Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

19 mars 2023

D’un ajonc à l’autre

Pour l’Herbier de poésies, ICI , Adamante, nous propose d’écrire sur une photo de Balaline, ICI

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Le soleil, cet or brûlant les yeux à l’imprudent qui le fixe. Cette belle couleur jaune a la puissance de la passion flamboyante. Une teinte que l’on rencontre partout. On en  use, on en abuse avec une prodigalité vorace. Laissons de côté la négativité ( car hélas elle existe aussi) pour ne raconter que la positive: des rideaux velours moutarde dans ma salle de séjour, en passant par mon gros pull safran si confortable, en continuant avec un plat au curry indien dont la chaude nuance  suffit à me faire saliver. Il existe une infinie variétés de cette couleur autour de nous. Avec le printemps, les premiers pissenlits s’épanouissent alors que les mimosas vont bientôt tirer leur révérence. Hier, la pluie s’était invitée dans mon coin du sud.

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Mars-

Il fait un temps merveilleux

Plusieurs fois par jour

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Pour les incas, l’or, c’était « la sueur du soleil ».  Pour moi, l’or de certaines fleurs a le don de me faire voyager au pays des souvenirs. L’algelàs, ou ajonc de Provence,( nommé argeras en pays d’Aix)  me ramène à mes belles balades sur les flancs de la Sainte Victoire. Mais son cousin l’ajonc d’Europe , qui m’a plus d’une fois piquée de ses dards, éclaire le chemin de maintes promenades familiales en forêt landaise. Ou, pour la plus récente, en solitaire, sur la presqu’île du Cap-Ferret*

Hélichryses, genêts, ajoncs… Sous le feu de Phébus, leurs parfums entêtants se mêlent à celui de la térébenthine exhalée par les pins.

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 Voyage-

Du printemps à l’automne

Mon nez pour gouvernail

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MMR ( tous droits réservés)

*balade racontée précédemment sur mon blog à l’aller:  ICI  et le retour: ICI

10 octobre 2021

Au château des rêves suaves

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , — Martine @ 0 h 42 min

Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI , nous propose d’écrire à partir de son dessin ci-dessous tiré de son dernier recueil: ICI

 

Il est un château complètement inconnu. Vaste, doré à l’or solaire, sa beauté éblouissante le dissimule parfaitement aux regards des hommes. Pourtant, de multiples pièces ouvertes sur l’azur ou le velours nocturne peuvent accueillir une multitude de visiteurs.

 

Écho endormi

Entre des tours crénelées-

Bulle mystérieuse

 

Mais cet étrange castel est une destination fort appréciée par… les animaux. Chevaux, chats, chiens, biches, etc… Tout le monde cohabite sans problème. Ni faim, ni soif, ni bobos. Ici, la magie règne en maitresse.

 

Douce éternité-

Au royaume enchanté

L’amour en partage

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MMR ( tous droits réservés)

Gros dodo des loutres ci-dessous 🙂

 

15 août 2021

Ballon tango

Filed under: Poèmes — Étiquettes : , , , , , , , , , — Martine @ 4 h 52 min

Roule boule orange

Bilboquet fougueux

Aux mains d’août riant

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Tourne ballon tango

Suis le rythme haletant

De deux cœurs amoureux

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Volte écu pourpré

Sur le pavement or

D’un nouveau jour heureux.

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MMR ( tous droits réservés)

6 juin 2021

Doré comme…

Lever doré. Phébus sort nonchalamment de sa couette nuageuse.  Il promène sur le monde un regard incandescent, insoutenable. Mais paradoxalement, ce que ce feu fait du bien.  L’or solaire coule, ruisselle, allume des reflets mordorés sur ma peau, sur l’eau du Bassin. Richesse d’un instant proche de la perfection.

