Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

28 février 2021

Au jardin

Cela fait quelques temps que je n’ai parlé de mon jardin. Bien qu’en hiver le rythme ralentisse, il se passe de petites choses intéressantes ou surprenantes.

Le 29 octobre, j’avais remarqué un nouveau locataire à l’hôtel à insectes: un criquet égyptien. Mais vu sa grande taille je me demande si ce n’est pas plutôt Dame Criquet qu’il faudrait dire.  Chaque fois que j’avais à faire dehors, ou juste pour le besoin de m’aérer, j’allais lui jeter un coup d’œil, prendre de ses nouvelles. Car visiblement elle ne quittait pas son refuge pour se nourrir, changeant seulement, parfois, de position. Était-elle en hivernation?  Ce bel insecte a mis les voiles la semaine dernière, peut-être une heure après mon passage.  Cela m’a fait quelque chose, ainsi qu’à mon mari. Nous nous étions habitués à cette petite vie blottie dans notre construction.

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La mangeoire des oiseaux a été remise en service au mois de novembre. Mésanges bleues et mésanges charbonnières étaient au rendez-vous. Les bleues beaucoup moins assidues que l’an dernier. Verdiers, chardonnerets élégants( une vraie compagnie) moineaux ( plus nombreux qu’en 2020) se régalent du menu offert si varié en graines. Avec une nette préférence pour le tournesol.  Lorsque celui-ci a disparu,  les chardonnerets et moineaux se rabattent sur le reste. Au sol ce sont les pinsons( un mâle et cinq femelles) qui s’activent à glaner  parmi l’herbe rase. Avec cette pandémie, nous commandons au Drive d’un Leclerc. C’est pratique mais  certains produits sont absents ou en rupture, comme le sachet de graines pour oiseaux sauvages. Nous avons donc dû aller nous ravitailler dans un magasin spécialisé. Le produit trouvé dans celui-ci était légèrement différent de notre habituel. Il contenait des raisins secs, dédaignés par mes petits gourmands. Ce qui me désolait un peu. A tort. Car cette petite différence eut pour conséquence d’avoir un nouveau consommateur à notre  restaurant: la fauvette à tête noire. Elle raffole de ce fruit  et vient lorsque tout est calme. Le mélange contient également du blé et un peu d’avoine. Une aubaine pour une tourterelle à collier nichant dans le voisinage.

Une surprise de taille ces jours-ci. L’apparition de ce narcisse botanique parmi les fraisiers de ma jardinière. Narcissus bulbocodium surgi de nulle part. Car il n’a pas été planté. Alors d’où vient-il? D’une graine apportée par le vent?  J’ai pensé au terreau acheté dans une jardinerie locale. Mais cela fait deux ans que mes jardinières n’en ont pas reçu.  La seule et unique fois où j’ai vu ce narcisse c’était en 1975, au pied d’une dune  dans les Landes,  pas très loin de l’océan. Un ravissant petit groupe capturant la lumière du soleil.

.Il y a un an une belle osmie cornue* avait choisi notre hôtel pour pondre ses œufs.  Ces jours-ci trois jolis petits mâles sont nés et attendent la sortie de ces dames pour les honorer.  Ils vont et viennent entre l’énorme romarin à un mètre cinquante de distance et les tuyaux d’une canne de Provence mis à disposition dans l’hôtel.  Belle patience de la part de ces messieurs car leurs belles se font désirer.  Et ils ne sont pas les seuls. Deux xylocopes font le pied de grue également. De temps à autre ils vont butiner un petit coup pour se désaltérer et se doper d’énergie. Puis ils reviennent poireauter avec une infinie patience je trouve.

Le printemps est là, en avance, à l’instar des cinq ou six dernières années.

 

 

 

 

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MMR ( tous droits réservés)

*peut-être aussi qu’une osmie bicolore a trouvé également un appartement, avec vue  sur le romarin, à son goût. 🙂

 

3 juin 2018

Hôtel à insectes

Filed under: animaux, insectes... — Étiquettes : , , , , , , , — Martine @ 8 h 34 min

Après tant d’années à observer la vie dans mon jardin  le souhait vient de  la favoriser, la protéger au mieux de nos possibilités. Mon livre « Paroles de jardin » ICI  a été une des étapes:  défendre et faire connaître , de façon ludique, la vie qui nous entoure. Pour ceux que cela intéresserait, il me reste quelques exemplaires.

