Pour l’Herbier de poésie, ICI Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une photo de Jeanne FADOSI
C’est une matinée de septembre où le soleil éclabousse toute la région d’une multitude de gouttes d’or. Ces dernières s’entremêlent merveilleusement à celles iodées de l’eau de mer.
Nous sommes dans un maison forestière nichée au cœur de deux hectares de pinède, à une soixante de mètres de la plage du Bassin d’Arcachon. Il est tôt. Sa Majesté Phébus n’a pas encore vaporisé la rosée de la nuit. Les notes parfumées des arbres, du varech, de l’humus, des fleurs sauvages viennent s’enrouler autour de moi, me soufflant: » Viens… viens… »
Près du portillon, accroché au grillage, un pied de clématite frémit de toutes ces petites graines plumeuses. Mots inaudibles qui viennent soutenir l’invitation sylvestre. Il n’en faut pas plus pour m’entraîner sur le tapis épais des aiguilles de pins.
Entre les jeux de l’ombre et de la lumière apparaissent et disparaissent tour à tour, l’éclat fuchsia des bruyères, le vert acide des fougères derniers nées. Majoritaires, leurs ainées montrent les signes avant coureur de l’automne. Ici, son pinceau combine un jaune vif à un vert profond. Là, elle panache orange et roux. Ailleurs, elle s’emballe saupoudrant toutes les frondes de bruns profonds. Plus je m’enfonce dans la forêt, plus les odeurs me capturent, m’envoûtent. Celle des champignons rivalise avec les fragrances fraîches des mousses que ma flânerie écrase. La montée de la chaleur anime le sous-bois. Les sifflets et vocalises répondent aux Kraaa! Kraaaa! de trois corneilles résidentes à l’année. De nombreux butineurs s’entrecroisent autour de petites fleurs blanches inconnues, aux lèvres jaune pâle des tubes d’un groupe d’anonymes, près des chapeaux meurtris des russules, cèpes de pins et autre champions divers. A foison, des arbousiers offrent généreusement clochettes affriolantes et fruits gorgés de sucre à une foule d’amateurs :bourdons, abeilles, mouches, oiseaux… Quelques ronciers ici et là protègent leurs baies noires d’une armée d’épines acérées. Un peu plus loin de profonds boutis* trahissent la quête insatiable des sangliers friands de vers et autres larves. Soudain, un écureuil m’apostrophe, tout fouettant l’air de son superbe panache. D’accord. Je dérange. Il est temps de faire demi-tour.
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Appel de la sylve-
Mouettes, merles, mésanges…
La joie pour compagne
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MMR ( tous droits réservés)
* boutis: le sanglier retourne le sol avec ses défenses et le boutoir (la partie supérieure de son groin). Il peut labourerce dernier jusqu’à 60 cm de profondeur. Son super odorat le guide vers « d’excellents repas ».


































Famille des Nymphalidae: Brintesia Circe: le Silène . C’est le plus grand de cette famille. J’en vu deux, en même temps. L’un bien plus petit que l’autre. Donc, mâle ( 60 mn d’envergure) et femelle ( 70 mn environ)




Un ravissant petit papillon bleu qui m’a donné du fil à retordre. Cet Azuré butinait lorsque j’étais trop loin pour le photographier. A mon approche, zou! Il s’enfuyait. Le numéro trois: un papillon roux. Peut-être le Tircis? Il y avait également un belle dame, mais j’ai raté ma série sur lui. Aussi, je vous en montre un,( pour celles et ceux qui ne le connaissent pas), posé sur le sol de mon jardin. Un beau machaon a survolé tout ce joli monde sans se poser. Mais, allez savoir? C’était peut-être un timide, venu siffler du nectar en mon absence!

















regorgent de fruits et de ravissantes clochettes laiteuses. Papillons, mouches, guêpes, gros bourdons et oiseaux se partagent ces délices sucrés.













