Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

12 mai 2013

Péniche

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 17 h 45 min

Pour le coucou du haïku , ICI, créé par  Marie-Alice et Mamylilou, le thème et la première photo sont proposés par Evajoe

Peniche-evajoeCliquez pour agrandir les photos svp, merci

L’eau des canaux, du nord au sud du pays, est sillonnée par de nombreux petits bateaux particuliers. Mais également par des péniches de toutes sortes.

Mon plus ancien souvenir : mes 5 ans se régalaient à observer , à travers le grillage au fond du jardin d’une amie, le lent voyage  d’ ÉNORMES péniches…

Entre les  pois de senteursIMG_5834_v1

se glisse une odeur d’huile-

Péniche sur l’Oise

Quiétude du Canal du Midi en pays audois.  En ce moment l’iris jaune des marais ensoleille ses berges. Au miroir de l’eau…

Qui est la plus belle?IMG_9590_v1

La péniche et l’iris d’eau

jouent les Narcisse

La belle voûte des platanes badine avec la lumière; peint le Canal à l’humeur des saisons. Ses scintillants reflets se brouillent , se dispersent sous le ventre des chalands

Au fil de l’eau

Se répondent les sourires

des bateliers d’un jourIMG_9354_v1

Le soleil, les manœuvres aux écluses, les parlotes entre amis ou en famille, ça dessèche la gorge. Aussi une petite pause à l’ombre des arbres, ou sous celle des parasols d’un café, est la bienvenue. Le spectacle ne manque pas: le va et vient des touristes, les exclamations imagées des joueurs de boules… Et les canards, éternels râleurs, si désopilants…

Au café du port*-

Les péniches sont hélées

par la faim des canards

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* le dernier cliché montre une partie du port de Trèbes (11)

MMR ( tous droits réservés)

 

 

 

 

 

12 février 2012

A gla!gla!

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Dimanche en huit, peu de temps après avoir photographié un lever de soleil extraordinaire, ICI , Il se mit à neiger comme un fou. Par moment, il tombait  « des mouchoirs » ( expression entendue en Provence ). La pauvre petite anémone , ICI ,  semblait bien misérable en compagnie de trois brins d’herbes brûlées par l’hiver.   Vers le soir les nuages en eurent  assez de disperser leurs fleurs virginales, d’effilocher leur ouate. Nous  fermâmes les volets sur une interrogation. Qu’allions nous découvrir au matin? Tout d’abord, un autre merveilleux lever aux teintes assourdies.

Le jardin étincelait sous les premiers rayons transis. Les ombres gardaient encore leur mystère bleu nuit. Ce clair-obscur me ramenait à celui de la montagne, de ses congères, de ses ravins d’éternel silence. Mon esprit vagabondait sur les cimes lointaines en glissant sur ce manteau glacé. Tandis qu’au soleil mille et un diamants étincelaient.

Certaines plantes résistent envers et contre tout, à l’image de cette touffe de narcisses très précoces.  Le froid pesant de tout ses degrés négatifs me tirait les larmes, me pinçait les doigts….  Mon petit univers mutait vers l’indicible poésie nordique…

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Le mardi suivant, en descendant au Marché, je découvris la fontaine près de la gare, sortie tout droit d’un conte d’Andersen. Quelques jets d’eau tentaient vaillamment de se frayer un passage. Au retour, c’était fini. Bâillonnée la chanson glougloutante et grelottante. Muette aussi celle de la place Carnot . La Reine des neiges l’avait effleurée de sa baguette magique figeant ses orbes musicales.

Après avoir remonté la rue piétonne ( anciennement rue de la gare), dernier coup d’œil admiratif à la sculpture glacée qu’était  devenue la fontaine. L’horloge de la gare m’autorisant encore un peu d’école buissonnière avant l’arrivée du bus, je décidai une nouvelle chasse aux clichés. Le port gardait prisonnières les péniches dans un étau blanc laiteux où se mourait le ciel.  La Martine risque-tout de mes jeunes années ressurgit , bravant le tapis verglacé entremêlé d’îlots neigeux. Avec d’infinies précautions je me hasardai à 50 centimètres du bord. L’écluse avait perdu de nombreuses chandelles mais offrait encore de belles décorations.

Le sas , inerte, témoignait de cette météo extrême  mordant et déchirant. Débâcle sur le Canal du Midi… Étoiles givrées, fêlures, lignes brisées,  rondes bosses, apparitions fantastiques gravées par la gouge climatique. L’onglée  s’invitant douloureusement, je fuis vers l’abri-bus les mains tétanisées…

MMR ( tous droits réservés)

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