Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

22 juin 2025

La fée Aconit

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , — Martine @ 3 h 48 min

Pour la page 247 de l’herbier de poésies , Adamante, nous propose d’écrire en nous inspirant de son image ci-contre:

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Le soleil a déchiré les voiles de la nuit. Phébus impose sa marque, cisèle

de son glaive brûlant l’armée immobile des buissons épineux, efface les

ombres, débusque les secrets de la sorgue*

Matin estival-

merles, grillons et criquets

concert impromptu

La lumière révèle la trace sinueuse de P’tit gris  en quête de douce salade, une touffe de thym grignotée par Lapin, quelques cistes meurtris par la fuite d’un chevreuil.

Et puis… et puis… imprimée dans le granit du Roc du Castel, entre deux fissures, l’empreinte charbonneuse de la fée Aconit retient l’attention. Cette magicienne sonde les cœurs de tous ceux qui s’approchent des ruines de son château. Aussi promeneur, prends garde! Seules les âmes vaillantes et charitables peuvent passer sans danger A bon entendeur, salut!

conte du dimanche

que racontait  grand-maman-

Souvenir d’enfance

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MMR ( tous droits réservés)

*Sorgue: autre nom pour désigner la nuit

15 juin 2025

L’intrigue pour gouvernail

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , — Martine @ 3 h 21 min

Pour la page 246 de  L’Herbier de poésies, Adamante, nous propose d’écrire en nous inspirant de son image ci-dessous:

Lubin et Auriane *, libérés de leur punition, profitent  à plein de leur liberté retrouvée. Ce ne sont pas les idées qui manquent pour s’amuser. Face à la ferme, la vaste cour encombrée offre maint repaires, abris et refuges pour l’indémodable jeu de cache-cache. Auriane, plus souple que son frère, peut se faufiler dans les recoins minuscules lui permettant de gagner presque à tous les coups. Ce qui fait bisquer son jumeau. Quelle jubilation pour la petite fille!

– Mauvais perdant! se moque-t-elle réjouie.

– Pfft! C’est même pas vrai!, se défend-t-il, boudeur.

– Allez! Ne fais pas ta mauvaise tête! A toi de choisir maintenant.

Rasséréné, car au fond, c’est une heureuse nature, Lubin propose de jouer au ballon. Auriane approuve tout sourire. Rapide, agile, elle espère bien triompher là aussi.

L’objet est plutôt rudimentaire.  Un jour particulièrement pluvieux, rendant le travail à l’extérieur impossible, leur père le fabriqua en assemblant quelques bouts d’un cuir usé. Il le bourra de foin sec, tassa le plus possible, consolida la sphère obtenue de quelques tours de ficelle, puis tendit le résultat aux enfants fous de joie.  Depuis lors, cette « balle » leur permet de se défouler, de dépenser leur trop plein d’énergie. Surtout après une journée telle que celle-ci à rester sagement cloitrés dans la maison.

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Fin d’après-midi-

plus rapides que le vent

enfants déchainés

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A toi! A moi! Les jumeaux se disputent la boule aux coutures irrégulières d’où s’évadent quelques brins d’herbes.  Le chien, surnommé Touffu,  n’est pas en reste pour participer en sautant et aboyant.  Soudain la balle fuse à une vitesse folle s’en allant heurter violemment l’arbre desséché à l’autre bout de la cour. Un AÏE!  caverneux jaillit de l’être moribond. Stupéfaits et intrigués, les enfants s’approchent et examinent, perplexes,  le tronc crevassé. L’intrépide Touffu  vient renifler la base de ce dernier, puis, estimant le danger négligeable, l’arrose avec indifférence.

– Y-a quelqu’un là-dedans? demande hardiment Lubin.

– Oui, gronde une voix mystérieuse, en même temps qu’apparaît un étrange visage noir d’encre, coiffé d’une feuille sèche.

– Lubin, ce n’est pas prudent. Ne t’approche pas trop, murmure nerveusement sa sœur.

– Qui es-tu? Comment es-tu entré dans l’arbre? questionne le garçonnet sans se préoccuper du conseil de sa jumelle.

