Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une de ses photos personnelles : L’arbre creusois
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Il est un lieu, loin, très loin, où pousse une petite forêt. Parler de forêt est peut-être excessif car les gens du coin la nomment « Le bois sans nom ». Pour y parvenir il faut traverser prairies, ruisseaux et marécages; des ronciers imposants; une mêlée inextricable d’ herbes hautes et d’arbustes exubérants.
D’hiver à l’automne
Sur la carte routière
Une tache verte
Cette sylve, si difficile d’accès, est préservée des hommes et de leurs cognées; des voitures 4X4 et du hurlement des motos tout terrain.
L’ombre des arbres
Leur noirceur si effrayante
Chape de silence
Mais, ce n’est qu’une apparence, un leurre de Gaïa. Car, derrière ce rideau inquiétant, tout un monde saute, court ou rampe. Le lapin d’Alice secoue sa montre gousset en se lamentant bruyamment: « En retard! Je suis en retard! ». Alice aussi est en retard… d’une histoire. Deux gros escargots unissent leurs destins tandis que le concert des grillons couvre leurs ébats. Bambi parle à une pervenche au bleu irréel. Et l’ours Baloo compose une berceuse pour Mowgli. C’est un autre monde où le merveilleux règne en maître. Où les arbres ont le don de parole. Tenez, justement, j’en vois un qui se penche pour mieux écouter la chanson de la vie.
Harmonie dorée-
La ronde des champignons
Celle des mouches
P’tit Chêne à la voix flûtée
Se joint au merle siffleur
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