Pour la page 249 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire en nous inspirant de sa photo ci-dessous:

.
Petit, bedonnant, rougeaud, des yeux ronds et noirs, le nez court en trompette surplombant une large bouche aux deux tiers édentée, aussi chevelu qu’un œuf, tel est Brinztap, un fou de musique.
Ce nain, de la tribu des Brinz, vit un peu à l’écart des membres de son clan. Et pour cause: ces derniers ne supportent plus le vacarme que leur frère a le toupet de nommer mélodie.
.
Musique! O musique-
nul n’est prophète en son pays
pauvre incompris
.
Brinztap est une heureuse nature, invariablement gai, toujours prêt à rendre service. C’est le meilleur des compagnons. Tout le monde l’aime en dépit d’un terrible défaut: son amour immodéré de la musique. Enfin, si l’on peut nommer cela musique! Brinztap, à l’aide de quelques pierres, de formules magiques et d’un peu d’eau chipée à la source chantante, a créé un instrument bizarre, brillant, lisse, aux nuances changeantes de bleu sidéral. Celui-ci réagit au toucher plus ou moins prononcé de son inventeur. S’élèvent alors des sons tantôt aigus, stridents; tantôt caverneux, sépulcraux. Les yeux à demi fermés, Brinztap sourit de bonheur en composant son hymne à la vie sylvestre. Tandis que tout le monde se bouche les oreilles en lui hurlant d’arrêter le massacre.
.
Sous les étoiles-
en compagnie des grillons
accords discordants
.
MMR ( tous droits réservés)