Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

20 avril 2011

Coleoptères

Filed under: animaux, insectes...,au Jardin: fleurs, arbres... — Martine @ 8 h 01 min

Hier, j’ai commencé à nettoyer le jardin. Abandonné le pauvre depuis trop longtemps, ce n’est pas du luxe. Un petit tour pour compter les orchidées nouvellement épanouies.Dix ophrys lutea. La première avait fleuri en Mai 2006. Cette variété commence à bien s’installer. Quelle joie!

Je me trouvais près du composteur quand un mouvement sombre a attiré mon regard. Curieuse grosse bestiole, pataude, marchant à pas comptés sur l’argile craquelée. Il me sembla qu’elle venait du composteur car j’y ai vu de très gros vers blancs un jour. Après recherche , il me semble que c’est une cétoine noire ( netocia morio). Si je me trompe, dites-le moi s’il vous plaît.

Une chiquenaude et hop! La voici sur le dos. Marrant! Elle a fait le mort! 🙂

Je l’ai remise sur le ventre. Puis, après un long moment ( oh, sans doute une ou deux minutes. Le Temps semble s’étirer lorsque l’on attend), elle repartit en hésitant un peu.

Du coup j’ai un regardé un peu partout si je voyais d’autres raretés.Sur le lilas neigeux, j’aperçus un éclat vert bronze. Un cétoine doré. Il n’a pas voulu montrer sa tête, trop occupé à brouter . Ou bien se protégeant du vent violent. Plusieurs cicatrices ternissaient le bout de ses élytres et de son cul. Il a eu des problèmes on dirait. J’en ai remarqué  un autre, qui m’a semblé énorme, au sommet du second lilas blanc, mais hors d’atteinte. Le vent marin soufflait comme un forcené et secouait l’arbuste avec violence. Difficile de photographier dans de telles conditions.  Sur un pannicule  voisin, j’ai pu admirer un nouvel arrivant sur « mes terres »:

Oxythyrea funesta – appelé plus simplement drap mortuaire. Curieux nom.

Lui aussi m’a tourné le dos et camoufla sa tête au cœur des fleurs. S’en régalait-il? Ou bien, tout comme moi, s’enivrait-il de leur parfum? Allez, laissez-moi rêver et imaginer que cette petite bébête est un peu poète. 🙂

MMR ( tous droits réservés)

18 avril 2011

Orchidées 2011

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Orchidées indigènes — Martine @ 9 h 30 min

Bien que très prise par la préparation de ma seconde exposition, j’ai tout de même pu m’échapper quelques minutes par-ci, par-là pour surveiller la floraison de mes orchidées indigènes.

La plus précoce est celle ci-contre:

Je crois que c’est l’ophrys arachniformis.

J’en ai compté 20 pieds, la plupart au même endroit.

Disséminées  parmi les pâquerettes, des anémones, scabieuses, herbes diverses et pissenlits… photo du 4 avril 2011

Je laisse la nature reprendre ses droits. L’ombre de la maison leur procure une certaine humidité. Ailleurs, le plein soleil, la légère pente  à tous les vents, ne les gênent pas non plus. Elles colonisent le dessous de l’étendoir et de l’olivier.

Ce matin  ( 18 avril) est un peu nuageux mais j’ai tout de même tenu à prendre un cliché de la seconde à fleurir. Une jolie jaune: Ophrys lutea:

Elle apprécie l’aire de mon étendoir. Mais j’ai eu la joie de découvrir deux « filles » sous l’olivier . Une troisième, à deux mètres de là au sud de l’étendoir. Et enfin, surprise, deux très beaux pieds, beaucoup plus haut, dans la même aire que les arachniformis, près de mon petit arbre de Judée.

Dès que le soleil daignera leur apporter une belle lumière je leur tirerai le portait.

Les pyramidalis commencent à se renfler. Ça pousse! Ça pousse!

MMR ( tous droits réservés)

4 avril 2011

Matin printanier

BLOG EN DEMI-POSE

Le jardin vit sa folle exubérance…

.

Rosée parfumée-

Quelques pas dans le jardin

Oubli de la montre

.

Le soleil boit les vapeurs

Des passions vernales

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MMR ( tous droits réservés)

6 mars 2011

Balade -suite

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Martine @ 8 h 32 min

Les jours filent trop vite! Huit jours après, le jardin continue à sourire de plus belle au printemps qui s’impose de plus en plus.

