Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

28 avril 2012

Entre deux giboulées!

Passez la souris sur les photos pour agrandir s’il vous plaît, merci.

Il fait un temps pourri. Mais le jardin resplendit de contentement. De l’eau! Encore de l’eau  clame-t-il vers le ciel!

Oui! Bon! Un peu ça va! Mais une pause de temps en temps, hein?

J’ai envie de dire pouce!

Du bleu ! DU BLEU! DU BLEU!

C’est ma rengaine, mon refrain chagrin du matin à la face du ciel.

Le 21 avril était si merveilleux. Une journée presque estivale.

Le genêt ( une variété non parfumée 🙁 ) brillait, luisait , capturait la lumière.Tout un petit monde s’y activait. « Vite! Vite! Pas une minute à perdre! » bourdonnait-il. Mouches, abeilles sauvages ou domestiques plongeaient au cœur des fleurs; se dégageaient poudrés d’or bruni; se hâtaient vers l’offrande affriolante suivante sans perdre une seconde.

Ce gros balourd de bourdon dédaigna ce matin-là les papillons dorés pour ceux rose fuchsia de l’arbre de Judée.  Il pressait, farfouillait du nez, passait  au délice suivant très concentré sur le but de sa quête. Quelle belle fourrure! L’envie me démangeait de la caresser. Je me contentais… sagement… de le chatouiller du regard. 🙂

Les bourdons se nourrissent de nectar et de pollen. Ils ont leur rôle à tenir dans la biodiversité. J’en ai observés couverts de pollen. Pareil pour les abeilles et les mouches. De temps en temps, ils se posent et font toilette.

Mais ce jour-là, tout le monde semblait pressé comme un citron. Midi, l’heure de pointe approchait. Une lève-tard? Ou bien une exploratrice venant de loin?  Sur le coussin rose pâle de la sarriette, une énorme mouche butinait sans façon toutes les lèvres offertes.  Tachina Fera, insecte diptère de la famille des Tachinidae. Marrante avec son gros popotin poilu. Mais une redoutable dont les larves parasitent et tuent les chenilles.

Ses cousines, aux robes aussi variées que celle de leur menu du jour, butinaient, se goinfraient du suc sur les énormes euphorbes.  Parfois ça se disputaient bien un peu. Mais la table étant bien fournie, on retournait très vite au festin.

Une belle galerie de portraits. Ce sera l’occasion d’un nouvel article.

 A l’ombre de l’arbre de Judée, deux ravissantes tulipes à fleur de lys s’épanouissaient .

Tendre duo ,

Frais tête à tête,

Un teint neige et cerise qu’aurait enviée la vilaine reine de Blanche Neige.

Si élégantes,

Si fines,

Si radieuses

Si….trompeuses

Entreprenant vainement de s’agripper au satin virginal, un drap mortuaire multipliait les tentatives pour échapper au piège de l’une d’elles.! Tapi, un regard menaçant le surveillait. Une thomise se fondait à la blancheur laiteuse de la liliacée. Estima-t-elle son cuir trop indigeste? Le veinard s’en tira  à bon compte  pour cette fois. Mais attention à la prochaine maladresse…

MMR t tous droits réservés)

19 février 2012

A gla! gla! suite

Ce matin là,  13 février dernier, je décidai de faire une virée au bord du Fresquel qui passe pas très loin du village. La météo annonçait le redoux pour les prochains jours….   Si je voulais capturer quelques effets intéressants il était plus que temps de partir à l’aventure. L’aventure, c’est beaucoup dire. Mais enfin,  emmitouflée comme une poupée russe, me voilà filant comme le vent…

Couleurs sibyllines,

Calme marmoréen

Que piquent les merles

A petits coups transis.

