Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

14 avril 2024

La belle et la bête

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , , — Martine @ 5 h 54 min

Pour la page 232 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur un photo d’ABC

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Le soleil chauffe agréablement l’atmosphère d’une belle matinée d’avril. Les oiseaux, occupés à leurs amours, chantent dans tous les coins.

Édelinne avance lentement, profitant à plein de tous ses sens: les trilles et gazouillis, les couleurs des fleurs, les mille et une nuances du vert printanier et les parfums. Ah! Toutes ces odeurs sont si enivrantes après le long hiver. C’est une jeune brune aux yeux pervenche, grande, élancée, teint halé et joues roses, se moquant bien de sa beauté. La chevelure libre légèrement emmêlée,  elle se promène, droite et sereine, dans sa petite robe grise élimée aux poignets, balançant à bout de bras son panier  d’osier. Connaissant la forêt comme sa poche, la bachelette** chemine cueillant ici quelques agarics*, là de l’ail des ours, plus loin des feuilles d’oseille,  d’arroche***, de menthe et autres plantes aux vertus médicinales. De quoi préparer la soupe ainsi que des tisanes digestives et des emplâtres. Soudain, à droite, s’élève  du cœur obscur de noisetiers un gémissement.

– Qui est là? interroge-t-elle alarmée.

Seul un geignement lui répond. Immobile La jeune fille, tout en patientant, tente de percer cette ombre ténébreuse. Lorsque, dans un fracas de branches brisées, une patte griffue apparaît, suivie d’une grosse tête écailleuse aux yeux dorés brillant de larmes.

– Mais… qu’est-ce-que…  s’étonne Édelinne.

– Moi… avoir mal, se plaint en reniflant le nouveau venu.

– Un dragonnet! s’exclame la cueilleuse tout en s’élançant vers lui. Pauvret! Montre-moi. Ah! je vois une grosse épine plantée entre deux coussinets. Ne bouge pas. Hop! Voilà! C’est fini, sourit-elle, tout en lui caressant le sommet du crane.

– Merci, gronde le jeune animal. Moi… avoir dette, ajoute-t-il , découvrant deux canines  fort aiguisées.

– Je t’en prie. C’est avec grand plaisir que je rends service.

Le monstre juvénile tente deux pas prudents. Rassuré, il ouvre ses ailes translucides, puis s’envole gracieux et rapide. Édelinne le suit du regard, éblouie. Elle qui croyait cette race éteinte.

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douceur printanière-

parmi la nature en fête

la belle et la bête

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MMR ( tous droits réservés)

 

* agaric:  semblable à un champignon de Paris , mis à part que ses lamelles sont roses.

** bachelette: jeune fille ( au Moyen âge)

*** arroche: annuelle de la famille des épinards, cultivée depuis le Moyen âge jusqu’au 19 ème siècle .

20 mars 2012

Mousse et lichen

Filed under: entre ombre et lumière — Étiquettes : , , , , , , , — Martine @ 6 h 51 min

Le thème de ce mardi pour   » ombre et lumière » , ICI , la communauté de Hauteclaire, est  mousse et lichen

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Lorsque

Maître de forge délirant

L’été bat son tempo

Or en fusion

Métal blesse regards

L’ombre se fait accueillante

Salvatrice

L’aura fraîche rosée

Nimbe un coussin velours

Forêt dense et profonde

Pour aventures lilliputiennes

Reflets menthe ou anis

La mousse exhale son haleine sous-bois

Cache l’aventure mille pattes

Une romance luciole….

3 août 2011

Léthargie

Filed under: Poèmes — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 9 h 34 min

Léthargie soleilleuse

Sous dentelle lumière,

Incognito lavande,

Silhouette mirage,

Je me glisse au secret

D’un monde marguerite.

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A l’ombre pomme reinette,

La blondeur mirabelle

Ou du rêve églantine,

J’use les secondes,

La chaleur feu d’airain

Aux orbes cumulus.

.

Appel velours menthe,

Cachette chlorophylle,

Mollesse papillon

Guette le chant ancien.

Celui couleur cristal,

Notes rosée et pluie ,

S’évadant, silencieux,

Des gorges campanules.

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MMR ( tous droits réservés)

9 juin 2011

Aimable solitude

Filed under: Poèmes — Étiquettes : , — Martine @ 7 h 26 min

Se poser un instant

S’envelopper d’exhalaisons fraîcheur,

Maquiller son visage, son âme, ses pensées, d’un zeste citronnelle ,

Froisser ce velours menthe hésitant entre poivre et basilic,

Chaparder, impatiente, l’étincelle rubis ,

Cette rondeur groseille se bronzant à l’été ,

Croquer l’aigrelet,

Y agacer ses dents avides de sucré

En s’exclamant, aux anges,

« Que c’est bon la vie! »

MMR( tous droits réservés)

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