Soleil, nuages, bouderies du ciel ou éclats de rire: C’est la fête!

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En m’approchant du mimosa, j’ai inspiré avec bonheur son merveilleux parfum. Et, jolie surprise, une butineuse m’avait devancée.

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Maintes pensées aux quatre coins du jardin rivalisent de coquetterie. Des bulbeuses dont j’ignore le nom ( elles me font penser à des perce-neige) carillonnent leur joie à la chaleur du jour.

.

Au pied de ces délicates porcelaines s’ouvrent le regard bleu candide d’un premier chionodoxa. Ceux -ci envahissent gentiment la pelouse, rivalisant avec les pâquerettes. Et très bientôt les orchidées indigènes.

. je pense que celle ci-contre,  s’élançant gaillardement vers le renouveau, est une orchis- araignée. Patience, patience, bientôt la réponse…

.En attendant, les violettes ne faiblissent pas.

je vais essayer de suivre leur exemple et… retourner travailler dans mon atelier…

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MMR ( tous droits réservés)

28 février 2011

Balade dominicale

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Martine @ 9 h 20 min

BLOG EN DEMI PAUSE


Pendant que je m’enferme dans mon atelier, dehors… le printemps,lui, ne m’attend pas. Chaque matin, le Lever s’éloigne de plus en plus de la Montagne Alaric. La colombe et le merle sont les premiers à saluer le soleil. Parfois une pie leur tient compagnie.

Le jardin explose avec exubérance. J’ai fait un petit tour hier et, émerveillée…

.

J’ai découvert la lumière virginale du dernier perce-neige,

une larme d’aurore , hésitant diamant à la frange soleil du dernier jasmin d’hiver…

.

.

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La mousse aussi s’enfièvre et s’élance vers le ciel!

Précoces, les narcisses trompettent à qui mieux mieux que l’hiver doit partir, lui et son vilain nez tout bleu, ses griffes aux gelées tardives….. Et vive le printemps aux joues ensoleillées, au sourire bonne-mine…

Les violettes ont entendu cet appel vibrant et claironnant!

Coquette timidité sous le chiendent rebelle, parmi le gazon capricieux germant là où on ne le désire pas!

. Que la coiffe soit violette ou blanche, la bonne humeur se communique à tout le jardin….

Voici printemps!

Sur la pelouse ébouriffée,

près du ciment mangé de  lichens,

au pied du lilas dont la sève bouillonne,

à l’ombre bleue du laurier sauce,

partout…

partout…

partout..

ça crépite

pétille,

s’agite

défroisse jupons et collerettes…

C’est le printemps qui cligne de l’oeil

et me nargue

 » viens respirer, viens jouer à cloche-soleil! »

Soupir!!!! Ce sera pour plus tard! Mais la petite balade m’a fait du bien.

Retour à l’atelier….

.

MMR ( tous droits réservés)

9 janvier 2011

Sous pétales de neige

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 20 h 45 min

Oublié le temps,

Sourires gourmandise,

Ombrelle cerisier

Tu éblouis Soleil.

Ancêtre généreux,

Grotte nacrée azur,

Par mille bouquets-faits

Tu scintilles la joie.

Cachette chantilly

Sur couche printanière,

Nos pas cèdent à ton charme,

Fragrances goût sucré.

Amour trousse-chemise,

Valse du cotillon,

Satin chair libérée,

Regards troublés passion.

Dôme blancheur complice,

Protégeant nos soupirs,

Zéphyr, souffle, jaloux

Ton organdi soyeux.

Baisers chaude ambroisie,

Ferveur coeur affamé,

Chantent leur avenir

Sous pétales de neige…

.

MMR ( tous droits réservés)

29 décembre 2010

Métaphores

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 7 h 10 min

Mot à mot,

Cœur à cœur,

Tresse bleue de glycine,

Mon alphabet serpente,

S’enroule,

S’épanouit…

Rimes et métaphores,

Mouchetées de pollen,

S’élancent vers les cieux

D’amitié printanière.

Une folie lettrée

Sautille sous le souffle

Emperlé azur pâle

Du Mistral fredonnant.

