Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

8 novembre 2020

Le petit cheval

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 2 h 27 min

Pour l’Herbier, Adamante, ICI  , nous propose d’écrire sur cette toile de Franz Marc

 

L’été bat son plein en Haute Vallée.  Impérial, Phébus rayonne d’une ardeur volcanique. Quelle chaleur! L’air semble onduler sur les blés flavescents.

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Août

Son brasier

Sa fièvre

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Champs et prairies semblent déserts. Pas un mouvement. Et pourtant, en  étrécissant les yeux, là-bas, on aperçoit un troupeau de vaches ruminant paisiblement à l’ombre d’un chêne bicentenaire.

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Une pie jacasse

Sur le vol d’un bourdon-

Les cigales en joie

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 Près du bois aux cerfs, un éclat émeraude vibre d’étrange façon. En s’approchant, quelle surprise! Ce joyau est un tapis d’herbes velours bordé d’eau chantante. Oasis de fraîcheur où aime à rêvasser Flèche Nacrée, le petit cheval. Glougloutant, apaisant, le ruisseau projette alentours les larmes cristal de Gaïa; les bulles saphir volées à une truite; maintes gouttes indigo parfumées à l’aventure… Flèche Nacrée, naseaux frémissants, hume avec délice ces cadeaux ruisselants.

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Après-midi feu-

La chanson de la source

Et le rire d’un cheval

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MMR ( tous droits réservés)

Merci pour vos commentaires , vos partages . Tout est lu et très apprécié.  Ce sont eux  qui font vivre ce blog.

16 février 2014

Souvenir solaire ( haïbun)

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , , , , , — Martine @ 8 h 40 min

« Un souvenir » est le thème de février chez la communauté des « Passeurs de mots » d’Evajoe

Allez, suivez -moi ( enfin, c’est si vous voulez bien sûr 🙂 ). Quittons un moment toute cette grisaille hivernale, toute cette eau qui noie nos rêves…

Souvenir, souvenir IMG_8657_v1

C’est l’été dans les Hautes  Alpes . A flanc de montagne , un petit jardin un peu abandonné, un brin ensauvagé

Juin montagnard

Le jardin bourdonne et zonzonne

Pause chaise-longueIMG_8574_v1

Chaleur accablante. Chaleur délicieuse. Le ciel dilue son bleu d’un zeste laiteux.  Sous l’azur engourdi mes gestes ralentissent, mes paupières filtrent la violence lumineuse.

Sans complexe

les lézards  bronzent intégral

mais pas les escargots

Souvenir…souvenir…

Pas un matou. C’est l’heure de la siesteIMG_8668_v1. Bousculant le silence deux geais s’interpellent , s’insultent  d’un pin à l’autre.. Leur remue-ménage laisse indifférente une foule de petites vies. Mais pas l’écureuil roux. De son perchoir, un merisier  aux feuilles pantelantes, celui-ci les invective à son tour. On a pas idée de déranger le monde.  » quek! quek! quek! quek! Glapissements  en rafale.  Une vraie bordée d’insultes.

Théâtre estival-

Deux geais et un écureuil

à couteaux tirés

Puis l’algarade s’épuise,  IMG_8938_v1s’englue à la chaleur sirupeuse.  Assoupissements des minutes. L’heure ronronne comme une chat auprès de l’âtre. Du fond de la vallée un train siffle, épuisé à l’idée de partir…  L’or de Phébus ruisselle, s’insinue sous les feuilles, dans les interstices, chasse l’ombre lavande…

Effleurant ma peau

Qu’ils sont doux ces papillons

d’ombre et lumière

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MMR ( tous droits réservés)

Cliquez sur les photos pour agrandir svp, merci

5 avril 2013

Le sol gronde de nouveau en Sicile

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , — Martine @ 5 h 47 min

Pour le « Coucou du haïku », ICI , de Marie-Alice et Mamylilou, ce thème du jour est proposé par Cocci (  son image prise sur le net).

. etna

Fournaise glaçante-

Face à l’Etna en colère

Les hommes tout petits

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MMR ( tous droits réservés)

6 novembre 2011

A l’ombre

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Étiquettes : , , , , , , , , , , , , — Martine @ 10 h 04 min

A l’ombre d’un jour solaire . D’une journée où tout le feu du ciel ruisselle sur ma peau offerte. Délice de ces heures précieuses où je m’enivre de ce soleil 2011 tant aimé, tant capricieux .

Mon regard s’évade vers cet émail trop clair, ce métal brûlant qui se nomme azur.

Cette ombre mange lumière est un havre  où il fait bon rêver. Songes ondoyants d’atolls lointains où l’océan vient mourir sur la blancheur du  sable. Ma vision se perd au doré craquant du raisin. Caresse ses promesses sucrées que surveillent et soupèsent  la guêpe ou le moucheron.

Je me laisse envahir par cette chaleur émolliente… ouvre grands mes arcanes …  me fonds au zéphyr, à ce halo scintillant d’heures safranées… bercée par le cri-cri-cri du criquet invisible.

Ces stridulations modulent et fragmentent le Temps. Mon musicien lilliputien ne connait pas la mer.  Pourtant ses notes monotones se confondent dans l’espace à celles de son cousin des sables.

D’autres ombres s’étirant sur la dune moirée d’iode et de sel…

MMR ( tous droits réservés)

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