Les voyages immobiles… … de Martine Madelaine-Richard

2 août 2020

Laurier rose et laurier tin

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 4 h 10 min

 

Laurier rose et laurier tin

Tissent au gré de la brise

Un paravent changeant

Émeraude et neige poudrée.

 

La chanson du vent au levant

Ciselée d’ambre brasillant

Glisse ses notes flutées

Entre leurs doigts entremêlés.

 

Zestes citron et mandarine

Le Dieu-soleil au pied du jour

Travestit les deux compagnons

En sculptures d’or sirupeux.

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MMR ( tous droits réservés)

24 mai 2020

Les lavandes

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Étiquettes : , , , — Martine @ 3 h 04 min

 

Regard perdu d’ailleurs

J’abandonne  à l’heure blonde

Mon envie de paresse.

Douceur du laisser vivre

Caresse ensoleillée

Sur mon hâle affamé.

Ensorcelantes

Les lavandes

Exagèrent leurs fragrances.

Un frêle papillon*

Succombant  à l’ivresse

Pompe l’affolant nectar.

Les yeux dans les yeux

Nous communions, discrets

Sur la saveur suave

Du parme liquoreux.

Ballet bourdonnant,

Abeilles et insectes

S’invitent sans façon

Aux agapes lilas.

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.MMR ( tous droits réservés)

* ce papillon  Vanessa Cardui: la vanesse des chardons , nommé également Belle-Dame

3 mai 2020

Zéphyr

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres...,Poèmes — Étiquettes : , , , , , , — Martine @ 3 h 54 min

Au soleil de mai

Sous un ciel bleu de mer

Une brise furtive

Glisse sur le jardin

Se coule, curieuse

Au pied de  l’olivier

Enjôle un œillet

Mignote une menthe.

Soudain

Ce souffle printanier

Cesse son errance

Sourit en découvrant

Un instrument à cordes.

Entre les boucles parme

Les volutes sucrées

Zéphyr joue

Facétieux

De la harpe glycine.

Clochettes légères

Grelots inaudibles

La liane s’abandonne

Amollie par Phébus

Au jeu du violoniste.

L’étrange musicien

Enlace et caresse.

Sa chanson  divine

Séduit le papillon

L’abeille et le bourdon

Un poète rêveur

L’amour en bas de soie.

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MMR ( tous droits réservés)

 

19 avril 2020

Avril! Vous avez dit avril?

Filed under: animaux, insectes...,au Jardin: fleurs, arbres... — Étiquettes : , , , , , , , , , — Martine @ 3 h 09 min

Avril à l’humeur changeante

Déambulations

Cheminement méditatif

Le regard vague

Flottant et léger

Se réchauffe à l’or des euryops

Se coule au secret d’un iris ténébreux

S’arrête

Curieux

Près du cétoine doré

Occupé à brouter la neigeuse spirée.

La flânerie reprend,  langoureuse, charmée par  les trilles d’un merle inspiré.

L’air saturé de parfums enveloppe

Caresse,

Étourdit délicieusement.

Œillets mignardises

Pois de senteur

Tabacs et jasmin

Coronille et lilas

Maintes fragrances ensorcelantes

Racontent

Volubiles

Les amours mésanges

Verdiers et sansonnets

Moineaux et chardonnerets

La quête pollen de l’abeille dévouée

La séduction rustique de Punaise pour sa belle.

Tandis que sur sa souche, Zard , lézard des murailles, la faim au ventre, guette , avide, l’étourderie mouche ou chenille.

Fièvre vernale à l’enclos du jardin

Où le pas nonchalant

Erre

Détendu

Oublieux de la montre

De la folie des hommes.

Le cœur s’ouvre grand à Nature sereine.

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MMR ( tous droits réservés)

23 février 2020

Renouveau

Les jours succèdent aux jours… Les saisons toujours emmêlées…   Certains matins frileux se réchauffent aux nuances mandarine de Phébus ragaillardi.  Les petits habitants du jardin reprennent possession des lieux.

Lever de rideau-

Sifflets et remue-ménage

Deux merles jouent du bec

 

La brume  du vent marin se sublime insensiblement. Explosion silencieuse! Un prunier lâche ses pétales sous la course excitée des merles.  « Pin! Pin! » L’un d’eux, sans doute un célibataire endurci, salut le retour du soleil.   Affamés, les premiers oiseaux viennent  chiper quelques graines à la mangeoire.

Saint Valentin-

L’amour toque à la fenêtre

Des mésanges bleues

Un piéride survole le jardin en ligne droite.  Où donc va-t-il ainsi, aussi pressé qu’un citron?  Romarin et  laurier tin, mimosas, pâquerettes, pissenlits, violettes blanches et violettes, crocus, narcisses…  sont courtisés par maintes trompes gourmandes.  Quelques syrphes* font doucement du sur place. Les premières abeilles sauvages filent à droite ou à gauche. Une osmie bicolore semble très intéressée par les « appartements » de l’hôtel à insectes.