Éclaboussée de rires,

Des parfums d’autrefois,

Sa cadence ralentit

A l’ombre des fontaines.

Hésitante, se dandine,

Brûlant ses pieds fragiles

Aux galets de La Crau,

Domaine du Caussoul.

Puis, chapelet instable,

Peu à peu  dans le vent,

S’éparpille en nuages

D’émotions colorées…

.

[ 05/01/09]

MMR ( tous droits réservés)

22 décembre 2010

Si j’étais printemps

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 9 h 43 min

Le ciel festonnerait,

Nuages tapisserie,

Des contes de douceur

Ne pleurant que la nuit.

Zéphyr réchaufferait,

Souffle joie primevère,

De ses lèvres candeur

Nos fronts teintés hiver.

Les arbres pulseraient,

Silence mille voix,

En accords lumineux

Les pensées de Gaïa.

Les oiseaux relaieraient,

Flûtes concertistes,

Ses conseils mélodieux,

Suppliques d’artistes.

Rivières chanteraient,

Ondes lit de goujeons,

Aux yeux miroirs rêveurs

De tendres déraisons…

20 décembre 2010

Mon trésor

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 11 h 39 min

Où donc est mon trésor?

Celui de tes mots doux,

Ce miracle fiévreux,

Écho aigue-marine

Chauffé à ton regard…

Où donc est mon précieux?

Printemps de nos vingt ans,

Essence de nos désirs,

Je sais l’avoir caché

A la croix de nos chairs…

Où donc est l’envoûtant?

Clair pays de cocagne,

Fin tableau idyllique ,

Nos pas foulaient un sable

Ignorant le mot terne…

Où donc t’ai-je enterré?

Accent chantant Vénus,

Fortune provençale,

Je chamboule et retourne

Les voiles de mon âme…

Où donc t’ai-je planqué?

Bijou contant fleurette,

Palpitante ferveur,

Peut-être sous la voûte

D’une cache pétales…

Enfin, je te retrouve!

Trophée de mes courbes,

Ferment Été doré,

Tu luis ton platine

Sur la paume sereine…

.

MMR ( tous droits réservés)

17 décembre 2010

Raconte-moi un conte

Pour le rendez-vous du « Coucou du haïku » et son petit défi du vendredi:

lien

.

Lorsque nous étions petits, et particulièrement sages, ma grand-mère nous racontait des histoires. L’une d’elles nous fascina: « La Reine des Neiges » de Hans Christian Andersen. Un conte en sept histoires.

1ère histoire qui traite d’un miroir et de ses morceaux.

Un jour un méchant sorcier créa un miroir spécial. Le bon et le beau se réduisaient à presque rien. Mais tout ce qui était mauvais apparaissait et empirait encore.

Miroir déformant-

La belle se voit laideron

Vérité s’envole

.

Les apprentis sorciers ricanaient et applaudissaient. Ils volèrent vers le ciel pour se moquer des anges et du Seigneur.

Le miroir frémit-

S’arrache aux mains et se brise

Éclats maléfiques

.

La Terre entière en fût recouverte!

2ème histoire: Un petit garçon et une petite fille

Deux enfants pauvres, Kay et Gerda, s’aimaient comme frère et sœur. L’été, les roses embaumaient au dessus de leurs jeux. L’hiver, la neige tourbillonnait .

Mille abeilles blanches-

Leur reine au regard cristal

Fige toute vie

.

« Elle n’a qu’à venir dit le petit garçon, je la mettrai sur le poêle brûlant et elle fondra aussitôt. » Le soir, il vit un flocon grandir… grandir.. jusqu’à devenir une belle dame vêtue de blanc. Elle secoua sa tête, fit un geste vers l’enfant , le terrifia.

L’été vint et fleurirent les roses.  » Aie! Quelque chose m’a piqué au cœur et une poussière m’est entré dans l’œil! » se plaignit Kay. Son caractère changea. Il se moqua de son amie, arracha les roses les trouvant affreuses.

Baiser sur le front-

Cœur glacé et sans mémoire

L’enfant suit la Reine

.

3ème histoire: Le jardin de la magicienne

Gerda pleura longtemps son ami disparu. Puis décida de partir à sa recherche. Elle questionna la rivière, lui offrit ses beaux souliers rouges…  Puis  monta dans une barque que le courant entraîna loin… loin…

Petite fille pleure-

Jolie maison sur la berge

D’où sort une vieille

.

