Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

16 août 2011

Dans la brume

Filed under: entre ombre et lumière,Océan et Bassin d'Arcachon — Étiquettes : , , , — Martine @ 0 h 10 min

Le soleil joue à cache-cache aujourd’hui pour le nouveau thème de la communauté  « entre ombre et lumière » de Hauteclaire,

ici

Ce matin là, j’avais hâte d’assister au lever du soleil sur le Bassin . Tout était préparé sur une chaise de la cuisine: jogging, parka, chaussures et surtout l’appareil photo. J’ouvris le plus silencieusement possible la porte et… déception. La brume mangeait le ciel. Je l’apercevais enroulant et déroulant ses voiles tristounets.  Et zut! Pas de soleil ce matin? J’hésitai un instant puis décidai d’aller faire tout de même ma petite balade  habituelle.

La marée était basse. Le cri assourdi d’une mouette se heurtait aux rideaux blanchâtres . Silhouette fantomatique, l’île au oiseaux jouait au bateau fantôme.

Les aiguilles de pin  gommaient l’écho de mes pas. Une cinquantaine de mètres à peine me séparaient du portail en bois.  Et là…surprise extraordinaire,  blanches dans tout ce coton humide… une bonne trentaine d’aigrettes garzettes vaquaient, tranquilles,  à leurs affaires.

Je sortis très lentement mon engin et clic-clac, les mitraillai sans trop d’illusions. Pas assez de lumière, pas de zoom performant. Mais tant pis, l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Il en restera un souvenir de nacre fondante, parfois d’une netteté de carton pâte, parfois diffus et éthéré… Je tentai d’ouvrir le portail en  douceur pour m’approcher mais… pffft! Un grand vol d’ailes virginales… et… ne resta qu’une solitaire acariâtre disputant   un délice invisible à la mouette hargneuse. Les belles ballerines s’en étaient allé vers Arès, peut-être ,ou Andernos ,qui sait. Le soleil commença à déchirer les drapés mouvants.

Timide clapot-

Le temps semble englué

Écharpes de brume

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MMr ( tous droits réservés)

1 juin 2011

Soupirs…

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon,Poèmes — Étiquettes : , — Martine @ 9 h 08 min

Ce matin j’entends le vent…

Le vent virevoltant et grondant, messager du chant d’Océan,

Là-bas…. tout là-bas

Sur la plage aux varechs,

Aux nacres scintillantes de sel,

De cet iodé outremer auréolé du mystère

Où sautent les dauphins…

Ce matin j’entends le vent…

Jouer dans les pins  près du jardin,

Jonglant avec la plume de la douce tourterelle.

Une plume cousine d’une autre,

Celle qui roucoule dans la pinède

Son ode à la vie estivale,

Aux craquements des aiguilles sous les pas,

Au sucré aigrelet de l’arbouse,

Au bleuté d’une mûre ensoleillée.

Ce matin j’entends le vent…

Se rire de mon envie,

De mon besoin,

De cette faim

A  laisser traîner mes pieds dans la blondeur du sable,

A taquiner et converser avec les écureuils…

Ce matin j’entends le vent….

Mon esprit se réinvente,

Agite ses grandes ailes à la blancheur goéland,

Remonte les transparences ocellées de nuages

Vers là-bas… tout là-bas…

L’ailleurs où claquent les vagues,

La course des voiles,

Où frissonne l’argenté vers l’inconnu insaisissable….

MMR ( tous droits réservés)

15 mai 2011

Entre ciel et mer

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon,Poèmes — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 5 h 41 min

Vapeur or et saphir

Ondulant sa soierie,

Le temps se délite,

Perd de sa consistance.

Entre ciel et mer bleus,

Le souffle s’alanguit,

Les pensés vagabondent

Chevauchant l’irréel.

Peignant l’esprit des vagues,

Fins reflets aquarelle,

Les doigts filtrent l’instant,

Décantant sa douceur.

Bulles sourires et joie

Sur les heures inversées,

L’imaginaire gouverne

Sa barque songe-creux…

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MMR ( tous droits réservés)

23 janvier 2011

Horizon

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Martine @ 6 h 23 min

Un orage grondait sur la dune du Pyla. Un déluge impressionnant que zébraient les éclairs!

Mais, tournant le dos à cette colère, voici que nous admirions:

L’horizon où se courbaient les rêves vers des ailleurs sublimes…

Des plages où les corps s’abandonnaient à l’envie de cuivré…

Où perlait le glacé à la paroi d’un cocktail brûlant d’exotisme….

L’argent du maintenant se transmutait en or pur de demain…

A l’envers de l’instant, l’océan ronronnait….

