Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

31 janvier 2021

P’tit Chêne

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , , , , , — Martine @ 4 h 53 min

Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une de ses photos personnelles  : L’arbre creusois

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Il est un lieu, loin, très loin, où pousse une petite forêt. Parler de forêt est peut-être excessif  car les gens du coin la nomment « Le bois sans nom ». Pour y parvenir il faut traverser prairies, ruisseaux et marécages; des ronciers imposants; une mêlée inextricable d’ herbes hautes et d’arbustes exubérants.

D’hiver à l’automne

Sur la carte routière

Une tache verte

Cette sylve, si difficile d’accès, est préservée des hommes et de leurs cognées; des voitures 4X4 et du hurlement des motos tout terrain.

L’ombre des arbres

Leur noirceur si effrayante

Chape de silence

Mais, ce n’est qu’une apparence, un leurre de Gaïa. Car, derrière ce rideau inquiétant, tout un monde saute, court ou rampe. Le lapin d’Alice secoue  sa montre gousset  en se lamentant bruyamment: « En retard! Je suis en retard! ». Alice aussi est en retard… d’une histoire. Deux gros escargots unissent leurs destins tandis que le concert des grillons couvre leurs ébats. Bambi parle à une pervenche au bleu irréel. Et l’ours Baloo  compose une berceuse pour Mowgli. C’est un autre monde où le merveilleux règne en maître.  Où les arbres ont le don de parole. Tenez, justement, j’en vois un qui se penche pour mieux écouter la chanson de la vie.

Harmonie dorée-

La ronde des champignons

Celle des mouches

P’tit Chêne à la voix flûtée

Se joint au merle siffleur

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MMR ( tous droits réservés)

15 novembre 2020

Sur la longue plage blonde

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , — Martine @ 3 h 21 min

Pour l’Herbier de poésie, Adamante, ICI  , nous propose d’écrire sur les œuvres du sculpteur  Théo Jansen,   ICI   

et puis ICI  ,   et encore ICI

 

Sur la longue plage blonde, les crabes aiment à courir à marée basse. Les petits limicoles picorent crevettes et vers de sable.  Au loin, océan et ciel se disputent l’horizon. Tandis qu’au bord de l’eau…

Entre deux algues

Un coquillage doré

Baye aux corneilles

L’automne ganté de froidure a chassé les vacanciers.  Pas un humain trouble fête.  Le rire des mouettes nargue les nuages aux ventres rebondis.

Ressac serein

Sur la laisse de mer

Trois mouettes festoient

Quand soudain, toute cette tranquillité marine vole en éclats.  Un étrange insecte,  surgi de nulle part, se précipite sur le sable humide.  C’est un géant, un mastodonte tout en ailes et en pattes grêles. Il déroule sa longue carcasse aérienne à folle allure.

Les ailes du vent

Celles de l’insecte

Union éphémère

Cet animal extraordinaire sort tout droit de l’imagination d’un artiste venu du Nord. Mélange de plastique recyclé et de bois, ses œuvres unissent avec bonheur les sciences à la poésie.

Illusion d’optique

Des animaux fabuleux

Un rêve prend corps

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MMR (tous droits réservés)

5 avril 2020

Un merveilleux tableau

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , — Martine @ 1 h 33 min

Avec beaucoup de retard sur un sujet qui m’avait attirée.

Pour l’Herbier, Adamante, ICI, nous avait proposé d’écrire sur cette œuvre de André Van Beek, ICI

A pas comptés, comme pour ne pas déranger,  elle avance sur le chemin  aux dalles mauves.   Soie invisible et chaude, un parfum indéfinissable l’enveloppe.

Soleil estival-

Hirondelles, martinets…

Et une flâneuse

 

Son regard suit, alangui et rêveur , la toile mouvante des arbres occultant l’horizon.  Peupliers, charmes, noisetiers, tilleuls, aubépines… Camaïeu de verts frémissant sous la caresse d’un zéphyr à peine perceptible.  C’est l’été en pente douce.

