Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

20 mars 2022

Rose framboise

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 5 h 46 min

La montagne* est d’un rose soutenu virant au violet pourpre. C’est l’heure framboise. Celle teintée à l’irréel et aux contes fantastiques. Une couleur gourmande suggérant sorbets et gâteaux aux mousses de fruits sauvages.

Chute du jour-

La montagne couronnée

Joyau éphémère

Cette phase si brève peut receler bien des choses déroutantes. Au pied du Massif, au cœur de l’inextricable forestier, existe une porte. Si petite qu’elle passe inaperçue à l’humain égaré et tremblant.

Feuillus défeuillés-

Sur la jonchée racornie

Signet sibyllin

Pourtant, un observateur attentif pourrait remarquer de minuscules empreintes de pas gravés  à la surface de l’ancêtre sylvestre. C’est bien connu. Loin des hommes le petit peuple** chante, danse, combine mille et un mystères.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un fabuleux personnage monte la garde pour préserver leurs secrets.  Ce protecteur est un Ent. Un esprit de la forêt lent et sage. Il a bien du travail depuis la course au progrès.

Si un jour vous vous avancez très loin en forêt, hors des sentiers connus, ouvrez grand les yeux. Peut-être rencontrerez vous un Ent. 😉

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MMR ( tous droits réservés)

* Il s’agit du Massif du Devoluy dans les Hautes Alpes.

** le petit peuple désigne les fées, les lutins, les trolls, gnomes, elfes, etc… : renseignements Wikipédia

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7 février 2021

Sur tes pas ( du Douanier Rousseau)

Pour l’Herbier de poésie, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur le tableau du Douanier Rousseau  « Le rêve » :

Le rêve, une de ses œuvres les plus emblématiques, est le dernier tableau peint par l’artiste. On y voit une femme assise sur un canapé au milieu d’une jungle luxuriante : la vie réelle est ainsi mélangée avec des éléments plus oniriques. Un tableau qui a inspiré des artistes comme Paul Delvaux ou Max Ernst pour son Jardin peuplé de chimères

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Fatiguée, desséchée après avoir tourné en rond pendant des heures, errante, me voici perdue.  Le plan indiquant  la petite chapelle peinte dans le style du Douanier Rousseau  semble être une belle farce.  Quelle nigaude! Ah! On ne m’y reprendra pas à gober les histoires du  père Chappelut.

Au début, la promenade fût très agréable.  L’allée cavalière était facile à suivre. Mais, insensiblement, son dessin  s’estompe parmi les herbes et branches mortes. La voie royale mue en parcours d’obstacles. De vagues sentes tracées par les animaux m’entrainent Dieu sait où. Bientôt, à l’évidence, me voici égarée.

Lorsque enfin, au fond de cette forêt, entre deux arbres noirs, là: une trouée lumineuse! Courbatue, griffée, le souffle un peu court, je hâte le pas vers cette oasis éblouissant.

Cette clairière gazonnée abrite  en son cœur un ravissant étang. Dissipée ma torpeur! Oubliée la chaleur! J’arrache mes vêtements et  pénètre dans cette paix liquide. Dérobée,  à l’abri du monde et de sa vaine agitation,  quel délice que de se laisser flotter  à la surface des choses. Hésitants et confus, grenouilles  et têtards frôlent ma nudité. 

Caresses et nageoires

Tapi au fond

 L’inconnu

Retour aux sources,  je me coule hors de mon enveloppe civilisée; redeviens primitive. Dérangée par ma nage, la vie s‘approche, me frôle sans façon. De légers frissons courent sur mes cuisses. Le monde des poissons palpe la sauvage. Barbotant doucement je goûte ce délicieux supplice.

Fougères et roseaux,

Paravent d’ombre mouvante,

Fugue en tapinois

Immobile, me faisant discrète,  j’écoute battre le cœur de Gaïa. Magie d’un autre temps, la jungle minuscule m’enveloppe d’oubli, de douceur. Cette sérénité émeraude possède un charme puissant irrésistible. 

Conciliabules

Libellules et moucherons

Mon âme en fête

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MMR ( tous droits réservés)

31 janvier 2021

P’tit Chêne

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , , , , , — Martine @ 4 h 53 min

Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une de ses photos personnelles  : L’arbre creusois

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Il est un lieu, loin, très loin, où pousse une petite forêt. Parler de forêt est peut-être excessif  car les gens du coin la nomment « Le bois sans nom ». Pour y parvenir il faut traverser prairies, ruisseaux et marécages; des ronciers imposants; une mêlée inextricable d’ herbes hautes et d’arbustes exubérants.

D’hiver à l’automne

Sur la carte routière

Une tache verte

Cette sylve, si difficile d’accès, est préservée des hommes et de leurs cognées; des voitures 4X4 et du hurlement des motos tout terrain.