22 février-

Les jacinthes carillonnent

Vive le printemps!

 

MMR ( tous droits réservés)

*syrphe: une mouche très utile au jardinier. Elle butine les fleurs et ses larves adorent les pucerons.

16 février 2020

Des intruses si jolies

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 7 h 33 min

Au détour d’un nuage

Poussière et pollen

Tramontane dépose

La vie en cuir et soie.

Inattendue

Parfois sans gêne

Une intruse se glisse

Dans le lit de la menthe

La blessure du trottoir .

 

Chaque année, je furète, scrute,  attentive à ce renouveau printanier  généreux en surprises. Certaines sont malvenues et terminent au composteur. Mais d’autres sont préservées, chouchoutées tel que ce cirse ébouriffé de piquants.  Très aimé des abeilles, il a rempli son rôle nourricier.

Une autre fleur m’a intriguée, identifiée grâce à Foise  ICI. Il s’agit de l’œillet prolifère- Petrorhagia prolifera. Une petite fleur solitaire au bout d’une tige grêle. Son feuillage est bien celui d’un œillet. Cette plante pousse  dans les endroits très secs, bords de chemin, vignes. Et effectivement, notre maison a été construite sur un ancien vignoble.

Fin septembre/ début octobre, un puissant parfum  vanillé flotte chaque année sur la partie laissée sauvage du jardin. C’est la saison d’une très jolie envahisseuse. Il s’agit de la dernière orchidée de l’année à fleurir :la spiranthe d’automne- spiranthe spiralis.  J’en ai compté plus ou moins 88 en 2019. Elle se plaît et commence à contourner la maison. J’en ai vues deux pousser sous l’étendoir. C’est un lieu qui décidément attire ces belles indigènes. Au printemps y poussent : l’ophrys araignée ( verdâtre et marron), l’ophrys lutea ( jaune et marron),  l’ophrys abeille ( rose et marron),  l’orchis pyramidal ( rose fuchsia),  un sérapias ( rouge sang de bœuf), l’orchis-bouc ( blanc verdâtre). De merveilleuses intruses dont j’ai déjà parlé Ici et  Ici

Merci au vent semeur pour toutes ces petites merveilles.

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MMR ( tous droits réservés)

Merci pour tous vos commentaires que je lis avec un immense plaisir.

13 décembre 2019

Une journée champêtre

Pour l’Herbier de poésie Adamante, ICI , nous propose d’écrire sur cette toile de Rosa Bonheur.

 

Ce jour-là, le soleil s’en donnait à cœur joie.  Un Juillet, dans toute sa splendeur, dorait les nuques et les bras.  Le Jean de Marie la rousse avait décidé qu’il était temps de faucher les prés. L’herbe grasse était magnifique.  Le Jean avait hâte craignant l’arrivée d’un orage ruineux. Son genou gauche était un excellent baromètre. Aussi ses voisins, amis et parentelle avaient répondu présent à son besoin d’aide.

Sous un ciel d’émail-

Le parfum des foins coupés

Rires et râtelage

Bien que le ciel soit soyeux comme une museau d’agnelle tout le monde s’activait  avec ardeur.  Jeannette, la fille au Léon, rangeait des bottes  sur la charrette. Mine de rien, de là-haut, elle surveillait son promis un peu trop aimable à son goût avec sa cousine Gertrude.

La mouche du coche

Zonzonne autour des bœufs

Et d’un cœur jaloux

Inconscient du petit drame se jouant au dessus de lui, le Jean menait avec douceur et fermeté ses bêtes aussi rousses  que la Marie. Cet hiver, son troupeau aurait de la bonne herbe riche en fleurs de toutes sortes: sauges, salsifis, marguerites, trèfles, bleuets, nivéoles… et tant d’autres dont il ne connaissait pas le nom.

Au pas lent des bêtes

Pensées tournées vers l’hiver

Le paysan calcule

 

Ce jour-là, le soleil s’en donnait à cœur joie. Celui de  la Jeannette battait fort en surveillant son amoureux. Celui du Jean battait paisiblement, rassuré par cette journée placée sous les meilleures auspices.   Le Temps battait la mesure d’une journée pastorale…

 

A l’exemple de Jean le paysan, il y a bien des fleurs poussant dans mon jardin dont j’ignore le nom.  Certaines apparaissent une année tel que le trèfle semeur. D’autres reviennent régulièrement semblables à un rébus intrigant.

Par exemple,  J’ai l’impression que deux sortes de myosotis poussent dans le coin sauvage. L’un a des fleurs extrêmement petites. Avec un cœur  blanc assez important.

Et voici le second, aux fleurs plus grandes.

Énormément de fleurs jaunes croissent un peu partout. Certaines dans les zones les plus arides, caillouteuses, tassées par nos nombreux passages. D’autres apprécient l’humidité entretenue par les nombreuses graminées et autres plantes. Cette n°2 ci-dessous atteint bien souvent 80 à 90 cm environ.

