Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

4 septembre 2011

Machaon surprise

Hier, j’ai remarqué un squatteur: Une chenille machaon a choisi le ras du vantail  de la porte-fenêtre pour sa métamorphose. C’est d’un pratique! .

Et ce matin, en ouvrant les volets, voici ce que le jour éclaire.Une chrysalide gris beige.

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Nymphe machaon-

Sarcophage chitineux

Belle au bois dormant

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Combien de temps va durer sa métamorphose. J’ai lu que cela allait de 2 à 3 semaines.  Parfois bien plus. ( tout l’hiver)

La vie de cette chenille est un vrai roman! J’y reviendrai dans un autre article. 🙂

Pour ceux qui ne savent pas, voici ce qui devrait sortir , si tout va bien, de ce  » sarcophage »

Un de nos plus beaux et plus grands papillons diurnes .

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Table valériane-

Oublié l’art de séduire

Machaon avide

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MMr ( tous droits réservés)

28 mai 2011

papillons bis

Mon talus exposé  plein soleil, surplombé d’un mur, est assez sec en ce moment. Les valérianes s’en accommodent fort bien. Les œillets mignardises souffrent un peu entre sauge, lavande et gaura. Cette folie fleurie attire une foule gourmande:

Des DIPTÈRES

Tels que les mouches, les syrphes….

Mais encore

des

HYMÉNOPTÈRES 

nombreuse famille d’abeilles, bourdons, guêpes…

A droite, voici une abeille charpentière

Vaillante petite bête, pas du tout agressive, qui fera l’objet d’un article particulier très bientôt.

Les

ORTHOPTÈRES 

les crickets, les sauterelles.

Pour les distinguer, un truc: la sauterelle a les antennes les plus longues.

Cette belle très occupée à chasser son repas est une aide précieuse tout comme les coccinelles. Elle mange beaucoup de petits parasites: mouches, chenilles….

Les

LÉPIDOPTÈRES

De magnifiques papillons, poésie aérienne et gracieuse, un peu trop rare à mon goût. Mais parfois, une visite inattendue me comble de bonheur. Blancheur neigeuse des piérides …

Depuis trois ou quatre jours, est apparu, à l’heure où le jour vire au parme, un petit excité, original, mais pas vraiment beau. Ce visiteur est un Moro sphynx.  Avant hier, j’en ai vu trois en même temps. C’était la première fois que j’assistais à un tel ballet de la part de ce papillon.

Un autre petit affamé m’a fait la grâce d’un grand spectacle pendant plusieurs minutes.

Mes pas me portent, comme habitude, à l’avant de cette levée de terre rapportée. Il s’y passe toujours quelque chose. Je dérange un éclair beige et feu.

j’ai cherché à l’identifier. Je crois que c’est le Lycaena phlaeas. Nommé aussi Le bronzé ou le Cuivré commun. Il aime les friches. C’était amusant de l’observer:  » Tiens, j’me prendrais bien un p’tit coup d’ valériane! ». Après avoir consciencieusement tout piétiné, pompé le nectar rose, le voici, un peu fatigué sans doute, qui se pose au sol battant à peine ses ailes. Puis, une nouvelle envie le porte vers le souffre de la santoline.  Même manège. Il ne veut rien laisser échapper . Une aile d’oiseau un peu trop rasante, un coup de vent ébouriffant et… fini, parti, vers d’autres butins, d’autres agapes….

MMR ( tous droits réservés)

22 mai 2011

Papillon

Filed under: papillons — Étiquettes : , , , — Martine @ 7 h 25 min

Nous sommes au printemps paraît-il? Ce jour, au jardin, c’est plutôt le plein été! Le pittosporum commence à perdre de sa blancheur. Son parfum discret de fleur d’oranger attire une multitude d’abeilles, mouches et… papillons.

Certains s’arrêtent un instant…. se délectent une brève seconde et fuient à mon approche….

Je ne me risque pas à les nommer. La tâche se révèle trop ardue.

Si quelqu’un peut me renseigner, merci par  avance. Ce petit gourmand reviendra peut-être…

Mais un hôte de marque m’offre une belle émotion. Tranquille sur son transat iris, séance bronzage pour ce vulcain. Une poésie frémissante de vie.

Patient et accommodant il semble me dire:  » Je t’en prie Martine. J’ai tout mon temps. Va prendre ton appareil. Je t’attends. » Vite, un saut à la maison et retour vite fait. Chic! Il est toujours là. Il pose, fait sa star ou bien s’en moque comme de sa première écaille. Puis, décide que ça commence  à bien faire. C’est pas tout ça mais, c’est l’heure de manger. Les valérianes aux couleurs de framboises, de groseilles l’attirent irrésistiblement….