L’ombre des arbres

Leur noirceur si effrayante

Chape de silence

Mais, ce n’est qu’une apparence, un leurre de Gaïa. Car, derrière ce rideau inquiétant, tout un monde saute, court ou rampe. Le lapin d’Alice secoue  sa montre gousset  en se lamentant bruyamment: « En retard! Je suis en retard! ». Alice aussi est en retard… d’une histoire. Deux gros escargots unissent leurs destins tandis que le concert des grillons couvre leurs ébats. Bambi parle à une pervenche au bleu irréel. Et l’ours Baloo  compose une berceuse pour Mowgli. C’est un autre monde où le merveilleux règne en maître.  Où les arbres ont le don de parole. Tenez, justement, j’en vois un qui se penche pour mieux écouter la chanson de la vie.

Harmonie dorée-

La ronde des champignons

Celle des mouches

P’tit Chêne à la voix flûtée

Se joint au merle siffleur

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MMR ( tous droits réservés)

29 novembre 2013

Table d’automne

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 6 h 14 min

Ce vendredi, pour le coucou du haïku, géré par Marie-Alice, sujet et cliché automnal, proposés par Eki-Eder

.2013-0064

Soleil blafard-

L’arbre, sur la table en bois,

Pleure ses feuilles rousses

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Forêt automnale-

La table de pique-nique

n’offre que des feuilles

Les touristes ont déserté

Les fourmis les ont suivis

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Un écureuil lorgne

la table de pique-nique-

Zut! menu : FEUILLES!

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MMR( tous droits réservés)

29 septembre 2013

En forêt de La Coubre*

Filed under: Promenades ici et ailleurs... — Étiquettes : , , , , — Martine @ 7 h 09 min

IMG_0606_v1 Au fond, tout au fond IMG_0651_v1

d’une forêt une belle lumière me prit dans ses rets. J’avançai humant avec délice un chaud  parfum térébenthine. Les aiguilles de pins crissèrent  sous mes pas pourtant si discrets. Tout là haut, nullement effarouché, le tchip tchip d’une mésange survola ma nonchalante balade. Quel calme! Inattendu, un vieux portail me barra le chemin. Enfin, barra, c’était beaucoup dire. Il entrebâillait ses bras chenus,et probablement grinçants, au silence,  à la curiosité d’un chevreuil. La mienne me piqua de son éperon mordoré .

IMG_0661_v1Aussi doré IMG_0618_v1que cette belle libellule couleur d’automne.*  Ses sœurs et elle voltigeaient autour de moi. Étrange ballet feutré glissant sur la quiétude de l’air comme les mouettes sur l’océan tout proche. Un duo offrit à ma curiosité l’élégance d’une courte pause. Puis, un moucheron, un moustique réveillèrent l’instinct de ces redoutables chasseresses.Pftttttt!  Ne resta que le bleu insondable miroir de mes rêves épanouis…

MMR ( tous droits réservés)

* Forêt de la Coubre , Charente-Maritime

*Peut-être odonate anisoptère?

Cliquez sur les images pour agrandir svp, merci.

24 octobre 2011

Une parenthèse zen

Filed under: Poèmes,Promenades ici et ailleurs... — Étiquettes : , , , , , , , , , — Martine @ 8 h 50 min

L’été s’en est allé avare, cette année, de sa chaleur, de sa blondeur soyeuse ou brûlante… Mais ce jour-là était une magnifique parenthèse.

Bulle de temps cramoisi

Ciselée à l’or fin,

Bourdonnant, zonzonnant

Sa quête suc et pollen.

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La chaleur écrasante pesait sur nos épaules, nos pieds martyrisés par des chaussures inadaptées. Et oui! Au sortir du restaurant, l’idée jaillit et s’imposa.  Si nous allions chercher le frais en altitude, près de l’eau… J’ai omis de préciser que nous étions près de Gap, dans les Hautes Alpes. Notre amie  nous parla d’un lieu visité dans son enfance: le lac de Charance

Quelques  kilomètres d’une route sinueuse, néanmoins agréable, nous amena près d’une immense prairie rase derrière laquelle se pressait une forêt, elle-même adossée à la montagne. Nous abandonnâmes la voiture parmi ses sœurs sur un parking tout en longueur. Phébus dardait ses langues de feu, nous poussant vers l’aimant émeraude.

Rondeurs sucré soleil,

Parasol mirabelles,

Avant garde fraîcheur

Du miroir eau dormante.

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L’ombre se faisait douce, caressante . Nous revivions. Invisibles, sifflets et gazouillis  se racontaient le temps du paradis perdu.

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Image aquarelle,

Houle azur fracassé

Sous l’urgente dispute

D’un coin-coin furibond.

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Une promenade zen…Un petit bonheur estival. Pas envie de parler de l’automne ce matin. 😉

MMR ( tous droits réservés)

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