Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

14 mars 2021

Feu solaire

Pour l’Herbier de poésie, Adamante,  ICI nous propose au choix deux Fauves,  à l’écriture d’un haïbun.

 

« La joie de vivre » d’Henri Matisse .

Huile sur toile de 174X238, exposée à la fondation Barnes , près de Philadelphie

 

Ou ( et)

André Derain  (1880- 1954)

« L’Estaque, route tournante », 1906,

Huile sur toile de 129,5X195, exposée au Museum of Fine Arts Houston

 

5 choses à savoir sur le fauvisme dont Henri Matisse fût le chef de file: ICI

L’inspiration m’a conduite à m’inspirer des deux peintures en même temps.

 

 

C’est dimanche. Le temps est merveilleux.Trois jeunes filles, trois collègues de travail , cheveux au vent, sourire éclatant, filent vers la Méditerranée au train laborieux d’une vieille 4L. Qu’importe le rythme poussif de cette pauvre voiture, le moral est au beau fixe.

Matin radieux-

Rafales de rires  et

la chanson des cigales

Les paysages se succèdent comme autant de cartes postales. Bleu, rouge, vert, ocre…  La journée est comme peinte par un artiste fou de couleurs.  Des noms affluent et se bousculent dans ma tête: Georges Braque, Charles Camoin, Maurice de Vlaminck, Henri Matisse, André Derain…

Éclaboussures-

Sur la toile des pensées

Tableaux de Maîtres

Parties à l’aventure, à moment donné, une décision doit être prise. Quelle direction prendre? La première propose: « Le lavandou? » Huum! Depuis Aix en Provence? Trop loin!  La seconde lance: « Lestaque? » Moues dubitatives. La troisième prend les choses en mains: « c’est moi qui conduis? Alors c’est moi qui décide! »

Sur la route des vacances

Flotte

Un petit air guilleret

Allez! Fouette cocher! Vaille que vaille nous avançons vers une… surprise. La route semble onduler sous la chaleur. Pins, oliviers, vignes, pins encore… Parfois, rompant la monotonie,  un cyprès dresse son pinceau vers l’azur. Veut-il, peintre fauve, barbouiller le ciel en vert?  Les contours tremblent dans l’air de plus en plus brûlant. Vivement que l’on arrive! Comme pour me répondre,  voici un panneau indicateur: Cassis. Aaaah ! Enfin! Trouver une place à l’ombre pour la voiture. Prendre sacs et serviettes et zou! A nous le farniente en monokini sur Les Roches Plates. Sous les assauts de la lumière, le temps est aboli.

Feu solaire-

Plus un mot. Juste

le soupir du vent

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MMR ( tous droits réservés)

10 janvier 2021

L’enfant pain d’épices

Filed under: Océan et Bassin d'Arcachon — Étiquettes : , , , , , , , , , , — Martine @ 5 h 30 min

 

Je pose ma valise

Sous un coin de ciel bleu

Abandonnant au vent

Ma triste pensée grise

 

Reviennent les années

Glissant nues sur la plage

Où un beau coquillage

Recueille  leurs secrets

 

L’enfant pain d’épices

Joue avec les bulles

Évadées de la vague

Engourdie par l’Été

 

Quelle joie de courir

Après un fil de rêve

De graver dans le sable

Le bonheur de l’instant

 

Le rire d’une mouette

Les facéties d’un chien

Comme autant de soleils

Réchauffent la mémoire

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MMR ( tous droits réservés)

22 novembre 2020

bleu bleuet

Filed under: mes oeuvres,Poèmes — Étiquettes : , , , , , , , , — Martine @ 4 h 51 min

 

Bleu bleuet

Elle saute et saute encore

Chevrette insouciante, biquette mutine

La soie de ses jambes accroche la lumière

Dérobe en douce à juillet son teint  coquelicot

 

Bleu bleuet

Son regard embrasse l’air, la vie, la prairie d’herbes folles

Son rire clair  jaillit  à l’assaut d’un nuage

Cueille grain à grain la chanson des  blés blonds

La tresse au talent strident d’un grillon musicien

 

Bleu bleuet

Farfadet malicieux singeant les papillons

La fille transalpine danse et cabriole

Taquine un criquet trop gourmand de fétuque

Entraine dans sa gigue toute la création.

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Œuvre réalisée aux pastels secs .

MMR ( tous droits réservés)

8 novembre 2020

Le petit cheval

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 2 h 27 min

Pour l’Herbier, Adamante, ICI  , nous propose d’écrire sur cette toile de Franz Marc

 

L’été bat son plein en Haute Vallée.  Impérial, Phébus rayonne d’une ardeur volcanique. Quelle chaleur! L’air semble onduler sur les blés flavescents.

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Août

Son brasier

Sa fièvre

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Champs et prairies semblent déserts. Pas un mouvement. Et pourtant, en  étrécissant les yeux, là-bas, on aperçoit un troupeau de vaches ruminant paisiblement à l’ombre d’un chêne bicentenaire.

