Un jardin requiert beaucoup d’attention si l’on veut qu’il soit beau. Certaines années sont « relativement » calmes sur le plan des dégâts causés par les insectes. Mais en 2016, il y eut une invasion monumentale de pucerons jaunes sur notre beau laurier blanc au parfum si enivrant. J’étais catastrophée. Que faire pour sauver notre arbuste tout en ne nuisant pas aux petites vies aux alentours. Je pensais au savon noir si efficace. Mais, finalement, je ne fis rien. Absolument rien. Pourquoi? Parce qu’après avoir bien scruté et évalué la situation, je décidais de laisser le champ libre à Dame Nature pour régler la question.
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Et bien m’en a pris. Car de l’aide, il y en eut. Et pas qu’un peu. Ci-dessous, une des cinq ou six larves de coccinelles en action. Ce sont de redoutables prédatrices qui dévorent jusqu’à 200 pucerons par jour.
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Plusieurs coccinelles étaient également de la partie. Chacune engloutissant par jour environ ( soit disant) cinquante de ces proies bien dodues.
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Cette manne attirait bien du monde. Ci dessous, la larve de la demoiselle aux yeux d’or: la chrysope. Cet insecte fit honneur à son autre surnom: « Le lion des pucerons ».
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Une grande sauterelle se prélassait au sommet du laurier. Sans doute était elle en train de digérer ce menu fort copieux. Deux jours après je constatais la redoutable efficacité de toutes ces aides du jardinier. Plus aucun puceron!
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Ce ne sont pas les amateurs de pucerons qui manquent: larves de syrphes ( diptères: des mouches), la malachie à deux taches et le téléphore fauve ( coléoptères), certaines punaises( hétéroptères) et minuscules guêpes ( hyménoptères), et n’oublions pas les mésanges bleues .
Ces observations m’avaient inspirée une nouvelle pour mon recueil « Paroles de jardin ». Voir ci-dessous un extrait de « Au feu! Au feu! »
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» Au cœur de la plate-bande, Rosier peut de nouveau respirer à son aise.
Les coccinelles font place nette. Autour de lui l’espoir renaît. Cet optimisme, Fenouil ne l’éprouve pas. Ses fins plumets vert gazon sont littéralement gaînés de goules ton sur ton:
- Ici, il n’y a pas de quoi pavoiser. Autour des colonies aphydiennes*, les fourmis reçoivent des renforts. La lutte est chaude. Notre armée de sapeurs va être débordée.
- Je confirme les dires de Fenouil, gémit Valériane.
- Pas d’inquiétude. L’appel a été lancé. La force publique a pris en compte nos doléances. Tout ce qui lui reste de régiments, escouades légères arrivent à la rescousse, les rassure Hibiscus.
- Et les syrphes? se renseigne Delphinium. Quelqu’un a pensé à aviser les syrphes de la situation calamiteuse qui est la nôtre?
- Et les syrphes? contrefait Coquelicot. Enfin voyons! Tout le monde sait que ce sont des butineurs.
- Les adultes, oui. Par contre leurs larves sont aussi carnassières et performantes que celles des coccinelles, énonce doctement Althea. Et leur vert pâle est un parfait camouflage vu du ciel. Merci pour ta remarque Delphinium. Nous allons les solliciter également. »
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- colonies aphydiennes: colonies de pucerons