Ce matin j’entends le vent… 
Le vent virevoltant et grondant, messager du chant d’Océan,
Là-bas…. tout là-bas
Sur la plage aux varechs,
Aux nacres scintillantes de sel,
De cet iodé outremer auréolé du mystère
Où sautent les dauphins…
Ce matin j’entends le vent…
Jouer dans les pins près du jardin,
Jonglant avec la plume de la douce tourterelle.
Une plume cousine d’une autre,
Celle qui roucoule dans la pinède
Son ode à la vie estivale,
Aux craquements des aiguilles sous les pas,
Au sucré aigrelet de l’arbouse,
Au bleuté d’une mûre ensoleillée.
Ce matin j’entends le vent…
Se rire de mon envie,
De mon besoin,
De cette faim
A laisser traîner mes pieds dans la blondeur du sable,
A taquiner et converser avec les écureuils…
Ce matin j’entends le vent….
Mon esprit se réinvente,
Agite ses grandes ailes à la blancheur goéland,
Remonte les transparences ocellées de nuages
Vers là-bas… tout là-bas…
L’ailleurs où claquent les vagues,
La course des voiles,
Où frissonne l’argenté vers l’inconnu insaisissable….
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