Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

15 décembre 2010

Promenade

C’était une belle journée de fin d’été.

Le soleil pesait sur les épaules mais n’écrasait pas. Délicieuse chaleur que j’aspirais par les yeux, par la peau, par le cœur…

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Entre ombre et lumière-

Le Temps oublie sa cadence

Douce promenade

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Un ciel de faïence m’entraînait dans le sillage de bruyantes migrations… C’est fou comme certains oiseaux sont bavards! Mon regard errait, serein, heureux, se laissant pénétrer d’ondes bienfaisantes…

Buissons alléchants-

Finesse et délicatesse

Papillon s’abreuve

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Autour de moi la vie s’activait, indifférente à la beauté de cette magnifique après-midi. Invisible, un oiseau pépiait sur ma droite, sautillant de branches en branches. Les papillons semblaient flâner eux aussi. Leur vol , sans heurt, suivaient un parfum , une envie florale….  Mes pieds ne m’obéissaient plus, devinant, décidant pour moi d’une pause admiration. Le chemin longeait une sorte de chenal bordé d’herbes, de joncs exubérants. O joie! Je m’arrêtais, émue par le spectacle .

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Mouettes et canards-

Paisibles et décontactés

sur l’eau transparente

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J’emplissais ma mémoire de sensations dorées, d’odeurs iodées , d’images imprégnées de sel… L’horloge n’existait plus. Je désirais tant entendre:  » Profite! Je dresse autour de toi une bulle intemporelle. Plus de minutes. Plus de secondes. Pause! » Pas de voix, pas de réponse à ma prière intérieure…. C’était peut-être aussi bien.

Le soleil est si bon après la pluie … A présent, je me souviens…

MMR ( tous droits réservés)

6 novembre 2010

Mon copain l’écureuil

Filed under: animaux, insectes...,mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Martine @ 10 h 41 min

C’est sûrement faux. Mais tous les ans j’ai l’impression de le retrouver. A peine arrivés, premier réflexe: lever les yeux, chercher dans ce jeu inextricable des branches une tache rousse. Les pins ont pris des coups depuis la dernière grosse tempête. Les routes aériennes de mon petit copain se déplument, se cassent, s’interrompent brutalement. De très vieux arbres sont abattus. Ce premier jour: pas la queue d’un écureuil. Le lendemain non plus. Un peu triste, je me promène, le nez en l’air, le guettant . L’oreille captant maintes trilles, gazouillis, ricanements de mouettes ( le Bassin est si près), je caresse le vernis des arbousiers, les plumes d’herbes sèches, ramasse une pigne aux écailles largement épanouies ( tant mieux, cela signifie beau temps en perspective). Mes pas me conduisent derrière un vieux bâtiment où prospèrent de splendides faux acacias. Soudain!, grand remue-ménage au dessus de ma tête! P’tite boule de fourrure court, froisse les feuilles… puis pile, se retourne , se tapie.  Et alors là, furieuse, la petite bête tempête, invective l’importun  qui se cache parmi l’ ombre émeraude. A qui s’adresse ce chapelet d’injures? Remontant la branche , je découvre une …. tourterelle. Moire nacrée, grâce indifférente, cette gente demoiselle regarde le temps passer; ou suit des yeux la neigeuse liberté d’une aigrette garzette. Mon râleur souffle, couine, grogne encore un peu puis,  zou! file aussi vite qu’il était arrivé. Sans doute à la recherche d’un endroit mieux fréquenté. Un lieu où l’on sait respecter l’intimité des dîneurs! Non mais quel sans gêne ces oiseaux! Pfffff! Comme d’habitude, le suivre n’est pas évident. Petit éclair se faufile, saute, s’agrippe, se retourne, change d’avis ( on se demande bien pourquoi), repart en sens inverse, bifurque, s’envole littéralement. Pas d’ailes l’écureuil? Ah bon, ça ne m’avait pas frappé. :). Abandonnant la relative fraîcheur des robiniers , le voici à présent agrippé à l’écorce rude d’un pin. Il monte, puis redescend, vertigineux, leste à vous donner le tournis! Sans crier gare , se pause enfin, séduit par une friandise . L’occasion est belle d’immortaliser cet instant. Déjeunant, tranquille, ce qu’il est adorable au soleil de septembre.  A la fin du repas, il me dévisage. Puis affiche son côté soupe-au-lait. Dressé , petit coq de la pinède, il exhale son agacement. Décidément, on est plus chez soi! Inspirée, je commence à lui parler avec douceur. Monsieur de la Fontaine , pardonnez mon offense. Je me réapproprie la fable du corbeau et du renard: »  Et bonjour Monsieur l’écureuil! Que vous êtes joli! Que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre fourrure se rapporte à votre verbiage, vous êtes le phénix des hôtes de ce bois! ». A ces mots, mon grincheux se statufie. Il écoute, semble boire mes paroles. Cela dure une ou deux minutes… une éternité!

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Chaude après-midi-

Curiosité écureuil

Charmant face à face.

