Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

9 octobre 2016

Au soleil d’avril

Au bord du Canal du Midiimg_3877_v1

Mes pas nonchalants se posent sur d’autres pas flâneurs

Parfois, une péniche vient troubler le miroir liquide où se mire un cumulus.

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Au remous de l’eau

Il se brise en mille éclats

Le nuageimg_3888_v1

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Les ondes sonores de ce trouble-fête

Peu à peu

Se dissolvent dans le passé proche.

Mon regard se perd

Juste un instant

Au reflet d’un souvenir.

Puis

Bon-enfant

Se laisse charmer

Capturer par la vie

Qui bourdonne

Bruisse

Zonzonne avec appétit.

Mouches et moucherons

Abeilles domestiques ou sauvages

Coléoptères

Papillons

Vaquent à leurs affaires

Ignorants ou indifférents

à mon ombre indiscrète.

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Au soleil d’avril

Il se vautre dans le pollenimg_3924_v1

Chaparde tout l’or possible

Puis file impuni

L’insecte vorace

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Je bois le vent

Ses paroles sucrées au parfum des fleurs

Les mots de l’eau chuchotant un secret

Confidence constellée de diamants éphémères

Aussitôt dérobée par un couple de canards kleptomanes.

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MMR ( tous droits réservés)

Merci beaucoup pour vos visites et commentaires qui font vivre ce blog. Je vous répondrai dès que possible.

😉

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5 juin 2012

Voile, voilage, toile…

Filed under: entre ombre et lumière — Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , , , — Martine @ 10 h 40 min

Pour ce rendez-vous entre ombre et lumière de la communauté de Hauteclaire, ICI ,  j’ai peu de photos sur ce sujet. Mais en cherchant bien, voici mes trouvailles…

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Léger voile de brume,

Temps suspendu aux doigts de l’aube,

Une interrogation entre deux plumes transies,

Attente…

Pas un merle?

Pas une pie?

Pas un piaf pour briser ce silence?

Les minutes s’égouttent sur mon visage

A contempler ce village

Ouaté de rêves flous…

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Un autre matin,

Près d’un certain rivage

Baigné d’un bleu évasion,

Une main  nacre nuage

Repousse les secrets de la nuit.

Voici le jour,

Un nouveau jour.

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Paresse au goût de thé,

Parfum tartine framboisée

Sur l’appel chant lointain

Des voiles claquant sur l’océan…

Derrière la lourde tenture des pins

Le Bassin tend ses rets impalpables,

Mailles iodées algues et coquillages,

Nous incitant au voyage;

Vers cet ailleurs ostréicole

Où les huîtres battent des cils,

Se ferment au remue-ménage

Du  ballet plates et pinasses

Moissonnant leur sucré -salé

Pour becfins sous les toiles…

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MMR ( tous droits réservés)

 

 

 

 

 

 

5 février 2012

Matin frileux

Filed under: Promenades ici et ailleurs... — Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , , — Martine @ 10 h 38 min

Ce matin….

Rien…

Le silence…

La tramontane a enfin cessé de rugir. Lorsque j’ai aperçu le ciel par le fenestrou de la cage d’escalier, aaaaahhh 🙂 le lever était intéressant.

La nuit entrouvrait ses voiles sous la pression du jour.

– 7°.

A glagla! Emmitouflée jusqu’au ras des yeux me voici frémissante à attendre les trois coups.

Phébus n’est pas pressé.Mes doigts commencent un peu à protester.

La solitude? Oui, là, elle est la bienvenue, désirée, réclamée. Je râle intérieurement si une voiture passe. Non!Non! Martine est au spectacle , prête pour le cliché du siècle. On diffère sa sortie s’il vous plaît! On respecte son rendez-vous favori…

Fichtre, ce qu’il fait froid!

Quelques pas impatients vers ce grand pin à gauche pour échapper à l’éclat d’un réverbère. L’herbe crisse sous mes chaussons ( et oui, la hâte,  la crainte de rater le début de la représentation me font risquer la « mort »  🙂 )

Raffut au dessus de ma tête! Envol fracassant de tourterelles dérangées par l’importune . J’ai manqué un battement de cœur sur le coup.Mais j’oublie vite car les premières mesures d’une symphonie wagnérienne résonnent assourdies.