Sur la trame du jour

Écriture du roman

« Paroles de jardin »

 

Au fil des minutes, Phébus impose sa volonté brûlante. Le jardinier, actif dès l’aube, a fermé sa cabane à outils et s’en est allé.  « Enfin tranquilles! »  semble dire la vie animale en s’emparant des lieux.

Dimanche doré-

Abeilles, mouches, bourdons

Travail à temps plein

 

Elle se promène, l’esprit vacant, toute entière offerte à l’instant présent. La neige  des marguerites tempère le brasier  or et feu des rudbeckies .  Quant au fuchsia des echinacées , voyez comme il  rivalise avec  le rose tendre des cosmos.  Tous ces massifs composent un merveilleux tableau.

Au soleil de 10h00-

Feu d’artifice

Végétal

 

MMR ( tous droits réservés)

Merci pour tous vos commentaires, échanges,  très appréciés auxquels je répondrai dès que possible.

17 janvier 2020

Le petit veau

Pour l’Herbier, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur cette peinture, de préférence en haïbun:

Francis Bacon, Étude de taureau, 1991, huile, peinture en aérosol et poussière sur toile, 198 x 147 cm, collection particulière © The Estate of Francis Bacon / All rights reserved / ADAGP, Paris and DACS, London 2019

 

L’air immobile et poisseux pèse de tout son poids sur la prairie somnolente. Au loin, un tracteur poussif halète de fatigue.  Sous l’ombre chiche du grand pin quelques vaches ruminent paisiblement.

 

Soleil crépitant-

A l’heure de la sieste

Fourmis au travail

 

Son museau tendu vers le ciel, un petit veau suit des yeux avec envie le ballet joyeux des martinets.  Il s’ennuie et rêve de courses , de bruit, de vie trépidante.

 

Feu solaire-

Rodéo des mouches

Celui d’un petit veau

 

Il a laissé trainer ses oreilles et surpris les confidences de sa grand-mère un soir où elle le croyait endormi. Elle racontait les exploits d’un sien cousin, taureau de combat. Une vedette en son temps triomphant dans les grandes arènes d’Espagne. Ah comme ce devait être excitant toute cette gloire! Dommage qu’il se soit endormi avant la fin de l’histoire.

 

L’enfance naïve

Joue aux papillons

O temps suspend ton vol

.

Le petit veau s’amuse à courir parmi les herbes folles dérangeant avec joie de jolis papillons. J’ai fait de même lorsque j’étais petite.  Ces insectes, que l’on pourrait comparer à des fleurs volantes,  m’émerveillent à chaque retour du printemps.

 

Joli mois de mai-

Sur le sucre des Lychnis

Un citron acide

Ce jour là, le temps était menaçant.  Tandis que j’observais un grand silène se gorgeant du nectar des lavandes, une abeille sauvage se mit à lui tourner autour. Il s’agissait d’un anthidium mâle jaloux, très possessif. Pas question de s’approcher de ses femelles. Il le harcela puis finalement renonça. Ce papillon était décidément trop calme et indifférent..

 

 

 

 

 

 

 

 

Scabieuses, lavandes…

Parmi toutes les fleurs

Celles des papillons

 

La valériane, accueillante , offrait la quiétude de son ombre à un satyre affamé.  Cette plante très mellifère a beaucoup de succès auprès des insectes.

Midi –

Au banquet du jour

Ma faim et celle  des papillons

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MMR ( tous droits réservés)

Mes petits héros dans  l’ordre d’apparition  de haut en bas, et de gauche à droite:

1- le citron: Gonepteryx rhamni

2- le silène: Brintesia circe en compagnie de l’abeille sauvage: anthidium

3- Le Demi-deuil: Melanargia galathea

4- La Belle dame: Cynthia cardui

5- Le brun des pélargoniums:  Cacyreus marshalli

6-  L’azuré commun ou de la bugrane: Polyommatus icarus ( si je ne fais pas erreur, sinon détrompez-moi svp)

7- Le satyre ( Lasiommata megera)  le mâle se nomme Satyre et la femelle Mégère.

2 juin 2019

Saisir le fugitif instant…

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 1 h 57 min

Que faire lorsque vous devez attendre que l’on répare votre roue transpercée par un gros clou? La question s’est posée lorsque nous étions partis pour nous promener au bord du Bassin, dans sa partie nord.