– Je suis victime d’un sort lancé par le sorcier Bérard le nécromant.

– Nécro… quoi?

– Nécromant. C’est trop compliqué à expliquer à un enfant. Sache seulement que cet homme est cruel et redoutable.

– Ahi!** compatit Lubin.  Comment t’aider à sortir de là?

– Ce n’est pas à ta portée. Seul le vieux sage du chêne Rouvre en est capable. Le connais-tu?

– Moi, non. Mais notre père peut-être. Il sait tout.  C’est le plus fort du monde! Conclut-il avec fierté.

Lassé et sceptique, l’inconnu ne répond pas.

Excités par ce tour étrange que prend leur journée, les bessons filent aussitôt quérir les bons offices de leur géniteur.

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Le soleil descend

et la tension grimpe en flèche-

jeux et tremblements

deux enfants, un chien tout fou

l’intrigue pour gouvernail

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MMR ( tous droits réservés)

* dont j’ai déjà parlé ICI et ICI

** Ahi: exclamation médiévale exprimant l’embarras ou l’empathie.

2 février 2025

Nocturne

Pour la page 243 de l’Herbier de poésies, Adamante, nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes. Ci-dessous ce que cette photo m’a inspiré:

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C’est une nuit estivale particulièrement chaude. Aenor se tourne et retourne dans son grand lit à baldaquin vide, si vide. Elle n’en peut plus et, excédée, tente de libérer ses jambes prisonnières des draps humides. En soupirant, la jeune femme se lève, va à la croisée grande ouverte.  Respirant profondément, tout en ôtant sa chemise devenue inconfortable, elle contemple le magnifique ciel marine.

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Nuit caniculaire-

au diable les dentelles

se vêtir de lune

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A demi cachée par le fin voilage soyeux n’occultant guère la fenêtre, sa nudité se pare de teintes bleues, rouges, violines. C’est irréel et fort seyant.  « Dommage de ne pouvoir se promener ainsi », pense-t-elle. Aenor imagine en pouffant la tête des gardes du château paternel.

Le pâle reflet argenté lunaire joue sur sa peau par tissu interposé. La princesse agite bras et cheveux telle une zingarelle* voluptueuse. Dehors, criquets et grillons rythment son balancé sensuel.

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Fantaisie nocturne-

trémoussements lascifs

la nuit pour témoin

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MMR (tous droits réservés)

* zingarelle: jeune tzigane, bohémienne.

Merci pour tous vos commentaires qui m’ont fait énormément plaisir.  J’aime parler de cette période du Moyen âge! 🙂

19 janvier 2025

Trinquons!

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , — Martine @ 5 h 27 min

Pour la page 242 de l’Herbier de poésies, Adamante, nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes ainsi que sur la vidéo ci-dessous:

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Me voici un peu grise !

Un tourbillon d’opale

M’entraîne vif et gai

Dans sa magie sucrée.

Trinquons !

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Je faiblis, m’abandonne…

Entre ses bras velours,

Je contemple les étoiles

D’un monde onirique.

Trinquons !

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Une forêt de bras rouges

S’agite en cadence,

Sous la musique fine

De grillons extatiques.

Trinquons !

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Des personnages étranges

Dessinent des arabesques,

En chantant les louanges

De cette boisson suave.

Trinquons !

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Un cavalier d’argent,

Sur son cheval ivoire,

Parade fièrement,

Foulant un sol turquoise.

Trinquons !

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Une sombre sylphide,

À l’éclat métallique,

Agite les rubis

De ses pampres violines.

Trinquons !

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Je tourne et je rêve,

Au pays de Bacchus,

Un carnaval doré de

Chardonnay bien frais…

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MMR ( tous droits réservés)

Alors on danse, on chante et on oublie les laideurs du monde le temps d’une lecture!

🙂

27 octobre 2024

Chatteries et matous

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , — Martine @ 6 h 28 min

Pour la page 237 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes.. Ci-dessous ce que son œuvre m’a inspiré:

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La ronde des heures

Encagoulées de nuit

Contemple, silencieuse

L’étrange performance.

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Roulades, sauts et soins,

Coups de griffes et ronrons,

Miaulement à la lune

Sourde aux appels félins.

