Pour la page 243 de l’Herbier de poésies, Adamante, nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes. Ci-dessous ce que cette photo m’a inspiré:
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C’est une nuit estivale particulièrement chaude. Aenor se tourne et retourne dans son grand lit à baldaquin vide, si vide. Elle n’en peut plus et, excédée, tente de libérer ses jambes prisonnières des draps humides. En soupirant, la jeune femme se lève, va à la croisée grande ouverte. Respirant profondément, tout en ôtant sa chemise devenue inconfortable, elle contemple le magnifique ciel marine.
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Nuit caniculaire-
au diable les dentelles
se vêtir de lune
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A demi cachée par le fin voilage soyeux n’occultant guère la fenêtre, sa nudité se pare de teintes bleues, rouges, violines. C’est irréel et fort seyant. « Dommage de ne pouvoir se promener ainsi », pense-t-elle. Aenor imagine en pouffant la tête des gardes du château paternel.
Le pâle reflet argenté lunaire joue sur sa peau par tissu interposé. La princesse agite bras et cheveux telle une zingarelle* voluptueuse. Dehors, criquets et grillons rythment son balancé sensuel.
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Fantaisie nocturne-
trémoussements lascifs
la nuit pour témoin
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MMR (tous droits réservés)
* zingarelle: jeune tzigane, bohémienne.