Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

17 novembre 2024

Marguerite

Pour la page 239 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes.. Ci-dessous ce que son œuvre m’a inspiré:

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Marguerite. C’est ainsi que ses amis la surnomment. Son prénom, Félicie, étant jugé un peu trop vieille France à leur goût. Toujours souriante. Toujours contente de son sort. C’est ce que l’on pourrait appeler une heureuse nature.

Marguerite va son petit bonhomme de chemin offrant sans compter joie et gentillesse. Son pas dansant effleure à peine le sol. Jupe et volants se balancent allègres et insouciants. Dans son sillage naissent les sourires.

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Du matin au soir-

Le soleil comme boussole

Une fleur en balade

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Pourtant, vu son amour du rouge , on aurait dû l’appeler Coquelicot. Marguerite apprécie tant cette couleur qu’elle en met à tous ses menus. Tomates mûres à point, poivrons rubis, radis, betteraves, haricots et choux rouges, groseilles, fraises, cerises… et j’en passe. Est-ce grâce à ce régime que ses belles joues rebondies et colorées invitent au baiser?

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L’éclat de l’été

Pour seul maquillage

Un amour de femme

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MMR ( tous droits réservés)

 

7 avril 2024

Vous avez dit printemps?

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 7 h 57 min

 

Où es-tu?

Que fais-tu

Y es-tu?

Le printemps s’en vient lentement, comme indécis. Parfois chaussé de ballerines, il esquisse un entrechat. A d’autre moments, ses pieds éthérés lestés de grosses bottes, il joue à cloche-pieds parmi les nombreuses  flaques, cadeaux d’une surabondance de giboulées.

Je contemple, morose, depuis ma fenêtre, cette grisaille ruisselante. Certes, le jardin est heureux de toute cette manne liquide qui tombe du ciel. Mais moi, j’ai faim de chaude lumière.

Lorsque soudain, un coup de tramontane vient déchirer l’épaisse couche nuageuse. Le soleil apparaît, mutin, gommant ma mélancolie. La nature étincelle. Les couleurs resplendissent. Narcisses, tulipes, pissenlits, pâquerettes se haussent, brillent à qui mieux mieux pour séduire abeilles et papillons.

Le cerisier du voisin  tend vers l’azur sa belle tête neigeuse. Tandis que les pruniers de l’allée communale rosissent de plaisir sous les caresses dorées de Phébus.

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fleurs de cerisiers-

les abeilles travaillent

et moi… je lézarde

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MMR ( tous droits réservés)

Merci pour tous vos commentaires très appréciés et motivants 🙂

3 mars 2024

Balade océane

Pour l’Herbier de poésie, ICI  Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une photo de Jeanne FADOSI

 

C’est une matinée de septembre où le soleil éclabousse toute la région d’une multitude de gouttes d’or. Ces dernières s’entremêlent merveilleusement à celles iodées de l’eau de mer.

Nous sommes dans un maison forestière nichée au cœur de deux hectares de pinède, à une soixante de mètres de la plage du Bassin d’Arcachon. Il est tôt. Sa Majesté Phébus n’a pas encore vaporisé la rosée de la nuit.  Les notes parfumées des arbres, du varech, de l’humus, des fleurs sauvages viennent s’enrouler autour de moi, me soufflant:  » Viens… viens… »

Près du portillon, accroché au grillage, un pied de clématite frémit de toutes ces petites graines plumeuses. Mots inaudibles qui viennent soutenir l’invitation sylvestre. Il n’en faut pas plus pour m’entraîner sur le tapis épais des aiguilles de pins.

Entre les jeux de l’ombre et de la lumière apparaissent et disparaissent tour à tour, l’éclat fuchsia des bruyères, le vert acide des fougères derniers nées. Majoritaires, leurs ainées montrent les signes avant coureur de l’automne. Ici, son pinceau combine un jaune vif à un vert profond. Là, elle panache orange et roux. Ailleurs, elle s’emballe saupoudrant toutes les frondes de bruns profonds. Plus je m’enfonce dans la forêt, plus les odeurs me capturent, m’envoûtent. Celle des champignons rivalise avec les fragrances fraîches des mousses que ma flânerie écrase. La montée de la chaleur anime le sous-bois. Les sifflets et vocalises répondent aux Kraaa! Kraaaa! de trois corneilles résidentes à l’année. De nombreux butineurs s’entrecroisent autour de petites fleurs blanches inconnues, aux lèvres jaune pâle des tubes d’un groupe d’anonymes, près des chapeaux meurtris des russules, cèpes de pins et autre champions divers.  A foison, des arbousiers offrent généreusement clochettes affriolantes et fruits gorgés de sucre à une foule d’amateurs :bourdons, abeilles, mouches, oiseaux… Quelques ronciers ici et là protègent leurs baies noires d’une armée d’épines acérées. Un peu plus loin de profonds boutis* trahissent la quête insatiable des sangliers friands de vers et autres larves. Soudain, un écureuil m’apostrophe, tout fouettant l’air de son superbe panache. D’accord. Je dérange. Il est temps de faire demi-tour.

