Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

8 septembre 2010

La marelle

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 7 h 53 min

Je joue à cloche-pied

Dans les pages d’un songe,

Sautant de feuille en feuille,

Farfadet malicieux.

Une ligne après l’autre

J’avance sur un fil ,

Acrobate des rimes

Me voici funambule.

Les lettres majuscules

Balancent les minuscules.

Sur le ring poétique

Les verbes s’entrelacent.

Du fond de ma mémoire

Surgissent de curieux mots,

Danseurs infatigables,

En duo ou quadrille.

Je saute à pieds joints

Au coeur du dictionnaire,

Tapis persan magique

Flottant sous mes pensées,

Voyelles et syllabes

M’offrent un masque changeant,

Illusoires récits,

Maints souvenirs nacrés…

.

MMR ( tous droits réservés)

23 août 2010

Jardin d’iris

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes en couleurs — Martine @ 5 h 58 min

Sous l’œil du merle-

Caresses tramontane

sur froufrou soyeux

.

Les abeilles butinent

mille baisers pétales

.

Tanka

.

.Chair translucide-

L’aurore baigne un pur

bijou de porcelaine

.

Sourires éphémères

aux papillons volages

.

Tanka

.

MMR ( tous droits réservés)

18 août 2010

Araignées suite

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Martine @ 7 h 02 min

Le démon de la chasse s’empare de moi. Le gros pied de lavande ainsi que celui de la santoline sont extrêmement prisés. Va et vient continu de butineuses, mouches, guêpes, papillons, etc, et… des araignées bien sûr!  Me voici à fouiller du regard!

Un mouvement à peine discernable retient mon   attention. Une petite tache, un fil ténu se balançant au vent. L’appareil photo me montre une minuscule araignée. S’accrochant et se déplaçant à la vitesse grand V, cette bébête est difficile à  photographier. J’ai toutes les peines du monde à la suivre. Quelle acrobate incroyable! je la surnomme  » Singe vert »! Habillée de vert amande, poilue de la tête aux pieds, une tache rouge orangée brille sur son dos, éclairée d’un soupçon de jaune vif. Cache-cache entre elle et moi. Car, nul doute, elle m’a vue.  Dès que je m’approche un peu trop près,

zou! La voici qui file. Combien de photos floues, à côté, bonnes à jeter. Heureusement que mon engin est un numérique.  D’herbes sèches en chiendent nerveux, de tiges en tiges de lavande, cette beauté se balade, se pose , plonge dans un trou d’ombre, rejaillit là où je ne l’attends pas.  Elle cherche quelque chose mais quoi? Oui, j’ai trouvé: des ennuis! La veille ou l’avant veille, j’avais repéré une très grosse de ses consœurs. Même vert tendre, même pelage ( si on peut le définir ainsi ) . Celle-là, c’est une redoutable. Une ogresse qui capture pas mal d’abeilles . « Singe vert va se jeter directement dans ses bras si tendres, si accueillants! Planqué derrière plusieurs tiges, il avance lentement, une longue patte. Tâte avec précaution, délicatesse puis c’est le saut! Rapide, un éclair! S’ensuit une mêlée, une

lutte furieuse. Une vrai sac de nœuds tournant sur lui même, s’arrêtant, puis reprenant. Une patte pointe par ci, puis par là! Je n’entends pas de cris mais j’imagine les souffrances du pauvre petit. Cela semble interminable. En réalité, peut-être, une minute. Soudain, il tombe au bout d’un fil, toutes pattes serrées , comme un sac! Suspendu une ou deux secondes, sans réaction, il se reprend très vite, continue, nonchalant, vers… un coin au soleil. L’ogresse l’a relâché et s’installe commodément pour un prochain repas… qui ne tarde pas d’ailleurs! C’est bien connu. L’amour ouvre l’appétit! Car, c’est bien une scène d’amour que je viens de contempler et pas un carnage!

MMR ( tous droits réservés)

17 août 2010

Mots bleus

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 6 h 00 min

Cristal de nos rires

En courses dans les champs,

Pierrot et Colombine,

Nos printemps s’épousaient…

.

.

Plumetis, points de croix,

Soierie de tes mots bleus,

Étirant les heures

Sur nos amours blottis…

.

.

Émotion du regard

Où frissonne le ciel,

Blessures nuages,

Froid souvenir écueil…

.

.

Nos yeux suivent l’orbe

Du soleil de nos vies,

Fraîcheur fleurissant dru

Sur le vieux cuir du Temps…

.