Engourdi par le froid, le soleil s’extirpait laborieusement de ses draps brumeux. Mes joues, mon nez s’accordaient sûrement à ses vapeurs rosées virant au framboise écrasé. Oui, a gla!gla!. Il n’y avait  pas que l’air qui était givré. 🙂

Abandonnant la route, j’empruntai une voie parallèle festonnée de congères.L’ostensoir  platine s’emparait du ciel, veloutait la neige de nuances beurrées. Hallucination? Huumm… la belle chantilly . Une pie lève-tôt survola en se moquant cette bipède rêveuse invétérée.

Allons, pressons! Pressons!La crêpe pâlichonne va virer à l’or le plus pur, mordre dans cette blancheur nivéenne…  Quelques maisons éparses calfeutrées sur leurs secrets me cachaient le rivage. Il devait bien y avoir un passage quelque part entre ces jardins, ces haies et autres vergers… Des traces de roues me guidèrent vers une trouée et là…. les yeux écarquillés, le cœur battant la chamade je découvris  une vue à couper le souffle. Ah mes Maîtres impressionnistes, mes Fauves, si vous pouviez  guider ma main pour balbutier toute cette beauté sur mes toiles.

J’interrogeai l’opacité des buissons, le grillage des branches… Le sentier  longeait le cours d’eau sans jamais s’approcher.  Frustration. Nappes glacées, ressac figé , que de merveilles tentaient la photographe…

Au bout d’une centaine de mètres, enfin, une échancrure dans tout ce fouillis végétal me permit d’apercevoir l’extrême bord. La descente était tapissée d’orties brutalisées, de ronces armées jusqu’aux dents. Grâce à la complaisance de quelques arbustes assez robustes je pus m’aventurer jusqu’au bord de la rivière.


Gaïa, maître verrier génial, comblait toutes mes attentes. Tout m’appelait, m’interpellait. Ma paire d’yeux ne me suffisait pas. Il y avait tant et tant à voir, à moissonner…

Oubliée la montre, la pendule, la trotteuse insensible. Les mots dansaient une gigue joyeuse, composaient et recomposaient odes et contes, s’évanouissant  aussi vite que l’éclair…

Parchemin boréal,

Bleu stylet antarctique,

Le solfège torrentiel

De soupirs en silences

Cherche sa clef de sol,

Ses octaves laiteux

Que cisèle Soleil.

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Mais…

Qu’y avait-il de l’autre côté du pont? A suivre

MMR ( tous droits réservés)

(cliquez sur les photos pour agrandir, merci)

12 février 2012

A gla!gla!

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Dimanche en huit, peu de temps après avoir photographié un lever de soleil extraordinaire, ICI , Il se mit à neiger comme un fou. Par moment, il tombait  « des mouchoirs » ( expression entendue en Provence ). La pauvre petite anémone , ICI ,  semblait bien misérable en compagnie de trois brins d’herbes brûlées par l’hiver.   Vers le soir les nuages en eurent  assez de disperser leurs fleurs virginales, d’effilocher leur ouate. Nous  fermâmes les volets sur une interrogation. Qu’allions nous découvrir au matin? Tout d’abord, un autre merveilleux lever aux teintes assourdies.

Le jardin étincelait sous les premiers rayons transis. Les ombres gardaient encore leur mystère bleu nuit. Ce clair-obscur me ramenait à celui de la montagne, de ses congères, de ses ravins d’éternel silence. Mon esprit vagabondait sur les cimes lointaines en glissant sur ce manteau glacé. Tandis qu’au soleil mille et un diamants étincelaient.

Certaines plantes résistent envers et contre tout, à l’image de cette touffe de narcisses très précoces.  Le froid pesant de tout ses degrés négatifs me tirait les larmes, me pinçait les doigts….  Mon petit univers mutait vers l’indicible poésie nordique…

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Le mardi suivant, en descendant au Marché, je découvris la fontaine près de la gare, sortie tout droit d’un conte d’Andersen. Quelques jets d’eau tentaient vaillamment de se frayer un passage. Au retour, c’était fini. Bâillonnée la chanson glougloutante et grelottante. Muette aussi celle de la place Carnot . La Reine des neiges l’avait effleurée de sa baguette magique figeant ses orbes musicales.