Les yeux écarquillés, ces instants se gravent comme au burin dans un coin de mémoire. Comparaisons, images, symboles se bousculent face à cette féérie.

J’aimerais pouvoir inventer des mots nouveaux pour décrire cette merveille. Les nuages virent lentement ( en apparence) d’un noir velouté vers des tons bleu-marine striés de fumée parme…. Puis le feu embrase les volutes qui se tordent, s’enroulent, tressent l’incroyable chevelure de l’aurore.

Il est 7h58. Deux automobilistes ont à peine gêné ma concentration. Car l’onglée n’est pas loin. Mon corps est bien au chaud . Par contre pour manier ce nouvel appareil, beaucoup plus petit que le précédent, impossible d’avoir des gants. Le bouton est petit et très sensible. Du doigté! Car il n’est pas question de gâcher ces instantanés.

Les draperies se meuvent, ondoient. Me voici face à un fleuve de lave en fusion.

C’est grand! C’est magique! Quelle émotion!

Jamais assouvie,

Jamais rassasiée,

J’ai faim de cette beauté,

De cette splendeur qui me transporte dans une autre dimension. Ce torrent incandescent envahit tout l’horizon. Vagues après vagues le voici au dessus de ma petite insignifiance. Le lève-tard dominical passe à côté de quelque chose de grandiose.

Mon regard s’embue, se brouille. Décidément, il est temps de rentrer. Les couleurs virent petit à petit vers un beige rosé, puis jaunâtre secoué d’un soubresaut ardent. Ultime offrande captivante avant de se noyer dans un gris assorti à celui des tourterelles effarouchées.

Mon nez est insensible,

Mes menottes s’engourdissent,

Mon estomac crie famine,

Les couleurs ternissent,

Retour au bercail dare-dare..

Avant de m’engouffrer dans la chaude protection de la maison, dernier coup d’œil en arrière.

Le snack est ouvert. Chip! chip!chip! Bonjour mésange!

MMR ( tous droits réservés)

22 janvier 2012

Après la pluie

Nouveau thème de ce mardi pour la communauté de Hauteclaire  « entre ombre et lumière » ICI : gouttes d’eau

Ah cette eau que l’on attend et qui ne vient jamais quand on veut! Enfin… presque jamais.  Pour ma part je l’apprécie la nuit, lorsque je suis bien au chaud sous ma couette! 🙂 Mais au jardin, dans le noir… certains ne sont pas à la fête.

Déjà, en fin d’après-midi l’orage avançait lentement, traîtreusement,  dévorant la douceur du jour. Le seringat profitait des derniers rayons pour s’offrir aux lèvres de l’abeille ou du syrphe craintif…

Mais derrière lui, le tonnerre roula lentement du tambour. Braouuummmm! La Montagne Noire, portant bien son nom., se confondit , fusionna aux  nuages… Une fulgurance déchira le ciel. Au cœur des cyprès, les oiseaux se disputèrent les meilleurs gîtes.

Il était temps de filer se mettre à l’abri.

Bien que bref, ce tohu-bohu laissa quelques traces. La nuit ne fût pas tendre pour mes locataires. Certains s’en sortant mieux que d’autres.

Après la pluie…

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De nombreux  volcans émaillèrent la pelouse mitée  d ‘étranges gueules noires. Les fourmilières, ravagées par les trombes d’eau,  demandèrent de gros efforts de reconstruction. Ses courageuses habitantes se démenèrent sans trêve.

L’orchis abeille se dressait du haut de sa petite fierté. Tandis que les tulipes courbaient l’échine sous le poids de leur dépit.

Dame sauterelle supportait sa cuirasse de diamants éphémères. A trois pas de là, maître Bourdon avait bonne mine le pauvre. Coiffé à l’iroquoise, fourrure en bataille, ne sachant quelle contenance avoir, il  tenta de butiner  un pollen détrempé.

Seule la rose, coquette, battit des cils en chassant une perle lumière prise au satin de sa peau. Mai ou juin, qu’importe. Cette saison embellissait son teint. La belle accueillit le soleil en ses atours diaprés.

Après la pluie… le beau temps…

MMR ( tous droits réservés)

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