Quelques pas entre les massifs, le nez délicieusement
chatouillé par maints parfums… La beauté d’une couronne de pétales flamboyants capture le regard. La neige d’une autre fascine par sa pureté odoriférante. Tandis que le promeneur s’émerveille , dans son dos, une tragi-comédie déroule son scénario lilliputien.
« O sole mio
Sta ‘nfronte a te.. »
Un graphosome italien ténorise auprès de sa belle.
« Hé! Non mais voyez un peu ce balourd! Au lieu de chanter, tu ferais mieux de me libérer! Je suis pri-so-nniè-reeee! » s’égosille la demoiselle en détresse.
« Oh que non! Pour une fois que je peux clamer mon amour sans que tu t’échappes.
O sole mio… »
Une punaise verte ponctuée, Nézara viridula, louche sur ce drôle de Roméo. L’hétéroptère est choquée
par ce manque évident de galanterie.
« Ce ne sont pas des manières » marmonne-t-elle. « Le goujat! Sur une échelle de 0 à 10, je lui mets 20! »
Derrière cette scénette tout à fait étonnante, au bord de l’ovale aux iris, trois coléoptères s’empiffrent sans complexe. Soudain l’un d’entre eux, dérangé sans doute par le ténor des prairies désertées, se relève alarmé.
« Les gars, il se passe quelque chose de pas net là-bas! Vous n’entendez pas ces cris? Du rouge, du noir: ça s’agite méchamment. »
Le cétoine doré (Cetonia aurata) est trop affairé pour répondre. La seconde, la cétoine noire ( Netocia morio ) plus vigilante s’informe :
« S’agit-il d’une réduve? »
« Non, d’une rayée » répond aussi sec le naïf téléphore roux ( Rhagonycha fulva).
Du fond de sa gamelle fleurie, le cétoine doré daigne mollement se manifester.
« Bof! Aucun intérêt.Tais-toi et mange! »
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MMR ( tous droits réservés)



























visiteurs empressés. Quelques hyménoptères ( abeilles sauvages, symphites jaune et noir) et coléoptères se glissent discrètement parmi l’affluence bourdonnante des diptères.













Mais vu sa grande taille je me demande si ce n’est pas plutôt Dame Criquet qu’il faudrait dire. Chaque fois que j’avais à faire dehors, ou juste pour le besoin de m’aérer, j’allais lui jeter un coup d’œil, prendre de ses nouvelles. Car visiblement elle ne quittait pas son refuge pour se nourrir, changeant seulement, parfois, de position. Était-elle en hivernation? Ce bel insecte a mis les voiles la semaine dernière, peut-être une heure après mon passage. Cela m’a fait quelque chose, ainsi qu’à mon mari. Nous nous étions habitués à cette petite vie blottie dans notre construction.
Verdiers, chardonnerets élégants( une vraie compagnie) moineaux ( plus nombreux qu’en 2020) se régalent du menu offert si varié en graines. Avec une nette préférence pour le tournesol. Lorsque celui-ci a disparu, les chardonnerets et moineaux se rabattent sur le reste. Au sol ce sont les pinsons( un mâle et cinq femelles) qui s’activent à glaner parmi l’herbe rase. Avec cette pandémie, nous commandons au Drive d’un Leclerc. C’est pratique mais certains produits sont absents ou en rupture, comme le sachet de graines pour oiseaux sauvages. Nous avons donc dû aller nous ravitailler dans un magasin spécialisé. Le produit trouvé dans celui-ci était légèrement différent de notre habituel. Il contenait des raisins secs, dédaignés par mes petits gourmands. Ce qui me désolait un peu. A tort. Car cette petite différence eut pour conséquence d’avoir un nouveau consommateur à notre restaurant: la fauvette à tête noire. Elle raffole de ce fruit et vient lorsque tout est calme. Le mélange contient également du blé et un peu d’avoine. Une aubaine pour une tourterelle à collier nichant dans le voisinage.
Narcissus bulbocodium surgi de nulle part. Car il n’a pas été planté. Alors d’où vient-il? D’une graine apportée par le vent? J’ai pensé au terreau acheté dans une jardinerie locale. Mais cela fait deux ans que mes jardinières n’en ont pas reçu. La seule et unique fois où j’ai vu ce narcisse c’était en 1975, au pied d’une dune dans les Landes, pas très loin de l’océan. Un ravissant petit groupe capturant la lumière du soleil.
Ces jours-ci trois jolis petits mâles sont nés et attendent la sortie de ces dames pour les honorer. Ils vont et viennent entre l’énorme romarin à un mètre cinquante de distance et les tuyaux d’une canne de Provence mis à disposition dans l’hôtel. Belle patience de la part de ces messieurs car leurs belles se font désirer. Et ils ne sont pas les seuls. Deux xylocopes font le pied de grue également. De temps à autre ils vont butiner un petit coup pour se désaltérer et se doper d’énergie. Puis ils reviennent poireauter avec une infinie patience je trouve.









se débrouiller et s’adapter à la vie près des humains.




