Le vent froisse à peine les feuilles du vieux chêne dominant notre toit. C’est une nuit estivale chaude et parfumée. La fenêtre entrebâillée laisse pénétrer un léger souffle rafraîchissant.
Sur mon somme évanoui
Criquet violoncelle
Deux notes, juste deux
Tee-shirt, short et espadrilles, vite, me voici dehors. Quelle douceur! Capiteuses, les fragrances sucrées des eleagnus m’enjôlent et me grisent. J’aurais presque envie de rester là, assise sur les marches, à boire cet obscur enivrant.
Sur le souffle du vent bohème
Flottent les rimes d’antan
Que dorlote la lune ronde
Pourtant, comme tirée par une laisse, je réponds à l’appel du Bassin . Sur le sable de sa page, mes pieds écrivent un message silencieux et heureux. L’eau clapote doucement sa bienvenue à la lève-tôt. Au dessus de ma tête l’espace est un velours constellé de diamants. A l’horizon, les lumières d’Arès, et plus loin encore, quelques unes d’Andernos, clignotent comme un enfant qui se réveille.
Fin de nuit
Sur le murmure de l’eau
Un poisson sauteur
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