Au bord de la petite baie de Bonne Anse, au sein de la forêt de La Coubre, j’entendais son appel. Allez, je ne pouvais pas résister plus longtemps.. C’était impérieux, nécessaire. « Me voici Océan! »
Un petit chemin, entre roseaux, tamaris, pins tourmentés, baccharis ( un arbrisseau envahisseur assez problématique), serpentait mollement sous l’ardent soleil..
Le sable miroitait sa blancheur tranchée net par quelques ombres bienfaisantes…
Très vite, j’ôtai mes espadrilles pour ressentir plus intimement cette ambiance sereine. Mélange de la douceur veloutée du sable et brûlure des grains gorgés de chaleur lumineuse. J’avançai l’âme en fête; accompagnant du regard ,en l’enviant un peu, la danse légère d’un oiseau de mer. La voix d’Océan se faisait de plus en plus pressente. Pas de hâte…. Je goûtai avec gourmandise chaque seconde de cette balade… Pas après pas, la montée vers le sommet de la dune commença à tirer sur mes jambes. Qu’importe. L’effort était lui aussi un délice me forçant à respirer plus profondément un air parfumé de mica, d’herbes, de bois desséché, de sel… Soudain, j’aperçus le chapeau rouge du phare de La Coubre
Encore quelques centaines mètres et…
Bleu! Si bleu !
Je restai immobile m’emplissant les yeux de son immensité. Mon bonheur était tel qu’il me serrait la gorge. Comment allonger le Temps, prolonger cet instant pour le graver et ne rien oublier?
Brusquement, redevenant enfant, j’avalai les derniers mètres puis dévalai la pente comme
si j’avais le diable aux trousses.
Un an d’attente. Une année de famine. Il déroulait ses vagues et les déposait à mes pieds. Mes sentiments étaient indicibles. Ses jeux émeraude et argent résonnaient en moi, me chaviraient complètement. Nul besoin d’alcool ou autre, j’étais exaltée, grisée, brindezingue, paf, saoule, éméchée , pompette de lui.
MMR ( tous droits réservés)
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