Pour la page 240 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur une photo d’ABC
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Ils étaient deux, un frère et une sœur. Même forme de visage, de regard, de sourire, de chevelure identique tirée en arrière. Il était extrêmement difficile de les différencier : des jumeaux.
Toujours collés l’un à l’autre, là où Lubin allait, Auriane suivait. Ce jour-là, pétri d’ennui, le duo regardait par la fenêtre. La matinée était déjà largement entamée. Le soleil, débordant la cime des arbres de la forêt toute proche, commençait à pénétrer dans la pièce. Ils soupirèrent de concert. Que faire ? Leurs parents étaient partis très tôt, le père pour bucheronner, la mère pour cueillir baies et plantes médicinales.
— Surtout ne sortez pas ! J’ai aperçu un loup hier. Il n’est certainement pas seul. Aussi, restez à l’abri ! avait intimé le père.
— Mes petits, avait ajouté la mère, soyez obéissants. Promettez-moi d’êtres sages. Je partirais plus tranquille.
— Promis maman ! Avaient déclaré d’une seule voix les bessons*
À demi rassurée, la femme les avait serrés très fort contre sa large poitrine, puis avait suivi son mari, tout en leur jetant un dernier sourire tremblant. Elle connaissait par cœur le caractère fantasque et indiscipliné de sa progéniture.
Soudain, le nez plaqué à la vitre, Lubin se met à embuer celle-ci puis y dessiner d’étranges figures toutes en poils et en cornes torsadées.
— C’est quoi ? S’informe sa jumelle.
— Des licornes, répond son frère.
— Pourquoi ?
— Parce que j’espère que mon dessin va les intriguer et les faire venir.
— Ah ? Mais ça n’existe pas ces bêtes-là ! C’est papa qui l’a dit.
— L’une d’elles m’a visité en rêve et m’a expliqué comment l’aider à apparaître.
— Eh bien moi, je ne crois que ce que je vois.
— Alors attends et sois patiente. Je suis sûr que ça va marcher, affirme du haut de ses dix ans son ainé de quelques minutes
Puis Lubin se met à murmurer entre ses dents des mots bizarres. Intriguée Auriane l’écoute tout en scrutant l’orée touffue de la sylve. Les secondes succèdent aux secondes usant le calme de la petite fille. Tout à coup, une lumière éblouissante surgit de nulle part au milieu de la clairière. En son centre une forme mouvante bourgeonne, se tordant et distordant sans cesse. Les jumeaux bouche-bée contemplent l’étrange apparition. Dans un flot de particules or et azur, l’image se stabilise : C’est une licorne. Caracolant joyeusement, cette dernière agite sa longue crinière blanche, comme pour les inviter à la retrouver. Les deux polissons se regardent, hochent la tête de concert, pour finalement se précipiter dehors. Oubliées les recommandations parentales. L’aventure les tient bien ficelés à elle et les entraîne à dos de cheval extraordinaire.
Matin assommant-
Deux enfants indociles
Et la clef d’un conte
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MMR ( tous droits réservés)
* Besson : synonyme de jumeau
Joli conte. On frémit pour ces enfants. Fin féerique. Bon dimanche. Bisous
Commentaire by Martine Martin — 8 décembre 2024 @ 5 h 36 min
Merci à toi Martine
Bonne journée dominicaine
Rose
http://golondrina63auv.eklablog.com
Commentaire by Rose63 — 8 décembre 2024 @ 6 h 16 min
un coucou de ce dimanche où la neige est annoncée, j’espère qu’elle restera perchée sur les hauteurs…..passe un bien agréable journée
Commentaire by moqueplet — 8 décembre 2024 @ 6 h 46 min
Bonjour Martine, il y a des choses plus fortes que soi et l’obéissance, parfum de conte, merci, bises jill
Commentaire by jill bill — 8 décembre 2024 @ 7 h 08 min
Curiosa alla storia che ritrovo in una pubblicità natalizia quando di fronte a un albero parzialmente decorato una bambina Immagina di vederlo tutto pieno di luci ed un lampo il suo sogno viene realizzato,
non fa paura l’ignoto,
ma è sempre positivo?
Commentaire by Andrea — 8 décembre 2024 @ 9 h 11 min
J aime les contes… Les voici envoles sur les ailes du rêve…
Commentaire by Josette — 8 décembre 2024 @ 9 h 11 min
La clé des contes, vaut bien la clé des champs,
quand la magie opère, impossible d’y résister,
Une licorne n’a jamais croquer d’enfants !!!
