Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

1 mai 2022

Avril entre soleil et pluies

L’esprit préoccupé, mon évasion: le jardin.

Début avril, par le plus grand des hasards, j’ai assisté à un étrange ballet  silencieux dans le ciel.  Il m’a fallu quelques secondes pour réaliser que je contemplais des cigognes. Un énorme vol.  C’était la première fois de ma vie que je contemplais un tel spectacle. Dommage que je ne m’en sois pas aperçu plus tôt. Le temps d’attraper mon APN et la plus grande partie  était déjà hors de vue.

.

 

La semaine dernière, dans le rosier de ma voisine, monsieur Fauvette Mélanocéphale cherchait le lieu parfait pour construire son nid.  Madame et lui, après quelques allées et venues avec plumes et brins d’herbes, ont abandonné. Certainement à cause du bruit de ponceuse s’élevant de la maison de la voisine. Tant pis. Espérons que ce sera plus calme l’an prochain.

Dans ma petite friche, la floraison des orchidées se poursuit. Après celle de l’Ophrys araignée,  voici l’Ophrys lutea.  Cette adorable sauvageonne se multiplie tranquillement un peu plus chaque année.  Ainsi que le thym d’ailleurs.

Avril s’en va. Voici Mai. Je vous souhaite un bon premier Mai  accompagnée du muguet du jardin.

.

MMR ( tous droits réservés)

27 février 2022

Printemps es-tu là?

Le calendrier me dit que nous sommes en hiver. Mais, mon jardin, lui, n’est visiblement pas au courant. Il se croit au printemps.

 

 

 

 

 

 

 

 

Tandis que là-haut, la buse variable me survole paresseusement, je me penche pour humer le parfum de la première jacinthe. Quel délice!  Côté cuisine, une  ravissante surprise s’épanouit au soleil: l’hellébore née  de semis. Trois ans qu’elle se faisait désirer. Quelle coquette!  Cela valait la peine de l’attendre. J’aime ses couleurs bonne-mine.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les oiseaux sont toujours aussi présents.  Un autre pinson du nord fréquente la mangeoire depuis deux jours. Il n’a pratiquement pas de noir sur la tête contrairement à celui montré dimanche dernier. Chaque année , imitant les anémones, les violettes blanches  et leurs cousines aux différents tons de violet colonisent peu à peu les pelouses. Un seul regret: elles n’exhalent rien.  A l’hôtel à insectes la vie reprend également. Un tube de canne provençale a son bouchon argileux percé. Trois petits mâles osmie cornue volent  de-ci, de-là; parfois se mesurent l’un à l’autre.  Mais le plus souvent ils restent plaqués au bois et attendent… attendent… la sortie des femelles.  Ces Roméo en tenue de gala ont bien de la patience. Bien que l’un d’eux  enfile parfois sa tête à l’entrée du nid où dort la belle Juliette. « Hou! Hou! Debout! Il fait un temps superbe! Viens respirer le bon air printanier! »

Lauriers tin et mimosas lancent à tout va leurs merveilleuses  fragrances. Printemps es-tu là?

.

Soleil flamboyant-

L’or vibrant du mimosa

Plus encore

.

MMR ( tous droits réservés)

20 février 2022

Les oiseaux du jardin (bis)

De gauche à droite, sur le muret:  verdier,  moineau, fauvette à tête noire. En remontant,  dans le laurier, à droite: le rouge-gorge et un verdier. Dans la mangeoire: encore un verdier en compagnie de trois chardonnerets.

Cet hiver, la fréquentation de la mangeoire est nettement plus importante que les années précédentes.   Les verdiers sont beaucoup plus nombreux. Ainsi que le pinson des arbres. Jusqu’à trois mâles en même temps et presque autant de femelles.  Le rouge-gorge lance son puit! puit! aux quatre coins du jardin.  Les mâles fauvettes à tête noire et fauvette mélanocéphale furètent assez souvent au cœur des lauriers roses, du seringat, des nombreux arbustes et grosses touffes de fleurs..

.

Cela ne va pas sans quelques frictions. Pourtant,  la gamelle est pleine et chaque jour renouvelée.

Ayant observé que le pinson des arbres restait au sol, un second point de nourrissage a été installé. Il y va, parfois.

Mais là aussi la place est disputée.  Les moineaux domestiques, très timides l’an dernier, en  2022 se montrent plus hardis. Cette seconde « gamelle » a été placée dans le carré potager n°3. Tout ce qui retombe est picoré par pinsons, verdiers, moineaux.

Depuis peu j’ai ajouté, au sol, des vers de farine secs. Un met très apprécié par le rouge-queue. Et, depuis hier, par le sansonnet du toit et un moineau.

Les tourterelles viennent également se restaurer  à l’exemple de tout ce petit monde.

 

 

 

 

 

 

 

.

