Soleil !
Espiègle privauté
Tu t’invites
Sans façon
Au secret du bombé
De mes fruits en corbeille.
Soleil ! Vil séducteur !
Tu fouines
Furètes
Peins ma peau désarmée
En miel de mille fleurs.
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MMR (tous droits réservés)
Soleil !
Espiègle privauté
Tu t’invites
Sans façon
Au secret du bombé
De mes fruits en corbeille.
Soleil ! Vil séducteur !
Tu fouines
Furètes
Peins ma peau désarmée
En miel de mille fleurs.
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L’aube orange
gomme
une nuit blanche
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Aurore glacée-
même mon ombre frisonne
retour sous la couette
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Les doigts roses de l’aube
Caressent l’instant subtil
Celui secret du jour
Radieux d’espérances
Mandarine et citron
ce matin
le regard du chat
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Déchirure de cristal
La cloche de l’église
Tambourine à mes rêves
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A pas de loup
A l’avant jour
Lorsque la nuit traîne dans les coins
Quel délice ce petit tour
Dans la fraîcheur de mon jardin
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Dans un thé bien chaud
dissoudre
ma paresse
Aurore lilas-
le chahut des étourneaux
musèle la cloche
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Point du jour cerise-
les cymbales du soleil
fracassent le somme
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Pour la page 239 de l’Herbier de poésies, Adamante nous propose d’écrire sur une de ses récréanotes.. Ci-dessous ce que son œuvre m’a inspiré:
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Marguerite. C’est ainsi que ses amis la surnomment. Son prénom, Félicie, étant jugé un peu trop vieille France à leur goût. Toujours souriante. Toujours contente de son sort. C’est ce que l’on pourrait appeler une heureuse nature.
Marguerite va son petit bonhomme de chemin offrant sans compter joie et gentillesse. Son pas dansant effleure à peine le sol. Jupe et volants se balancent allègres et insouciants. Dans son sillage naissent les sourires.
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Du matin au soir-
Le soleil comme boussole
Une fleur en balade
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Pourtant, vu son amour du rouge , on aurait dû l’appeler Coquelicot. Marguerite apprécie tant cette couleur qu’elle en met à tous ses menus. Tomates mûres à point, poivrons rubis, radis, betteraves, haricots et choux rouges, groseilles, fraises, cerises… et j’en passe. Est-ce grâce à ce régime que ses belles joues rebondies et colorées invitent au baiser?
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L’éclat de l’été
Pour seul maquillage
Un amour de femme
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Merci pour vos commentaires qui font tellement plaisir.
Où es-tu?
Que fais-tu
Y es-tu?
Le printemps s’en vient lentement, comme indécis. Parfois chaussé de ballerines, il esquisse un entrechat. A d’autre moments, ses pieds éthérés lestés de grosses bottes, il joue à cloche-pieds parmi les nombreuses flaques, cadeaux d’une surabondance de giboulées.
Je contemple, morose, depuis ma fenêtre, cette grisaille ruisselante. Certes, le jardin est heureux de toute cette manne liquide qui tombe du ciel. Mais moi, j’ai faim de chaude lumière.
Lorsque soudain, un coup de tramontane vient déchirer l’épaisse couche nuageuse. Le soleil apparaît, mutin, gommant ma mélancolie. La nature étincelle. Les couleurs resplendissent. Narcisses, tulipes, pissenlits, pâquerettes se haussent, brillent à qui mieux mieux pour séduire abeilles et papillons.
Le cerisier du voisin tend vers l’azur sa belle tête neigeuse. Tandis que les pruniers de l’allée communale rosissent de plaisir sous les caresses dorées de Phébus.
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fleurs de cerisiers-
les abeilles travaillent
et moi… je lézarde
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Merci pour tous vos commentaires très appréciés et motivants 🙂
Pour l’Herbier de poésie, ICI Adamante, ICI, nous propose d’écrire sur une photo de Jeanne FADOSI
C’est une matinée de septembre où le soleil éclabousse toute la région d’une multitude de gouttes d’or. Ces dernières s’entremêlent merveilleusement à celles iodées de l’eau de mer.
Nous sommes dans un maison forestière nichée au cœur de deux hectares de pinède, à une soixante de mètres de la plage du Bassin d’Arcachon. Il est tôt. Sa Majesté Phébus n’a pas encore vaporisé la rosée de la nuit. Les notes parfumées des arbres, du varech, de l’humus, des fleurs sauvages viennent s’enrouler autour de moi, me soufflant: » Viens… viens… »
Près du portillon, accroché au grillage, un pied de clématite frémit de toutes ces petites graines plumeuses. Mots inaudibles qui viennent soutenir l’invitation sylvestre. Il n’en faut pas plus pour m’entraîner sur le tapis épais des aiguilles de pins.
Entre les jeux de l’ombre et de la lumière apparaissent et disparaissent tour à tour, l’éclat fuchsia des bruyères, le vert acide des fougères derniers nées. Majoritaires, leurs ainées montrent les signes avant coureur de l’automne. Ici, son pinceau combine un jaune vif à un vert profond. Là, elle panache orange et roux. Ailleurs, elle s’emballe saupoudrant toutes les frondes de bruns profonds. Plus je m’enfonce dans la forêt, plus les odeurs me capturent, m’envoûtent. Celle des champignons rivalise avec les fragrances fraîches des mousses que ma flânerie écrase. La montée de la chaleur anime le sous-bois. Les sifflets et vocalises répondent aux Kraaa! Kraaaa! de trois corneilles résidentes à l’année. De nombreux butineurs s’entrecroisent autour de petites fleurs blanches inconnues, aux lèvres jaune pâle des tubes d’un groupe d’anonymes, près des chapeaux meurtris des russules, cèpes de pins et autre champions divers. A foison, des arbousiers offrent généreusement clochettes affriolantes et fruits gorgés de sucre à une foule d’amateurs :bourdons, abeilles, mouches, oiseaux… Quelques ronciers ici et là protègent leurs baies noires d’une armée d’épines acérées. Un peu plus loin de profonds boutis* trahissent la quête insatiable des sangliers friands de vers et autres larves. Soudain, un écureuil m’apostrophe, tout fouettant l’air de son superbe panache. D’accord. Je dérange. Il est temps de faire demi-tour.