Cette photo ne pouvait que déclencher l’imaginaire…
Bon dimanche et bonne semaine !
Commentaire by ABC — 8 décembre 2024 @ 9 h 16 min
C’est bien féérique mais… qu’en sera-t-il du loup, ce grand méchant sire? Un coup de corne de la licorne pourra l’embrocher, espérons-le !
Commentaire by Edmée De Xhavée — 8 décembre 2024 @ 9 h 30 min
j’ai eu peur, mais bon, un beau conte doit toujours bien finir, je me rassure, la licorne auréolée de lumière, leur montra tous les mystères de la forêt et les ramena à bon port, personne ne se rendit compte de rien, pas vrai ?
C’est une belle proposition ma chère Martine !
Je t’embrasse
Commentaire by marine D — 8 décembre 2024 @ 10 h 04 min
Que cela est agréable de te lire petite Martine, ce très joli conte si tôt à l’heure ou tout sommeille, sauf toi !
La nuit est faîte pour fermer tes jolis yeux, mais ton esprit vagabonde et tu nous emmènes si joliment loin de toute tristesse.
Merci, et bises.
Betty
Commentaire by Betty Lafitte — 8 décembre 2024 @ 10 h 23 min
Tout comme toi chère Martine je ne dors guère la nuit et cette nuit précisément je ne me suis endormie que vers les 2h13, heure à laquelle j’ai regardé mon réveil électrique pour la dernière fois.
Mais un bruit, une sorte de craquement subit m’a réveillée à 4h20 pile, heure à laquelle tu as posté ton mail ! …à 1 minute près. Mais ce n’était pas la licorne !
Bonne journée malgré ce vent violent.
Bisous.
Hélène Nesti
Commentaire by hélène nesti — 8 décembre 2024 @ 11 h 03 min
J’adore ce conte racontant le debut d’une grande aventure! Quelle belle imagination tu possedes! 😉 Gros bisous 🙂
Commentaire by Anne K — 8 décembre 2024 @ 14 h 43 min
Joli conte qui me rappelle un de mon enfance.
Douce fin de week-end à toi Martine.
Je t’embrasse.
Bernadette.
P.S. : Pour le billet de ce jour sur mon blog, Charlène est ma nièce.
Commentaire by Berny — 8 décembre 2024 @ 17 h 03 min
Superbe, ton conte, Martine !!! Bravo et bonne semaine ! Bises
Commentaire by colettedc — 9 décembre 2024 @ 3 h 10 min
Bel ennui débouchant sur ce conte, enfin ce début car je crains que l’escapade aura d’autres aventures et pas forcément plaisantes ! Dur dur d’être parents d’enfants à la clé … merci pour ce conte ne dévoilant que la légèreté du rêve.
Commentaire by Jeanne Fadosi — 9 décembre 2024 @ 8 h 51 min
Je suis tentée de dire : beau début de conte.
Merci Martine.
Le conte : toujours entre réalité et fantasme.
Bonne semaine Martine
Commentaire by pimprenelle — 9 décembre 2024 @ 10 h 50 min
photo appropriée au conte
bon lundi, muxu
Commentaire by eki eder — 9 décembre 2024 @ 16 h 48 min
Un final ponctué d’un sourire et un conte qui pointe le nez, j’avoue : j’attends la suite.
Commentaire by Adamante — 9 décembre 2024 @ 19 h 26 min
C’est beau ce que tu as fait de cette fenêtre.
Les silhouettes semblent dire adieu et toi tu leurs dis bonjour.
Cette blancheur rêveuse qui t’emmène, au-delà de la vitre, la pâleur du trait coure vers la lumière et sa licorne. On rêve aussi de courir avec eux, l’évasion n’est qu’un songe. Passe une bonne soirée.
Robert
Commentaire by Robert — 10 décembre 2024 @ 5 h 24 min
Bonjour Martine
J’aime beaucoup cette écriture. Et le fait que ce ne soit pas achevé nous laisse loisir à continuer .
Bonne semaine à toi et merci
M Annie
Commentaire by Marie-Annie — 10 décembre 2024 @ 5 h 26 min
Bonjour,
Est ce toi qui a inventé ce conte? Si oui quelle imagination! Bravo en plus la photo est belle
Commentaire by Anne — 10 décembre 2024 @ 5 h 27 min
Bonjour Martine et bravo pour ce conte bien de saison et qui réchauffe l’imagination !
Je t’embrasse.
Annie
Commentaire by annie — 10 décembre 2024 @ 9 h 05 min