De gauche à droite: femelle pinson des arbres; femelle pinson du nord; mésange bleue.

.

 

Le 13 février, quelle surprise que de découvrir de nouvelles boules de plumes. Ci-dessus le pinson du nord.   C’est la première fois qu’il vient se nourrir à notre resto-rapide.

 

Le même jour, comme s’ils s’étaient donné le mot, un couple de tarin des aulnes s’invite à la table. De gabarit à peu près égal à celui des chardonnerets. Leur plumage blanc, vert olive, jaune vif et noir est splendide.

Avec tant de concurrence ( j’ai compté en 5 mn, jusqu’à environ  vingt cinq oiseaux tout confondu), nous voyons moins les mésanges  bleues et les charbonnières.  Mais elles sont là, pas de soucis.Et nous offrent la joie de petites visites.

Nouvelle info depuis la publication de cette page: le rouge-gorge vient lui aussi piquer les vers de farine.  Je suis si contente! 🙂

.

MMR ( tous droits réservés)

Pour celles et ceux qui l’avaient raté, j’avais parlé d’une famille mésange bleue ICI

Et des oiseaux visitant notre jardin ICI

12 décembre 2021

Une année au jardin ( suite et fin )

Filed under: animaux, insectes...,au Jardin: fleurs, arbres... — Étiquettes : , , , — Martine @ 3 h 19 min

Juillet:  Quelle surprise en sortant de découvrir dans le sas de l’entrée ce beau papillon.  Je pense que c’est le demi-deuil: melanargia lachesis.  Mais il existe d’autres melanargia  assez semblables. Tout en transparence, on croirait contempler le dessin d’un vitrail. Il lui faut un petit moment pour comprendre qu’à sa droite la liberté lui est largement offerte.

Aout: Tranquille , ce criquet égyptien juvénile se prélasse sur la feuille du tournesol.  Effets d’ombre et lumière comme au cinéma. Cet orthoptère se la joue un peu star, non?

Septembre: Un lever de  soleil parmi tant d’autres. Mais je ne m’en lasse pas.

 

Octobre: C’est lorsque arrivent les pluies automnales que les belles de nuit s’épanouissent et éclairent ce coin toujours à l’ombre.  Fuchsia, blanche, jaune, rouge et parfois, comme ici, une panachée.

Novembre: Quel n’est pas notre étonnement en découvrant une levée de champignons dans la montée de notre garage. Celui ci-dessous ressemble à un rosé des près. D’autres, parfaitement inconnus  surgissent jusque sous la voiture formant un rond de sorcière.

Décembre: Les Pyrénées sont de toute beauté au levant.  Il a neigé en abondance très tôt cette année.  Mon imagination invente des montagnes de chantilly framboisée.

.

MMR ( tous droits réservés)

5 décembre 2021

Une année au jardin

Filed under: animaux, insectes...,au Jardin: fleurs, arbres... — Martine @ 6 h 20 min

Une année au jardin.

Combien il est difficile de choisir une photo pour chaque mois. Car celle-ci n’est pas du tout représentative. Il se passe tant de choses.

Janvier:   ce chardonneret, en arrière plan, nous a frappés par sa gloutonnerie. Nous l’avions surnommé Bouboule. Il était constamment là à se goinfrer. Il m’arrivait parfois de le chasser, pour son bien. Mais il revenait toujours guidé par son estomac insatiable.

Février:  les premières abeilles débutent leur chassé-croisé parmi les fleurs.  C’est également le début d’une activité intense  à l’hôtel à insectes.  Les mâles guettent la sortie des femelles.  Un xylocope imposant poireautait en compagnie des petits osmies.  Pour distinguer Mr xylocope de Madame, il faut regarder le bout des antennes. Madame les a complètements noires.  Chez les osmies,  Mr a un toupet de poils blancs sur la face.

Mars: Le romarin m’a émerveillée par le contraste formé avec l’éblouissant forsythia . Et puis c’est également le début de la floraison des orchidées indigènes parmi les pâquerettes et pissenlits.

Avril: Partout ça chante, ça construit des nids. Et c’est aussi le rendez-vous avec ce lilas pourpre . Une repousse prise au pied de celui de mon grand-père paternel. C’est le seul souvenir du jardin de mes grands-parents. Quel parfum!

Mai: C’est sans doute le mois où le jardin est au sommet de sa beauté. Grâce au soleil et aux pluies printanières il explose de vitalité. Un véritable enchantement de vie pépiante et zonzonnante parmi maintes couleurs.

Juin:  encore beaucoup de fleurs, ainsi que des cueillettes dans les carrés potagers. Et cette rose trémière qui assurément avait un franc succès. Abeilles  sauvages et domestiques, bourdons, mouches et coléoptères se succédaient sans relâche. Que de monde sur cette grande plante!