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C’est la fête aux minets

Harets et Mistigris.

Chaque chat chorégraphe

Sa fantaisie soyeuse.

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MMR ( tous droits réservés)

Merci pour tous vos commentaires très très appréciés. 🙂

14 avril 2024

La belle et la bête

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , , — Martine @ 5 h 54 min

Pour la page 232 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur un photo d’ABC

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Le soleil chauffe agréablement l’atmosphère d’une belle matinée d’avril. Les oiseaux, occupés à leurs amours, chantent dans tous les coins.

Édelinne avance lentement, profitant à plein de tous ses sens: les trilles et gazouillis, les couleurs des fleurs, les mille et une nuances du vert printanier et les parfums. Ah! Toutes ces odeurs sont si enivrantes après le long hiver. C’est une jeune brune aux yeux pervenche, grande, élancée, teint halé et joues roses, se moquant bien de sa beauté. La chevelure libre légèrement emmêlée,  elle se promène, droite et sereine, dans sa petite robe grise élimée aux poignets, balançant à bout de bras son panier  d’osier. Connaissant la forêt comme sa poche, la bachelette** chemine cueillant ici quelques agarics*, là de l’ail des ours, plus loin des feuilles d’oseille,  d’arroche***, de menthe et autres plantes aux vertus médicinales. De quoi préparer la soupe ainsi que des tisanes digestives et des emplâtres. Soudain, à droite, s’élève  du cœur obscur de noisetiers un gémissement.

– Qui est là? interroge-t-elle alarmée.

Seul un geignement lui répond. Immobile La jeune fille, tout en patientant, tente de percer cette ombre ténébreuse. Lorsque, dans un fracas de branches brisées, une patte griffue apparaît, suivie d’une grosse tête écailleuse aux yeux dorés brillant de larmes.

– Mais… qu’est-ce-que…  s’étonne Édelinne.

– Moi… avoir mal, se plaint en reniflant le nouveau venu.

– Un dragonnet! s’exclame la cueilleuse tout en s’élançant vers lui. Pauvret! Montre-moi. Ah! je vois une grosse épine plantée entre deux coussinets. Ne bouge pas. Hop! Voilà! C’est fini, sourit-elle, tout en lui caressant le sommet du crane.

– Merci, gronde le jeune animal. Moi… avoir dette, ajoute-t-il , découvrant deux canines  fort aiguisées.

– Je t’en prie. C’est avec grand plaisir que je rends service.

Le monstre juvénile tente deux pas prudents. Rassuré, il ouvre ses ailes translucides, puis s’envole gracieux et rapide. Édelinne le suit du regard, éblouie. Elle qui croyait cette race éteinte.

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douceur printanière-

parmi la nature en fête

la belle et la bête

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MMR ( tous droits réservés)

 

* agaric:  semblable à un champignon de Paris , mis à part que ses lamelles sont roses.

** bachelette: jeune fille ( au Moyen âge)

*** arroche: annuelle de la famille des épinards, cultivée depuis le Moyen âge jusqu’au 19 ème siècle .

2 avril 2023

Le saviez-vous?

Pour l’Herbier de poésies, ICI , Adamante, ICI ,  nous propose d’écrire  sur une de ses toiles

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Le saviez-vous? Il existe une planète entièrement dédiée aux végétaux. Si! Si! Ce n’est pas une galéjade. Je vous assure que c’est la plus stricte vérité. Pour preuve, c’est le vent printanier qui me l’a murmuré ce matin en caressant ma joue. Chaque fin mars, la brise parfumée saupoudre les jardiniers ( ainsi que tout amateur de nature) de notes florales jacinthes, narcisses, pruniers, violettes de Toulouse, primevères… Un enchantement olfactif. Un bonheur tout simple nous laissant délicieusement engourdis, le cœur empli de joie. Cette fois pourtant, à la différence des années précédentes, j’ai entendu, ou plutôt ressenti, une pensée insistante, comme une voix ténue au creux de mon oreille.