Après avoir remonté la rue piétonne ( anciennement rue de la gare), dernier coup d’œil admiratif à la sculpture glacée qu’était  devenue la fontaine. L’horloge de la gare m’autorisant encore un peu d’école buissonnière avant l’arrivée du bus, je décidai une nouvelle chasse aux clichés. Le port gardait prisonnières les péniches dans un étau blanc laiteux où se mourait le ciel.  La Martine risque-tout de mes jeunes années ressurgit , bravant le tapis verglacé entremêlé d’îlots neigeux. Avec d’infinies précautions je me hasardai à 50 centimètres du bord. L’écluse avait perdu de nombreuses chandelles mais offrait encore de belles décorations.

Le sas , inerte, témoignait de cette météo extrême  mordant et déchirant. Débâcle sur le Canal du Midi… Étoiles givrées, fêlures, lignes brisées,  rondes bosses, apparitions fantastiques gravées par la gouge climatique. L’onglée  s’invitant douloureusement, je fuis vers l’abri-bus les mains tétanisées…

MMR ( tous droits réservés)

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30 janvier 2012

Une belle matinée

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Étiquettes : , , , , , , , , — Martine @ 8 h 19 min

L’hiver n’a pas toujours la couleur du gris ou du blanc. Il peut arborer  un costume doré sur tranche. Celui que l’on porte à la plage.

L’or du jasmin flamboie sur un ciel bleu de cobalt . L’air pique un peu le matin mais pas vraiment méchant. Juste histoire de dire que ce ciel n’est pas celui du mois d’août.

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Pluviôse bleu roi-

Jasmin crépitant son or

Mais pas d’hirondelles

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Je me repais goulument de cette lumière aussi douce qu’une caresse maternelle.

Pas une voiture ne vient troubler cette embellie hivernale. Une grosse mouche grise profite de cette tiédeur inespérée pour venir zonzonner dans ma bulle. Elle cesse son manège près de la bouche du regard des eaux pluviales. Pas très esthétique ce choix. Mais voici,  aussi silencieuse que l’espion aux pattes de velours, ICI , une mouche joliment baptisée syrphe. Sa ressemblance avec une guêpe peut induire en erreur. Mais la forme de ses ailes, ses gros yeux  et surtout son vol stationnaire aphone ne trompe que les non avertis. Elle aussi repère la bonne fortune du souci largement épanoui. Je l’observe , indifférente à ma curiosité, se gorgeant de nectar.

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A l’abri du mur-

Un avant goût de printemps

Mon nez rouge fraise

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MMR ( tous droits réservés)

17 janvier 2012

Au miroir hésitant

Filed under: entre ombre et lumière — Étiquettes : , , , , , , , , , , , , — Martine @ 5 h 07 min

Pour ce nouveau rendez-vous avec la communauté « entre ombre et lumière » de Hauteclaire,  ICI , le thème est: reflets de bateaux sur l’eau.

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Au miroir hésitant,

Couleur lente croisière,

De tremblantes pensées

Étirent leur complainte…

Écho bleu horizon,

Où chantent les voiles,

L’eau du port calamistre

Ces vies en esquisse.

Yoles ou coursiers fringants,

Asservis à leur rive,

Tendent,inutiles filets,

Leurs reflets aux poissons.

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MMR ( tous droits réservés)

13 janvier 2012

L’instant présent

Filed under: mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , , , , , — Martine @ 8 h 31 min

Nouveau thème pour le rendez-vous du vendredi avec  « Le coucou du haïku », ICI , communauté de Alice et Mamylilou, sur une création de Mamylilou.