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette couleur si précieuse, d’autres ont décidé de la « chiper » à l’astre du jour.  Je la retrouve aux pétales d’un sedum, d’un pissenlit, d’une giroflée. Mais également sur la somptueuse tenue de gala d’une minusculee araignée saltique; sur le corset d’un syrphe * ou d’une  toute petite abeille sauvage.**

Les jours où le mauvais temps s’éternise, cette teinte fait tant rêver à l’été.  Je lui cherche des synonymes qui roulent sur la langue comme autant de bonbons: ambré, blond, fauve, cuivré, vermeil, safran… Le vent agite les jaunets de mes tomates poires. Or sucré, juteux, si frais: une vraie gourmandise!

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MMR ( tous droits réservés)

* syrphe: mouche appartenant à l’ordre des diptères

** peut-être une halicte?

28 mars 2021

Printemps!

Filed under: animaux, insectes...,au Jardin: fleurs, arbres... — Étiquettes : , , , , , , , , , — Martine @ 6 h 14 min

Capricieux! Inconstant! Éblouissant! Ce ne sont pas les adjectifs qui manquent lorsque l’on veut parler de toi Printemps!

Pour fêter ton réveil, le 20 mars, la Météo avait commandé le soleil. Phébus, tout sourire, se plia en quatre pour faire plaisir. Il cerna d’étincelles le safran des narcisses; coula au bronze  l’or des forsythias; ébouriffa le miel des pissenlits; réveilla coucous et primevères; satina alysses et tulipes d’une chaleur bonne enfant…

Rien n’était trop beau pour toi. Le ciel, balayé de frais, devint un somptueux tapis floral: myosotis, lin, scabieuse, jacinthe, pervenche, céanothe, crocus, agapanthe… Mille nuances de bleu composèrent un tableau changeant à rendre jaloux Océan.

Infime, dans un coin d’horizon perdu, une peluche neigeuse flottait paresseusement. Ultime trace de l’oiseau tempête chassé à grands coups de rayons brûlants.

Nul ne devait assombrir  ta venue.

Tout devait être parfait.  Les fleurs offrirent le meilleur de leurs mots parfumés à la gloire de ce jour. Les oiseaux. Ah les oiseaux!  Ces petites boules de plumes  devinrent lyriques. Leurs notes amoureuses s’envolèrent à la conquête des cœurs.

En dansant sur le vent, sur ses voltes fantasques, abeilles, bourdons, mouches, papillons et autres coléoptères, célébrèrent Aphrodite, déesse de l’amour.

Même l’assommant chien d’à côté se fit un peu plus discret. Un ange poilu, museau pointu et longues oreilles, avait dû le toucher de ses ailes apaisantes. Quiétude, légèreté et joie étaient au menu de cette renaissance.

Par Vertumne,  dieu des jardins et des potagers, une envie irrépressible s’empara de moi; celle de plonger mes mains dans la terre; de nettoyer, tailler, désherber, semer, transplanter. Je me mis à féliciter  les abeilles, ces vaillantes petites ouvrières qui se dépensent sans compter.  Puis mes louanges allèrent aux  radis et à la salade à couper  prospérant résolument dans un des carrés potagers en dépit des gelées récentes. Sans oublier le talent d’imitateur du sansonnet s’époumonant, infatigable, au bord du toit. Tout à coup je me surpris à sourire pour rien, comme ça, dans le vide. Folie printanière?

Suave et ensorcelant Printemps. Quel bonheur que ton retour!

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MMR ( tous droits réservés)

31 janvier 2021

P’tit Chêne

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , , , , , — Martine @ 4 h 53 min

Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une de ses photos personnelles  : L’arbre creusois

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Il est un lieu, loin, très loin, où pousse une petite forêt. Parler de forêt est peut-être excessif  car les gens du coin la nomment « Le bois sans nom ». Pour y parvenir il faut traverser prairies, ruisseaux et marécages; des ronciers imposants; une mêlée inextricable d’ herbes hautes et d’arbustes exubérants.

D’hiver à l’automne

Sur la carte routière

Une tache verte

Cette sylve, si difficile d’accès, est préservée des hommes et de leurs cognées; des voitures 4X4 et du hurlement des motos tout terrain.