La première chose, c’est de bannir tous les produits chimiques. Puis de laisser une zone en friche où la nature se réinstalle. Les fleurs sauvages sont les mets préférés des butineurs.  A leur suite, la chaîne alimentaire se reconstitue doucement.

Il  y a eu l’hôtel à osmies. ICI . Certes,  les osmies le boudent pour le moment . Mais d’autres abeilles s’y installent avec bonheur. J’en ai comptées jusqu’à huit l’été dernier. Des anthidies pour la plupart.

Cette année, nous avons décidé de voir plus grand, d’élargir à d’autres petites vies bien utiles.

Mon mari a acheté une grande planche en pin, une poutrelle, deux supports en métal de 50 cm de long pour y glisser les pieds de l’édifice, deux briques trouées. Pour le reste, c’est de la récup’ sur le jardin ou aux environs.

Merci à Simone, une de mes élèves du cours de pastel,  qui m’a donné des morceaux de bambou ainsi que des pignes.

Le toit et son avancée sont protégés par un reste de bordure en plastique vert.

Directement à l’abri de celui-ci j’ai placé à gauche du foin bien sec pour attirer les chrysopes ( grandes dévoreuses de pucerons). Les larves de cette demoiselle aux yeux d’or se nourrissent également d’œufs d’acariens, araignées rouges, aleurodes, cochenilles farineuses…

Et à droite des morceaux de tiges à moelle provenant d’ iris et fenouil qui eux devraient plaire aux syrphes et à certains petits hyménoptères comme pemphredon, guêpe coucou, etc…

Au dessous, à gauche, des lamelles découpées dans le fond d’une cagette:  Ce sera au goût, nous l’espérons, des coccinelles pour y passer l’hiver.  Celles-ci , ainsi que leurs larves, sont d’une aide immense pour contenir l’invasion des pucerons

Et à droite: des coquilles d’escargots: pour abeilles sauvages types osmie bicolor, et autres….

Au dessous une grande chambre horizontale est remplie de pignes( pommes de pin) appuyées sur du papier froissé,  genre kraft. Pour coccinelles, chrysopes

Descendons encore d’un étage:

A gauche la ruche avec piste d’envol et sas d’entrée, pour les bourdons.

A droite: des rondins ( tirés d’un vieux manche d’outil de jardin) percés de  trous de diamètre différents pour  séduire divers hyménoptères: abeilles, guêpes, etc…

Au dessous

A gauche: les  tuyaux des bambous et des cannes de Provence de divers diamètres  pour hyménoptères

A droite: un petit pot de fleur renversé et suspendu, entouré et empli de foin sec. Là, nous visons le perce-oreille, d’une grande aide souvent méconnue des jardiniers. Cet insecte adore les pucerons, les petites chenilles.

Et pour terminer, tout en bas de « l’immeuble »  : les briques à trous, certains bouchés d’un mélange de terre glaise  et de foin sec  ( matériaux ne manquant pas au jardin. pour abeilles solitaires, araignées…

Toutes ces « chambres » s’appuient sur un fond. L’intérieur et  l’extérieur sont enduis de terre glaise mélangée à du foin. Ce « mortier » a également servi à faire tenir ensemble les bambous, les tiges à moelle.  Certaines cellules sont protégées d’un reste de grillage pour retenir lamelles de bois, pignes, coquilles.

Mis en place le 26 mai, le lendemain un petit hyménoptère vient à sa découverte.

Le 02 juin , un autre hyménoptère jette son dévolu sur un tuyau.

J’ai remarqué que les deux bébêtes faisaient des allers venues entre leur cellule et les pommes de pins. A chaque retour elles  transportaient des fibres claires. Peut-être celles du papier?

Des recherches sur internet nous ont donné les renseignements nécessaires à la fabrication de cet hôtel. Nous sommes aussi prévenus qu’il faut être patient quant à la colonisation des lieux par les insectes ciblés.

De temps à autre, je vous tiendrai informés de l’évolution de cette étrange auberge.

MMR ( tous droits réservés)

Merci pour toutes vos visites, vos commentaires qui réjouissent le cœur.  Les problèmes informatiques continuent.  C’est vraiment  handicapant.  Merci pour votre compréhension

A bientôt dès que possible

 

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