Pour la communauté « entre ombre et lumière » , ICI , de Hauteclaire
Sur une idée de Anika : » Ruines et maisons décrépies ». Un thème presque absent de mes albums. Voici une vieille bâtisse photographiée au fin fond de montagnes ariégeoises.
Mémoire flottante, elle chauffait ses vieux os au soleil. Emérantienne , bouche grande ouverte, laissait parfois échapper de petits bruits. De ceux qui ne font pas peur. Ou juste un peu les soirs de pleine lune. Mais au mitan du jour, détendue, alanguie, l’ancêtre poursuivait un rêve de jouvence. Celui où sa peau brillait , satin albâtre, indifférente aux morsures du vent; où ses paupières bistres dissimulaient un cœur grand comme le monde. Coiffée d’un reste rose thé, le cap branlant, la douairière restait accueillante, souriant aux oiseaux, grillons et sauterelles. Oubliée de tous, à l’instar de son prénom, la vieille dame s’enivrait d’héliotrope , jasmin et réséda. Lavandes et fenouils roulaient leurs fragrances en hommage à ses pieds. Abeilles et papillons dansaient leur chorégraphie bruissante et chatoyante. Nichée, blottie, parmi églantiers et tilleuls, une aura de vieux contes l’enveloppait de douceur…
La vie avait encore du bon… pour… la maison au bout du chemin.
MMR ( tous droits réservés)
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