Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

4 juillet 2021

Le château de Puilaurens

En compagnie d’une amie très chère, nous avons visité le château de Puilaurens (Castèl de Puèglhaurenç en occitan) . Cette forteresse impressionnante se situe à la limite départementale de l’Aude et des Pyrénées Orientales. Pour en savoir plus: ICI

La pente du chemin menant au château

est raide.

Très raide!

Très très raide!

Il faut prévoir d’excellentes chaussures de marches. Ce que nous avions fait. Heureusement pour nous.

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Nous traversons une forêt de pins sylvestres et autres essences. Parfois un panneau en bois indique le nom d’un arbre ou d’un buisson. Le lieu est sauvage, si abrupt que les mots ne sortent pas. Je reste muette d’admiration. Mais, surtout, je garde mon souffle pour suivre mes compagnons qui vont sur un rythme plus rapide. Un escalier d’accès assez ardu permet d’atteindre enfin ce nid d’aigles.

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Bâti à 697 m d’altitude, le castel domine la vallée de la Boulzane. Celle-ci descend du haut Fenouillèdes où se situe l’ancienne frontière entre les royaumes de France et d’Aragon ( puis d’Espagne). Le chemin d’accès se développe en lacets pour assurer une montée régulière des hommes et des bêtes de somme. Certains passages montrent encore des traces de calade*. Une série de murs disposés en chicanes, percés d’ouvertures de tirs pour armes à feux, protègent la montée.

Nous voici au pied des remparts.  Sous un ciel d’émail, leur à pic domine, écrase le visiteur assez hardi pour venir troubler leur paix.

Passé la porte d’entrée, nous traversons une courette délimitée par des murs percés de nombreuses meurtrières.

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L’espace intérieur du château se répartit   principalement en trois niveaux. Le point culminant du site est occupé par un espace puissamment fortifié abritant le donjon et les principaux vestiges de bâtiments d’habitation. Cet ensemble surmonte une vaste cour d’environ 60m de long pour 25m de large., délimitée par une muraille épousant le tracé du rocher. Enfin, au Nord-Est,  un espace inférieur ouvre sur une poterne.

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Pour accéder à la porte d’entrée de  l’enceinte supérieure il fallait passer sur un pont de bois dont les supports en pierre sont encore visibles.  Un mur défensif masquait la porte d’entrée. Il était percé d’archères dont les bases sont conservées. La porte elle-même était protégée par un assommoir.

Mon imagination galope comme un cheval fougueux.  J’entends le brouhaha d’une multitude de soldats, de chevaliers, de réfugiés  fuyant les armées du Roi.  Que cache l’ombre aussi charbonneuse que l’âme de Simon de Monfort?

 

 

 

 

 

 

 

 

Un trou au noir abyssal et troublant me glace les os.

Un escalier, actuellement coupé par un mur, permettait d’accéder aux latrines dont les larges conduits descendent dans l’épaisseur du rempart. Une brèche permet de voir l’intérieur de la citerne. Sa contenance est d’environ 25 m3. Deux autres citernes sont encore visibles dans le château.  Elles étaient alimentées par l’eau de pluie récupérée depuis la vaste surface des toitures couvrant les bâtiments. Acheminée par des canalisations de plomb ou d’argile, l’eau traversait, à l’entrée de la citerne, un système de filtrage à base de gravier, de charbon, ou de scories de forge. 

Nous admirons la tour de la dame Blanche. Baptisée ainsi en honneur de Blanche de Bourdon, petite nièce de Philippe le Bel qui s’est arrêtée au cours d’un voyage à Puilaurens.

Comme une célébration, la nature fleurit les marches  peut-être foulées par les pas de cette auguste Dame. Dans bien des châteaux, un fantôme traine son suaire. Puilaurens n’échappe pas à cette tradition. On raconte, que, depuis son assassinat ( commandé par son mari  le roi Pierre le cruel), Blanche apparaitrait sur les remparts, certaines nuits, sous la forme d’une vague lueur .