.

MMR ( tous droits réservés)

9 août 2010

Araignées

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Martine @ 6 h 53 min

Le jardin au printemps. Un monde de douceur! Un univers où il fait bon se promener, l’esprit en vacances, le nez au vent des pétales aux fragrances sucrées ou épicées… Éclat velouté d’une joue de bébé: voici un iris dont j’ai oublié le nom. Dont le parler parfumé me ramène au temps des sauts sur les genoux de mon grand-père… des chauds gâteaux de ma grand-mère… et cet œillet là-bas, qui penche la tête, m’attire comme un aimant. Je m’approche… lentement… savourant à l’avance cette senteur si particulière, enivrante… mais, pour la première fois, quelque chose m’intrigue. Une petite bestiole est nichée sur sa couche satinée. Sans mes lunettes je ne distingue pas bien les détails. Hop! Vite, je file à la maison pour prendre mon appareil photo. Espérons que cette visiteuse sera encore là… … mais oui, l’est toujours installée confortablement, tranquille. Zoom macro. Voilà! Tu es dans la boite ma belle! Sur l’écran de contrôle se prélasse… une araignée! Mais quelle araignée!Elle dresse deux paires de pattes de chaque côté de sa tête , à la façon d’un crabe. Intriguée, je me pique au jeu de la chasse. L’œil aux aguets, je cherche, furète et découvre d’autres « gentilles » inconnues. Dans ma jungle très privée j’ai trouvé, j’ai trouvé?

Une misumenia vatia. Son côté pile n’est pas mal non plus. En fouinant, que de belles surprises. La nature est une artiste à l’imagination sans limite. Que d’astuces! Ces petites  » bébêtes » savent l’art de se confondre, de se fondre dans le décors… de toutes les couleurs, de toutes les formes, des grandes, des petites, des minuscules… En voici encore une! Un miel doré, immobile, paisible, redoutable. Certaines sont si bien camouflées que c’est leur proie qui les trahit. Pauvres abeilles. Elles payent bien cher le droit de butiner parmi mes fleurs.

Heureusement que très souvent, il leur arrive de rater leur coup! Ou bien ont-elles leurs préférences? Leurs mœurs sont un mystère pour moi.

D’autres scènes feront l’objet de deux ou trois autres articles…

MMR( tous droits réservés)

3 août 2010

Tulipes

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 19 h 44 min

Tulipes lanternes!

Tulipes bouffonnes!

L’hirsute d’un jardin,

Secoué par l’hiver,

S’émaille, souriant,

D’aimables fantaisies…

Tulipes lanternes!

Tulipes bouffonnes!

Douceurs aux fruits rouges,

Sorbets fraîche passion,

Flammes acidulées,

Esprit fraises des bois,

Chaud satin abricot

Aux lèvres violettes…

Tulipes lanternes!

Tulipes bouffonnes!

Fières solitaires

Ou en farandoles,

Lourds jupons empesés

Ou en fourreau grand soir…

Tulipes lanternes!

Tulipes bouffonnes!

Fleurs au parler d’ailleurs,

Aux courbes fragiles,

Mon cœur puise sa force

A vos soieries soleil…

MMR ( tous droits réservés)


26 juin 2010

Matin

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes en couleurs — Martine @ 4 h 59 min

25 juin 2010

Goutte de rosée

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Martine @ 5 h 16 min

Lumineuse,

Translucide,

Oscillant sur sa feuille,

Couleur du Temps qui passe,

Gonflée d’images brèves,

Elle luit,

Scintille

Sous les feux de l’aurore.

La voici frémissante

Du mystère de la nuit,

Offerte,

Tentante,

A la guêpe maçonne

Défroissant ses ailes.

Diamantine,

Cristalline,

Cette goutte de sève,

Ou pleur de coccinelle,

Que le vent de ses lèvres

Effleure,

Entraîne

Sur ses chemins-nuages…

( MMR tous droits réservés)

19 juin 2010

Prends ma main

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Promenades ici et ailleurs... — Martine @ 8 h 58 min

Juin… 5h10 ou 15… Voici l’instant que je préfère. L’heure où le rêve replie ses ailes d’infini précieux… L’heure aux mille chants de liberté plumes…