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Une pie jacasse

Sur le vol d’un bourdon-

Les cigales en joie

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 Près du bois aux cerfs, un éclat émeraude vibre d’étrange façon. En s’approchant, quelle surprise! Ce joyau est un tapis d’herbes velours bordé d’eau chantante. Oasis de fraîcheur où aime à rêvasser Flèche Nacrée, le petit cheval. Glougloutant, apaisant, le ruisseau projette alentours les larmes cristal de Gaïa; les bulles saphir volées à une truite; maintes gouttes indigo parfumées à l’aventure… Flèche Nacrée, naseaux frémissants, hume avec délice ces cadeaux ruisselants.

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Après-midi feu-

La chanson de la source

Et le rire d’un cheval

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MMR ( tous droits réservés)

Merci pour vos commentaires , vos partages . Tout est lu et très apprécié.  Ce sont eux  qui font vivre ce blog.

23 août 2020

Les volubilis

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Étiquettes : , , , — Martine @ 1 h 20 min

Féminité dansante à la bouche gourmande

Liane lovant ses courbes au tronc du Temps galant

Ipomée agitée à tous les vents tournants

Tu trompettes un refrain sucré aux mots amènes

 

 

 

 

 

 

 

 

Fleur  varappant le jour en agitant ses vrilles

Sur l’été des moissons ton souffle joue et rit

Volubilis velours oublié de l’orage

Ton babil batifole sur un layon lumière

 

 

 

 

 

 

 

 

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MMR ( tous droits réservés)

12 juillet 2020

Esplas( suite)

Filed under: Promenades ici et ailleurs... — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 1 h 25 min

 

Lors du billet précédent je vous ai parlé du château d’Esplas   ICI

Voici à présent quelques vues du village.  Beaucoup de bâtiments sont construits avec le grès rouge typique de l’ Aveyron.

Une grande place, vide, déserte.  Pas de cris, de rires,  d’appels ou de saluts. Même pas un bruit de télévision. Ce village semble endormi. Tout est net, propre, joliment fleuri.  Une vraie carte postale.

 

Tiens! Un chien!  Il aboie  un peu, manière, comme on dit dans l’Aude.  J’ignore si cette expression est aussi employée en Aveyron. Le chien, trottine jusqu’à nous, renifle un peu. Puis,  finalement, nous réussissons l’examen de passage. Ce brave toutou esseulé quémande juste quelques caresses que nous lui accordons bien  volontiers.

 

 

 

 

 

Après avoir contourné le château, nous découvrons une toute petite bâtisse. Nulle fumée ne sort de sa superbe cheminée. Il est vrai que nous sommes en été. Pas un chat ne somnole sur son seuil brûlé de soleil. Par contre, trois pas plus loin, une énorme touffe de lavandes bruisse de vie.

 

Je vous montre l’autre pendant du paysage vallonné entourant Esplas. Des champs, des près, des bocages, quelques villages lointains et les forêts au vert si profond.

Après nous être rempli les yeux de pur bonheur champêtre, nous prenons un chemin herbeux et caillouteux  se coulant entre des murs pourpre.  Il longe de vastes maisons pittoresques à souhait. Que de sujets à peindre!

 

 

 

Le parfum des tilleuls

Flotte

Invisible et sucré

Sur la blondeur du Temps.

Fragile compagnon

Un papillon

Roux

Joue  à cloche-ailes

Entre ombres moussues

Et flaques soleilleuses.

Sur trois fils lumineux

Inconstants et bohèmes

Danse le quatuor mouches et moucherons..

Pris dans les rets de Ra

Chorégraphie simpliste

Ce yoyo zonzonne

Inconscient des secondes.

 

 

 

 

 

 

MMR ( tous droits réservés)

Merci pour toutes vos visites et vos commentaires que je découvre avec grand plaisir

 

5 avril 2020

Un merveilleux tableau

Filed under: l'herbier de poésie — Étiquettes : , , , , — Martine @ 1 h 33 min

Avec beaucoup de retard sur un sujet qui m’avait attirée.

Pour l’Herbier, Adamante, ICI, nous avait proposé d’écrire sur cette œuvre de André Van Beek, ICI

A pas comptés, comme pour ne pas déranger,  elle avance sur le chemin  aux dalles mauves.   Soie invisible et chaude, un parfum indéfinissable l’enveloppe.

Soleil estival-

Hirondelles, martinets…

Et une flâneuse

 

Son regard suit, alangui et rêveur , la toile mouvante des arbres occultant l’horizon.  Peupliers, charmes, noisetiers, tilleuls, aubépines… Camaïeu de verts frémissant sous la caresse d’un zéphyr à peine perceptible.  C’est l’été en pente douce.

Sur la trame du jour

Écriture du roman

« Paroles de jardin »

 

Au fil des minutes, Phébus impose sa volonté brûlante. Le jardinier, actif dès l’aube, a fermé sa cabane à outils et s’en est allé.  « Enfin tranquilles! »  semble dire la vie animale en s’emparant des lieux.