Cette n°3 ci-dessous est moins exubérante que la précédente. Elle avoisine généralement une quarantaine de centimètres. 

D’autres encore sur lesquelles je sèche.  Ce sera le sujet d’un nouveau billet.

MMR ( tous droits réservés)

3 novembre 2019

Un matin de novembre

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Étiquettes : , , , , , — Martine @ 0 h 34 min

A pas de velours

Sibylline, comme à regret

La nuit

Drapée d’obscur

Se dérobe et se coule

Au secret de son antre.

Martial et conquérant

Le soleil

Impose sa loi à grands coups de couleurs.

Les fleurs des cosmos

Ignorant novembre

Accueillent l’astre du jour comme au plus fort d’août.

Tutu ivoirin

Cœur miel doré

Chaque fleur se hisse du col

Aspire la lumière

Frémit des pétales sous le retrait prudent d’un insecte surpris.

Tous les moutons du ciel

Intrigués et curieux

Se massent en foule au pied du roi solaire.

Sous la houle radieuse

Moutons, fleurs, toute la vie enfin

Rougit  puis s’embrase d’espoir triomphant.

 

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MMR ( tous droits réservés)

20 octobre 2019

Le petit champ de mon jardin

Filed under: au Jardin: fleurs, arbres... — Martine @ 7 h 29 min

Agreste territoire où fleurit la scabieuse, le petit champ  m’offre bien des émotions. Coups de théâtre, embûches, amours lilliputiennes, disputes, poses relax… que de vie  à l’enclos de mes murs.

A chaque retour du printemps, je guette l’apparition d’une étrange floraison. Il s’agit d’un salsifis  indigène au nom  un brin pompeux: le tragopogon porrifolius.

 

Au soleil d’avril

Une étoile resplendit

De tous ses pétales

Entre dix heures et midi

La fleur joue les starlettes

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Chaque mois, chaque saison apporte son lot d’attendu ou d’étonnement. Cette zone,  à l’ombre de la maison une bonne partie de la journée, est le lieu le plus humide du jardin. La terre argileuse accueille bien des graines voyageuses. En plus des orchidées ( dont j’ai souvent parlé ici) s’épanouissent de nombreuses inconnues jaunes. Mais aussi myosotis, marguerites, lins, violettes ( au ras du trottoir), millepertuis, et une multitude de scabieuses ou knautia. Cette dernière est très appréciée des insectes.  C’est un ballet continu d’abeilles*, mouches, papillons**, coléoptères***…

 

 

 

 

 

 

 

 

Pris par cette folie de s’abreuver et de butiner, quelques  visiteurs terminent leur quête sous les crochets d’une araignée en embuscade.  C’est la vie. Cela me permet des découvertes magnifiques comme celle d’un lépidoptère très discret: une sésie. Peut-être celle de l’oseille?

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L’été joue également sur son piano  à queue d’hirondelle la gamme infinie de la couleur rose. Une ravissante sauvageonne étoile de rose vif la pelouse indisciplinée. Centaurium erythraea . La petite centaurée tend vers la lumière de juillet ses bouquets faits.

 

Et puis et puis, n’oublions pas les alliums comme le poireau sauvage et l’ail. Leurs clochettes embaument le miel frais et séduisent aux aussi une foule élytres et antennes.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces plantes fructifient grâce au vent et au va et vient de la microfaune. Leurs fruits attirent à leur tour la gente ailée en bec et plumes. Les chardonnerets sont friands de graines de scabieuses.

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MMR ( tous droits réservés)

**papillon blanc: melanargia galathea: le demi-deuil

papillon roux: pyronia tithonus:  l’amaryllis

***coléoptère: un oedemère

Sur les têtes d’allium:

*au centre: une abeille sauvage : tête et abdomen noirs, thorax beige: non identifiée

à droite: guêpe eumène: delta unguiculatum. Non agressive. Gros hyménoptère, qui une fois son nid construit à l’aide de terre et de salive, pondra son œuf. Y sera joint des chenilles paralysées dont se nourrira la future larve.

à gauche: guêpe noire avec une bande rouge sur son long abdomen: peut-être un pompile: gros mangeur d’araignées.

 

9 juin 2019

Un! Deux! Trois! Quatre! Cinq!

 

Au soleil de dix heures

As incarnat

Le coquelicot

S’abandonne au vent

Gémellité feu

Tango crépitant

Deux capucines

Embrassent le jour

Trio rose ému

Fièvre printanière

Les cœurs du pélargonium

Glorifient l’amour

 

 

Entre ombre et lumière

Silence et chahut

L’œillet mignardise

Joue aux quatre coins

Cinq à sept gourmand

A l’or coréopsis

Pour l’abeille en quête

D’un trésor pollen

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MMR ( tous droits réservés)

 

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