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Appel de la sylve-

Mouettes, merles, mésanges…

La joie pour compagne

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* boutis: le sanglier retourne le sol avec ses défenses et le boutoir (la partie supérieure de son groin). Il peut labourerce dernier jusqu’à  60 cm de profondeur. Son super odorat le guide vers « d’excellents repas ».

11 février 2024

Volcanique!

Filed under: entre ombre et lumière — Étiquettes : , , , , , , , , , — Martine @ 6 h 09 min

Les humeurs singulières du soleil sur la montagne Alaric.  Des aurores jamais semblables, toujours surprenantes, ébouriffantes, fabuleuses, sidérantes, envoûtantes, fantastiques…

Prélude fantasque-

Fumerolles carmin des

nuages au levant

Au seuil du jour

Flot de lave

Impétueux

Sur l’Alaric*

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Courant rapide

De désirs feu

Nageant, plongeant

Leur or natif.

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MMR ( tous droits réservés)

 

* L’Alaric: https://fr.wikipedia.org/wiki/Montagne_d%27Alaric

Merci pour tous vos commentaires qui font tant plaisir. C’est si motivant! 🙂

19 novembre 2023

La palombe

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 8 h 12 min

Un jour, une palombe

N’écoutant que son ventre

Décida d’attraper

Tout frais, bien gras: un gland.

Le fruit tant désiré

Pendait tranquillement,

Se dorant au soleil

De septembre clément.

 

L’akène appétissant

Au bout du pédoncule

Oscillait et glissait,

Narguant le bec avide.

L’oiseau gesticulait

Cul en haut, tête en bas,

Variant les figures

Tant qu’à la fin, tomba.

 

Déçu, le volatile

Abdiqua et chercha

Découvrant, O miracle,

Un autre gland, bien gras.

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22 octobre 2023

Au levant

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 4 h 07 min

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Aux couleurs de septembre

Créatif et fantasque

Le soleil se pomponne

Joue l’aguichant dandy

Aimable ou provocant.

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Maussade ou souriant

Habile concertiste

Il joue toute la gamme

Sucrée ou épicée

De son piano céleste.

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Glissant sur son humeur

Radieuse et olympienne

Un vol de spatules

S’évade à tire-d’aile

Des doigts gourds de l’automne

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27 août 2023

Au soleil aoûtien

La sorcière aux doigts verts

Touille dans son chaudron

Le contraire de l’hiver

Au long manteau marron.

Est-ce l’appréhension

De vivre à découvert?

Gecko squatte la maison

D’un couple atrabilaire.*

L’abeille patibulaire

Fait de même, sans façon.

L’asiatique** gangster

Conforte l’invasion.

Somptueux papillon

Le Charaxe ° solitaire

Fuit la domination

Solaire et incendiaire.

L’araigne °° joue au poker

Sans tambour ni clairon

Avec un partenaire

Terminant saucisson.

Dépourvue d’avirons

Une barque mystère

Emporte sa cargaison

De rêves visionnaires.

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MMR (tous droits réservés)

* Il s’agit du couple de mésanges bleues occupant le nichoir au printemps. Ils sont très territoriaux.

** Megachile sculpturalis: l’abeille asiatique, invasive. Celle-ci a découvert notre hôtel à insectes et s’est installée en lieu et place d’autres abeilles. Pourtant, ce ne sont pas les places libres qui manquent!

° Charaxe jasius , Pacha à deux queues ou nymphale de l’arbousier. Un papillon africain migrateur, très présent sur le pourtour méditerranéen. Un des plus grands papillons diurnes européen.

°° Argiopa lobata- Argiope lobée- Arachnide. Cette araignée imposante est nouvelle dans mon jardin. Et elle est dotée d’un bel appétit! En cinq jours, son ventre de presque plat est passé à l’apparence d’un ballon de rugby. Entre son gros bide et ses couleurs, elle me fait penser à une mini pieuvre. Peut-être va-t-elle pondre? Elle fera peut-être l’objet d’un billet un de jour…

Merci pour tous vos commentaires déposés si gentiment.  Des échanges que j’ai lus avec un immense plaisir même si j’ai manqué de temps pour y répondre. 

21 mai 2023

Un lever

Le matin, très tôt. Instant privilégié où tout dort encore. Pas une moto, pas une radio, aucun bruit parasite. Ce pourrait être à la maison bien sûr. Mais je préfère me souvenir de ces levers face au Bassin lorsque nous y passons nos vacances.

