En septembre…
Sept heures moins le quart…
Pas un souffle de vent. La lune , d’un clin d’œil salut le jour qui vient en sourdine grignoter sa souveraineté. La pinède assoupie ne réagit qu’à peine à la fraîche haleine iodée du Bassin*.
Là-haut, les aigrettes garzettes filent vers leurs pêches petits poissons et crustacés*.
A l’aurore, certaines font une pause déjeuner sur cette plage à l’orée des pins.
Instant parfait où pas un humain ne vient les déranger.
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Lentement,Phébus s’empare du ciel , cavale sur son orbe fléchant un or flamboyant tout azimut. Cette lumière réconfortante et rassurante éveille les premières plumes.
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Do ré loin du sol
Quadruple croches sur la portée
Oiseaux au réveil
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L’astre du jour impérial s’insinue entre les têtes des arbres, surprend quelques feuilles nues et rougissantes. Curieux et insistant, il promène son indiscrétion au plus profond de la forêt.
Sous l’ardeur de ses traits lumineux, les ombres s’amenuisent, se dissolvent, recherchent l’accueil d’une souche vermoulue…
Le silence est d’or
Une feuille se pose
Tiens? Un papillon!*
Un nuage a profité de la nuit pour relâcher son trop plein de diamants éphémères.
Un, juste un seul
sur un fond nuit de chine
Nuage et pleur de lune
Ce sans-gêne en a surpris plus d’un. Sa fourrure détrempé, Bourdon, courageux, attaque sa journée. Mais vraiment, la farce n’est pas drôle.
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Le bourdon bourdonne
Mais pas le champignon
Aux courbes girondes
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La clarté émoustille, chatouille, stimule tout le petit monde du sous bois.
Ça siffle, ça trille, ça roucoule dans tous les coins.
Du Bassin arrive le teuf-teuf poussif d’une pinasse. Les mouettes haussent le ton et leurs rires giflent les ramures. Il en faut plus pour troubler la course débridée du Sieur Écureuil…
MMR( tous droits réservés)
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*Bassin d’Arcachon
*L’aigrette garzette se nourrit également de mollusques, insectes, vers, reptiles, petits oiseaux…
* Papillon migrateur: le vulcain