Le matin, très tôt. Instant privilégié où tout dort encore. Pas une moto, pas une radio, aucun bruit parasite. Ce pourrait être à la maison bien sûr. Mais je préfère me souvenir de ces levers face au Bassin lorsque nous y passons nos vacances.
Matin douceur-
La chaleur de mon thé
Celle de Phébus
Sur la terrasse, accoudée à la table, les doigts entrelacés autour du bol, je laisse vaguer mon regard en me repaissant du parfum, de la vue sublime. Sous la caresse insistante du soleil, l’eau du Bassin rosit comme une jeune fille en émoi. Il faudrait inventer un adjectif pour dépeindre cette couleur. Ni rose, ni orangée. Incarnadin peut-être? Chez moi, le peintre n’est jamais bien loin.
Marée basse-
Le nez des bateaux figé
Le mien tout fringant!
Une aigrette garzette vient se poser tout en délicatesse juste en face de moi. Sans perdre de temps la voici qui se penche et fouille l’eau paresseuse. Son merveilleux plumage neigeux vire au rose dragée sous les doigts immatériels de l’artiste solaire.
Pinceau lumineux
Sur plumage immaculé
Lavis éphémère
L’aigrette au soleil levant
Insensible à l’art… chasse
.
MMR ( tous droits réservés)