer à jouir de cette plage tranquille encore bien des fois d’ici l’hiver.
.
Soleil véhément-
Des baigneurs engourdis plus
Un vif cerf-volant
.
Sur le sable humide, deux chiens s’amusent comme des petits fous. Pas un ouaf! ouaf! Juste leur souffle bruyant et le crissement des grains sous leurs pattes.
Jeux de plage-
Courir! Sauter! Pirouetter!
Deux chiens pour un bâton
.
MMR ( tous droits réservés)
* Avoir un bon copain, chanté également par Gorges Brassens: ICI
* * Connaissez-vous l’origine du mot copain? Elle vient de compaignon ( compagnon) , et de compain: le compagnon avec qui l’on rompt le pain.
Le matin, très tôt. Instant privilégié où tout dort encore. Pas une moto, pas une radio, aucun bruit parasite. Ce pourrait être à la maison bien sûr. Mais je préfère me souvenir de ces levers face au Bassin lorsque nous y passons nos vacances.
Matin douceur-
La chaleur de mon thé
Celle de Phébus
Sur la terrasse, accoudée à la table, les doigts entrelacés autour du bol, je laisse vaguer mon regard en me repaissant du parfum, de la vue sublime. Sous la caresse insistante du soleil, l’eau du Bassin rosit comme une jeune fille en émoi. Il faudrait inventer un adjectif pour dépeindre cette couleur. Ni rose, ni orangée. Incarnadin peut-être? Chez moi, le peintre n’est jamais bien loin.
Marée basse-
Le nez des bateaux figé
Le mien tout fringant!
Une aigrette garzette vient se poser tout en délicatesse juste en face de moi. Sans perdre de temps la voici qui se penche et fouille l’eau paresseuse. Son merveilleux plumage neigeux vire au rose dragée sous les doigts immatériels de l’artiste solaire.
Pinceau lumineux
Sur plumage immaculé
Lavis éphémère
L’aigrette au soleil levant
Insensible à l’art… chasse
.
MMR ( tous droits réservés)
Il y a comme une douceur dans l’air en dépit des 2 ou 3° à l’aurore. Glissant lentement sur le satin rose thé du ciel, Phébus a bonne mine, fringant comme un jeune premier au pied de sa belle.
L’humeur est printanière.
Le paysage change autour de chez moi. Les arbres laissent exploser leur sève en mille pétales parfumés. Arbustes décoratifs ou arbres fruitiers sont au rendez-vous.
L’heure est printanière.
Au jardin les violettes blanches et celles qui sont mauve, parme, violine ou encore lilas se pressent d’épanouir leurs papillons délicats.
La séduction est printanière
A l’hôtel à insectes une agitation bourdonnante retient mon attention. Deux abeilles sauvages volent de-ci, de-là à courte distance puis reviennent se poser sur le tuyau d’une canne. Il s’agit de deux mâles osmia cornuta. Ils attendent la sortie des femelles qui naissent environ une dizaine de jours après eux.
L’ardeur est printanière
.
.
.
.
.
.
.
Jacinthes, anémones, narcisses, hellébores… se haussent du col; rivalisent de couleurs intenses. C’est à celle qui attirera le plus de butineurs.
La joute est printanière
Ce renouveau agit sur ma psyché. Appétence, boulimie, frénésie,voracité… Ce ne sont pas les mots qui manquent dans notre belle langue pour définir mon état d’esprit du moment. Besoin de déguster de tendres crudités; Besoin de créer à l’atelier; besoin de nettoyer le jardin qui tient plus de la jungle après tant de mois à l’abandon; besoin de filer voir ailleurs si l’herbe est plus verte.
La fringale est printanière
.
MMR ( tous droits réservés)
Pour l’Herbier de poésies, ICI , Adamante, nous propose d’écrire sur une photo de Balaline, ICI
.
Le soleil, cet or brûlant les yeux à l’imprudent qui le fixe. Cette belle couleur jaune a la puissance de la passion flamboyante. Une teinte que l’on rencontre partout. On en use, on en abuse avec une prodigalité vorace. Laissons de côté la négativité ( car hélas elle existe aussi) pour ne raconter que la positive: des rideaux velours moutarde dans ma salle de séjour, en passant par mon gros pull safran si confortable, en continuant avec un plat au curry indien dont la chaude nuance suffit à me faire saliver. Il existe une infinie variétés de cette couleur autour de nous. Avec le printemps, les premiers pissenlits s’épanouissent alors que les mimosas vont bientôt tirer leur révérence. Hier, la pluie s’était invitée dans mon coin du sud.
.
Mars-
Il fait un temps merveilleux
Plusieurs fois par jour
.
Pour les incas, l’or, c’était « la sueur du soleil ». Pour moi, l’or de certaines fleurs a le don de me faire voyager au pays des souvenirs. L’algelàs, ou ajonc de Provence,( nommé argeras en pays d’Aix) me ramène à mes belles balades sur les flancs de la Sainte Victoire. Mais son cousin l’ajonc d’Europe , qui m’a plus d’une fois piquée de ses dards, éclaire le chemin de maintes promenades familiales en forêt landaise. Ou, pour la plus récente, en solitaire, sur la presqu’île du Cap-Ferret*
Hélichryses, genêts, ajoncs… Sous le feu de Phébus, leurs parfums entêtants se mêlent à celui de la térébenthine exhalée par les pins.
.
Voyage-
Du printemps à l’automne
Mon nez pour gouvernail
.
MMR ( tous droits réservés)
*balade racontée précédemment sur mon blog à l’aller: ICI et le retour: ICI
Powered by WordPress