Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une œuvre de Marhak
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Au fond, tout au fond de la grande forêt aux arbres vertigineux, le soleil n’atteint jamais le sol.
Mousses et lichens-
Elle se promène sans peur
La grande limace
Sous le couvert des branches tissant une toile vert bouteille , Floïde, fils de Cahout, et petit fils de Cahout, s’ennuie à mourir.
Une… deux… trois fourmis…
Noires comme le jour
Sans ami et sans joie
Floïde se morfond en soupirant très fort. « Qui souffle ainsi à m’assécher le dos? » se plaint la grenouille verte. « C’est moi Floïde, fils de Cahout et petit fils de Cahout ». « Cahout? Jamais entendu parlé. Pourquoi ce vent sur mon teint satiné? ». « Parce que je ne sais pas quoi faire. C’est casse-pieds! ». « Ah bon? A ce point là? Allez, suis-moi petit Floïde! »
Nappe d’eau dormante-
Feu d’artifice
Des libellules
« Alors Floïde? Un bon bain, ça te dit? » . »C’est que… » hésite le petit Cahout. « Quoi? Cela ne te fait pas envie avec ce temps sec? ». Floïde avoue, piteux « Je ne me suis jamais baigné. C’est défendu ». « Défendu? Pourquoi? » s’étonne la grenouille. « Je ne sais pas. C’est interdit, c’est tout ». « Bah, sûrement des bêtises d’adultes qui ne veulent pas que tu te baignes tout seul. Mais je suis là pour te surveiller. Allez viens! » Et hop! Le batracien saute à l’eau et, hilare, asperge le petit Cahout.
Aux reflets de l’eau
En ricochets
Moult éclats de rires
Floïde ivre de bonheur plonge et remonte couvert de feuilles et d’algues. Il barbote, frappe le liquide, fait des bulles. Tout à son allégresse ne s’aperçoit pas qu’il se délave à vue d’œil. Le voici jaune comme un citron. Qu’importe. Il n’en a cure. C’est si bon la vie quand on a un copain!
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