Quelque chose se dégage de tous ces remparts, créneaux, mâchicoulis et autres  barbacanes. Des cathares ont été hébergés ici entre 1245 et 1246. J’aime à croire qu’un peu de leur essence imprègne encore cette forteresse que n’a jamais pu prendre Simon de Monfort.

Nous redescendons un peu plus riches, un peu rêveurs aussi . La fraicheur fragile de quelques anémones hépatiques  éclaire le couvert des arbres.

 

 

 

Quel contraste avec la rudesse de ce que nous venons d’explorer.

 

 

 

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MMR ( tous droits réservés)

* calade: rue ou chemin pavé de galets ou de pierres

**: mots en italique tirés des panneaux explicatifs vus sur le site

6 décembre 2011

Villerouge-termenes

Nouveau thème ce mardi, pour la communauté de Hauteclaire,  » Entre ombre et lumière » , ici , : le château-fort. Cliquez sur les photos pour agrandir, merci.

Mon choix s’est porté sur un castel visité un jour particulièrement chaud:  Voici Villerouge-termenes

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Ce château ,encore très impressionnant, a appartenu aux évêques de Narbonne de 1110 à 1789. Ce symbole de la puissance de l’église se situe en Hautes Corbières, à une cinquantaine de kilomètres de Carcassonne.

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Villerouge-termenes est fortement lié à la fin du catharisme. En effet, c’est ici que fût brûlé le dernier Parfait , Guilhem  Bélibaste en 1321.

Plus de renseignements, ici

Ce village vaut le détour.: ses ruelles, un jardin médiéval, les abords sauvages et pittoresques, un parcours jalonné de stèles expliquant l’histoire du cathare Guilhem

Pas le temps de raconter une jolie histoire. Navrée mais trop de travail.

MMR ( tous droits réservés)


9 septembre 2011

Dans les traces de nos pères: la Cité

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , — Martine @ 6 h 13 min

Le thème du coucou du haïku de mamylilou et Alice, lien, : dans les traces de nos pères. Je l’ai pris au sens très large.

Une fin août ensoleillée. Un dimanche où l’on a envie de se promener… comme ça… à l’intérieur, puis au pied de la vieille Cité de Carcassonne.

Au pied des remparts-

Chevaliers et belles  dames…

En costards touriste

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Visiter en été? Une folie. Beaucoup trop de monde. J’ai plutôt l’habitude du hors saison. Mais, ma foi, on ne m’a pas trop écrasée. 🙂 Et Dame Carcas nous accueillait d’un si charmant sourire à l’entrée de la porte Narbonnaise…

Passage du pont levis où nos pas , dans ceux du Passé, résonnent, écho à tant de foulées excitées et curieuses…  Certains préfèrent la calme promenade le long des remparts.

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Au soleil des pierres-

Chacun écoute le Temps

Clichés Moyen-Age

Un tracker *troue l’empyrée

Autres chevaliers du ciel.

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Les visiteurs se promènent à pas lents. Ils n’ont pas assez d’yeux pour tout voir. Les échoppes, les multiples points de restauration ( un peu trop à mon goût) font tout pour capter, retenir l’attention du chaland. Ont-ils remarqué ces jolies fenêtres?

Secret du vitrail-

Soupirs d’une damoiselle

Galant aux croisades

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Le château comtal est un lieu très prisé. Les Trencavel le firent édifier vers 1150. Après la conquête, les Français entreprirent de l’agrandir. Modifications qui impressionnent et séduisent le monde entier. Les dentelles de l’église St Nazaire, ancienne cathédrale, reposent sur des fondations romanes. J’ai assisté un jour à un mariage dans ses murs. La lumière des vitraux semblait danser sur la musique du grand orgue. Extraordinaire moment d’émotion.

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Cité au soleil-

Remparts et mâchicoulis

Assauts du progrès

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La flânerie se poursuit, passée la porte d’Aude, vers le quartier de la Barbacane avec un dernier regard pour le massif château comtal.

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Traces de nos pères-

Châteaux,  guerres et conquêtes

Le poids de l’Histoire

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* tracker: bombardier d’eau: lien

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