Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

7 mars 2021

Fugue fluide

Filed under: mes oeuvres,Poèmes — Étiquettes : , , , , , , , , , , — Martine @ 4 h 53 min

Conte liquide  entre les rives d’un canal nordique.  Il faut tendre l’oreille pour  comprendre ses mots humides.

Fugue fluide

La si d’eau

Du roseau

Évadé

De la rive

Mon regard suit ce frêle esquif livré à l’humeur tranquille de vaguettes ciselées par la lumière.  Il éveille en moi des souvenirs de jeux dans les flaques. Maints concours  de petits navires dans les rigoles  enflées par la dernière pluie.

Barquerolle

Intrépide

P’tit canot

Sans mat’lot

De papier

Ce bateau de poche part à l’aventure au rythme lent d’une journée estivale. Le soleil joue avec son image entre les ombres et les plages colorées. Composition abstraite et changeante riche de formes extravagantes au fil de l’onde si paisible. Rêver et embarquer pour Cythère…

La nacelle

Sans gouverne

Mon esprit

La pilote

Piane-piane

.

Œuvre personnelle réalisée pendant le cours de pastel avec mes élèves .

MMR ( tous droits réservés)

7 février 2021

Sur tes pas ( du Douanier Rousseau)

Pour l’Herbier de poésie, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur le tableau du Douanier Rousseau  « Le rêve » :

Le rêve, une de ses œuvres les plus emblématiques, est le dernier tableau peint par l’artiste. On y voit une femme assise sur un canapé au milieu d’une jungle luxuriante : la vie réelle est ainsi mélangée avec des éléments plus oniriques. Un tableau qui a inspiré des artistes comme Paul Delvaux ou Max Ernst pour son Jardin peuplé de chimères

.

Fatiguée, desséchée après avoir tourné en rond pendant des heures, errante, me voici perdue.  Le plan indiquant  la petite chapelle peinte dans le style du Douanier Rousseau  semble être une belle farce.  Quelle nigaude! Ah! On ne m’y reprendra pas à gober les histoires du  père Chappelut.

Au début, la promenade fût très agréable.  L’allée cavalière était facile à suivre. Mais, insensiblement, son dessin  s’estompe parmi les herbes et branches mortes. La voie royale mue en parcours d’obstacles. De vagues sentes tracées par les animaux m’entrainent Dieu sait où. Bientôt, à l’évidence, me voici égarée.

Lorsque enfin, au fond de cette forêt, entre deux arbres noirs, là: une trouée lumineuse! Courbatue, griffée, le souffle un peu court, je hâte le pas vers cette oasis éblouissant.

Cette clairière gazonnée abrite  en son cœur un ravissant étang. Dissipée ma torpeur! Oubliée la chaleur! J’arrache mes vêtements et  pénètre dans cette paix liquide. Dérobée,  à l’abri du monde et de sa vaine agitation,  quel délice que de se laisser flotter  à la surface des choses. Hésitants et confus, grenouilles  et têtards frôlent ma nudité. 

Caresses et nageoires

Tapi au fond

 L’inconnu

Retour aux sources,  je me coule hors de mon enveloppe civilisée; redeviens primitive. Dérangée par ma nage, la vie s‘approche, me frôle sans façon. De légers frissons courent sur mes cuisses. Le monde des poissons palpe la sauvage. Barbotant doucement je goûte ce délicieux supplice.

Fougères et roseaux,

Paravent d’ombre mouvante,

Fugue en tapinois

Immobile, me faisant discrète,  j’écoute battre le cœur de Gaïa. Magie d’un autre temps, la jungle minuscule m’enveloppe d’oubli, de douceur. Cette sérénité émeraude possède un charme puissant irrésistible. 

Conciliabules

Libellules et moucherons

Mon âme en fête

.

MMR ( tous droits réservés)

2 février 2016

Les roseaux

Filed under: l'herbier de poésie,Poèmes — Étiquettes : , , , — Martine @ 4 h 25 min

Pour la proposition 32 de l’Herbier de poésie chez Adamante , ICI, voici ma participation. La photo est de Susi S

.

Face au LevantSusi S
Tête nue filetée d’or
Le roseau se dresse
Lui
Et ses frères
Foule oscillante
Émergeant des rêves épars
Des traquenards bleus
Abandonnés par la Sorgue.
Salut au soleil
A sa chaleur
A la vie…

.

MMR

Powered by WordPress