La suite dimanche prochain.

MMR ( tous droits réservés)

31 octobre 2021

Le pacha à deux queues

Avez-vous déjà vu  ce grand papillon baptisé Jason ou Charaxe jasius? Appelé également Pacha à deux queues ou encore Nymphale de l’arbousier. Je l’avais déjà aperçu dans mon jardin une année. Farouche, il filait se poser derrière mes arbousiers, côté rue,  à chaque tentative pour le photographier.

Au soleil d’octobre-

Poursuite et cache-cache

Le Charax vainqueur

Ce magnifique lépidoptère, appartenant à la famille des Nymphalidés, peut faire jusqu’à 10cm d’envergure pour les plus grandes femelles.

Cette fois là,  lors de vacances sur la presqu’île de Lège/Cap-Ferret, la chance était au rendez-vous. Le hasard avait fait que notre mobilhome se trouvait au cœur du territoire du Jason. Face à notre entrée poussait un petit arbousier lourdement chargé de fruits. Visité par maints oiseaux ( mésanges bleues,  mésanges charbonnières, mésanges à longue queue, moineaux, merles, pinçons et d’autres non identifiés…), cet arbre était aussi le poste de guet principal  du Charaxe.  Le mâle, en général,  surveille  l’arrivée d’une femelle ainsi que l’approche d’éventuels concurrents pour les chasser énergiquement à coups d’ailes. Celui-ci ne faillit pas à sa réputation. Il vint me tourner autour. Puis, estimant le danger négligeable, il  s’en retourna pomper le bon jus d’arbouse fermentée. C’est que c’était épuisant toutes ces rondes  d’un arbousier à l’autre, du matin au soir. Il faut dire que le territoire de ce Roméo s’étendait sur plusieurs centaines de mètres carrés.

Septembre en maillot-

Il ne craint pas de mouiller le sien

Papillon en chasse

.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-dessus, deux ravissantes chenilles de ce splendide migrateur (certains prétendent qu’il serait plutôt un colonisateur)  photographiées il y a plusieurs automnes de cela.

.

MMR ( tous droits réservés)

Pour en savoir plus sur ce lépidoptère, voir ICI et ICI

Merci beaucoup pour tous vos commentaires qui sont  très très appréciés.

17 octobre 2021

Un si bel automne

Automne avance à petits pas, comme en hésitant. Ses journées sont chaudes et lumineuses avec des matins très très frais. Mr Mésange, se croyant au printemps, lance son cri du nid.

Plus malin, un chardonneret a repéré de délicieuses graines parmi les carrés potagers. Cosmos, tagètes, tournesols sont picorés à vitesse grand V.

Une gueule de loup,  bénéficiant d’un orage tardif, sourit à pleine bouche à ces journées quasi estivales.

 

Les asters d’automne s’étalent en toute liberté jusqu’au pied des escaliers.

.

Soleil brûlant-

Une mouche se prélasse

sur octobre moelleux

.

Si petites que souvent elles disparaissent dans l’herbe: les spiranthes d’automne ( spiranthes spiralis). Blanche au cœur vert, légèrement frisotée, voici une orchidée fleurant bon la vanille.  Chaque année cette sauvageonne étend son aire colonisant mine de rien tout le jardin.

Peu d’abeilles sauvages butinent les dernières fleurs indigènes. Par contre, quelle joie que d’écouter l’activité intense des abeilles domestiques au cœur des abélias  à la délicate floraison rose nacré.

Les surplombant, deux immenses  arbousiers regorgent de fruits et de ravissantes clochettes  laiteuses.  Papillons, mouches, guêpes,  gros bourdons et oiseaux  se partagent ces délices sucrés.

.

Azur éclatant-

Fleurs, fruits et oiseaux chanteurs

C’est l’automne? vraiment?

.

MMR ( tous droits réservés)

Un grand merci pour vos commentaires que je découvre toujours avec un immense plaisir.

3 septembre 2021

Le dernier bar à la mode!

Filed under: animaux, insectes... — Étiquettes : , , , , — Martine @ 19 h 53 min

Sur les ombelles de mes carottes

Ah! Il s’en passe des choses sur ces minuscules fleurs. Quelle diversité d’insectes et d’araignées. Ça se côtoie, se croise, s’entrecroise.  Postée tout près, bien sagement, me voici au théâtre. Naissent des amours éphémères. Des drames soudain.  Ça boit, ça mange et ça collecte.

Cette fois là, une toute petite abeille  se présenta à ce comptoir si bien garni. Mais une redoutable chasseresse était à l’affût.  L’abeille sans méfiance s’avança à portée de la redoutable thomise Napoléon. ( Synema globosum). Celle-ci tenta de se saisir de cette proie si appétissante. Mais dans un sursaut désespéré, la courageuse hyménoptère se dégagea. Le plus surprenant, c’est qu’elle s’approcha de nouveau, comme pour narguer l’araignée. Voulait-elle  nous rejouer « La mouche du coche »? Et puis, lassée de ce petit manège elle repartit butiner plus loin. L’arachnide, fort déconfite, recula  se cacher sous cette neige végétale, prête à piéger la prochaine étourdie.

