« Illusions, mirages » sont le thème de juin pour la communauté d’Evajoe, les Passeurs de mots.
Ce matin, l’ombre mange-lumière s’étale, courtise le mystère.
Théâtre d’apparence, le jardin lui ouvre grand ses branches, ses feuilles, la moindre de ses brindilles…
Ici, la Brune*, se retire à pas de loup, courbant à peine la tête face à Phébus impérial
Poésie de l’instant
Clair-obscur rampant entre menthe poivrée et verveine citronnelle.
L’étrange bat la mesure de la course furtive du prince des tire-laine.
Pourquoi cette hâte, ce frémissement aux bouts des doigts?
Voyez-le palper le vide, les recoins moussus et herbeux où s’attarde la nuit.
Pourquoi cette diligence à fureter partout, à renifler la piste dorée de quelques écus égarés? Mais voyons, comme d’habitude, c’est la faute au lapin émeraude. Vous savez? Celui qui fume de l’herbe. Thym, sarriette, anis, tout lui est bon. Et bien sûr, les essences lui montent à la tête. Il se met à flotter entre deux mondes de mirages parfumés. Toute la beauté cachée du cosmos lui apparaît comme vérité première. Diamants scintillant aux soies de l’attente araignée . Aigue-marine flottant dans une flaque de ciel mélancolique. Émeraudes , jades, béryls, agates, perles… Un trésor est à trouver. Le vide-gousset, le roi de la cambriole, avide, aveuglé par la cupidité, est prêt à toutes les audaces. Même le gardien de la clef des champs ne l’impressionne pas.
Illusions entre rouge et vert…
Mieux que le céladon, le rubis rehausserait le teint de
son Esméralda. Sur la carte des chimères, l’onyx d’une croix indique où creuser. Foulque a suivi à la lettre le dessin tracé à la va-vite par le longues oreilles illuminé. Avant que Soleil n’efface la piste trotte-menue, les stigmates d’une terre bousculée, le désordre d’une cache feuilles mortes… le carambouilleur agreste flaire la bonne prise, le butin couleur succès….
MMR ( tous droits réservés)
* la brune: autre nom de la nuit
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