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MMR ( tous droits réservés)

19 janvier 2011

L’orage

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Martine @ 7 h 17 min

Qu’importe les gouttes

Le vent qui s’invite à l’intime du col,

Sortir!

Respirer!

Aérer sa tête, ses poumons, ses yeux, sa mémoire….

Au loin, grondait l’orage. Un véritable déluge s’abattait sur la Dune du Pyla. Le spectacle était magnifique…. du côté Cap Ferret. 🙂  Finalement, il nous a dédaigné, nous préférant Arcachon; sans doute aussi la Teste, Andernos et qui sait… plus au Nord, Bordeaux.

Une belle balade au rythme de l’émeraude caressant, inlassable, le doré sous nos pas …. Quelques flèches éclatantes piquaient parfois la crête des vagues,  remontaient alourdies d’argent frétillant…

Une nacre, bijou fragile au creux de ma paume… souvenir iodé….

Mon nom sur le sable a gravé l’éternité de quelques secondes….

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MMR ( tous droits réservés)

2 janvier 2011

Lever sur le Bassin d’Arcachon

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Martine @ 8 h 22 min

Le souffle borgnon* balbutie , vaporise ses rêves, recule , se réfugiant près du pin parasol, sous l’ écailleux d’une pigne, un oubli  écureuil…

Le Bassin se réveille…

Un nouveau jour effleure , timide,   l’ondulation silence, cette vie dessinée à l’aquarelle du ciel.  Par petits groupes, les premières aigrettes garzettes gravent , éphémère beauté, l’imperceptible route…

Je souris à la vie, au bonheur tout simple, de respirer l’iodé, de capturer l’image qui m’accompagnera plus tard… maintenant…. et demain…

MMR( tous droits réservés)

* borgnon: la nuit

17 novembre 2010

L’océan tempête ou ronronne…

2010:C’est l’automne! Ces temps -ci le ciel se fâche.

La semaine dernière, nous étions au Pays Basque. La météo n’a pas été clémente. Grains sur grains se succédaient. Profitant de rares éclaircies, nous avons pu profiter et admirer l’océan. Les mots se figeaient, puis mouraient sur mes lèvres. Parfois la beauté est d’une puissance telle, qu’elle me  rend muette. Le vent fouettait, bousculait, gelait! Brrrr! Notre amie nous a baladés le long de la côte à Biarritz, Socoa et St Jean De Luz…. Inutile de vous dire que j’ai ramené beaucoup de photos de vagues incroyables comme celle-ci ! Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a deux ans, Poséïdon avait le regard tourné ailleurs et déversait sa hargne plus au Nord.

2008: L’eau se mouvait avec nonchalance. Presque léthargique. Une huile de saphir.  Je resterai des heures assises à le contempler ce bouillonnement furieux;  ou cette douce berceuse estivale de mots diffus où flotte le parfum des algues et des anémones de mer….

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Tiédeur Océane-

Le visage face au large

S’imprègne d’embruns

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Les vagues viennent  mourir

Sur le sable des vacances…

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MMR ( tous droits réservés)

27 octobre 2010

Voeu!

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon,Poèmes — Martine @ 8 h 34 min

Le froid mort!

La nuit glace!

Certains matins frileux,

J’aimerais,

Freiner chaque seconde,

Jouer les marmottes,

Redevenir enfant…

Ou

Savourer le soleil

De plages au sable blanc,

Croire aux mots savoureux

De l’amour paréo,

Vêtue d’embrums iodés

Respirer le mot libre!

O Génie de la lampe

Exauce au moins un vœu?

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MMR ( tous droits réservés)

14 octobre 2010

Levant féérique

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Martine @ 6 h 59 min

Clair catimini-

La lumière joue aux billes

Sur champignons sable

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Levant féérique-

La fine aigrette n’a d’yeux

Que pour ses poissons

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A l’heure étale-

Le vent se fait tout petit

Frissons amarante

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MMR ( tous droits réservés)

7 septembre 2010

Les réservoirs de Piraillan

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Martine @ 9 h 34 min

Une année, la décision fût prise de passer nos vacances, fin août- début septembre, sur la presqu’île du Cap-Ferret, sud-ouest de la France à la limite de la Gironde et des Landes. La fin de l’été est agréable. La cohue de juillet_août fait place à une ambiance calme, bon enfant, où l’on prend le temps d’apprécier un coucher de soleil, le chant de l’océan, la faune et la flore…

Tiens! Justement! Observer la nature, découvrir ses particularités locales. voilà une bonne idée. Hop! Direction l’Office du Tourisme de Lège-Cap Ferret à Claouey. De charmantes hôtesses nous proposent de découvrir un lieu magnifique: Les réservoirs de Piraillan. Deux circuits balisés de 1,340 km et de 3km, à découvrir seuls  ou en visite guidée (tous les mardis de 10h à 12h).