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Appel de la sylve-
Mouettes, merles, mésanges…
La joie pour compagne
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* boutis: le sanglier retourne le sol avec ses défenses et le boutoir (la partie supérieure de son groin). Il peut labourerce dernier jusqu’à 60 cm de profondeur. Son super odorat le guide vers « d’excellents repas ».
Les humeurs singulières du soleil sur la montagne Alaric. Des aurores jamais semblables, toujours surprenantes, ébouriffantes, fabuleuses, sidérantes, envoûtantes, fantastiques…
Prélude fantasque-
Fumerolles carmin des
nuages au levant
Au seuil du jour
Flot de lave
Impétueux
Sur l’Alaric*
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Courant rapide
De désirs feu
Nageant, plongeant
Leur or natif.
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* L’Alaric: https://fr.wikipedia.org/wiki/Montagne_d%27Alaric
Merci pour tous vos commentaires qui font tant plaisir. C’est si motivant! 🙂
Un jour, une palombe
N’écoutant que son ventre
Décida d’attraper
Tout frais, bien gras: un gland.
Le fruit tant désiré
Pendait tranquillement,
Se dorant au soleil
De septembre clément.
L’akène appétissant
Au bout du pédoncule
Oscillait et glissait,
Narguant le bec avide.
L’oiseau gesticulait
Cul en haut, tête en bas,
Variant les figures
Tant qu’à la fin, tomba.
Déçu, le volatile
Abdiqua et chercha
Découvrant, O miracle,
Un autre gland, bien gras.
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Aux couleurs de septembre
Créatif et fantasque
Le soleil se pomponne
Joue l’aguichant dandy
Aimable ou provocant.
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Maussade ou souriant
Habile concertiste
Il joue toute la gamme
Sucrée ou épicée
De son piano céleste.
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Glissant sur son humeur
Radieuse et olympienne
Un vol de spatules
S’évade à tire-d’aile
Des doigts gourds de l’automne
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La sorcière aux doigts verts
Touille dans son chaudron
Le contraire de l’hiver
Au long manteau marron.
Est-ce l’appréhension
De vivre à découvert?
Gecko squatte la maison
D’un couple atrabilaire.*
L’abeille patibulaire
Fait de même, sans façon.
L’asiatique** gangster
Conforte l’invasion.
Somptueux papillon
Le Charaxe ° solitaire
Fuit la domination
Solaire et incendiaire.
L’araigne °° joue au poker
Sans tambour ni clairon
Avec un partenaire
Terminant saucisson.
Dépourvue d’avirons
Une barque mystère
Emporte sa cargaison
De rêves visionnaires.
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* Il s’agit du couple de mésanges bleues occupant le nichoir au printemps. Ils sont très territoriaux.
** Megachile sculpturalis: l’abeille asiatique, invasive. Celle-ci a découvert notre hôtel à insectes et s’est installée en lieu et place d’autres abeilles. Pourtant, ce ne sont pas les places libres qui manquent!
° Charaxe jasius , Pacha à deux queues ou nymphale de l’arbousier. Un papillon africain migrateur, très présent sur le pourtour méditerranéen. Un des plus grands papillons diurnes européen.
°° Argiopa lobata- Argiope lobée- Arachnide. Cette araignée imposante est nouvelle dans mon jardin. Et elle est dotée d’un bel appétit! En cinq jours, son ventre de presque plat est passé à l’apparence d’un ballon de rugby. Entre son gros bide et ses couleurs, elle me fait penser à une mini pieuvre. Peut-être va-t-elle pondre? Elle fera peut-être l’objet d’un billet un de jour…
Merci pour tous vos commentaires déposés si gentiment. Des échanges que j’ai lus avec un immense plaisir même si j’ai manqué de temps pour y répondre.
Le matin, très tôt. Instant privilégié où tout dort encore. Pas une moto, pas une radio, aucun bruit parasite. Ce pourrait être à la maison bien sûr. Mais je préfère me souvenir de ces levers face au Bassin lorsque nous y passons nos vacances.
Matin douceur-
La chaleur de mon thé
Celle de Phébus
Sur la terrasse, accoudée à la table, les doigts entrelacés autour du bol, je laisse vaguer mon regard en me repaissant du parfum, de la vue sublime. Sous la caresse insistante du soleil, l’eau du Bassin rosit comme une jeune fille en émoi. Il faudrait inventer un adjectif pour dépeindre cette couleur. Ni rose, ni orangée. Incarnadin peut-être? Chez moi, le peintre n’est jamais bien loin.
Marée basse-
Le nez des bateaux figé
Le mien tout fringant!
Une aigrette garzette vient se poser tout en délicatesse juste en face de moi. Sans perdre de temps la voici qui se penche et fouille l’eau paresseuse. Son merveilleux plumage neigeux vire au rose dragée sous les doigts immatériels de l’artiste solaire.
Pinceau lumineux
Sur plumage immaculé
Lavis éphémère
L’aigrette au soleil levant
Insensible à l’art… chasse
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