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Thé à la framboise-

Tête à tête auprès du feu

Bulle de bien-être

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Horizon bleu mer-

Sur la plage au sable blanc

Un Temps sans aiguilles

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MMr ( tous droits réservés)

16 décembre 2011

Balade dans les rues de décembre

Thème de la communauté « Le coucou du haïku » de Alice et Mamylilou, ici

Voici un tanka sur le thème de vendredi dernier:

D’année en année, toujours plus de beauté sur les arbres, les façades, les vitrines…

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Scintillement bleu-

Les arbres en habit grand soir

Vive la fée lumière!

Plus un chat sur la chaussée

Maisons en repli sur soi

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Ma participation pour ce vendredi:

Depuis chez moi, j’aperçois quelques décorations….

haïku:

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Au faible du jour-

Lampadaire endimanché

Éclaire un chômeur

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Noël  ne brille plus beaucoup dans les yeux des grands. Trop de soucis, de catastrophes,de chômage,de souffrances individuelles ou collectives… Mais, heureusement, le tout petit enfant rêve encore, loin de la triste réalité…

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Vitrines festives-

Croire encore au Père Noël

Enfants excités.

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Sur la place Carnot-

Une grande patinoire

Joie des écoliers

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MMr ( tous droits réservés)

16 novembre 2011

Au couchant

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon,Poèmes — Étiquettes : , , , , , , , , , , — Martine @ 10 h 25 min

Rose

Un couchant parmi d’autres. Un spectacle sans cesse renouvelé . Une petite brise, juste une idée fraîche, caressait mes joues, glissait sa curiosité  sous mon tee-shirt flottant… Frissons dorés d’après-midi inerte. Le sable faisait silence…

L’océan ronronnait

Une berceuse bleue,

Paroles argent vieilli

Ondulant leur magie…

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L’ombre étendait ses voiles de sommeil à venir, jalonnait mes pas de parme et de violet…

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Conquête doigts palmés,

Vagues d’huile rosée,

Sur l’abandon diurne

Esquissaient l’éphémère…

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MMR ( tous droits réservés)


2 septembre 2011

Bleu…bleu… bleu

Fin de vacances pour « le coucou du haïku », ici,  de Alice et Mamylilou. Le thème aujourd’hui est un sacré défi:  » Du bleu sans le nommer ». Sur la première image: le bleu monochrome d’Yves Klein.

Haïku:

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Voûte insondable-

Les nuages ont fui l’été

Soleil règne en maître

………..

Doux slow cœur à cœur-

Regard océan changeant

Plongeon dans ses vagues

……….

Apéro raseur-

Un cocktail au curaçao

Fugue vers les îles

……….

Monde du silence-

Retour au sein de la mère

Cocon indigo

……….

tanka:

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Contusions à l’âme-

Or, feu, vert et outremer…

Palette du peintre

Liberté et évasion

Au bout du pinceau, l’oubli

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MMR ( tous droits réservés

30 août 2011

Tes bleus

Filed under: entre ombre et lumière,Poèmes — Étiquettes : , , , , — Martine @ 7 h 08 min

Ce mardi, le thème pour la communauté de Hauteclaire « entre ombre et lumière », ici , est bleu! Chic: c’est ma couleur préférée! 🙂

Bleu nuit: un poème posté  il y a quelques temps déjà: lien

Mots bleus: plusieurs photos pour illustrer cette jolie couleur: lien

TES BLEUS

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Mon âme les recherche

Ces nuances d’agates,

Ces eaux mouvante et tièdes

Où le temps s’évapore.

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Turquoise

Ou saphir,

Tout le ciel de Provence

Brille dans ton regard.

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Indigo,

Ardoise,

Dressent un mur de glace,

M’exilent en Sibérie.

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La chaleur de juillet,

Une aigue-marine,

Ta Méditerranée

Dansent un slow langoureux.

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Ces multiples nuances,

Langages polychromes,

Miroirs de rêves vagues,

Mon cœur cherche tes codes…

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MMR ( tous droits réservés)


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