Parfois,  d’un vol gracieux il s’éloigne , semble chercher quelque chose puis revient , légère plume au vent , pour poser sa délicatesse avide de sirop.

L’adresse est bonne . Le massif  bien fourni , alléchant à souhait. Vulcain est comblé et s’en donne à trompe que veux-tu.

Des instants merveilleux où le Temps suspend son vol à l’image de ce magnifique papillon.  J’ai appris que c’était un grand migrateur. Mais certains individus restent et passent l’hiver près de la Méditerranée.

Celui-ci m’a fait la joie de rester jusqu’à la nuit…

MMR ( tous droits réservés)

Le papillon qui m’intriguait se nomme « Belle dame ». Merci à Lucie , ici, pour ce renseignement 🙂

25 janvier 2011

Citron

Filed under: papillons,Poèmes — Martine @ 8 h 47 min

Fragile inconstant,

Secondes fragmentées

En moiré taffetas ,

Citron boit l’ambroisie,

Transparence miellée,

Au secret d’un calice…

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MMR( tous droits réservés)

15 décembre 2010

Promenade

C’était une belle journée de fin d’été.

Le soleil pesait sur les épaules mais n’écrasait pas. Délicieuse chaleur que j’aspirais par les yeux, par la peau, par le cœur…

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Entre ombre et lumière-

Le Temps oublie sa cadence

Douce promenade

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Un ciel de faïence m’entraînait dans le sillage de bruyantes migrations… C’est fou comme certains oiseaux sont bavards! Mon regard errait, serein, heureux, se laissant pénétrer d’ondes bienfaisantes…

Buissons alléchants-

Finesse et délicatesse

Papillon s’abreuve

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Autour de moi la vie s’activait, indifférente à la beauté de cette magnifique après-midi. Invisible, un oiseau pépiait sur ma droite, sautillant de branches en branches. Les papillons semblaient flâner eux aussi. Leur vol , sans heurt, suivaient un parfum , une envie florale….  Mes pieds ne m’obéissaient plus, devinant, décidant pour moi d’une pause admiration. Le chemin longeait une sorte de chenal bordé d’herbes, de joncs exubérants. O joie! Je m’arrêtais, émue par le spectacle .

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Mouettes et canards-

Paisibles et décontactés

sur l’eau transparente

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J’emplissais ma mémoire de sensations dorées, d’odeurs iodées , d’images imprégnées de sel… L’horloge n’existait plus. Je désirais tant entendre:  » Profite! Je dresse autour de toi une bulle intemporelle. Plus de minutes. Plus de secondes. Pause! » Pas de voix, pas de réponse à ma prière intérieure…. C’était peut-être aussi bien.

Le soleil est si bon après la pluie … A présent, je me souviens…

MMR ( tous droits réservés)

30 novembre 2010

Vulcain

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns...,papillons — Martine @ 15 h 04 min

Ce matin-là, mon copain l’écureuil se révéla particulièrement insaisissable. Il allait et venait au cœur d’un bosquet. Montant, descendant, montant, descendant à me donner le tournis, il ne quittait pas le refuge rassurant des branches; un entrelacs d’arbousiers, mimosas et ronces agressives.

Queue ébouriffée-

L’écureuil joue à cache-cache

Semant des arbouses.

Je sentais que mes photos n’allaient rien donner de bon. Un peu frustrée, j’abandonnais mon farceur à ses jeux . La promenade était jolie et agréable. C’était un coin de la pinède dont j’ignorais  tout. Je me laissais imprégner par cette atmosphère calme, chaude, saturée d’odeurs…..

Halenée pinède-

Volupté ensorcelante

Pins et arbousiers

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Parfois une mésange lançait son pip-pip  interrogatif au dessus de ma tête. En la cherchant des yeux, parmi la luxuriance de la végétation, une beauté légère  capta mon attention.

Neige, feu et nuit-

Battant lentement ses ailes

Papillon vulcain

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Lépidoptère au vol nonchalant , joyau qui  daigna se poser sur un arbre tout proche. Aux anges, je repérai cinq ou six autres individus.Ils butinaient les clochettes des arbousiers ou bien se reposaient, éclaboussés de soleil.

Décomposant mon mouvement très… très… très lentement, je levai l’appareil et commençai à mitrailler mon élu. Il ne réagit pas, continuant béatement à s’offrir à la lumière. L’un de ces « frères » s’éclipsa  mollement… Je suspendis mes gestes. Mais, mon « modèle », lui, demeura sur sa stèle rugueuse.