La femme sauva Gerda, la nourrit , puis effaça sa mémoire en la coiffant.  Faisant disparaitre ses rosiers, la magicienne espéra que la petite oublierait Kay. Mais , une rose échappa à sa vigilance: celle sur son chapeau.

Gerda se souvient-

Elle questionne la jacinthe

Puis le bouton d’or

.

4ème histoire: Prince et princesse.

La petite reprit la route. Une corneille lui parla d’un garçon qui pourrait être Kay. Il vivait auprès d’une princesse.  La nuit venue, Gerda , pleine d’espoir,  suivit l’oiseau au château.  Elle s’approcha des dormeurs.

Deux lits fleur de lys-

Gerda reconnait la nuque

Mais ce n’est pas Kay

.

En pleurs , elle raconta sa triste histoire au prince et à la princesse. Ceux-ci la réconfortèrent l’invitant à rester. Face à son refus, ils lui offrirent des vêtements et des friandises et un carrosse d’or pur.  La quête reprit.

5ème histoire: la petite fille des brigands

Le carrosse fût attaqué . Postillons, cocher et laquais furent occis. Une vieille brigande trouva Gerda très appétissante. Elle allait la tuer . Mais sa fille , en la mordant, l’obligea à lâcher son couteau.

Une amie curieuse-

Mariant sourires et menaces

Terrifie Gerda

.

Des pigeons chuchotèrent qu’ils avaient vu le garçon dans le traîneau de la Reine des Neiges. Ils allaient là où les cristaux sont  éternels.  La fille de la brigande aida sa nouvelle amie à s’enfuir en lui donnant  les grosses moufles de sa mère,  pain, jambon et son renne préféré . Celui-ci courut… courut… vers le pays des aurores boréales….

6ème histoire: La femme lapone et la finnoise

Ils s’arrêtèrent près d’une maison très misérable où vivait une vieille solitaire. Elle écouta, réchauffa la fillette gelée et affamée. » Pauvres de vous! Encore au moins cent lieux pour pénétrer au Finmark! La finnoise vous renseignera mieux que moi! »

La femme lapone-

Donne un mot sur morue sèche

Indique la route

.

Les voici repartis à brides abattues. Ils débarquèrent près d’ une  maison-étuve.

Souillon presque nue-

Lit par trois fois le message

Puis cuit la morue

.

« Toi qui sais attacher tous les vents du monde avec un simple fil à coudre, dit le renne, ne peux -tu offrir à cette mignonne une boisson lui donnant la force de douze hommes et lui permettre de vaincre la Reine des Neiges? »

Va pour la boisson-

Seule l’innocence vaincra

L’affreux sortilège

.

Le renne déposa la petite et l’attendit près d’un buisson aux baies rouges. La jeunette courut , mains et pieds nus…

Les flocons attaquent-

Gerda prie avec ferveur

Des anges apparaissent

.

7ème histoire: Ce qui s’était passé au château de la Reine des Neiges et ce qui eut lieu par la suite.

Enfin, la voici à destination. Les murs du château étaient faits de neige pulvérisée, les fenêtres et portes de vents coupants…

Ni fêtes ni joie-

Kay doit deviner un mot

Clef de liberté

.

Gerda l’aperçut . Ivre de bonheur, elle embrassa un Kay insensible, amnésique, presque noir de froid. Effondrée…

Blottie contre kay-

Ses larmes fondent la glace

Le garçon renaît

.

Il la reconnut , fondant en sanglots. Ce qui chassa la poussière de givre de son œil. Ils riaient de plaisir! 

Sous les pas de danse-

Les glaçons écrivent le mot

C’est: éternité

.

Le gamin redevenait son maître et gagnait une paire de patins neufs.

Les enfants s’enfuient-

Retour vers la chaleur douce

Finnoise puis lapone

.

Les rennes ramenèrent les deux rescapés à la frontière brodée d’émeraude.

Retour au printemps-

La grand-mère les accueille

Ce sont des adultes

.

Les deux amis se regardèrent les yeux dans les yeux. Ils étaient restés enfants par le cœur. Que la vie était bonne.

MRR( tous droits réservés)

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