L’ombre des arbres

Leur noirceur si effrayante

Chape de silence

Mais, ce n’est qu’une apparence, un leurre de Gaïa. Car, derrière ce rideau inquiétant, tout un monde saute, court ou rampe. Le lapin d’Alice secoue  sa montre gousset  en se lamentant bruyamment: « En retard! Je suis en retard! ». Alice aussi est en retard… d’une histoire. Deux gros escargots unissent leurs destins tandis que le concert des grillons couvre leurs ébats. Bambi parle à une pervenche au bleu irréel. Et l’ours Baloo  compose une berceuse pour Mowgli. C’est un autre monde où le merveilleux règne en maître.  Où les arbres ont le don de parole. Tenez, justement, j’en vois un qui se penche pour mieux écouter la chanson de la vie.

Harmonie dorée-

La ronde des champignons

Celle des mouches

P’tit Chêne à la voix flûtée

Se joint au merle siffleur

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MMR ( tous droits réservés)

30 août 2020

Bigarade soyeuse

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 0 h 28 min

 

Crépuscule pailleté

De miettes soleil

Sa douceur capucine

Ondulant sur l’eau tiède.

Liqueur vespérale

Enivrant curaçao

Où le nageur d’un soir

Oublie ses nuages sombres.

Bigarade soyeuse

Plénitude aquatique

L’heure passe au tamis

D’une étamine miel.

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MMR ( tous droits réservés)

9 août 2020

Derrière le portail

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Étiquettes : , , , , , , , , — Martine @ 5 h 03 min

 

 

Silence aigue-marine

Entre les dentelles

Cistes et tamaris.

 

Pas l’ombre d’un humain

Vampirisant le rêve

Ondulant et soyeux.

 

Aux franges herbes folles

Ciselées d’or brûlé

S’accroche l’éphémère.

 

Évanescence jade

L’esprit de la Nature

Reconquiert son royaume.

 

Oyat et hélichryse

Son doigt entrebâille

Un portail blanc écume.

 

Sérénité iodée

Gaïa boit cette paix

Du Temps bleu océan…

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MMR ( tous droits réservés)

 

2 août 2020

Laurier rose et laurier tin

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 4 h 10 min

 

Laurier rose et laurier tin

Tissent au gré de la brise

Un paravent changeant

Émeraude et neige poudrée.

 

La chanson du vent au levant

Ciselée d’ambre brasillant

Glisse ses notes flutées

Entre leurs doigts entremêlés.

 

Zestes citron et mandarine

Le Dieu-soleil au pied du jour

Travestit les deux compagnons

En sculptures d’or sirupeux.

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MMR ( tous droits réservés)

10 mai 2020

La clef des songes

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 1 h 05 min

Bertille aime se promener

Le nez au vent..

Ce vent des fantaisies

Qui a toutes les clefs:

Celle du miroir des anges où les nuages  dessinent le mot bonheur à toutes les heures du jour.

Une autre déverrouille une cache secrète. Quelle cache? A ça, si je vous le dis, ce ne sera plus secret.

Une troisième entrouvre le rideau de la nuit pour que l’amour déclame à la lune  son plus beau poème.

La clef de sol, lustrée avec délicatesse, ébauche la mélodie que recherche tous les romantiques .

Le passe-partout  n’est pas recommandé car il ouvre n’importe quoi. Attention aux mauvaises surprises.

La clé d’or  ciselée de mystère à manier avec doigté.  L’écrivain en mal d’inspiration  l’utilise en cachette. Mais… chutttt!!!!  Motus et bouche cousue!

Et puis il y a la clef des songes. Celle de toutes les évasions.  Il suffit de la glisser dans le trou de souris libéré par le lapin blanc.

Bertille prend le précieux sésame, crochète le portail ajouré. Une simple poussée suffit et la voici  dans le bleu… cette féérie ondoyante  pailletée de soleil , d’éclaboussures et de rires…

MMR ( tous droits réservés)

Merci pour tous vos commentaires que je lis avec grand plaisir

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