Munis de nos billets, nous nous présentons à l’entrée du site. Un vaste parking permet d’accueillir, à l’ombre, bus et voitures. Passés le portail, au bout de quelques pas, près d’une cabane en bois, la garde du littoral nous accueille d’un large sourire. Blonde, les yeux aussi bleus que le ciel ce jour-là, la voix bien timbrée, le verbe facile, l’humour colorant maintes anecdotes passionnantes, Marie-Catherine CHAUMET raconte: ce lieu est l’œuvre de Monsieur Léon Lescat.  Celui-ci a acheté une grande partie de la presqu’île. Puis, à partir d’une dépression naturelle due à l’évolution cyclique de l’éperon sableux du Cap-Ferret, et d’une dune dite « barkhanoïque », le propriétaire créa des réservoirs à poissons, reliés au Bassin. ( d’où le lieu tire son nom) Par la suite furent plantés des pins maritimes. Cela se passait au XIXème siècle. Ce site fût classé naturel en 1943. Pourtant, en 1960 ( ou 70),  la descendante des frères  Lescat transforma et aménagea ces 6 ha en camping. Une décision dommageable pour l’écosystème. Le tronc de certains pins ( les plus vieux ont 130 ans) portent encore les cicatrices, clous et autres bouts de ferrailles. En 1995, le camping est fermé et le tout,39 ha, est acquis par le Conservatoire du Littoral. Depuis, protégé, il est à nouveau fréquenté par beaucoup d’espèces animales. Les nombreux poissons attirent les oiseaux. Depuis 1998 , d’un seul couple, la population est passée à plus de vingt couples d’aigrettes garzettes. Marie-Catherine, un peu poète, nous décrit joliment leur saison des amours:  » lorsque les aigrettes sont amoureuses, leurs doigts jaune fluo virent au rouge … » Pauvres aigrettes! Elles reviennent de loin. La mode des chapeaux à plumes a failli causer leur disparition. Depuis, grâce à une loi de 1924, leur population remonte la pente et s’accroît petit à petit…

Après nous avoir montré des photos, sa boite à nids, informé sur le code de bonne conduite ( ne pas crier, ne pas déranger les animaux, ne pas manger les baies , figues… sur le site qui sont leur nourriture), Marie-Catherine nous emmène à la découverte de ce petit paradis. C’est un émerveillement continu; leçon de choses en pleine nature: les traces des animaux que nous apprenons à décrypter: Le sanglier fouille , se roule dans la boue pour se nettoyer, se protéger des parasites; il vermille lorsqu’il creuse en surface à la recherche de vers; il fouge lorsqu’il cherche et déterre des racines comme celle des fougères ou encore il mulote si ce sont les petits rongeurs ( cachés dans leurs galeries) qui l’intéressent. Parfois nous tombons sur un pétouiller ( crottes de lapins) ou sur des « laissées » de martes, de renard ou de blaireau… Ils sont intéressants pour étudier le régime alimentaire des bêtes, leur état de santé ou celui de de la vie du site.  Les souches, les arbres morts sont un refuge , un milieu idéal pour la multiplication de beaucoup d’insectes et d’oiseaux.  Les trous dans les troncs abritent , aux dernières nouvelles, deux ruches, menacées, hélas, par une invasion de frelons asiatiques. Le pic vert meuble parfois le silence de ces toc!toc! retentissants. Marie-Catherine montre les nombreux trous laissés par cet oiseau aux mœurs amoureuses très originales. Le mâle et la femelle se laissent tomber en se tenant par les  griffes, du haut de l’arbre jusqu’en bas. Puis remontent et recommencent.  Notre  balade se poursuit émaillée de dizaines d’histoires. Au point le plus haut des dunes nous apercevons le Bassin . C’est l’instant pose où l’on admire, reprend son souffle pour certains… puis retour vers les réservoirs . De petites passerelles permettent d’accéder aux îlots (interdits au public afin de respecter la tranquillité des nombreux animaux qui s’y terrent ou nichent.)   Nous terminons par un arrêt assez long près de l’écluse .  Celle-ci sert lors de marées importantes pour faire « boire » les réservoirs. Ceux- ci perdent beaucoup d’eau par évaporation ou infiltration. Il faut donc , régulièrement faire remonter leur niveau. Mulets, bars, dorades, seiches, soles, hippocampes en profitent pour pénétrer cet univers préservé.  Beaucoup de poissons nagent, sautent, se poursuivent. Extraordinaire! Parfois, les oies ou les canards s’approchent, ou nous observent , pas effarouchés du tout… Papillons, libellules et autres bourdons vivent leur petite vie, indifférents à ces promeneurs béats d’admiration…

MMR ( tous droits réservés)

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