.

.

Fine mouche, une beauté, un vrai bijou, ne s’est pas laissé avoir par  la prédatrice. Chryside enflammée ( chrysis ignita) est une guêpe coucou   qui parasite le nid d’autres hyménoptères ( abeilles ou guêpes).  Ce magnifique insecte vint boire à longs traits le délicieux nectar.

Ce bar à si attrayant attira également maintes jolies diptères

 

Éclat de soleil-

Zonzons et escarmouches

théâtre floral

.

MMR ( tous droits réservés)

un site sur les insectes de référence que j’apprécie beaucoup: http://aramel.free.fr/

47 milliards d’euros : c’est la valeur estimée par 2 biologistes des services rendus par les Insectes chaque année aux USA; ces chercheurs ont pris en compte 4 actions bénéfiques réalisées par les Insectes :
-recyclage des excréments-lutte contre les nuisibles-pollinisation-alimentation du monde vivant…

22 août 2021

Mystification et bouffonneries

Filed under: animaux, insectes...,Océan et Bassin d'Arcachon — Étiquettes : , , , — Martine @ 3 h 33 min

Quel est donc ce bruit au-dessus de nos têtes? Mon mari et moi nous regardons, interloqués, puis levons les yeux vers le plafond de notre mobil home. Boum! Boum! Boum! Intrigués nous nous approchons doucement de la porte d’entrée et cherchons à deviner la source de ce bruit soudain.  Boum! Boum! Boum! Et là, nous découvrons… l’écureuil!

Facéties rousses

Sur les rêves de la sieste

Chocs en cascades

 

P’tit Roux fait encore des siennes. Ce n’est pas la première fois que nous entendons ce boucan. Mais là, nous l’avons enfin identifié et pris le petit farceur  en flagrant délit.

 

Cette petite boule de poils nous enchante et fait fleurir les sourires. Le crissement caractéristique de ses griffes sur l’écorce du pin et du chêne m’attire comme un aimant. Quel plaisir que d’admirer sa virtuosité à jouer les funambules, les équilibristes.

 

 

 

 

 

Leurre et pitreries

Entre les feuilles du chêne

L’écureuil gymnaste

.

MMR ( tous droits réservés)

Je vous remercie pour vos commentaires et partages de souvenirs. Ah cet écureuil! Comme je l’aime! 🙂

8 août 2021

O sole mio

Filed under: animaux, insectes... — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 4 h 35 min

Quelques pas entre les massifs, le nez délicieusement chatouillé par maints parfums… La beauté d’une couronne de pétales flamboyants capture le regard.  La neige d’une autre fascine par sa pureté odoriférante. Tandis que le promeneur s’émerveille , dans son dos, une tragi-comédie déroule son scénario lilliputien.

« O sole mio

Sta ‘nfronte a te.. »

Un graphosome italien ténorise auprès de sa belle.

« Hé! Non mais voyez un peu ce balourd! Au lieu de chanter, tu ferais mieux de me libérer!  Je suis pri-so-nniè-reeee! » s’égosille la demoiselle en détresse.

« Oh que non! Pour une fois que je peux clamer mon amour sans que tu t’échappes.

O sole mio… »

 

Une punaise verte ponctuée, Nézara viridula, louche sur ce drôle de Roméo. L’hétéroptère est choquée par ce manque évident de galanterie.

« Ce ne sont pas des manières » marmonne-t-elle.  « Le goujat! Sur une échelle de 0 à 10, je lui mets 20! »

Derrière cette scénette tout à fait étonnante, au bord de l’ovale aux iris, trois coléoptères s’empiffrent sans complexe. Soudain l’un d’entre eux, dérangé sans doute par le ténor des prairies désertées, se relève alarmé.

« Les gars, il se passe quelque chose de pas net là-bas! Vous n’entendez pas ces cris?  Du rouge, du noir: ça s’agite méchamment. »

Le cétoine doré (Cetonia aurata) est trop affairé pour  répondre. La seconde, la cétoine noire ( Netocia morio ) plus vigilante s’informe :

« S’agit-il d’une réduve? »

« Non, d’une rayée » répond aussi sec le naïf téléphore roux ( Rhagonycha fulva).

Du fond de sa gamelle fleurie, le cétoine doré daigne mollement se manifester.

« Bof!  Aucun intérêt.Tais-toi et mange! »

.

MMR ( tous droits réservés)

« Newer PostsOlder Posts »

Powered by WordPress