« Écouteeee… écouteeee… cet hymne azuré voguant de monde en monde

Apprennnds… apprennnds… la vérité cachée sous les siècles obscurs

Reçooois… reçooois… ces mots d’amour vibrants offerts sans retenue

Partageeee… partageeee… ce message d’espoir coloré de magie

Printemps est l’émissaire, le semeur prodigue né sur une boule d’énergie.  Planète minuscule aux franges de l’univers visible, Printania libère sans compter des flots d’ondes positives, de mots dorés, de sentiments tendres et féconds.  Ni masculin, ni féminin, son héraut diffuse à profusion les graines d’un triumvirat. Trois arbres anodins puisant dans les prairies fleuries de leur terre mère un pouvoir incommensurable: celui de créer, d’animer les poussières d’étoiles et d’engendrer la vie. »

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Corne d’abondance-

Il distribue sans compter

Le zéphyr vernal

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MMR ( tous droits réservés)

 

5 mars 2023

Il était une fois…

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , , , , , , — Martine @ 4 h 20 min

Pour l’herbier de poésies, ICI , Adamante nous propose d’écrire sur une de ses œuvres figurant dans son recueil « Le faiseur d’accueil, et autres contes » ICI

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Il était une fois… c’est ainsi, en général,  que grand-mère commence son récit.  Elle en a plein son sac à souvenirs.  Invariablement , assis bien sagement autour d’elle, nous attendons cette introduction riche de promesses.

– Il était une fois une jeune fille, assise sur le siège en pierre de la plus monumentale cheminée que vous ne verrez jamais.

– Elle était grande comment cette cheminée, dis, Mamie?

– Grande comme… comme une énooorme bouche d’ogre!  Pensez! On pouvait y déposer un tronc d’arbre entier!

– oooooh!

– Ah, c’est vrai que j’ai oublié de vous préciser que la jeune fille habitait un château.  Je continue.  Voyons, où en étais-je? Ah oui! La jeune demoiselle assise près du feu était transie de froid, certes, mais aussi d’inquiétude… Son père, son frère ainé, ainsi que tous les chevaliers n’étaient toujours pas rentrés de leur expédition punitive. La nuit était tombée. Les plaintes du vent descendaient du conduit de fumée comme pour mieux glacer son âme.  Tourmentée, la pauvrette, l’esprit absent,  fixait les flammes vives. Celles-ci  dansaient de joie soudainement ravivées par le souffle  d’Éole rugissant tout là-haut. Elles montaient, s’étiraient léchant le contre-cœur*. L’étrange chorégraphie s’éloignait, revenait, puis s’écartait à nouveau  abandonnant à chaque fois toujours plus d’escarbilles. Éléonore finit par remarquer l’étrange manège du feu. Les étincelles demeuraient fixées, de plus en plus nombreuses. Quelle diablerie était-ce là?  Inconsciemment, elle se penchait en avant fascinée par le phénomène. Peu à peu, un visage  incandescent  apparut. Son expression était d’une tristesse infinie. Homme ou femme? Éléonore aurait été bien en peine de le dire. Soudain! Vociférations, rires et martellement martial d’un groupe d’hommes. Enfin! Les voici de retour! La jeune fille,  heureusement distraite,  se tourna vers l’entrée de la  vaste salle. Son père était là, puissant et rassurant avec sans doute un récit de bataille à conter. Mais, cette fois, elle aussi avait quelque chose à raconter, à montrer, se dit-elle  en jetant un coup d’œil à la plaque de la cheminée. Effarée et déçue, elle découvrit que l’étrange portrait avait disparu.

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A la chandelle-

L’auditoire sous le charme

Ronflements du chien

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* Contre-cœur: il s’agit de la plaque en fonte protégeant le mur du fond de l’âtre

Merci pour  vos commentaires ici et hors blog.  Je suis heureuse que vous aimiez ce mini conte. Mais, gardez à l’esprit que ma plume est convalescente. Ce qui explique  en partie la brièveté de mon texte.

🙂

19 février 2023

Le Marché de Carcassonne

Pour L’Herbier de poésies, ICI, Adamante nous propose d’écrire sur un de mes pastels: Le Marché de Carcassonne.* Après un an d’arrêt complet, je reprends doucement ma pratique du pastel.  Ma plume est rouillée elle aussi, laborieuse. Merci à Adamante de m’avoir aidée à la réveiller.