Velours des écailles-

L’insecte chamarré pose

Instant suspendu

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M’accordant la grâce de son bon vouloir,  humour involontaire, il mima une chauve-souris. Évidement, j’immortalisai ce cadeau magnifique. Le cœur en fête, je repris ma flânerie, les sens en éveil.

Aurai-je une autre bonne surprise?

MMR ( tous droits réservés)

31 octobre 2010

Ombres Nosfératu

Filed under: papillons,Poèmes — Martine @ 8 h 48 min

Douceur été indien,

Vivacité mésange,

Nonchalance piéride

A mes yeux vagabonds…

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Soudain! Vent cryogène!

Corneilles croassant!

Au soleil disloqué

Ma peau se hérisse.

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Angoisse ancestrale,

Frousse relent cendres,

Paroles garrotées

Sur galop de frayeurs…

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Lamentations Autan,

Ombres Nosfératu,

Atavisme rampant

Goulu de mon vermeil!

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Poudre d’escampette,

Hardiesse effilochée,

Je cours vers ta quiétude

Prendre un thé chouchouté.

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MMR( Tous droits réservés)

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Autan: En Haut Languedoc, entre la Montagne Noire et les Corbières, vent glacé, violent venant du Sud-Est.

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Nosferatu le vampire: film d’horreur allemand réalisé en 1922 de Friedrich W. Murnau.

Adaptation libre du roman de Dracula.

17 octobre 2010

Machaon

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns...,papillons — Martine @ 10 h 15 min

Mon plaisir journalier. Quelques pas erratiques, sans but, pour profiter de la chaleur du soleil… Laissant dériver mes pensées, tout là-haut, parmi ces ventres  cotonneux qui se prélassent dans l’azur… Suivant les arabesques joyeuses des hirondelles, le  nez au vent d’une gourmandise de fines découvertes…

A l’abri du vent-

Doux sommeil métamorphose

Attente fébrile.

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Entre les petites lueurs framboisées d’une sauge ( salvia grahamii) et les iris racornis de soif , un grand fenouil prend ses aises. J’aime son parler anisé qui chuchote des douceurs à la moindre caresse du vent.  Entre ses bras rigides et protecteurs, je remarque une petite masse d’un vert se confondant au sien: une chrysalide. Que cache cette intrigante coque? Patience Martine, patience… Je me promets de surveiller cette Belle au Jardin dormant …  Le lendemain, plus rien. Rendez-vous manqué…

Soleil paresseux-

La Belle sur lit anis

Rondeurs se bronzant

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Le Temps s’étire dans l’été occitan.  J’ai oublié. Mais un matin ,  que vois-je s’étirant paresseusement sur son ombellifère favorite? Une magnifique chenille en robe chamarrée. Elle a croqué le jade de foeniculum vulgare. L’a agrémenté de passementeries noires, de picots oranges.  Un soupçon de citronné rehausse le piment du costume. Gaultier , Christian Lacroix  ont une concurrente Tom Pouce!! Quelle splendeur! Étirant un fourreau précieux, digne des plus folles soirées  du carnaval de Venise, elle va…. grignote un brin, hésite sur un écueil invisible… puis rampe un peu plus haut vers un désir, un vide couleur de ciel… .

Agreste bonhommie-

Gymnastique matinale

Bottée fine soie

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Près du chèvre-feuille où s’évapore une dernière senteur musquée, croît un second panache fleurant bon l’anisade. Alter ego plus sombre, une  élégante racée s’abandonne aux bras de Morphée.  Ce matin, encore, j’ai espionné un de ces silences gainés de crêpe . Pas un spasme sous la morsure du Cers. Pas un frémissement sous la pluie qui s’annonce. Mes phantasmes affabulent, se glissent dans ses songes… Poudrée de vanité la chenille vole déjà, s’accapare zéphyr . De nectar en sirop, elle plane, se fait appeler il. Majesté machaon courtise le soleil!

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Destin aérien-

Butinant de fleurs en fleurs

Prince machaon

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MMR ( tous droits réservés)

16 octobre 2010

Nous

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,papillons,Poèmes — Martine @ 1 h 25 min

Liqueur matin calme ,

Fragrances goût d’envie,

Anis sur nos lèvres

Que la fièvre brûlait.

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Lever rouge passion,

Incendie bienveillant,

Nos coeurs à l’unisson

Valsaient sur « je vous aime ».