Cher ami Pyc,

Tu es un homme délicat, hypersensible, toujours à l’écoute des autres… tes mots, si durs envers toi-même, ne sont que tendresse et douceur pour autrui. Tu m’as tant donné qu’à mon tour je désirais te gâter un peu. Mais comment? Ma Muse n’en fait qu’à sa tête depuis plusieurs mois… Incapable de sortir un poème qui me satisfasse, ton dernier commentaire m’a tendu une clef. Tu as émis ce vœu: » J’aimerais te suivre pour que tu me fasses visiter ce beau jardin qui éveille de si jolis mots en toi! » Alors… prends ma main pour une visite guidée très privée…

Écoute… le silence appartient aux merles. Ils le poinçonnent de notes cristallines, joyeuses ou impérieuses. Vois, à l’ourlet du chéneau, le mien n’est pas en reste. Petit et vindicatif, il garde son territoire, se grandit de trilles à faire pâlir d’envie un ténor Italien! Concerts flûtes, sifflets et claquements de bec, saluent la naissance du jour. L’aube assouplit ses harmonies, glissant du bleu de Prusse au céladon… nacre la Montagne Noire D’un timide rosé…flatte et abandonne aux premières flèches soleil les courbes de l’Alaric.

Respire Pierre-Yves… lentement… profondément. Nourris-toi du parler des fleurs, écharpe mousseline d’invisible séduction. Délecte-toi du poivré des œillets. Printemps, prodigue en pluies cette année, a gonflé leur exubérance. Mignardises et Chabots se pressent, coussins fragiles et musqués au pied des iris.

Ah mes iris! Mes bijoux! Aux quatre coins de mon « royaume », une vingtaine de variétés dressent leurs lames, puis leurs arabesques sophistiquées de Mars à Début Juin. Approche-toi de celui-ci. Admire sa carnation virginale ceinte de lumière. Hume le surprenant Chocolaté de sa barbe rosat. Remarque cette tête jumelle quêtant notre attention. Frère du précédent, ce Germanica incline sa jalousie rose fumé, exhibe sans pudeur une gorge neigeuse à l’ensorcelant arôme mandarine. Ça tourne un peu la tête, hein? Faut dire, qu’en passant, nous avons effleuré le vert argenté des sauges officinales. Leurs fragrances piquantes, aux vertus médicinales, s’imposent, obsédantes, enivrantes… Leurs épis bleu-parme attireront les papillons tout à l’heure lorsque l’air tremblera de chaleur. Cela ne gène guère le zèle

industrieux du gros bourdon. Ce « Rapetou » est toujours  un des premiers à s’inviter au banquet. Attention! Regarde où tu poses tes pieds cher poète. Le laissez-aller de la pelouse est trompeur.Plusieurs orchidées indigènes, précieusement chouchoutées, la colonisent petit à petit de leur mystère. Tu découvres là mon petit côté sauvage…  Rapproche-toi encore un peu que je te présente quelqu’un de très farouche. Voici  » Pattes en Croix », araignée, fileuse de son état. Entre lilas et folle-avoine, d’un doigt léger, l’aurore trahit l’ogresse; diamante l’indécelable attente, soierie délicatement mortelle. En témoignent ces deux ou trois momies solidement engluées…  Brrrrrrr! Bien qu’utile, elle me fait froid dans le dos. L’horloge du village égrène six coups au delà de mon mur diffus d’arbousiers, cyprès, lauriers et autres forsythias… Il va être temps de se quitter. Un dernier coup d’oeil à cet éclat corail que

j’aperçois près des euphorbes… Ohhhhh! Quel joyau! C’est une petite   » bête à Bon Dieu ». Une coccinelle rouge d’émotion d’être surprise agrippée au parfum lavandin. Le soleil pianissimo… escalade la haie, platine la floraison olivier, lustre le frileux d’un lézard, réveille l’épicé curry de l’helichrysum… et tant d’autres encore… arbustes, pétales, minuscules habitants dont je n’ai pas eu le temps de parler…

Martinets et hirondelles, escadrilles prolixes, s’emparent de l’azuréen, dessinent le destin de mille vies moustiques. Cher Pierre-Yves, c’est sous leur joyeux tapage que je te rends ta main. Emporte avec toi l’euphorie simple et merveilleuse qu’offre la nature. Mon amitié t’accompagne…

1: Mignardise et Chabot: variétés d’oeillets au parfum très puissant

2: Rapetou: héros de dessins animés du monde de Walt Disney. Ce sont des gangsters, membres d’une même famille, dont l’idée fixe est de voler la montagne d’argent de l’Oncle Picsou.

(Tous droits réservés)

« Newer Posts

Powered by WordPress