Lever doré. Phébus sort nonchalamment de sa couette nuageuse. Il promène sur le monde un regard incandescent, insoutenable. Mais paradoxalement, ce que ce feu fait du bien. L’or solaire coule, ruisselle, allume des reflets mordorés sur ma peau, sur l’eau du Bassin. Richesse d’un instant proche de la perfection.
Cette couleur si précieuse, d’autres ont décidé de la « chiper » à l’astre du jour. Je la retrouve aux pétales d’un sedum, d’un pissenlit, d’une giroflée. Mais également sur la somptueuse tenue de gala d’une minusculee araignée saltique; sur le corset d’un syrphe * ou d’une toute petite abeille sauvage.**
Les jours où le mauvais temps s’éternise, cette teinte fait tant rêver à l’été. Je lui cherche des synonymes qui roulent sur la langue comme autant de bonbons: ambré, blond, fauve, cuivré, vermeil, safran… Le vent agite les jaunets de mes tomates poires. Or sucré, juteux, si frais: une vraie gourmandise!
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MMR ( tous droits réservés)
* syrphe: mouche appartenant à l’ordre des diptères
** peut-être une halicte?