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Accords harpe celtique,

Notes ensorcelées,

De tes mots amoureux

Au seuil de ma candeur.

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Regard aigue-marine,

Velours de ta chaleur,

Où, souffle gracile,

Le jour se confondait.

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A l’aube des instants,

Éternité azur,

Serments bague dorée,

Nos vœux se sont dit oui…

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MMR ( tous droits réservés)

11 octobre 2010

Une belle journée d’automne

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,papillons — Martine @ 5 h 34 min

Jeudi dernier était une magnifique journée d’automne, au ciel d’une douceur bleue irrésistible. Il m’a fait penser à la chanson de Joe Dassin: l’été indien. Une envie de profiter à plein de cette chaleur blonde…  A peine cinq minutes de marche et à moi l’ivresse des grands espaces… Un petit chemin sur ma droite m’a gentiment prise par les sentiments et conquise par sa discrète  nonchalance. Vignes abandonnées d’un côté. Friche  blanchissant, craquant sous mes pas curieux de l’autre. Pas de Cers, pas de Tramontane ébouriffante. Le calme! Juste le bourdonnement des insectes pour unique compagnie. Note plus basse, le vol lourd d’un frelon en chasse m’a impressionnée. Mon appareil n’étant jamais bien loin, clic-clac …. Raté! Pas moyen de le saisir en action. Trop rapide! Alors, j’ai observé son petit manège.  Il allait d’une ombellifère à une autre, située à vingt pas. Vrombissant sourdement, il tournait autour, passait à travers, ressurgissait ici ou là et soudain filait direct vers un troisième pied un peu plus loin. Puis, il revenait et recommençait à tourner, monter , descendre… Il m’a semblé vouloir se faire oublier quelques minutes pour mieux surprendre ses proies. Brrrr! Je n’ai pas insisté, lui préférant un sujet plus doux. Ce splendide papillon dont j’ignore le nom. C’était  la première fois que j’en voyais un. S’agit-il du silène venu d’Espagne? Ce beau et grand  spécimen , assez farouche, m’a bien fait trotter. Pourtant, j’approchai à pas feutrés, le plus lentement possible, marquant des pauses. Pfffftttt! Il s’envola , sans se hâter,  planant tel le Flambé, comme pour me narguer.  Superbe! Il ne fallait pas le quitter des yeux. Ses couleurs étaient un camouflage parfait pour se fondre au sein des herbes sèches…. Le parfum d’été finissant de celles-ci se mariait à celle des fenouils bousculés par mon passage. Délicieux stimuli. Images amusantes typiques de nos régions du Sud: des milliers d’escargots d’une blancheur neigeuse, parfois vaguement striés de brun, étaient collés, agglutinés les uns aux autres; quelquefois suspendus entre terre et ciel à une fragile tigelle, attendant la fraîcheur d’une pluie se faisant ardemment désirer. Ils méritaient bien une petite pose dessins pour un pastel à venir. La chaleur pesant de plus en plus me força à reprendre mes déambulations. Maints petits bijoux s’offraient à ma distraction: quelques azurés butinant de rares scabieuses; des mouches surprenantes; une mante religieuse, beige foncé, s’envolant dans un froissement de papier soie; et partout, partout, des sauterelles grisâtres à foison, sautant, découvrant leurs ailes bleues ou rouges. J’avançai accompagnée de leur cri-cri strident vers l’écarlate éclat  d’un majestueux églantier. Ses baies, appelées cynorhodon, réveillaient la grise rudesse d’un vieux mur en pierres sèches. Un lieu paisible, abrité, sur lequel veillait un cyprès vénérable.  Ce havre protecteur a , un jour, séduit une guêpe.  Le nid m’a semblé abandonné. L’occasion était belle de moissonner quelques clichés, de près… de plus en plus près… Puis, un léger mouvement dans l’ombre m’ alerta. La dame était toujours là.  Au premier mouvement d’antennes un peu brusque, je reculai prudemment. Méfiance! Méfiance! J’ai quelques souvenirs cuisants à mon actif. Laissant cette soupe au lait à sa précieuse garde, je respirai à plein poumons ces particules lumière, cette quiétude. Le soleil cuisait mon visage. Huuumm! Pas bon pour mon teint ça. Il pourrait bien lui arriver de ressembler à  ces amandes se racornissant sur leur branche…

Quatorze heures! Mon estomac gronda et protesta contre cette Martine si désinvolte, si négligente  de son confort. Allons, il était temps de l’écouter….

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MMR( tous droits réservés)

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