Matin douceur-

La chaleur de mon thé

Celle de Phébus

Sur la terrasse, accoudée à la table, les doigts entrelacés autour du bol, je laisse vaguer mon regard en me repaissant du parfum, de la vue sublime. Sous la caresse insistante du soleil, l’eau du Bassin rosit comme une jeune fille en émoi. Il faudrait inventer un adjectif pour dépeindre cette couleur. Ni rose, ni orangée. Incarnadin peut-être? Chez moi, le peintre n’est jamais bien loin.

Marée basse-

Le nez des bateaux figé

Le mien tout fringant!

 Une aigrette garzette vient se poser tout en délicatesse juste en face de moi. Sans perdre de temps la voici qui se penche et fouille l’eau paresseuse. Son merveilleux plumage neigeux  vire au rose dragée  sous les doigts immatériels de l’artiste solaire.

Pinceau lumineux

Sur plumage immaculé

Lavis éphémère

L’aigrette au soleil levant

Insensible à l’art… chasse

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26 mars 2023

C’est l’printemps!

Il y a comme une douceur dans l’air en dépit des 2 ou 3° à l’aurore. Glissant lentement sur le satin rose thé du ciel, Phébus a bonne mine, fringant comme un jeune premier au pied de sa belle.

L’humeur est printanière.

Le paysage change autour de chez moi. Les arbres laissent exploser leur sève en mille pétales parfumés. Arbustes décoratifs ou arbres fruitiers sont au rendez-vous.

L’heure est printanière.

Au jardin les violettes blanches et celles qui sont mauve, parme, violine ou encore lilas se pressent d’épanouir leurs papillons délicats.

La séduction est printanière

A l’hôtel à insectes une agitation bourdonnante retient mon attention. Deux abeilles sauvages  volent  de-ci, de-là à courte distance puis reviennent se poser sur le tuyau d’une canne. Il s’agit de deux mâles osmia cornuta. Ils attendent la sortie des femelles qui naissent environ une dizaine de jours après eux.

L’ardeur est printanière

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Jacinthes, anémones, narcisses, hellébores… se haussent du col; rivalisent de couleurs intenses. C’est à celle qui attirera le plus de butineurs.

La joute est printanière

Ce renouveau agit sur ma psyché. Appétence, boulimie, frénésie,voracité… Ce ne sont pas les mots qui manquent dans notre belle langue pour définir mon état d’esprit du moment.  Besoin de déguster de tendres crudités; Besoin de créer à l’atelier; besoin de nettoyer le jardin qui tient plus de la jungle après tant de mois à l’abandon; besoin de filer voir ailleurs si l’herbe est plus verte.

La fringale est printanière

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MMR ( tous droits réservés)

19 mars 2023

D’un ajonc à l’autre

Pour l’Herbier de poésies, ICI , Adamante, nous propose d’écrire sur une photo de Balaline, ICI

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Le soleil, cet or brûlant les yeux à l’imprudent qui le fixe. Cette belle couleur jaune a la puissance de la passion flamboyante. Une teinte que l’on rencontre partout. On en  use, on en abuse avec une prodigalité vorace. Laissons de côté la négativité ( car hélas elle existe aussi) pour ne raconter que la positive: des rideaux velours moutarde dans ma salle de séjour, en passant par mon gros pull safran si confortable, en continuant avec un plat au curry indien dont la chaude nuance  suffit à me faire saliver. Il existe une infinie variétés de cette couleur autour de nous. Avec le printemps, les premiers pissenlits s’épanouissent alors que les mimosas vont bientôt tirer leur révérence. Hier, la pluie s’était invitée dans mon coin du sud.

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Mars-

Il fait un temps merveilleux

Plusieurs fois par jour

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Pour les incas, l’or, c’était « la sueur du soleil ».  Pour moi, l’or de certaines fleurs a le don de me faire voyager au pays des souvenirs. L’algelàs, ou ajonc de Provence,( nommé argeras en pays d’Aix)  me ramène à mes belles balades sur les flancs de la Sainte Victoire. Mais son cousin l’ajonc d’Europe , qui m’a plus d’une fois piquée de ses dards, éclaire le chemin de maintes promenades familiales en forêt landaise. Ou, pour la plus récente, en solitaire, sur la presqu’île du Cap-Ferret*

Hélichryses, genêts, ajoncs… Sous le feu de Phébus, leurs parfums entêtants se mêlent à celui de la térébenthine exhalée par les pins.

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 Voyage-

Du printemps à l’automne

Mon nez pour gouvernail

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MMR ( tous droits réservés)

*balade racontée précédemment sur mon blog à l’aller:  ICI  et le retour: ICI

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