Ce matin, un soleil radieux invite à sortir.  La tramontane s’est assagie après trois journées infernales. L’air est clair, vif. C’est samedi,  jour de marché à Carcassonne.  Pourquoi ne pas y faire un tour?

Après un petit quart d’heure en bus,  voici  mon arrêt, à un saut de puce de la Rue Piétonne.

 Feu rouge!

 Chauffeurs, piétons, aux starting-block

Là-haut, les martinets sifflent

Nous sommes nombreux à descendre.  Le Marché du samedi est le mieux achalandé de la semaine et attire par conséquent bien des amateurs de produits frais et variés. Pressée, je jette à peine un coup d’œil aux vitrines en me hâtant vers la Place Carnot.  En cinq minutes me voici rendue. Sous les platanes  il fait encore très frais pour un mois de juin. L’orage de la veille y est sans doute pour beaucoup.  Mais qu’importe. Délice étourdissant que de me laisser aspirer par un joyeux tohubohu; entrainer dans le mouvement continu de la foule entre les étals. Ici des collines de légumes et fruits éclatants de santé; plus loin les essences menthe, basilic et citronnelle s’évadent des stands maghrébins. Toutes sortes de pains au levain côtoient les miels du pays…. L’odeur astringente des olives lutte contre celle envoutante des roses. Ce jour, que de fleurs offertes à foison où se perdent quelques abeilles soûles!

Au soleil –

Interjections, sourires

Tout le Marché dans mon panier!

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*Le Marché de Carcassonne que j’ai peint est celui d’avant les travaux d’aménagement de cette place Carnot. A cette époque là, le samedi matin, il était énorme. Les étals des marchands débordaient tout autour dans la rue piétonne ainsi que dans la rue de Verdun , remontant en  faisant le lien avec les halles. .  Il était d’une richesse inouie.

14 novembre 2021

Bleu! Si bleu!

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , , , , , — Martine @ 2 h 04 min

Pour l’Herbier de poésies, ICI  ,Adamante nous propose d’écrire sur un de ses dessins.

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Certains jours, tous les synonymes ne suffisent pas à traduire sa beauté extraordinaire. Je veux parler de la couleur bleue. Ma préférée.  Ah! Ces nuances mouvantes de l’océan par un bel après-midi de septembre…

Océan lapis-

Jouer avec la mouette à

Pic et pic  et plouf!

« Si je me marie, ce sera avec un garçon qui aura les yeux bleus! » affirmais-je, catégorique, à douze ou treize ans. Et, chance, mon vœu s’est réalisé.

Méditerranée-

Son éternel été

A les yeux de l’amour

Souvenir de vacances. Ma grand-mère paternelle avait l’habitude de placer une boule bleue* dans sa lessive de draps et autres serviettes. Puis, elle étendait ceux-ci sur l’herbe. « Pour les faire blanchir » disait-elle.  Je revois encore ce léger reflet azuré au froissé du linge. Ce que c’était beau. Mais, une fois, quelqu’un  d’autre avait été attiré, tout comme moi, par cet éclat virginal.

Soleil aoûtien-

Les toiles des draps signées

par la Grisette

Cette chatte aurait pu être l’héroïne d’un conte à l’image de celui du Chat botté.  Elle était très gentille, caressante, se frottant à nos jambes, ronronnant telle un diesel. Pourtant, sous son air câlin, elle cachait une bonne dose de roublardise. J’ai connu un autre Mistigri qui n’avait rien trouvé de mieux que d’approcher  d’un peu trop près l’un de mes pastels. Celui-ci, vaporisé de fixatif, était en train de sécher appuyé contre la façade de notre maison. Apercevant la manœuvre  du félin, je criais. Surpris, le minet bondit en arrière, heurta le tableau, le fit tomber sur lui, s’agita dessous puis fila dare-dare. Cyan, indigo, turquoise, marine, violet, mauve, jaune, orange. Quel tableau bondissant!

Haro  sur le chat-

Sauve-qui-peut arc-en-ciel

du matou maté

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MMR (tous droits réservés)

*bleu de méthylène

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