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MMR ( tous droits réservés)

13 octobre 2010

Le Cygne

Quiétude nacrée-

Le cygne éblouissant

Dort sur son miroir

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A l’heure du thé-

Ridant à peine le lac

Avance la  Grâce

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MMR ( tous droits réservés)

4 septembre 2010

Ecureuil

Filed under: animaux, insectes... — Martine @ 7 h 44 min

Voici un petit animal qui me plaît beaucoup! Il est vif! amusant! Et il a l’air si soyeux: Monsieur Écureuil! Parfois, certains lieux ont la chance d’en accueillir beaucoup. Mais les pauvres sont victimes des chats, entre autre. il me semble qu’ils se raréfient…

Un jour je pris mon appareil et suivis celui-ci à travers la pinède . Tout d’abord ce fût juste un éclair roux au coin de l’œil! Puis… plus rien pendant un long moment. J’allais renoncer quand soudain, il jaillit comme une petite flèche vers la cime d’un pin! Quelle agilité! Il sauta de branches en branches, passant d’un arbre à un autre, s’arrêtant, restant là à … à quoi? Impossible de deviner vu la hauteur à laquelle il se posa. Puis il repartit comme un boulet de canon, me surprenant avec une  agaçante facilité! Grrrrr! Mais je ne lâchai pas le morceau et  poursuivis Monsieur un œil sur lui et  l’autre sur le sol . Oui, l’exercice n’était pas facile. 🙂 Mais bon, question d’habitude!  Enfin, une halte. Il s’agita tout là-haut, tirant, « s’esbignant » sur une pigne! C’était tout juste si on entendait pas des Han! Quel effort! Enfin, récompense: l’objet de sa convoitise céda et en avant pour de douces agapes! Confortablement le pitchoun décortiqua, éplucha, grignota…  Le nez en l’air,( sous les pluches  rouges et jaunes planant doucement..) je le mitraillai tournant autour du tronc, reculant, cherchant le meilleur angle. Pas évident  au milieu des broussailles, ajoncs, genêts exubérants, arbousiers taillés près du sol ( pieux dangereux au possible) Quelques ronces traitresses s’étaient même prises d’affection pour mes jambes. Mais, qu’importe . La scène étant adorable, cela valait bien quelques égratignures. Mes allées et venues ont fini par l’agacer sans doute. Il leva la tête, me regarda en fronçant les sourcils ( enfin, c’est l’impression qu’il me donna 😉 ). Puis agacé, prit sa gourmandise entre les dents et fila dare-dare hors de ma vue!

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Pose déjeuner-

L’écureuil se régale

Fuite éclair roux!

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MMR

( tous droits réservés)

22 août 2010

Cygnes

Un soir, Nous nous baladions  du côté d’un joli petit coin: Arès, près du Bassin d’Arcachon. C’était il y a quelques années.

Il est presque 19h00. Le temps est magnifique. A peine un zeste de vent. Juste ce qu’il faut pour être agréable. Nous découvrons  et profitons pleinement ces instants d »été finissant. Un groupe de baigneurs particulièrement bruyants nous poussent à rechercher le calme . Un petit chemin longe une étendue d’eau de moyenne importance où nagent, paresseusement, un couple de cygnes. Quelle majesté! Nous restons là, à les contempler, ravis par cette beauté si paisible. Puis, un mouvement brusque attire notre regard. Au loin, sur la droite, nous apercevons des promeneurs. Nous décidons de continuer la visite. Le chemin , visiblement très fréquenté , n’est guère large.  Au bout d’une centaine de mètres, nous apercevons un petit pont en bois brut fort pittoresque. Deux couples de cyclotouristes ont mis pied à terre et regardent, bouche bée … quoi donc? Nous nous approchons, très intrigués, le pas léger, sans parler… La belle surprise! Des centaines de cygnes glissent dans un silence parfait.

Un ballet gracieux de leurs longs cous qui se penchent, montent, descendent, se croisent, se caressent parfois… Instants magiques et précieux. J’ouvre grands les yeux pour graver toutes ces images au fond de moi. Puis, presque engourdie, je songe à saisir mon appareil . Quelques clic et clac discrets avant que, malheureusement, les piles  ne lâchent.  Je n’ai jamais vu cela de ma vie. Les cycliste repartis, nous savourons , gourmands, des minutes qui s’étirent, presque irréelles… Depuis, j’ai cherché à en savoir plus sur ces superbes animaux. Merci wikipédia. Ainsi qu’ à « Faune sauvage: connaissance et gestion des espèces  » Nouvelles données sur le statut du cygne tuberculé dans le Bassin d’Arcachon ( Gironde) » par caroline Piré, Julien Haas et Jésus Veiga.

« Le cygne tuberculé appartient à la famille des anatidès. C’est un bel oiseau de 125 à 155 cm. Envergure De 200 à 235 cm lorsqu’il déploie ses ailes. Les couples se forment à la fin de l’automne ou en hiver. Ils trouvent de vastes étendues d’herbiers aquatiques et nichent sur 7 domaines endigués du Bassin d’Arcachon: Domaine de Certes- île de Malprat- Parc ornithologique du Teich – île de Boucolle- Saint Brice et Piraillan. Les oiseaux semblent se nourrir d’algues vertes flottantes, très abondantes dans la zone du delta de la Leyre , dans laquelle ils sont assez concentrés de juin à octobre.  Sans doute pour des raisons de sécurité et probablement du fait de la présence d’eau douce. Un biotope qui semble correspondre à leurs exigences vitales.

A partir de septembre et octobre, ils sont beaucoup plus dispersés. Le nord du Bassin et l’île aux oiseaux sont davantage visités à cette époque. Cette modification de l’occupation de l’espace est probablement liée à la présence locale de nourriture mais aussi au dérangement humain ( nautisme et ostréiculteurs)… Le mâle débute la construction du nid puis la femelle l’aide à le terminer.  Elle y pondra plusieurs œufs.  Beaucoup de petits sont tués par  les rivalités entre mâles. Une sorte d’autorégulation de la population assez importante. Les petits sont sombres . Certains  naissent blancs. On a longtemps cru à une nouvelle espèce. Mais non, car leur génotype est identique. Peut-être un caractère albinos devenu héréditaire. »

Les cygnes remontent avec la marée vers les près salés. Le hasard nous offre, ce soir là, un merveilleux cadeau …

Soirée opale-

Fin ballet de courbettes

Séduction neige

MMR ( tous droits réservés)

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