Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI , nous propose d’écrire sur cet arbre remarquable:
Le ciel est gris.
Le printemps tarde à venir. Pas un bruit dans les cimes, sous les branches. Où sont donc passés les oiseaux?
Sur le gazon tendre-
Chat, queue interrogative
La faim pour compagne
Le vieux sage pense et pense encore. D’ailleurs il passe son temps à ça. Que faire d’autre lorsque l’on est arbre? Et vieux, si vieux que sa mémoire se dilue dans la course des nuages et du vent.
Parfum menthe fraîche-
Le vol d’un bourdon errant
Meuble le silence
L’ancêtre en a tant vu qu’il en aurait des histoires à raconter. Mais qui passe encore dans ce coin reculé du parc, mis à part le jardinier? Le platane tend ses bras comme pour serrer une main amie. Son tronc se penche à l’écoute d’une musique intérieure connue de lui seul. Ses racines enjambent la barrière délimitant la pelouse.
Le temps d’un soupir
Et le rêve s’envole
Au pays des légendes.
.
*******************************************
« Où sont donc passés les oiseaux? » Ce n’est pas compliqué. Ils sont dans mon jardin!
Monsieur Mésange est amoureux. Il va et vient aux quatre coins. Chenilles et pucerons, araignées et limaçons n’ont qu’à bien se tenir. Monsieur Mésange fait le ménage pour nourrir sa dulcinée..
Depuis que nous avons cessé d’approvisionner la mangeoire, nous pensions que les chardonnerets iraient voir ailleurs si la table est meilleure. Mais pas du tout. Ils sont encore dans le secteur à se nourrir de graines de fleurs.
Au bord du toit, L’étourneau sansonnet met les bouchées doubles pour nourrir sa nichée. Il s’octroie parfois une pause pour chanter comme un pinson ou imiter un klaxon. Ses trilles et cliquetis, ses gazouillis et grincements claironnent à tout le pays « Je suis là!. Admirez ma belle voix, la richesse de mon répertoire! »
Indifférent à ses vocalises, Monsieur Merle, quant à lui, a pour priorité de se faire respecter. Sur son territoire, pas question qu’un autre vienne conter fleurette à sa jolie merlette. Coups de griffes et coups de bec sont distribués avec vigueur. Malheur à l’imprudent qui s’en prend plein « les dents »!
Tandis que tout le monde s’agite, Monsieur Verdier, au sommet de son cyprès, chante à s’en brûler le gosier. Il déroule chaque note sur la page du Printemps comme si celui-ci était permanent. Silhouette jaune anis, ce soliste inspire le poète griffonnant fiévreusement un conte de plumes et d’amourettes…
MMR ( tous droits réservés)