Dimanche doré-

Abeilles, mouches, bourdons

Travail à temps plein

 

Elle se promène, l’esprit vacant, toute entière offerte à l’instant présent. La neige  des marguerites tempère le brasier  or et feu des rudbeckies .  Quant au fuchsia des echinacées , voyez comme il  rivalise avec  le rose tendre des cosmos.  Tous ces massifs composent un merveilleux tableau.

Au soleil de 10h00-

Feu d’artifice

Végétal

 

MMR ( tous droits réservés)

Merci pour tous vos commentaires, échanges,  très appréciés auxquels je répondrai dès que possible.

17 janvier 2020

Le petit veau

Pour l’Herbier, Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur cette peinture, de préférence en haïbun:

Francis Bacon, Étude de taureau, 1991, huile, peinture en aérosol et poussière sur toile, 198 x 147 cm, collection particulière © The Estate of Francis Bacon / All rights reserved / ADAGP, Paris and DACS, London 2019

 

L’air immobile et poisseux pèse de tout son poids sur la prairie somnolente. Au loin, un tracteur poussif halète de fatigue.  Sous l’ombre chiche du grand pin quelques vaches ruminent paisiblement.

 

Soleil crépitant-

A l’heure de la sieste

Fourmis au travail

 

Son museau tendu vers le ciel, un petit veau suit des yeux avec envie le ballet joyeux des martinets.  Il s’ennuie et rêve de courses , de bruit, de vie trépidante.

 

Feu solaire-

Rodéo des mouches

Celui d’un petit veau

 

Il a laissé trainer ses oreilles et surpris les confidences de sa grand-mère un soir où elle le croyait endormi. Elle racontait les exploits d’un sien cousin, taureau de combat. Une vedette en son temps triomphant dans les grandes arènes d’Espagne. Ah comme ce devait être excitant toute cette gloire! Dommage qu’il se soit endormi avant la fin de l’histoire.

 

L’enfance naïve

Joue aux papillons

O temps suspend ton vol

.

Le petit veau s’amuse à courir parmi les herbes folles dérangeant avec joie de jolis papillons. J’ai fait de même lorsque j’étais petite.  Ces insectes, que l’on pourrait comparer à des fleurs volantes,  m’émerveillent à chaque retour du printemps.

 

Joli mois de mai-

Sur le sucre des Lychnis

Un citron acide

Ce jour là, le temps était menaçant.  Tandis que j’observais un grand silène se gorgeant du nectar des lavandes, une abeille sauvage se mit à lui tourner autour. Il s’agissait d’un anthidium mâle jaloux, très possessif. Pas question de s’approcher de ses femelles. Il le harcela puis finalement renonça. Ce papillon était décidément trop calme et indifférent..

 

 

 

 

 

 

 

 

Scabieuses, lavandes…

Parmi toutes les fleurs

Celles des papillons

 

La valériane, accueillante , offrait la quiétude de son ombre à un satyre affamé.  Cette plante très mellifère a beaucoup de succès auprès des insectes.

Midi –

Au banquet du jour

Ma faim et celle  des papillons

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MMR ( tous droits réservés)

Mes petits héros dans  l’ordre d’apparition  de haut en bas, et de gauche à droite:

1- le citron: Gonepteryx rhamni

2- le silène: Brintesia circe en compagnie de l’abeille sauvage: anthidium

3- Le Demi-deuil: Melanargia galathea

4- La Belle dame: Cynthia cardui

5- Le brun des pélargoniums:  Cacyreus marshalli

6-  L’azuré commun ou de la bugrane: Polyommatus icarus ( si je ne fais pas erreur, sinon détrompez-moi svp)

7- Le satyre ( Lasiommata megera)  le mâle se nomme Satyre et la femelle Mégère.

6 janvier 2019

Blanc… blanc… blanc

Filed under: Poèmes — Étiquettes : , , , , — Martine @ 1 h 43 min

Immaculé

L’intervalle limpide

Où les mots inutiles

Se fondent aux vagues

.

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Virginale

Cette douceur candide

De la liane fleurie

Épousant l’été

.

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Ivoire

Le baiser hivernal

Figeant en son givre

Le velours des prairies

.

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.MMR ( tous droits réservés)

7 janvier 2018

Juillet en ses atours

Là-haut

Phébus rit de tout son or.

La vie bruisse

La vie bourdonne

La vie vocalise.

Collerettes pétales

Offertes à tous les vents

Tiges à l’assaut du ciel

Vrilles virevoltantes

Juillet  en ses atours

Tangue et se trémousse.

La vie bruisse

La vie bourdonne

La vie vocalise

Lyrique

Peintre fou de couleurs

Nature s’emballe

Compose et recompose

Mille tableaux vivants

La vie bruisse

La vie bourdonne

La vie vocalise

L’amour

De cœur à cœur

Entrecroise ses feux

Danse une pavane

Roucoule ou rivalise

La vie bruisse

la vie bourdonne

La vie vocalise

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MMR ( tous droits réservés

1- blackstonia perfoliata – chlore perfoliée ( petite gentiane jaune)

2- centaurium erythraea ( petite centaurée)

3- bellis perennis ( pâquerette vivace)

4- huppe fasciée

5- allium polyanthum ( poireau sauvage)

 

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