Première chose: avoir toujours son APN sur soi ou dans le sac. Ce qui est mon cas chaque fois que je mets le nez dehors. Enfin, presque toujours.  Près du garage, où avait lieu cette réparation, s’étalait une immense pelouse assez négligée. Et c’était une chance pour observer la vie courant, sautant ou volant. Comme ce joli papillon : le cuivré commun .

 

Sur le tapis vert

Il se pose, en surprise

Le papillon

 

Puis un  bourdonnement  assez puissant attira mon attention. Un gros bourdon allait tranquille de pissenlit en pissenlit. Énorme, noir et rouge feu.  Jamais vu dans mon jardin, ni au cours de mes nombreuses pérégrinations.

 

Neuf heures au soleil

Un bourdon de fleur en fleur

Bain de pollen

 

A deux pas de là, autre plaisir, connu celui-ci. Un beau papillon Citron se délectait de nectar.

 

L’or du pissenlit

Celui d’un Citron pressé

Garçon? Un pastis!

 

Et enfin, une dernière surprise, de taille également. Une fourmi, d’un gabarit fort impressionnant. Comparez avec la taille de cette fleur . Elle semblait s’intéresser à son nectar . S’agit-il de Camponotus ligniperda ( ou fourmi gâte-bois) ?

 

Une fleur suave

Fric-frac bourdons, papillons…

La fourmi bredouille

 

Réparation terminée relativement vite. Et nous reprîmes la route vers  Arès pour respirer l’air du Bassin.

 

A marée basse

Un chemin d’eau entre les herbes

Mes pensées l’emprunte

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MMR ( tous droits réservés)

3 mai 2019

Le Printemps ici et… là…

Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI , nous propose d’écrire sur cet arbre remarquable:

Le ciel est gris.

Le printemps tarde à venir. Pas un bruit dans les cimes, sous les branches. Où sont donc passés les oiseaux?

 

Sur le gazon tendre-

Chat, queue interrogative

La faim pour compagne

 

Le vieux sage pense et pense encore. D’ailleurs il passe son temps à ça. Que faire d’autre lorsque l’on est arbre? Et vieux, si vieux que sa mémoire se dilue dans la course des nuages et du vent.

 

Parfum menthe fraîche-

Le vol d’un bourdon errant

Meuble le silence

 

L’ancêtre en a tant vu qu’il en aurait des histoires à raconter. Mais qui passe encore dans ce coin reculé du parc, mis à part le jardinier? Le platane tend ses bras comme pour serrer une main amie.  Son tronc se penche à l’écoute d’une musique intérieure connue de lui seul. Ses racines enjambent la barrière délimitant la pelouse.

 

Le temps d’un soupir

Et le rêve s’envole

Au pays des légendes.

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« Où sont donc passés les oiseaux? » Ce n’est pas compliqué. Ils sont dans mon jardin!

Monsieur Mésange est amoureux. Il va et vient aux quatre coins. Chenilles et pucerons, araignées et limaçons n’ont qu’à bien se tenir. Monsieur Mésange fait le ménage pour nourrir sa dulcinée..

Depuis que nous avons cessé d’approvisionner la mangeoire, nous pensions que les chardonnerets iraient voir ailleurs si la table est meilleure.  Mais pas du tout. Ils sont encore dans le secteur à se nourrir de graines de fleurs.

Au bord du toit, L’étourneau sansonnet met les bouchées doubles pour nourrir sa nichée.  Il s’octroie parfois une pause pour chanter comme un pinson ou imiter un klaxon. Ses trilles et cliquetis, ses gazouillis et grincements claironnent à tout le pays « Je suis là!. Admirez ma belle voix, la richesse de mon répertoire! »

Indifférent à ses vocalises, Monsieur Merle, quant à lui, a pour priorité de se faire respecter. Sur son territoire, pas question qu’un autre vienne conter fleurette à sa jolie merlette. Coups de griffes et coups de bec sont distribués avec vigueur. Malheur à l’imprudent qui s’en prend plein « les dents »!

Tandis que tout le monde s’agite, Monsieur Verdier, au sommet de son cyprès, chante à s’en brûler le gosier. Il déroule chaque note sur la page du Printemps comme si celui-ci était permanent. Silhouette jaune anis, ce soliste inspire le poète griffonnant fiévreusement  un conte de plumes et d’amourettes…

MMR ( tous droits réservés)

8 février 2019

Méditations

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , — Martine @ 0 h 07 min

Pour l’Herbier de poésies, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une de ses œuvres

Après un hiver rude , des coups du sort  à répétition, le vétéran désespère de voir enfin le bout du tunnel.

Pluies hivernales-

Il fait trop gris dehors

Trop gris aussi son cœur

Mais voici qu’un rouge-gorge vient chanter sur le rebord du toit. Ses trilles joyeuses gomment la morosité ambiante. O merveille! Le soleil se joint à la fête.

Printemps vif argent-

Dans le cadre de la fenêtre

La vie joue son show

L’air embaume la mousse et les violettes. Soudain léger comme une plume, l’homme sort , inspirant à plein poumons ce parfum de renouveau. Tout a changé en un éclair doré. Adieu à ces nuées oppressantes voûtant ses épaules. La pergola l’attire sous l’arche de ses lianes exubérantes. Se poser, là, sur le vieux banc moussu et méditer.

Douceur de l’air-

Deux papillons folâtrent

Sérénité

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Merci pour tous vos commentaires que je découvre à chaque fois avec un immense plaisir.

MMR ( tous droits réservés)

13 mai 2018

Mai au jardin

Filed under: animaux, insectes... — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 3 h 47 min

Le soleil joue à saute-nuages.  Saut de puce ou saut gigantal, à son rythme plus que fantaisiste, il parcourt les champs céruléens, ici triomphant et là timoré.  Le jardin, lui,  prend ce qui vient, eau et lumière, avec avidité.

Démesure, exubérance, prodigalité.  Tout un bouquet avec un seul pied de leucanthème ( marguerite des champs). Un petit peuple  lilliputien s’affaire..

 

Au banquet à ciel ouvert-

Elle n’est jamais rassasiée

L’abeille* friande

Pécher de gourmandise?

Pécher d’ivresse?

Le scarabée**  broute sans se poser de questions. Quand c’est bon, il s’en met plein les mandibules!

Au vert de la feuille

vibre l’orange

d’un papillon***

Vert sur le vert

Posée

une devinette****

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MMR ( tous droits réservés)

* l’abeille xylocope. la plus grosse d’Europe. Très pacifique

** scarabée: cétoine noire. netocia morio peut-être?

*** papillon: lycaena phlaeas ou cuivré commun. Si je ne fais pas erreur.

****: si quelqu’un peut éclairer ma lanterne sp. Merci à Lucie qui a trouvé. Marine n’était pas loin derrière. 🙂

Il s’agit de la casside de la bardane ( Cassida rubiginosa) . C’est un coléoptère , Famille des Chrysomelidae. Les larves vivent sur les plantes dont elles se nourrissent: cirses,  chardons et de la bardane.

24 mars 2017

Bleu… Bleu… Bleu…

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , — Martine @ 6 h 57 min

Pour l’Herbier de poésie,  Adamante,  ICI , nous propose d’écrire sur cette composition de eMmA 

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Ciel bleu estival-

Celui de ses yeux

plus profond encore

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Toi

Moi

Et l’océan des vacances…

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Turquoise, améthyste

Ou saphir

La vague emporte

Petit bateau nuage

Un rêve d’évasion…

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MMR ( tous droits réservés)

16 décembre 2016

La vieille maison

Filed under: l'herbier de poésie,mini poèmes, Haïkus, tanka, haïbuns... — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 4 h 27 min

Pour l’Herbier de poésie d’Adamante, sur une photo de Susy S, voici ma participation.

.susi-s

Août réchauffe

L’hiver

De la maison abandonnée

.

La vieille maison-

Ses fenêtres ouvertes

A tous les chants d’oiseaux

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MMR ( tous droits réservés

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